Paris – The Walt Disney Company, maison-mre d’Euro Disney, dtient 76,7 % de son capital l’issue des diffrentes tapes du plan de recapitalisation d’un milliard d’euros annonc il y a un an, selon un communiqu publi mercredi.
« A l’issue de la mise en oeuvre du mécanisme anti-dilutif, qui constituait la dernière étape du plan de recapitalisation du groupe Euro Disney S.C.A., EDL Holding, EDI S.A.S. et EDLC S.A.S. détiennent un total de 600.922.335 actions de la société, représentant autant de droits de vote, soit 76,71 % du capital et des droits de vote de la société« , écrit Euro Disney.
L’exploitant de Disneyland Paris, étouffé depuis ses débuts par une dette abyssale, avait déjà été renfloué en 1994 et en 2004-2005. En octobre 2014, un nouveau plan de recapitalisation d’un milliard d’euros avait été annoncé dans le but de réduire son endettement.
Ce plan de renflouement s’est décomposé en un apport en espèces de 422 millions d’euros par le biais d’augmentations de capital, la conversion de 600 millions de créances, le report du remboursement des prêts accordés par Disney jusqu’à une nouvelle date de maturité fixée à 2024, et le remboursement pour 250 millions de lignes de crédit.
Au cours de l’exercice 2015, plusieurs augmentations de capital ont été lancées au terme desquelles The Walt Disney Company détenait 82,15% du capital d’Euro Disney à fin septembre – contre 39,8% avant le lancement de l’opération.
Dernière étape de la recapitalisation, le lancement par la direction d’un mécanisme « anti-dilutif« , défini comme « une première en Europe« : il est destiné aux petits actionnaires « qui souhaiteraient ne pas être dilués » dans le cadre du plan de recapitalisation, et qui peuvent ainsi demander à acquérir des actions auprès de l’actionnaire majoritaire.
Les petits porteurs avaient jusqu’au 10 novembre pour adhérer ou non à ce dispositif, et Euro Disney a donc communiqué mercredi le niveau final de participation de The Walt Disney Company au terme de cette ultime phase.
Le prince saoudien Al-Walid, deuxième actionnaire de la société avec 10% du capital, a participé à l’opération, comme il l’avait annoncé.
En vingt ans, le groupe n’a versé qu’une seule fois des dividendes, et la valeur de son action a été divisée par dix en dix ans, provoquant au fil des années le mécontentement grandissant des petits actionnaires.
L’Association des petits porteurs d’Euro Disney (Appaed, qui représente 867 membres soit environ 60.000 actions avant le début de la recapitalisation) a décidé de ne pas souscrire au mécanisme « pour ne pas remettre de l’argent une nouvelle fois« , résume à l’AFP sa présidente Edith Zemirou.
Elle indique n’avoir « jamais reçu aucun dividende, à part une année où il y a eu 0,68 franc par action. Il y a beaucoup de déception chez les petits actionnaires, mais ce n’est pas pour cela qu’ils revendront leurs actions même si dans un avenir proche il n’y a pas beaucoup d’espoir d’avoir un retour financier« , souligne-t-elle.
« Les gens ont pris des actions Euro Disney pour acheter un petit bout du rêve. Personnellement je n’ai jamais tellement aimé la Bourse mais j’avais acheté ces actions uniquement parce que c’était des actions Disney. Je ne regrette pas du tout de les avoir acheté, on pouvait penser que c’était des actions qui allaient rapporter et générer de l’argent« , ajoute Mme Zemirou.
Euro Disney a conclu en septembre son exercice 2015, toujours dans le rouge, réduisant cependant de 10% de sa part nette, à 84,2 millions. Ses deux parcs (Disneyland Paris et Walt Disney Studios), première destination touristique privée en Europe, ont vu leur fréquentation repartir, à 14,8 millions.