Aprs les annonces du gouvernement, les leveurs lvent leurs blocages autour de Caen, mais d’autres agriculteurs menacent de poursuivre le mouvement ou de s’y engager, notamment Lyon et Clermont-Ferrand. Le point sur la situation.
Au quatrième jour d’une mobilisation qui va crescendo depuis dimanche, les éleveurs accentuent la pression sur le gouvernement. Celui-ci a dévoilé un plan de soutien à l’élevage français, dans l’espoir d’obtenir la levée des barrages qui paralysent de nombreux axes routiers. Si l’objectif semble atteint à Caen, d’autres agriculteurs menacent de poursuivre le mouvement ou de s’y engager, notamment à Lyon et Clermont-Ferrand. Invité mercredi soir de TF1, Stéphane Le Foll a admis que l’incendie n’était pas encore éteint, précisant: « il reste des zones de blocage ». L’Express fait le point sur la situation.
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Normandie et Bretagne à la pointe du mouvement
Le président de la FDSEA du Calvados, Jean-Yves Heurtin, a proposé de « suspendre » les blocages, aux éleveurs réunis à un barrage sur le périphérique sud de Caen, épicentre du mouvement. Le temps de « mettre à l’épreuve le ministre dans ses engagements »… Aussitôt, les tracteurs ont commencé à se ranger sur le côté de la route. Mais un autre barrage était toujours en place à la sortie ouest de la ville, en direction de Rennes.
En Seine-Maritime, en revanche, le mouvement se poursuit et de nombreux ponts restent bloqués. Les ponts de Normandie, enjambant l’estuaire de la Seine, de Tancarville et de Brotonne, entre Le Havre et Rouen, restent fermés à la circulation dans les deux sens. « Nos collègues du Calvados ont commencé leur mouvement dimanche soir, nous n’avons démarré qu’hier matin, on peut encore tenir », a déclaré Stéphane Donckelé, vice-président de la FNSEA de Seine-Maritime. « Le mot d’ordre est d’aller renforcer les barrages des ponts.
Au Mont Saint-Michel, au moins un des barrages installés par les agriculteurs restait en place.
En Ille-et-Vilaine, à Saint-Malo, les éleveurs devaient se concerter à partir de 17h pour décider de la suite à donner au mouvement, après avoir bloqué depuis mardi le principal accès à la ville la plus visitée de la région. Dans le Finistère, les éleveurs ont quitté le grand pont de l’Iroise, à Brest, qu’ils occupaient depuis mardi. En revanche, d’autres barrages sont toujours en place à Quimper et Morlaix. Dans un communiqué, les Bonnets rouges ont appelé « tous les Bretons à se joindre aux manifestations des agriculteurs partout où c’est possible ».
Rhône-Alpes et Auvergne veulent prendre le relais
Les éleveurs d’Auvergne et Rhône-Alpes, déçus du plan d’aide annoncé par le gouvernement, vont bloquer les accès à Lyon à partir de mercredi soir et ceux de Clermont-Ferrand jeudi matin.
Les éleveurs des départements de Rhône-Alpes se sont mis d’accord pour bloquer dès la fin de journée tous les points autoroutiers stratégiques d’accès à Lyon, a-t-on appris auprès des antennes locales de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs. A Clermont-Ferrand, le blocage de cinq points d’entrée de la ville se fera jeudi matin, selon la FDSEA et les JA du Puy-de-Dôme.
Le nord libéré progressivement
A Lille, si le blocage de l’autoroute A1 a été levé tôt dans la matinée, l’autoroute était encore coupée dans le sens Lille-Paris, le temps que la route soit nettoyée et que les vérifications de sécurité soient effectuées.
Dans le sens Paris-Lille, en revanche, la circulation a été rétablie dès le milieu de matinée. La situation devrait revenir à la normale « en fin de soirée », selon le Cricr Nord. En Picardie, les dernières actions d’envergure ont été levées.
Le mouvement s’étend au Centre de la France
La colère des éleveurs gagne la région Centre. France 3 Val-de-Loire relate des occupations de supermarchés dans le Cher mais aucun barrage n’est annoncé. Dans l’Indre, une manifestation s’est déroulée la nuit dernière dans les rues de Châteauroux, selon France Bleu. Les barrages filtrants mis en place mercredi par une centaine d’agriculteurs sur les routes d’accès au château de Chambord ont été levés vers 16h, dans le Loir-et-Cher.
En Loire-Atlantique, où aucun blocage n’avait lieu ce mercredi, les actions prévues jeudi matin, suivant un mot d’ordre national appelant à viser les transformateurs, sont « complètement maintenues » pour poursuivre « la pression », selon le président des JA du département, Charles Guerlais. « Les annonces du gouvernement n’ont rien fait pour calmer l’élevage (…). Dans les campagnes, on a l’impression que M. Le Foll s’est foutu de nous », a-t-il ajouté.
En Vendée, plusieurs barrages ont été levés en début d’après-midi, mais étaient maintenus à la périphérie de Challans, devant deux grandes surfaces, et à une sortie de l’autoroute A83, selon la FDSEA. A la gare de péage de Boufféré, les agriculteurs bloquaient les camions Intermarché et distribuaient les denrées non produites en France aux automobilistes. Au total, 700 agriculteurs vendéens ont participé à ces actions, selon la FDSEA.
Le pont de l’île d’Oléron reste également toujours bloqué ce soir.