Walt Disney Company détient 76,7% du capital d’Euro Disney suite à son offre

Paris – The Walt Disney Company, maison-mre d’Euro Disney, dtient 76,7 % de son capital l’issue des diffrentes tapes du plan de recapitalisation d’un milliard d’euros annonc il y a un an, selon un communiqu publi mercredi.

« A l’issue de la mise en oeuvre du mécanisme anti-dilutif, qui constituait la dernière étape du plan de recapitalisation du groupe Euro Disney S.C.A., EDL Holding, EDI S.A.S. et EDLC S.A.S. détiennent un total de 600.922.335 actions de la société, représentant autant de droits de vote, soit 76,71 % du capital et des droits de vote de la société« , écrit Euro Disney.

L’exploitant de Disneyland Paris, étouffé depuis ses débuts par une dette abyssale, avait déjà été renfloué en 1994 et en 2004-2005. En octobre 2014, un nouveau plan de recapitalisation d’un milliard d’euros avait été annoncé dans le but de réduire son endettement.

Ce plan de renflouement s’est décomposé en un apport en espèces de 422 millions d’euros par le biais d’augmentations de capital, la conversion de 600 millions de créances, le report du remboursement des prêts accordés par Disney jusqu’à une nouvelle date de maturité fixée à 2024, et le remboursement pour 250 millions de lignes de crédit.

Au cours de l’exercice 2015, plusieurs augmentations de capital ont été lancées au terme desquelles The Walt Disney Company détenait 82,15% du capital d’Euro Disney à fin septembre – contre 39,8% avant le lancement de l’opération.

Dernière étape de la recapitalisation, le lancement par la direction d’un mécanisme « anti-dilutif« , défini comme « une première en Europe« : il est destiné aux petits actionnaires « qui souhaiteraient ne pas être dilués » dans le cadre du plan de recapitalisation, et qui peuvent ainsi demander à acquérir des actions auprès de l’actionnaire majoritaire.

Les petits porteurs avaient jusqu’au 10 novembre pour adhérer ou non à ce dispositif, et Euro Disney a donc communiqué mercredi le niveau final de participation de The Walt Disney Company au terme de cette ultime phase.

Le prince saoudien Al-Walid, deuxième actionnaire de la société avec 10% du capital, a participé à l’opération, comme il l’avait annoncé.

En vingt ans, le groupe n’a versé qu’une seule fois des dividendes, et la valeur de son action a été divisée par dix en dix ans, provoquant au fil des années le mécontentement grandissant des petits actionnaires.

L’Association des petits porteurs d’Euro Disney (Appaed, qui représente 867 membres soit environ 60.000 actions avant le début de la recapitalisation) a décidé de ne pas souscrire au mécanisme « pour ne pas remettre de l’argent une nouvelle fois« , résume à l’AFP sa présidente Edith Zemirou.

Elle indique n’avoir « jamais reçu aucun dividende, à part une année où il y a eu 0,68 franc par action. Il y a beaucoup de déception chez les petits actionnaires, mais ce n’est pas pour cela qu’ils revendront leurs actions même si dans un avenir proche il n’y a pas beaucoup d’espoir d’avoir un retour financier« , souligne-t-elle.

« Les gens ont pris des actions Euro Disney pour acheter un petit bout du rêve. Personnellement je n’ai jamais tellement aimé la Bourse mais j’avais acheté ces actions uniquement parce que c’était des actions Disney. Je ne regrette pas du tout de les avoir acheté, on pouvait penser que c’était des actions qui allaient rapporter et générer de l’argent« , ajoute Mme Zemirou.

Euro Disney a conclu en septembre son exercice 2015, toujours dans le rouge, réduisant cependant de 10% de sa part nette, à 84,2 millions. Ses deux parcs (Disneyland Paris et Walt Disney Studios), première destination touristique privée en Europe, ont vu leur fréquentation repartir, à 14,8 millions.

Une blague douteuse et une barbe lui font passer la nuit au poste

Un jeune homme originaire de Grenoble a pass la nuit de samedi dimanche au poste aprs avoir post une photo de lui accompagne d’une message sybillin.

Tout a commencé par une blague un peu… douteuse. Vendredi 13 novembre vers 15 heures, un jeune Grenoblois du quartier de la Villeneuve, poste sur son compte Instagram une photo de lui, avec ce commentaire: « Lorsque vous verrez cette photo sur BFM, il sera trop tard ».

La machine s’emballe

Dans la soirée, la capitale est attaquée. « Crispou », tel que ses amis l’appellent sur les réseaux, ou « Jax », le surnom qu’il a choisi pour répondre aux questions de FranceTV info (en référence à la série Sons of Anarchy), ne s’affole pas.

La photo présente sur l'Instagram de Jax (capture d'écran)

La photo présente sur l’Instagram de Jax (capture d’écran)

Instagram

Mais un de ses amis trouve drôle de reprendre la photo de son camarade et de la poster sur son propre compte Twitter… La machine est lancée. Le tweet est partagé à toute vitesse. Inquiet, l’ami fautif supprime son message -mais c’est trop tard. Repris par un autre individu fort de plus de 10 000 abonnés, la photo alimente la rumeur, qui transforme bientôt « Crispou-Jax » en tireur de Daech…

Un barbu transformé en terroriste par la force des réseaux

Au réveil, le samedi, Jax s’affole. Il décide de se rendre à l’hôtel de police de Grenoble. Et là, il tombe des nues, comme il l’a raconté à FranceTV info: « Sur place, le directeur de la PJ me reçoit, avec ma photo dans la main! Il m’a dit que j’étais déjà identifié et que la police avait prévu de se rendre chez moi, avec l’appui du Raid. » Son domicile est perquisitionné, l’ami auteur du premier tweet interpellé et interrogé à son tour. Jax est mis en garde à vue pour « apologie du terrorisme ».

Après une nuit au poste, Jax a retrouvé sa liberté. L’un de ses premiers gestes? Supprimer son compte Twitter: « Il valait mieux que je m’en écarte, ça m’a servi de leçon. Le problème de ce réseau social, c’est que tout le monde se prend pour un journaliste. D’un côté, je regrette cette blague, mais de l’autre, c’est quand même une histoire de fou. Je m’en serais bien passé, n’empêche. »

France-Angleterre: à Wembley, les policiers « tireront pour tuer »

Aprs les attentats de Paris, la rencontre amicale entre les Bleus et l’Angleterre, ce mardi soir Londres, sera bien davantage qu’un simple match de football.

Le sélectionneur de l’équipe d’Angleterre, Roy Hodgson, l’a reconnu ce mardi lors d’une conférence de presse: quatre jours après les attentats de Paris, qui ont fait 129 morts, le match contre les Bleus, ce mardi soir au stade de Wembley, à Londres, ne sera pas une rencontre amicale comme les autres: « Je n’ai jamais assisté à un match de football comme celui-ci », précise-t-il.

La Marseillaise en anglais

De fait, si tout se passe comme prévu, les spectateurs anglais devraient chanter ce soir les paroles de la Marseillaise: déjà publiées et traduites dans la plupart des journaux, elles seront aussi affichées ce soir dans le stade. Wembley sera éclairé en bleu, blanc, rouge, et sa principale porte d’entrée est déjà surmontée de la devise de la France: « Liberté, égalité, fraternité ».

>> Les dernières infos sur les attentats de Paris: suivez notre direct

Sous l’émotion, inévitable, pointe une certaine inquiétude, d’autant que les kamikazes, vendredi dernier, ont aussi pris pour cible le Stade de France, durant le match amical entre la France et l’Allemagne. Les fouilles aux entrées de Wembley seront renforcées et la police invite les spectateurs à se rendre tôt au stade, car les contrôles risquent d’être plus poussés que d’habitude.

Même le Sun

The Sun, le plus gros tirage de la presse outre-Manche, consacre sa Une au dispositif de sécurité, avec une photo de trois policiers armés dans un stade encore vide: « Les policiers antiterroristes et les forces spéciales appliqueront une politique du tirer pour tuer lors du match de l’Angleterre contre la France », explique le tabloïd. Les policiers ne portent pas d’armes visibles, en temps normal, mais The Independentavertit ses lecteurs que ce sera bel et bien le cas ce soir. Journaliste sportif au Daily Telegraph, Paul Hayward encourage les lecteurs à surmonter la peur: « Rester à la maison serait offrir une victoire aux auteurs des atrocités de Paris. »

>> Lire aussiAprès les attentats, un Euro 2016 sous haute tension

Le match amical entre la Belgique et l’Espagne, prévu ce mardi soir à Bruxelles, a été annulé pour des raisons de sécurité. Pour les équipes d’Angleterre et de France, en revanche, « the show must go on ». Le prince William, président de la Fédération anglaise de football, qui ne devait pas faire le déplacement, a décidé d’assister à la rencontre ce mardi soir, par solidarité avec le peuple français. Il ne sera pas seul: les 90 000 places sont pratiquement toutes vendues. Moins d’une centaine de spectateurs ont renoncé et demandé le remboursement de leurs billets après les attentats.

Armes de guerre, ordinateurs… Vaste coup de filet dans toute la France

Plus de 150 perquisitions ont eu lieu dans la nuit de dimanche lundi dans plusieurs agglomrations de France aprs les sanglants attentats du 13 novembre. Interpellations, armes saisies, assignations rsidence… Le point sur l’opration.

Des chiffres impressionnants. Trois jours après les multiples attaques terroristes qui ont frappé la capitale, les autorités françaises, en coopération avec les autorités belges, ont lancé plusieurs opérations antiterroristes dans la nuit de dimanche à lundi. Au total, plus de 150 perquisitions ont été menées dans plusieurs villes de France, notamment à Lyon, Toulouse, Grenoble et Bobigny. « Ça va continuer », a prévenu ce lundi matin le Premier ministre, Manuel Valls, sur l’antenne de RTL.

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En fin de matinée, Bernard Cazeneuve est revenu sur ces opérations lors d’une conférence de presse. Le ministre de l’Intérieur a donné avec précision les chiffres de ces actions menées dans le cadre de l’état d’urgence décrété par François Hollande, dans lequel les forces de police peuvent mener des perquisitions sans l’accord préalable d’un juge.

« Aucun territoire de la République n’est négligé »

Au total, ce sont 168 perquisitions administratives qui ont eu lieu, selon Bernard Cazeneuve. Ces dernières, a précisé le ministre de l’Intérieur, se sont déroulées « au domicile d’individus suspects à différents titres ».

Selon France Info, ce sont près de 1400 policiers qui ont été mobilisés toute la nuit pour perquisitionner 70 « cibles ».

L’état d’urgence, a expliqué Bernard Cazeneuve, a permis d’amplifier et l’accélérer les actions préventives « destinées à protéger les Français ». Menées dans 19 départements à travers toute la France, ces opérations antiterroristes ont donné lieu à 104 premières assignations à résidence à l’encontre « d’individus qui font l’objet d’une attention particulière de nos services ». « Aucun territoire de la République n’est négligé », a martelé le ministre de l’Intérieur.

31 armes saisies dont 4 armes de guerre

Lors de ces perquisitions, « 31 armes dont 19 armes de poing, huit armes longues et quatre armes de guerre » ont été saisies, a détaillé Bernard Cazeneuve. Des ordinateurs, des disques durs et des téléphones ont également été récupérés. « Ce n’est là qu’un début. Ces actions vont se poursuivre. La riposte de la République sera d’ampleur, elle sera totale », a prévenu le ministre.

23 interpellations

Outre le matériel, ces perquisitions ont permis l’interpellation de 23 individus. Dans le département du Rhône notamment, les forces de police ont mis la main sur une kalachnikov, des gilets pare-balles, des brassards police et trois pistolets automatiques.

Selon le Dauphiné Libéré, plus d’une demi-douzaine d’interpellations ont eu lieu à Grenoble dans la nuit de dimanche à lundi. A Lyon et plus précisément à Villefranche-sur-Saône, cinq personnes ont été interpellées, d’après les informations du Parisien. Cinq gardes à vue seraient actuellement en cours.

Qui sont les kamikazes des attentats de Paris’

Paris – L’ombre de trois quipes coordonnes, sept jeunes kamikazes morts dont cinq dj identifis: ils ont sem la mort vendredi soir, tuant au moins 129 personnes et en blessant 352 autres dans des attaques Paris et aux abords du Stade de France. Qui sont-ils’

– Dans les rues de Paris –

Brahim Abdeslam, 31 ans, de nationalité française mais résidant en Belgique, s’est fait exploser seul dans un restaurant boulevard Voltaire, blessant grièvement une personne.

Né le 30 juillet 1984, il fait partie d’une fratrie dans le viseur des enquêteurs: un de ses frères, Mohamed, a été placé en garde à vue en Belgique, sans que sa participation à la tuerie soit à ce stade confirmée.

Les services antiterroristes sont sans nouvelle d’un troisième frère, Salah, qui pourrait être lui aussi un des kamikazes.

La justice belge a émis un mandat d’arrêt international tandis que la police française a lancé un appel à témoin, photo à l’appui, à l’encontre de cet « individu dangereux« , qui a loué une Polo noire immatriculée en Belgique et retrouvée garée devant le Bataclan, où 89 personnes ont péri.

Brahim a de son côté loué une Seat noire, également immatriculée en Belgique et retrouvée à Montreuil, près de Paris. A son bord: trois fusils d’assaut kalachnikov, onze chargeurs vides et cinq pleins.

– Au Bataclan –

Trois hommes porteurs d’armes de guerre surgissent d’une Polo noire et font un carnage dans cette salle de spectacle parisienne en plein concert du groupe de rock Eagles of Death Metal. Ils sont morts au moment de l’assaut policier après l’explosion de leur ceinture piégée.

Identifié par l’empreinte de son doigt sectionné, Omar Ismaïl Mostefaï, 29 ans, est l’un d’eux: un petit délinquant français, né le 21 novembre 1985 à Courcouronnes (Essonne) en banlieue parisienne, condamné huit fois entre 2004 et 2010 mais jamais incarcéré.

Fiché pour radicalisation depuis 2010, il n’a pour autant « jamais été impliqué » dans un dossier judiciaire terroriste. Mais selon un responsable turc, la police turque avait « informé la police française deux fois, en décembre 2014 et juin 2015 » au sujet de cet homme, sans toutefois jamais avoir « de retour de la France sur cette question« .

Issu d’une fratrie de six enfants, le jihadiste, père d’une petite fille, n’entretenait plus aucune relation avec ses proches.

Il fréquentait la mosquée de Lucé, près de Chartres (Eure-et-Loir), mais le président du lieu de culte, Abdallah Benali, a assuré qu’il ne le « connaissait pas« .

Un autre kamikaze mort au Bataclan est Samy Amimour, 28 ans, né à Paris et originaire de Drancy (Seine-Saint-Denis). Dans les radars des services français, il avait été mis en examen le 19 octobre 2012 pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste « après un projet de départ avorté vers le Yémen« .

Après avoir « violé son contrôle judiciaire à l’automne 2013« , « un mandat d’arrêt international était délivré contre lui« .

C’est à cette date que Samy Amimour, décrit par sa famille comme un jeune gentil et timide dans son enfance, est parti en Syrie où il se trouvait encore à l’été 2014. Sa famille a expliqué à l’AFP que ses espoirs de le voir rentrer s’étaient récemment encore amenuisés, Samy s’étant marié sur place.

Selon le récit de témoins de la scène d’horreur, les trois kamikazes « étaient habillés normalement, jean, baskets« . « L’un avait l’air d’un jeune type, une petite barbe de trois jours. L’autre était rasé de près, portait des petites lunettes et une sorte de béret jaune« , selon un témoin, Loïc Wiels.

Les assaillants parlaient tantôt en arabe, tantôt en français, a remarqué un autre témoin.

Des policiers de leur côté ont repéré, dans ce trio, un duo singulier: un grand type d’une vingtaine d’années, droit, impassible et froid, habillé d’un sweat à capuche foncé, et un autre plus âgé, plus corpulent, et beaucoup plus nerveux.

– Stade de France –

Deux des trois kamikazes qui se sont fait exploser aux abords du stade ont été identifiés: Bilal Hadfi, 20 ans, de nationalité française mais résidant en Belgique, et un deuxième près duquel a été retrouvé un passeport syrien au nom d’Ahmad Al Mohammad, 25 ans, né à Idlib en Syrie. Ce dernier assaillant avait été contrôlé en Grèce en octobre, selon ses empreintes.

Ahmad Al Mohammad, dont l’authenticité du passeport « reste à vérifier » selon la justice, est inconnu des services de l’antiterrorisme français.

Attentats: divergences entre Sarkozy et Juppé sur « l’unité nationale »

Paris – Nicolas Sarkozy et Alain Jupp, runis dimanche au sige des Rpublicains avec les principales personnalits du parti, ont exprim leurs divergences sur « l’unit nationale », dfendue par le maire de Bordeaux, le prsident du parti prfrant parler de « solidarit » avec le gouvernement.

Plusieurs responsables ayant participé à cette réunion, organisé au siège du parti près de 48 heures après les sanglants attentats de Paris et Saint-Denis, ont rapporté à l’AFP que M. Sarkozy avait demandé qu’on ne « parle plus d’+unité nationale+« . « Les Français ne le comprennent pas. Il faut parler de +solidarité+ » avec le gouvernement, a-t-il dit.

En désaccord avec lui sur ce point, M. Juppé a au contraire plaidé pour « l’unité nationale« , selon les mêmes responsables.

Mais « les Français ne veulent pas qu’on parlent d’unité. Depuis les attentats de janvier, ils ont le sentiment qu’il ne s’est pas passé grand-chose« , a affirmé Eric Woerth.

« Ça suffit, on a perdu dix mois. Depuis, on n’a pas pris la mesure de la menace« , a renchéri Bruno Le Maire.

Parmi les autres responsables présents à la réunion figuraient François Fillon, Laurent Wauquiez, qui a plaidé pour « un Patriot act à la française« , Nathalie Kosciusko-Morizet, Valérie Pécresse, Eric Ciotti, Christian Estrosi, Pierre Lellouche et Jean-François Copé.

Pologne: réforme des médias publics et « repolonisation » de la presse locale

Varsovie – L’un des poids lourds du nouveau gouvernement polonais a annonc dimanche une rforme des mdias publics – la tlvision, la radio et l’agence PAP – et son intention de « repoloniser » la presse locale, souvent contrle par des capitaux trangers, notamment allemands.

Les médias publics, ayant actuellement le statut de sociétés commerciales appartenant à l’Etat, doivent être transformées en institutions culturelles nationales, a déclaré à la PAP M. Piotr Glinski, premier vice-Premier ministre et ministre de la Culture dans le gouvernement conservateur de Droit et Justice (PiS) qui doit prêter serment lundi.

« Dans la presse locale, nous voudrions changer les rapports de propriété. Comme dans le secteur bancaire, on pourra racheter les médias à leurs propriétaires étrangers, si c’est possible, créer nos propres institutions de ce genre ou développer celles qui existent« , a-t-il expliqué.

Ces changements devraient intervenir à partir du premier semestre 2016 ou même plus tôt.

La réforme sera conduite par un ancien président de l’agence PAP et de la radio publique, le député PiS Krzysztof Czabanski, qui sera nommé plénipotentiaire de la Première ministre Beata Szydlo, a-t-il précisé.

« Les médias publics actuels doivent devenir vraiment publics, avec une mission« , avec une seule personne à leur tête, comme l’Opéra national ou le Musée national, a dit M. Glinski.

Il a annoncé aussi implicitement le remplacement des dirigeants actuels des médias publics.

« Nous portons un jugement critique sur les chefs des médias publics, responsables de leur mauvais fonctionnement« , a-t-il dit, qualifiant leur état actuel de « pathologie« .

Enfin, la réforme doit aussi remplacer la redevance audiovisuelle actuelle par une taxe générale pour tout contribuable acquittant l’impôt sur le revenu.

Le Louvre des écrivains: suivez le guide

Parmi toutes les grandes plumes adeptes du pinceau, ils sont au moins 117 avoir fait un commentaire sur une oeuvre, en croire l’anthologie de Jean Galard.

Au Louvre, il y a toujours eu du beau monde. Y compris une palanquée d’écrivains: Aragon, Artaud, Balzac, Kleist, Stendhal, Yourcenar… Chacun se rend au musée à son rythme et selon son humeur. Au pas de charge pour Thomas Mann, à cause d’un agenda chargé.

En faisant le tour du propriétaire, à la manière d’un Walter Benjamin multipliant les visites pour s’imprégner des tableaux. Contrit, tel Gide se reprochant de ne pas approfondir ses connaissances en histoire de l’art. En fuite, comme Maurice Blanchot victime du « mal du musée », « fait de vertige et d’étouffement ».

Parmi toutes ces grandes plumes adeptes du pinceau, ils sont au moins 117 à avoir fait un commentaire sur une oeuvre, à en croire l’anthologie de Jean Galard. Ils y vont parfois à reculons. Michel Déon craint que les critiques et les historiens de l’art lui « sautent à la gorge ». Cela ne l’empêche pas de noter la « certaine malice » de Nicolas Poussin dans son Paysage avec Orphée et Eurydice, celle-ci semblant peu goûter le chant de son mari, lui-même absorbé par les « groupies » à ses pieds.

Chaque écrivain est tel qu’en lui-même. Malraux se perd en jongleries cérébrales, Prévert se fend d’un poème, Lévi-Strauss anthropologise.

LE LOUVRE DES ÉCRIVAINS, PAR JEAN GALARD (ANTHOLOGIE). CITADELLES & MAZENOD, 384P., 69€.

Un seul monde

Dans 20 ans, on se demandera comment on a pu mettre autant de temps, dans la France des années 2000 et 2010, pour comprendre que l’unification d’un monde sans Etat de droit ne pouvait que conduire à la généralisation du chaos.

Pourtant, le chaos était, dans ces années-là, de plus en plus visible. Il s’est installé progressivement, inexorablement, mondialement, spectaculairement, bruyamment. Chaos économique, social, écologique, politique, militaire, idéologique.

Moins que jamais, les solutions autarciques n’auront de sens : imagine-t-on la France prétendre affronter seule cette bataille ?

Tant qu’on n’aura pas créé les conditions d’une alliance de toutes les forces du Bien, à l’échelle de la planète, contre celles du Mal, le désordre ne peut que grandir, et les pires violences se multiplieront dans nos rues, perpétrées par les victimes mêmes du chaos idéologique, plus que par celles du chaos économique.

Il y a mille définitions, dans l’Histoire, du Bien et du Mal. Aujourd’hui, le Mal, c’est le terrorisme, d’où qu’il vienne. Le Bien, face à lui, doit être défini d’une façon modeste : il rassemble tous ceux qui s’opposent au Mal – même si nous aurions beaucoup à reprocher, par ailleurs, à certains des pays qui sont nos alliés dans cette bataille.

Pour parvenir à rassembler les forces du Bien, il nous faut appliquer d’urgence un certain nombre de principes simples, qu’on n’a que trop tardé à mettre en œuvre, par faiblesse, par naïveté, par ignorance, par pusillanimité, par procrastination.

D’abord, cesser de nous opposer à la Russie, à l’Iran et même à la Syrie, même si nous n’approuvons pas un grand nombre de leurs comportements : en effet, ces pays sont nos alliés objectifs dans le conflit en cours contre le terrorisme.

Ensuite, unir toutes les forces de toutes ces nations dans ce combat commun. En oubliant toute honte et toute vergogne : sans Staline, jamais Franklin Delano Roosevelt et Winston Churchill n’auraient gagné la guerre contre Hitler. C’est donc l’OTAN qu’il faut aujourd’hui relancer : transformons sa nature et son organisation pour lui permettre de rassembler tous les ennemis de nos ennemis, et pour que ses membres et ses alliés puissent faire face ensemble aux nouvelles menaces. Et c’est l’Europe, plus que jamais nécessaire, qu’il faut doter d’un bras armé.

Enfin, et surtout, réaliser que cette bataille ne se gagnera pas seulement avec des professionnels, aussi nécessaires soient-ils, mais par la mobilisation d’un peuple tout entier, dans la défense de ses valeurs. Pour cela, encore faut-il qu’elles soient enseignées à l’école, qu’on ait envie de se battre pour elles, qu’on apprenne à le faire dans un service militaire rétabli, dans une mobilisation citoyenne permanente, dans une défense civique généralisée. Et surtout par la pratique d’un discours clair et cohérent, expliquant ce en quoi nous croyons ; ce en quoi croient les jeunes, principales victimes des attentats. Il n’est pas normal que seul le président des Etats-Unis ait rappelé, dans l’heure qui suivit le désastre, notre devise, si inspirante : « liberté, égalité, fraternité »

A partir d’aujourd’hui, on va peut-être enfin se décider à tout revoir à l’aune de cette bataille ; elle va conditionner tout le reste. Elle va conduire à repenser, comme on aurait dû le faire depuis longtemps, nos budgets de Défense, de police, d’éducation, de santé. Elle va influencer les prochaines élections régionales et devrait structurer les programmes des candidats à l’élection présidentielle de 2017. Elle devrait en particulier déterminer notre politique étrangère et notre politique européenne.

Le temps presse.

j@attali.com