Victoire éclatante pour les libéraux canadiens cette nuit!
La majorité absolue remportée par le parti libéral – 39,5% des suffrages, 184 sièges sur 338 – doit beaucoup à son champion, Justin Trudeau.
Certes, les Canadiens étaient las de neuf annnées de mandat conservateur sous la férule du très secret Stephen Harper. Ils reprochaient au gouvernement la faiblesse de la conjoncture économique – pourtant largement imputable à la chute des cours des matières premières. Le programme libéral de relance par le déficit a pu convaincre mais, sans conteste, l’atout charme qu’incarne Justin Trudeau a été décisif.
Pour preuve, la très forte participation (68,5%), un record historique, un chiffre supérieur de six points à la moyenne de ces derniers scrutins. Trudeau, à l’évidence, a su mobiliser de nouveaux électeurs, chez les jeunes notamment, comme Barack Obama en 2008.
A une époque où le charisme est devenu une denrée rare dans le monde politique occidental, la jeunesse (il a 43 ans), l’enthousiasme, le talent de communication du fils de Pierre Elliott ont fait merveille. On le vérifiera très vite sur les prochaines photos de famille du G7, lorsque ce garçon athlétique au sourire ravageur posera avec Angela Merkel, David Cameron, François Hollande.
D’un océan à l’autre, l’élu de la circonscription de Papineau (Québec), parfaitement bilingue, a su, lors de sa longue campagne, convaincre chaque électeur que son message lui était directement adressé. Piètre orateur parlementaire, il s’est révélé brillant séducteur lors des débats télévisés ou durant les meetings. Le résultat est sans appel: un raz-de-marée libéral dans les provinces atlantiques (tous les sièges raflés), en Ontario (3 sièges sur 4), au Québec ( plus d’un siège sur deux), au Manitoba ( 1 sur deux).
Chapeau donc à l’homme politique!
Reste désormais à le voir se métamorphoser en homme d’Etat.
Comment restaurer la confiance des classes moyennes?
Comment apurer le passif environnemental de Canada?
Comment mieux intégrer les Premières nations, trop longtemps laissées à l’écart du rêve canadien?
Ce sont les enjeux auxquels le 23ème Premier ministre du Canada va désormais devoir donner une réponse convainquante depuis ses bureaux d’Ottawa.
S’il réussit, il pourra rester dans l’Histoire, quarante ans après son père, comme l’autre grand réformiste modernisateur du Canada
S’il échoue, la déception sera à la hauteur de l’espoir qu’il a su créer.