Pierre Bonnard
Jeune fille à l’estampe japonaise, 1907
Estimation:350 000- 450 000 euros.
« La femme est l’avenir de l’homme » chante Jean Ferrat. Elle est aussi le quotidien de l’artiste, son sujet d’étude inépuisable. La femme est sa muse, son inspiratrice, l’objet de ses recherches incessantes sur les formes, la représentation de la douceur mais également l’image d’un statut social.
La vente proposée par Artcurial Paris les 7 et 8 décembre prochain illustre à merveille ce « rôle-pivot » de la femme dans l’art.
Chez Pierre Bonnard (1867-1947), on entre dans l’intimité de la vie quotidienne. La femme est douce et sereine. La jeune fille à l’estampe japonaise, de profil, a les joues roses, le petit nez mutin, les cheveux bouclés, son élégant chapeau bleu et son étole de fourrure montrant qu’elle appartient à un milieu privilégié. Elle est certainement chez un antiquaire hésitant entre plusieurs estampes des grands maîtres de l’Ukiyo-e. Quel dilemme, on voudrait l’aider ! Et quel plaisir pour nous de contempler cette jolie donzelle.
Giovanni Boldini
Portrait de Mademoiselle Emilienne Le Roy, vers 1912
Estimation: 200 000- 300 000 euros.
Giovanni Boldini (1842-1931) est le maître incontesté avec Helleu des portraits mondains. Dans un esprit très proustien, il nous présente de jolies femmes ou de moins belles, exagérément avantagées. On contemple ces créatures élégantes et frivoles, indifférentes aux menaces de guerre qui détruiront bientôt leur univers raffiné. Le portrait de mademoiselle Emilienne Le Roy est flamboyant, nerveux, la belle, sûre de ses atouts, posant un regard alangui face au peintre.
Camille Claudel
Sakountala ou l’abandon, 1905
Estimation: 600 000-800 000 euros.
Chez Camille Claudel (1864-1943), on est à des années lumières de cet esprit. La femme est l’alter ego de l’homme, son unique préoccupation, sa raison de vivre. Sakountala en est l’une des plus belles représentations. On y voit Sakountala penchée sur le prince Douchanta, agenouillé à ses pieds. Elle s’abandonne heureuse, confiante aux bras de son amour longtemps perdu. Ce bronze est une représentation magnifique de la relation fusionnelle pouvant unir une femme à un homme.
Henri Laurens (1885-1954) s’intéresse lui au corps de la femme, à ses formes rondes qu’il restructure dans un style cubiste adouci qu’appréciait Alberto Giacometti. Le corps entier est matière à l’éveil des sens, à l’exacerbation des désirs.
Henri Laurens
La petite femme assise,1932
Estimation:60 000- 80 000 euros.
Henri Delavallée (1862-1943) s’attache au monde rural. Il montre les paysannes au travail, concentrées dans l’effort, piliers indispensables du foyer. Ses batteuses de blé dans une ferme bretonne ne perdent pas pour autant leur féminité. Coiffées d’un bonnet, elles portent des chemisiers blancs attestant de leur qualité de bonnes ménagères et des jupes colorées faisant ainsi preuve d’une certaine coquetterie malgré la dureté de leur labeur.
Henri Delavallée
Les batteuses de blé ou cour de ferme à Benarven, 1892
Estimation:15 000- 20 000 euros.
Les Nanas de Niki de Saint-Phalle (1930-2001) sont voluptueuses, girondes, libérées. Elles affirment leur autonomie faisant sauter le carcan d’une société machiste. Ce sont des déesses à idolâtrer, à révérer, des femmes qui disposent des hommes et leur imposent leur tempo.
Niki de Saint Phalle
Nana danseuse moire, vers 1968
Estimation: 600 000- 800 000 euros.
Artcurial Paris, les 7 et 8 décembre. Expositions les 5,6 et 7 décembre.