Florian Philippot, fondateur du parti Les Patriotes, était de passage à Salon, samedi, pour dédicacer son livre Frexit: UE : en sortir pour s’en sortir. Nous l’avons rencontré. De quoi est-il question dans votre livre ? Florian Philippot : C’est un ouvrage très concret, très accessible, où chapitre par chapitre j’aborde un thème, comme l’emploi, le pouvoir d’achat, l’écologie, l’immigration… À chaque fois j’explique pourquoi il faut absolument que nous quittions l’Union européenne. Pour retrouver ainsi la possibilité de protéger les Français et rebâtir une démocratie digne de ce nom. Dans le premier chapitre, j’explique les raisons politiques de mon départ et la création des Patriotes. Vous n’y épargnez pas Marine Le Pen… F.P. : Je dis des choses politiques qui, probablement, leur déplaisent, comme le fait qu’ils aient abandonné l’idée de la sortie de l’Union européenne alors que nous, chez Les Patriotes, on est très clairs là-dessus. Ils ont aussi fait revenir des personnes très radicales, ce qui fait qu’aujourd’hui ils sont concentrés sur les migrants et qu’ils ne parlent plus d’autre chose. Mais je ne suis pas dans le règlement de compte pour autant. La sortie de l’Union européenne, justement. Est-ce une idée toujours porteuse à l’heure où des Britanniques qui se sont prononcés pour le Brexit aimeraient bien faire marche arrière ? F.P. : Il n’y a pas de regrets au Royaume-Uni. Globalement, les sondages sont stables. Il se trouve que le Royaume-Uni aujourd’hui a plus de croissance que la France, a un chômage à 4 %… Oui mais les Britanniques ne sont pas encore sortis de l’UE… F.P. : Oui mais la perspective fait qu’ils devraient être en train de s’effondrer avec tout ce qu’on dit comme horreur sur le Brexit. Les salaires sont en train d’augmenter, l’immigration est en train de baisser. Il y a pire comme apocalypse. Donc je pense que le Brexit se passe bien. À la fin ils vont sortir et ils seront libres de faire leurs lois. Oui mais la France, elle, a la monnaie unique, ce qui ne faciliterait pas les choses… F.P. : C’est vrai que c’est une sortie de plus à faire, mais il n’y a rien d’apocalyptique là-dedans. Il faut rebâtir une nouvelle monnaie nationale, mais je dirais que, pour la France, c’est une des raisons de plus d’en sortir. Ce n’est sans doute pas facile de trouver sa place entre les différents candidats qui se disent souverainistes. N’y a-t-il pas trop de monde dans cette partie de l’échiquier politique ? F.P. : Je m’adresse à des gens qui viennent de partout. Je suis ni de gauche, ni de droite, je suis au-dessus des partis. Moi au moins je suis clair sur la sortie ou non de l’Union européenne. J’essaie d’animer un mouvement capable de parler de tous les sujets, sans être focalisé sur les seules questions d’immigration.