Les forces irakiennes atteignent le fleuve Tigre à Mossoul

L’armée irakienne poursuit son offensive en vue de reprendre Mossoul aux djihadistes du groupe Etat islamique. Ces derniers sont toujours bien implantés sur la rive ouest de la deuxième ville d’Irak.

C’est une étape clé. Les forces d’élite irakiennes ont atteint pour la première fois le fleuve Tigre qui divise Mossoul, une phase importante en vue de reprendre la deuxième ville du pays aux djihadistes du groupe Etat islamique, toujours bien implanté sur la rive ouest.

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Les forces du Service du contre-terrorisme (CTS) « ont atteint le fleuve Tigre depuis l’Est » en prenant position autour d’un des quatre ponts de Mossoul, le plus au sud, a déclaré leur porte-parole, Sabah al-Nomane.

Une résistance acharnée des djihadistes

Les CTS sont le fer de lance de l’offensive de Mossoul. Ses soldats surentraînés ont été les premiers à entrer dans la ville début novembre, infligeant un revers de taille à l’organisation terroriste qui occupe la métropole depuis juin 2014.

Leur progression vers les rives du Tigre marque une victoire symbolique et tactique pour les forces irakiennes, près de trois mois après le début de leur vaste offensive. Leur accès au fleuve complique la situation pour l’EI dont la capacité de ravitaillement a déjà été réduite. Le 28 décembre dernier, un raid aérien avait rendu impraticable le dernier des cinq ponts qui permettaient de traverser le Tigre à Mossoul.

Depuis la mi-octobre, les forces irakiennes ont pris peu à peu le contrôle de plusieurs secteurs dans la partie Est de la ville. Mais la rive Ouest de Mossoul – plus petite mais plus densément peuplée – reste entièrement sous le contrôle des djihadistes.

Ces derniers opposent une résistance acharnée, notamment en menant des attentats suicide à la voiture piégée. La progression des forces irakiennes et l’implication aérienne de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis est, en outre, freinée par la présence de centaines de milliers de civils.

Multiplication des attentats

Le groupe Etat islamique s’était emparé en 2014 de larges pans du territoire irakien au nord et à l’ouest de Bagdad, mais les forces irakiennes en ont depuis reconquis la majeure partie.

Avec l’appui de la coalition internationale, elles ont récemment lancé une opération pour reprendre des localités proches de la frontière syrienne qui, avec Mossoul et la localité septentrionale de Tal Afar, sont les dernières zones peuplées que contrôlent les djihadistes du groupe extrémiste sunnite en Irak. Avec la progression des forces de sécurité face à l’EI, les attentats se multiplient à Bagdad.

Dimanche, au moins 18 personnes ont été tuées dans deux attaques suicides revendiquées par l’EI sur des marchés de la capitale. La première d’entre elles a visé le marché de Jamila, situé à Sadr City, un vaste quartier à majorité chiite. « Un soldat en garde à l’entrée du marché a ouvert le feu sur une voiture suspecte après en avoir été alerté mais le kamikaze a fait exploser le véhicule », a expliqué le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Saad Maan.

Douze personnes ont été tuées et 39 blessées dans cet attentat, selon un bilan fourni par des sources hospitalières. Dans la même journée, un autre kamikaze s’est fait exploser sur un marché dans le quartier Baladiyat dans l’est de la capitale, faisant au moins six mort et 16 blessés, ont indiqué des responsables.

Le dernier attentat d’envergure à Bagdad a fait 35 morts le 2 janvier, également à Sadr City, le jour où le président français François Hollande effectuait une visite à Bagdad.