La Russie dit avoir tué l' »émir » de l’EI dans le nord du Caucase

Moscou – Le service fédéral de sécurité (FSB) russe a affirmé dimanche avoir tué l' »émir » du groupe Etat islamique (EI) dans le nord du Caucase au cours d’une opération dans la république russe du Daguestan.

« Parmi les bandits neutralisés, ont été identifiés le chef de la branche de l’Etat islamique pour la région du Caucase, Roustam Aselderov, et quatre de ses proches collaborateurs« , a déclaré le FSB dans un communiqué.

Au cours d’une opération conjointe du FSB et du ministère de l’Intérieur, Aselderov et les autres insurgés ont été encerclés dans une habitation privée de la ville de Makhatchkala, capitale de la république du Daguestan, indique le communiqué.

Aucun des hommes des forces de l’ordre et aucun civil n’ont été tués dans l’opération, toujours selon le FSB, qui déclare avoir trouvé au cours du raid « des armes automatiques et une grande quantité de munitions et d’explosifs« .

Roustam Aselderov, 35 ans, également appelé cheikh Abou Mohammad al-Qadari, avait été nommé en juin 2005 par l’EI chef d’un « émirat » proclamé par le groupe jihadiste dans la région, où les insurgés islamistes locaux venaient de prêter allégeance à l’EI.

Aselderov était auparavant « émir » de l’EI au Daguestan, l’une des républiques russes du nord du Caucase.

Il avait lui-même prêté allégeance au chef suprême du groupe Etat islamique, Abou Bakr al-Bagdadi, dès décembre 2014, devenant le premier chef islamiste important à l’avoir fait dans le Caucase. Depuis, le groupe a revendiqué la responsabilité de nombreuses attaques contre la police au Daguestan.

En octobre dernier, les autorités russes avaient offert une prime de 5 millions de roubles (78.000 dollars) pour toute personne qui fournirait des informations permettant de localiser Aselderov.

En 2015, le département d’Etat américain a imposé des sanctions personnelles à Roustam Aselderov, qualifié de « combattant terroriste étranger« , après sa désignation par l’EI comme chef de sa branche dans la région.

Selon le FSB, Aselderov, tout en menant des attaques dans le Caucase, a été impliqué dans des attentats à la bombe qui ont fait en 2013 34 morts à Volgograd, une grande ville du sud de la Russie.

Le FSB lui attribue aussi une responsabilité dans deux attentats simultanés à la voiture piégée commis au Daguestan en 2012, qui ont fait 14 morts et au moins 120 blessés.

Le FSB considère en outre qu’Aselderov était l’organisateur d’un attentat manqué qui devait être commis sur la place Rouge à Moscou pendant le réveillon du Nouvel An 2010 par deux femmes kamikazes.

Ces dernières années, de nombreux insurgés islamistes ont quitté le Caucase pour se joindre au conflit en Syrie et il y a eu moins de violence dans la région.