« Petit éloge du petit-déjeuner »

petit dej2plumes sur 3Peut-être avez-vous l’habitude de lire chaque matin au petit-déjeuner la chronique quasi quotidienne de votre blog préféré. Si c’est le cas, le moment est bienvenu, et cette chronique va vous mettre en appétit.

Dans la série des « Petits éloges » de Folio (« Petit éloge des vacances« , « Petit éloge des brunes« ,…), je viens de lire le sympathique texte consacré au petit-déjeuner. Chacun de nous a une image en tête du petit-déjeuner : que vous soyez thé ou café, adepte des discussions matinales ou incapable de prononcer une phrase avant la deuxième tasse de café, le petit-déjeuner revêt une importance particulière dans le rythme de nos repas quotidiens.

            Faisant un état des lieux des pratiques en matière de petit-déjeuner, et complétant ses réflexions d’exemples issus de films, l’auteur (qui est scénariste) dresse un portrait de ce premier repas de la journée, et y met beaucoup de son ressenti. S’il n’y a rien de franchement inattendu dans ce texte, sa lecture reste néanmoins agréable car elle nous plonge dans les délices matinales du souvenir d’un chocolat chaud, ou d’une tartine beurrée avec amour.

 par Cécile

« Petit éloge du petit-déjeuner », de Thierry BOURCY, Folio 2€

Au moins 36 morts dans des bombardements russo-syriens dans l’est de la Syrie

Beyrouth – Prs d’une quarantaine de personnes ont pri vendredi lors des raids les plus violents mens conjointement par les aviations russe et syrienne contre la province de Deir Ezzor (est), contrle par le groupe jihadiste tat Islamique (EI), selon une ONG.

« Au moins 36 personnes, dont 10 enfants, ont été tuées et des dizaines d’autres ont été blessées lors de plus de 70 raids effectués par des appareils russes et syriens contre plusieurs localités de Deir Ezzor. C’est le plus violent bombardement de cette région depuis le début de la révolte en 2011« , a affirmé à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Les raids ont visé plusieurs quartiers de la ville de Deir Ezzor, des villes de la province éponyme comme Mayadine et Boukamal, des localités plus petites et trois champs pétroliers, a précisé l’OSDH.

La province est tenue par l’EI qui contrôle aussi la majorité de la capitale provinciale, à l’exception de l’aéroport militaire et de quelques quartiers aux alentours aux mains du régime.

La coalition internationale anti-EI menée par les Etats-Unis avait fait état cette semaine de la destruction dans ses raids aériens de 116 camions-citernes utilisés par l’EI pour le transport du carburant.

Elle a récemment annoncé qu’elle allait davantage frapper au portefeuille l’EI, qui contrôle la majorité des champs pétroliers de Syrie, notamment dans la province de Deir Ezzor.

La contrebande de pétrole lui rapporterait 1,5 million de dollars par jour lorsque le prix moyen s’établit à 45 dollars le baril, selon une enquête publiée en octobre par le Financial Times.

Outre la coalition internationale, impliquée en Syrie depuis plus d’un an, la Russie intervient elle aussi depuis fin septembre dans le pays en guerre, où elle mène des frappes aériennes contre les groupes opposés au régime de Bachar al-Assad, dont l’EI.

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a annoncé vendredi que la marine russe en mer Caspienne avait lancé des « missiles de croisière sur Deir Ezzor tuant plus de 600 militants islamistes« , sans précision de date, selon des images de la télévision russe.

Chipotle plonge en Bourse, alors que l’épidémie E.coli s’étend

New York – La chane de fast-food Chipotle Mexican Grill a plong de plus de 12% vendredi en Bourse, aprs avoir annonc que l’pidmie intestinale d’E.coli lie ses restaurants touchait dsormais six Etats amricains, dont la Californie et New York.

Les autorités de santé américaines ont informé le groupe qu’elles avaient recensé cinq nouveaux cas de personnes infectées par la bactérie Escherichia coli, également appelée colibacille, après avoir mangé dans des restaurants Chipotle.

Deux des personnes vivent en Californie, une à New York, une dans l’Ohio (nord) et une dans le Minnesota (nord). Ces nouveaux cas portent à six le nombre d’Etats américains touchés.

Les premiers cas avaient été recensés dans l’Oregon et l’Etat de Washington (nord-ouest), ce qui avait contraint Chipotle à y fermer provisoirement 43 restaurants.

Au total, environ 45 personnes, dont 43 indiquent avoir mangé chez Chipotle depuis la mi-octobre, ont été infectées. Aucun décès n’a été recensé mais de nombreuses personnes ont été hospitalisées.

L’infection à la bactérie E.coli provoque des diarrhées parfois hémorragiques, des crampes abdominales et des vomissements, qui passent en général sous dix jours. Dans de rares cas, chez les personnes âgées ou les enfants, elle peut entraîner des insuffisances rénales.

C’est un coup dur pour Chipotle, fondée en 1993 à Denver (Colorado, ouest). La chaîne s’est forgée une image de groupe « éco-responsable« , attaché à la qualité de la nourriture servie, loin de l’univers traditionnel du fast-food.

Cela lui a permis de gagner des parts de marché malgré des prix plus élevés que la plupart de ses concurrents.

Vendredi, l’action a chuté de 12,32% à 536,19 dollars à Wall Street, s’échangeant désormais à ses niveaux du printemps 2014.

Après les attentats: « Face à l’indifférence de mes élèves, j’ai bloqué »

Lundi, les lves retournaient en classe pour la premire fois depuis les attentats de Paris. Ce moment, particulirement compliqu pour les enseignants, devait tre l’occasion de rpondre aux questions des lves. Lorsqu’elle arrive devant sa classe, notre contributrice et professeur d’histoire-go, s’est retrouve face un mur.  » quoi a sert d’en parler? Ce qui est fait est fait. »

Lundi matin, trois jours après les attentats, je n’ai pas vu mes élèves. Dans le cadre de ma première année d’enseignement, je suivais une journée de formation autour du thème « Comment enseigner l’histoire de l’Église médiévale au collège et au lycée? » En voyant ce titre s’afficher sur le diaporama un peu flou que l’intervenant avait projeté au tableau, je fus saisie d’effroi. Quelques semaines auparavant, je me souvenais m’être dit « Quelle belle et bonne question! » Mais ce lundi 16 novembre, celle-ci n’avait plus de sens.

>> Suivez les dernières informations sur les attentats dans notre live

Comme nous tous dans cette salle, l’intervenant était embarrassé. Alors nous avons mis de côté la réforme grégorienne et l’abbaye de Cluny pour réfléchir ensemble aux différentes manières d’aborder les événements de vendredi avec nos élèves le lendemain.

« Je pensais trouver des élèves bouleversés »

En tant que nouveaux enseignants, nous sommes souvent tiraillés entre le désir de nous singulariser, de brandir nos propres manières de faire et les injonctions de nos formateurs qui nous incitent parfois à reproduire leurs gestes et leurs propos. Ce lundi, j’avais conscience que le cours du lendemain serait unique et inédit. Aucune méthode, aucune recette ne pourrait suffire. Et si moi-même, je ne savais pas encore ce que j’allais dire, je savais en revanche quelle impression je ne voulais pas laisser: celle d’avoir délivré un discours impersonnel et sans âme, celle d’avoir offert une séance formatée, imposante et contraignante. Surtout, je voulais être maître de moi-même. Je voulais que mon émotion s’efface, qu’elle s’estompe, qu’elle cède le pas, après quelques phrases d’introduction, à la cohérence et l’explication.

>> Lire aussi:Parler des attentats à l’école: « Il faut surtout écouter les élèves »

Mardi matin, en arrivant dans mon lycée de la banlieue parisienne, situé en zone d’éducation prioritaire, j’étais dans le même état d’anxiété que le jour de la rentrée. En montant les escaliers et en apercevant les premiers élèves de ma classe de Première, j’entendais mon coeur battre à tout rompre. Des dizaines de fois depuis samedi, je m’étais imaginée ce moment. Je pensais alors que mes élèves seraient aussi bouleversés que moi. Contrairement au mois de janvier, les meurtriers avaient tiré aveuglément, sans considération de profession, de religion et de convictions. J’attendais donc qu’une forme de communion se produise.

« Pourquoi être choqué? »

« Je ne me vois pas reprendre le cours où je l’ai laissé sans que l’on partage ensemble un moment de discussion après ce qu’il s’est passé vendredi soir », leur lançai-je, la voix mal assurée, en guise d’introduction. « Nous sommes tous bouleversés, traumatisés, j’aimerais vous entendre, vous devez vous poser des questions. » Les premières réactions, comme un poignard: « À quoi ça sert d’en parler? Ce qui est fait est fait », « C’est tabou non? », « Vous avez l’air ému, c’est gênant. » Quelques ricanements dispersés suivirent dans la classe. À ce moment-là, le dispositif s’inversa: je n’étais plus leur enseignante inaccessible, perchée sur son estrade, j’étais celle qui avait été touchée, dans son quartier.

Manifestement, mes élèves n’avaient pas envie de parler. Lorsqu’ils prenaient la parole, c’était pour mettre en avant ce qu’ils savaient, ce qu’ils avaient entendu dire sur l’utilisation d’armes françaises en Syrie, sur Abou Bakr al-Baghdadi, ancien prisonnier de l’armée américaine qui entre en résistance. La discussion était un prétexte pour ceux qui avaient entendu une théorie originale ou un détail un peu étonnant. Ils avaient la possibilité de prouver à leurs camarades qu’ils en savaient plus. Et enfin cette question: « Pourquoi est-ce qu’on est choqué par ce qu’il se passe en France, alors qu’il se passe des choses bien pires ailleurs? » Je n’ai pas su répondre à cette question, je séchai, je balbutiai: « Tu as raison, c’est injuste, mais là, c’est nous, c’est toi, c’est moi. » Je me sentais incapable de rebondir sur la dimension symbolique des attentats.

>> Lire aussi: A l’école, une minute de silence qui n’a rien à voir avec Charlie

« Le sentiment d’avoir manqué à mon devoir »

Une mission incombe aux enseignants : transmettre le savoir et fournir des explications. Alors, j’ai fait appel à l’histoire, forcément. Le califat auquel se réfèrent les djihadistes fait écho au califat abbasside que je connais bien, grâce au programme des concours de l’an dernier. Je puisai dans ce qu’on m’avait appris il y a tout juste quelques mois: le maintien, grâce à la jizya (impôt pour les non-musulmans, ndlr), d’une forme de concorde entre les pratiquants des religions du Livre au sein du monde arabo-musulman, l’absence de tout mouvement de conversion forcée, l’importance des interactions et des transferts de savoirs depuis l’Orient vers l’Occident. Un texte de Condorcet sur l’infinie tolérance de la religion musulmane me revint à l’esprit. Je ne sais toujours pas vraiment ce que j’ai essayé de faire. Déconstruire des fantasmes? Dire mon attachement à cette histoire et à cette culture de l’Islam dans cette salle où une majorité d’élèves sont musulmans?

Après avoir présenté cette explication, mon explication, j’eus envie de les entendre. Mais aucune main ne se leva. Ah si, là, au fond: « Mais on est dans une troisième guerre mondiale? » Je me souvins alors de leur principale question au début de l’année: « Est-ce qu’on va étudier la guerre cette année? » Cette soi-disant « guerre », indistincte, était au centre de leurs fantasmes. Il restait et il reste encore beaucoup à dire.

>> Lire aussile témoignage de notre contributeur et professeur: « Non, l’école n’est pas en guerre »

De cette séance, je suis sortie désarçonnée, désarmée, sans voix. J’avais le sentiment terrible d’avoir manqué à mon devoir. Le lendemain, un élève m’adressa un e-mail se terminant ainsi :

« Votre état mardi m’a beaucoup touché et je souhaite vous présenter mes sincères condoléances dans le cas où vous auriez perdu un être cher durant les faits vendredi. »

Peut-être mon désarroi fut-il la manière la plus directe et la plus sincère de mettre en lumière la gravité de la situation.

Etats-Unis: davantage de départs de Mexicains que d’arrivées depuis cinq ans

Washington – Environ un million de Mexicains ont quitt les Etats-Unis entre 2009 et 2014 pour rentrer dans leur pays, tandis que quelque 870.000 ont fait le chemin en sens inverse sur la mme priode, selon une tude du Pew Research Center publie jeudi.

L’institut américain de recherche avait déjà détecté une tendance similaire entre 2005 et 2010: les Mexicains rentrés chez eux avaient été légèrement plus nombreux –20.000 personnes– que ceux venus tenter leur chance aux Etats-Unis.

« Entre 1995 et 2000, près de trois millions d’immigrés mexicains avaient quitté leur pays pour se rendre aux Etats-Unis. Entre 2005 et 2010, ce nombre avait été réduit pratiquement de moitié« , avant de passer nettement sous la barre du million sur la période 2009-2014, souligne l’étude.

Plusieurs facteurs expliquent cette réduction drastique.

« La lente reprise de l’économie américaine après la grande récession (de 2008, NDLR) a pu rendre les Etats-Unis moins attrayants aux yeux des migrants mexicains potentiels tout en poussant dehors certains immigrés mexicains, à mesure que le marché de l’emploi américain se détériorait« , relève l’étude.

Un contrôle plus strict pour lutter contre l’immigration clandestine, « particulièrement à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique« , a pu également contribuer au phénomène.

La majorité du million de Mexicains rentrés dans leur pays d’origine entre 2009 et 2014 l’ont fait « volontairement« , avance Pew, faisant référence à des données du gouvernement mexicain. Six sur dix ont cité la volonté de retrouver leur famille comme première motivation à leur retour.

Il est difficile de « mesurer les flux migratoires« , reconnaît l’institut, qui précise toutefois avoir élaboré son étude à partir des « données officielles disponibles les plus fiables » des gouvernements américains et mexicains.

Sujet politiquement sensible aux Etats-Unis, l’immigration agite la campagne des primaires pour l’élection présidentielle de 2016, avec des déclarations controversées notamment du candidat à l’investiture républicaine Donald Trump concernant les immigrés mexicains.

Environ 11 millions de personnes vivent clandestinement aux Etats-Unis, en majorité originaires d’Amérique latine.

Des questions majeures sur le retour en Europe d’Abaaoud, mort à Saint-Denis

Paris – Les services antiterroristes franais et belges vont devoir comprendre et expliquer comment une des ttes d’affiche des jihadistes francophones, Abdelhamid Abaaoud, tu mercredi prs de Paris, a pu rentrer de Syrie sans tre repr.

L’analyse de ses empreintes digitales a permis jeudi de confirmer les soupçons des enquêteurs selon lesquels le corps criblé de balles dans un appartement de Saint-Denis pris d’assaut, était bien celui de ce Belge.

. Abdelhamid Abaaoud était bien à Paris, qui est l’autre cadavre de Saint-Denis’

. Un des corps retrouvés à Saint-Denis est bien celui d’Abdelhamid Abaaoud. Aussi stupéfiante qu’elle pouvait paraître, l’hypothèse de la présence de cet homme en région parisienne était prise très au sérieux par les enquêteurs depuis lundi soir, quand ils avaient été dirigés par un témoignage vers un appartement du centre de Saint-Denis, au nord de Paris. Ils ont ensuite effectué des recoupements, notamment par la téléphonie.

Un élément peut laisser penser qu’une femme de la famille d’Abaaoud a pu se trouver dans ce secteur. Est-ce elle qui s’est fait exploser mercredi’ Pour les policiers ayant donné l’assaut, la personne kamikaze est sans doute une femme. Dans un enregistrement diffusé par plusieurs chaînes, on l’entend crier deux fois « C’est pas mon copain » d’une voix haut perchée. Difficile pour autant d’affirmer à l’oreille nue qu’il s’agisse d’une femme. Ce sont les analyses scientifiques, très difficiles, sur les restes de la personne kamikaze, qui donneront une réponse définitive.

. Comment Abaaoud a-t-il pu se trouver en Europe’

. Condamné pour des faits de terrorisme en Belgique, connu des services comme le loup blanc, il est décrit par la justice française comme l' »inspirateur de très nombreux projets d’attentats ou attentats terroristes en Europe« . Le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué qu’Abaaoud avait été impliqué dans quatre des six attentats déjoués en France depuis le printemps 2015. Des connaisseurs de l’antiterrorisme ne sont toutefois pas stupéfaits par l’hypothèse d’allers-retours entre la Syrie et l’Europe. Selon un proche de l’enquête, un téléphone qu’il utilisait a été repéré en Grèce en janvier, au moment des attentats déjoués de la cellule de Verviers en Belgique.

Adepte des rodomontades et des provocations sur le net, Abaaoud, alias Abou Omar al-Baljiki (« le Belge« ), a donné un entretien dans l’édition de février de Dabiq, magazine numérique en anglais de l’Etat islamique. Il y expliquait être parvenu à se rendre en Belgique avec deux autres Belges dans le but de « terroriser les croisés« . Leur périple aurait pris des mois et ses deux compagnons avaient été tués le 16 janvier par les forces de sécurité belges, selon ses dires. Mais lui serait passé au travers des mailles du filet. « Mon nom et ma photo étaient dans tous les journaux et pourtant je suis parvenu à rester dans leur pays, à planifier des opérations contre eux et à partir sain et sauf quand cela est devenu nécessaire« .

Mais ce loupé est-il le seul’ Quelles routes ont emprunté sans attirer l’attention les membres du commando venus des terres de jihad syrien’ Quand il y est parti, Samy Amimour était placé sous contrôle judiciaire, mis en examen pour des velléités de départ au Yemen. Comment a-t-il pu partir et revenir sans jamais être repéré’ D’autres protagonistes de ce dossier judiciaire sont-ils aussi partis’ Pourquoi les Belges n’ont pas prévenu les Français que les frères Abdeslam figuraient sur leurs fichiers antiterroristes’

. Encore des doutes sur la composition des commandos

. Quel a été le rôle d’Abaaoud le 13 novembre’ Etait-il le chef d’orchestre d’attentats minutieusement exécutés et déclenchés’ Y a-t-il participé directement, comme un des tireurs du commando des terrasses’ Les enquêteurs tenteront de voir si son ADN ou ses empreintes apparaissent, notamment sur l’une des trois kalachnikov retrouvées dans la Seat des tueurs.

Pour l’instant, seules celles de Brahim Abdeslam ont été identifiées sur un fusil d’assaut. Son cadet, Salah, introuvable depuis qu’il a sans doute été exfiltré par deux complices présumés inculpés en Belgique, était-il le troisième homme’ Il a loué plusieurs voitures du commando, sa carte a servi à payer des hôtels. A-t-il aussi convoyé les kamikazes du Stade de France dans la Clio retrouvée dans le XVIIIe ‘

Outre Brahim Abdeslam qui s’est fait exploser boulevard Voltaire, trois kamikazes ont été identifiés. Au Bataclan, il s’agit de deux Français sans doute partis ensemble en Syrie fin 2013, Amimour et Omar Ismaïl Mostefaï. Bilal Hadfi a déclenché sa ceinture explosive aux abords du Stade de France. Un autre kamikaze de l’enceinte sportive, a été identifié comme un homme qui s’est mêlé au flot des migrants, dont l’identité réelle reste inconnue. Restent à identifier deux kamikazes, qui ont agi au Bataclan et au Stade de France.

Mercredi, sept hommes et une femme ont été arrêtés. Trois (dont la femme et un homme blessé) ont pu jouer un rôle dans la fourniture du logement. L’identité des cinq autres est en cours de vérification. Aucun n’est Salah Abdeslam.

La Tour Eiffel en bleu-blanc-rouge jusqu’au 25 novembre

Paris – La Tour Eiffel, illumine aux couleurs tricolores peu aprs les attentats de vendredi dernier, restera illumine la nuit en bleu-blanc-rouge jusqu’au mercredi 25 novembre inclus, a annonc jeudi la mairie de Paris.

L’illumination tricolore continuera à être accompagnée de la projection de la devise de Paris « Fluctuat Nec Mergitur » (« Elle subit l’assaut des vagues mais ne coule pas« ).

Le monument symbole de Paris s’était paré des couleurs tricolores lundi après les attentats et les Parisiens, « émus et fiers » de l’opération, voulaient la voir poursuivie, a indiqué à l’AFP Bruno Julliard, premier adjoint de la maire de Paris Anne Hidalgo.

Mme Hidalgo a ainsi décidé de continuer une initiative qui mêle « un besoin de fierté et le désir de rendre hommage aux victimes« , et rappelle que « les Parisiens et les Français restent debout et ne cèderont pas face à la barbarie« , a ajouté M. Julliard.

L’illumination nocturne traditionnelle du monument, de la tombée de la nuit à 1h00 du matin, avait été suspendue samedi en signe de deuil et d’hommage aux victimes. La Tour était ensuite devenue tricolore, en écho aux très nombreux monuments du monde entier devenus bleu-blanc-rouge en signe de solidarité.

A partir du 29 novembre, la Tour Eiffel se mettra aux couleurs de la COP21, dans le cadre d’un projet artistique « One Heart One Tree« .

« Ce projet artistique aura une symbolique particulière : au-delà de son rôle de sensibilisation à l’urgence climatique, il sera aussi une manière forte d’affirmer, après notre deuil et notre douleur collective, que la vie doit continuer« , a souligné M. Julliard .

La Tour Eiffel est visitée chaque jour par 15.000 à 20.000 personnes.

« L’explication par le complot donne du sens et rassure »

Le 11 Septembre a t organis par George W. Bush, l’attentat de Charlie Hebdo a t commandit par les Illuminatis et Franois Hollande… A chaque vnement sa version complotiste. Les attentats de vendredi soir ne font pas exception. Notre contributeur, le professeur Loc Nicolas*, nous explique pourquoi ces thories fascinent tant.

Comment fonctionne la théorie du complot? Concrètement, la démarche conspirationniste fonctionne sur la base d’une lecture, puis d’une mise en récit déterministe de « signes » et d’indices collectés çà et là, dans l’actualité immédiate comme dans un passé plus ou moins lointain. Et ceci, dans l’intention de mettre en lumière le passé et le présent, comme de prédire le futur.

>> Suivre le live en direct

Ces théories ou explications du monde (et surtout ses événements les plus dramatiques) par le complot ont des origines diverses. Elles peuvent être religieuses, politiques, théologico-politiques et sont parfois fort lointaines. Les malheurs, les troubles et les crises que traversent les sociétés sont désormais forcément imputables à quelques « puissants » ou « grands ». On accuse les Américains, Israël, les Eurocrates, le G20, l’OMC et bien d’autres encore de vouloir tirer profit et/ou plaisir d’une manière ou d’une autre pour faire triompher un certain ordre mondial: le leur.

Depuis la fin du XVIIIe siècle, avec l’entrée dans la modernité, dans l’ère du sujet et de la critique, dans l’ère du soupçon également, ces théories ont bénéficié d’une dynamique nouvelle.

>> Lire aussi: Attentats de Charlie Hebdo: les (mauvaises) théories du complot

Le complot juif: la première et la plus connue des théories

Le fait de prêter aux Juifs des projets démoniaques et destructeurs à l’égard des chrétiens (meurtres rituels d’enfants, profanation d’hosties, empoisonnement des puits…) ne date pas d’hier. On en trouve des traces dès le XIe siècle et même avant.

Le complot juif de domination du monde (que l’on trouve consigné dans les fameux Protocoles des Sages de Sion, faux grossier rédigé au début du XXe siècle) est à la fois la première et la plus connue des théories. Il a d’ailleurs fait l’objet de nombreuses variations: complot judéo-maçonnique, judéo-communiste, judéo-capitaliste, etc. Dès lors, chacun se trouve en mesure de faire son marché en se fondant sur un très petit dénominateur commun, lieu de mille fantasmes.

« Ces théories répondent à un besoin de se conforter »

Il nous faut rappeler que l’adhésion aux théories en question -même si l’objet de l’adhésion nous déplait, nous offense ou nous inquiète- ne va pas sans raisons. Ces raisons ne sont pas forcément bonnes, acceptables, ni respectables d’un point de vue politique, mais viennent simplement donner carrière et conforter une certaine vision du monde, un certain ordre des choses.

Gardons-nous de regarder ceux qui y adhèrent comme des irrationnels ou des fous. En tout état de cause, les explications conspirationnistes répondent à un besoin d’ordre, de transparence et de compréhension. Les raisons qu’elles produisent viennent donner du sens à une situation pénible, sortir les événements du flou. Elles semblent rendre le monde un peu plus prévisible aux yeux de leurs adeptes. Mieux, elles répondent à un goût de l’intrigue et donnent le sentiment d’approcher (un tant soit peu) le dessous des cartes, les arcanes du jeu mondial, les secret de cabinets.

Mais encore, elles laissent prise à l’imagination, invitent à perpétuer la mise à jour des liens invisibles qui témoignent du fait que ce qui s’est passé, un drame quelconque, n’a pas eu lieu sans raisons. Inversement, lorsque que tout va bien, l’explication par le complot a du mal à courir. En effet, il n’est pas besoin de se rassurer, de se conforter, ni de trouver un sens qui ne manque à personne.

>> Lire aussi: Quand les politiques se convertissent aux théories du complot

« Sur Internet, on trouve les moyens d’alimenter ses doutes »

À l’heure d’internet et des nouveaux médias, la facilité et la rapidité d’accès à des données s’est considérablement accrue. Traité d’astrophysique, parchemins médiévaux, manuel de fabrication d’une bombe artisanale… On trouve sur internet ce que l’on veut y trouver, et souvent bien plus. Les théories du complot ne font pas exception à cette règle. Internet n’est jamais qu’un outil. Il ne s’agit pas de le diaboliser, mais de prendre acte d’une réalité afin de transmettre aux plus jeunes les instruments pour mener la critique des sources et des documents qu’ils ont devant les yeux, et pour les aider à argumenter leurs convictions autant qu’à les mettre en doute.

En tout état de cause, n’importe qui peut trouver les moyens (photographies, vidéos, documents écrits, récits, etc.) pour alimenter ses doutes et se lancer sur les traces du complot. Lorsque la motivation est là, il est facile de trouver dans la masse colossale des informations disponibles celles qui vont permettre, selon l’angle de vue ou en fonction de l’association d’idées qu’on en fait, de confirmer qu’il y a bien un complot ou de mettre en cause les thèses dites « officielles ».

>> Voir notre annuaire des sites « d’infaux »

« Du courage et des outils pour faire face au hasard »

Il faut apprendre à ré-apprivoiser l’incertitude, ne pas attendre une transparence excessive que le monde et les hommes ne sauraient offrir. Notre histoire est jalonnée d’événements imprévus, inouïs, inédits, surprenants, sidérants. Des événements qui, sans cesse, mettent en péril nos anciens cadres de pensée, d’interprétation, de lecture. L’effondrement de l’URSS est de cet ordre et les attentats du 11 septembre 2001 le sont également.

Il faut du courage, de l’audace et surtout des outils, langagiers notamment, pour faire face au hasard et à la puissance de l’imprévisible. L’un et l’autre déroutent notre entendement et fragilisent notre rapport à la réalité, aux autres et à nous-mêmes, parce que rien dans les événements de notre histoire ne permet vraiment d’anticiper l’ampleur des conséquences souvent dramatiques qu’ils portent.

Ces événements nous confrontent à une précarité qui n’est pas agréable. Une précarité, source de frustration et de ressentiment, qu’il n’est pas facile car elle témoigne de notre absence de toute-puissance, et de l’incapacité que nous avons à maîtriser les événements du monde.

*Loïc Nicolas est docteur en Rhétorique, chercheur à l’Université Libre de Bruxelles et coauteur des Rhétoriques de la conspiration (CNRS éditions, 2010).

La descente aux enfers de Bilal Hadfi, kamikaze du Stade de France

Bilal Hadfi s’est fait exploser proximit du Stade de France, le 13 novembre. Au dbut du mois, sa mre s’tait confi au quotidien belge La Libre au sujet de la radicalisation de son fils, parti en Syrie en fvrier 2015.

Son visage juvénile a fait le tour du monde. Bilal Hadfi s’est fait exploser le 13 novembre aux abords du Stade de France, à Saint-Denis. Âgé de 20 ans, il est le plus jeune des terroristes identifiés des attentats de Paris. Au début du mois, sa mère, Farima Hadfi, avait confié son désarroi au sujet de la radicalisation de son fils au quotidien belge La Libre. « J’avais l’impression qu’il allait exploser d’un jour à l’autre » (sic), confiait-elle. Des propos qui prennent une toute autre dimension aujourd’hui.

Ce cadet d’une famille de quatre enfants a longtemps vécu en Belgique, où sa mère réside toujours. Il était étudiant en électricité à l’Institut Anneeessens Funcks, à Bruxelles. Le 15 janvier dernier, Bilal Hadfi part subitement pour la Syrie, prétextant un voyage au Maroc pour se « ressourcer » et se recueillir sur la tombe de son père. La veille, il rend une dernière visite au domicile familial. « Quand il est venu à la maison, il avait les yeux rouges. Il m’a prise dans ses bras. Il savait que c’était un départ sans retour », confie Fatima Hadfi.

>> Attentats de Paris: retrouvez les dernières infos sur l’enquête dans notre direct

Radicalisé au printemps 2014

Pendant trois jours, elle s’entretient avec son fils, qui s’enferme dans le mensonge. La vérité éclate trois jours plus tard. « Ma fille me téléphone pour me dire qu’elle vient me soutenir. Mes deux garçons arrivent et là je vois que quelque chose de pas catholique est arrivé. Ma fille me dit: Bilal est parti. Il est mort? Non il est parti en Syrie. » Elle ne le verra plus.

La radicalisation du jeune homme, fulgurante, remonte au printemps 2014. Sara Stacino, son professeur d’histoire, a observé la transformation de Bilal. Le jeune homme, fan de rap, cesse d’écouter de la musique. Celui qui pose sur Facebook au bord d’une piscine, cocktail à la main, affirme subitement que les femmes doivent porter le voile pour ne pas être violées. Les attentats de janvier 2015 témoignent du basculement.

Bilal Hadfi, en 2014 (capture d'écran France 24.com).

Bilal Hadfi, en 2014 (capture d’écran France 24.com).

Facebook

« Après les attaques de Charlie Hebdo, on a eu un cours très agité lors duquel il a presque monopolisé la parole. Il défendait les attaques, il disait que c’était normal, qu’il fallait que la liberté d’expression s’arrête. Que les insultes à la religion s’arrêtent », confie Sara Stacino au micro de la VRT. Fatima perçoit des changements chez son fils, mais les interprète mal. « Il a arrêté les cigarettes, le shit un mois avant [son départ, NLDR]. Il jeûnait le lundi et le jeudi pour demander pardon à Dieu. Moi je trouvais cela positif qu’il se repentisse et qu’il ne soit plus dans l’alcool et les joints. »

« Tu vis dans un pays de kouffar »

Après son départ pour la Syrie, Fatima cherche à maintenir le lien avec son fils. Un tâche difficile, à mesure de l’embrigadement de Bilal au sein du groupe Etat islamique. Au téléphone, il demande à sa mère de quitter la Belgique, « pays de mécréants », et de rejoindre la Syrie, où l’EI poursuit sa progression. Elle refuse. « Si je viens, c’est pour venir te rechercher. » La mère assiste à distance à la transformation de son fils. Il ne rit plus et « semble avoir pris vingt ans ». « J’ai peur que tu meures et que tu ailles en enfer parce que tu vis dans un pays de kouffar », lui lance-t-il un jour.

De son côté, la police belge ne perd pas de vue le jeune homme. Selon La Libre, il figurait sur une liste de l’organe de coordination pour l’analyse de la menace (Ocam), qui compte 800 noms. Le 8 mars 2015, l’appartement familial bruxellois est perquisitionné. S’en suit une intervention de la brigade antiterroriste. A La Libre, Fatima Hadfi assurait ne pas avoir de nouvelles de son fils depuis trois mois. Les conditions de son retour en Europe pour commettre son attentat restent à éclaircir.