Paris – La sénatrice de Paris Marie-Noëlle Lienemann, qui a annoncé vendredi dernier son retrait de la primaire de la gauche, ne choisira pas de se rallier à Benoît Hamon ni à Arnaud Montebourg avant le premier tour le 22 janvier, a-t-elle indiqué mardi.
« Dans ce premier tour de la primaire, je ne souhaite pas prendre position pour l’un des deux candidats de la gauche du PS« , a déclaré Mme Lienemann lors lors de l’émission « L’épreuve de vérité » sur Public Sénat, en partenariat avec Radio Classique, Les Échos et l’AFP.
« Je veux pouvoir garder ma liberté de ton, de propositions, car j’observe qu’un certain nombre de sujets que je porte méritent d’être mieux portés par l’un et l’autre« , a-t-elle précisé.
Mme Lienemann a également prévenu M. Hamon et M. Montebourg, signataires comme elle de la motion B des « frondeurs » en 2015, contre la « tentation, bien légitime au premier tour, de mettre en avant ses divergences« .
« Je leur dis: prenez garde, le temps est court, il faudra converger. Ce qui est important c’est de rassembler autour d’une ligne alternative à celle Hollande-Valls« , a-t-elle exhorté.
Mme Lienemann a par ailleurs démenti tout accord passé avec Benoît Hamon pour retirer sa candidature, en échange du renoncement d’une proche de M. Hamon à se présenter sur la liste sénatoriale à Paris, en concurrence de Mme Lienemann.
Tout en admettant avoir subi des « pressions« , « de tous les bords« , Mme Lienemann a répondu avoir fait « le diagnostic » qu’elle n’était « pas en situation d’être la candidate unique« .
La sénatrice de Paris a également raillé Manuel Valls, qui a déclaré lundi vouloir incarner une « force tranquille« . « On ne peut pas avoir la force tranquille quand on fracasse pendant des années sa propre majorité« , a-t-elle rétorqué, en se moquant du soudain passage de Manuel Valls « dans le monde des bisounours« .
« Je prends acte de la volonté d’apaisement de Manuel Valls mais je crains que ça ne suffise pas pour convaincre« , a-t-elle poursuivi. En déplorant la multiplication des candidatures à la primaire qui « n’aide pas à mobiliser« , elle a enfin épinglé la candidature de Vincent Peillon qui « arrive un peu de nulle part » et « ressemble beaucoup » à une opération anti-Valls.
« Je pense que nous avons tout intérêt à ce que le débat se cristallise autour de deux grands caps stratégiques. Soit on continue dans la logique sociale-libérale, soit je préconise la logique que je qualifie de républicaine et éco-socialiste, de relance« , a-t-elle souligné.