Un serpent « a fait un bébé toute seule »

Pour la deuxime fois en deux ans, un serpent d’eau ventre jaune femelle a donn naissance un serpenteau sans s’tre pralablement accoupl avec un mle. Elle n’en a d’ailleurs plus crois depuis huit ans.

Certains internautes l’appellent déjà « Jesus snake ». Un serpent d’eau à ventre jaune a donné naissance à un serpenteau sans s’accoupler avec un mâle. Le phénomène a été constaté en juillet dans le Missouri, après la découverte de restes de membranes, relaie notamment The Guardian. Il est possible d’affirmer avec certitude que la femelle ne s’est pas accouplée parce qu’elle vit en captivité depuis huit ans, sans avoir croisé de mâle pendant cette période. Mais l’histoire, ce coup-ci, se termine mal: Jesus snake n’a pas survécu.

Ce n’est pas la première fois que cette femelle solitaire donne naissance à des rejetons. L’an dernier, elle avait déjà donné la vie à deux serpenteaux, qui se portent eux toujours très bien, exposés au centre de Cape Girardeau, non loin de Saint Louis. Reste à savoir, au-delà de l’hypothèse divine, comment l’animal a pu se reproduire sans mâle. Le phénomène n’a en effet jamais été constaté chez les serpents d’eau à ventre jaune, ce cas excepté.

Le stockage de sperme jugé peu probable

Il arrive que des serpents conservent le sperme d’un mâle. Dès lors, peut-on imaginer que la femelle ait pu conserver la semence d’un mâle rencontré avant sa mise en captivité, il y a huit ans? C’est très peu probable, a expliqué Michelle Randecker, une biologiste au centre de Cape Girardeau, auprès de l’agence Associated Press. Les scientifiques doutent que des serpents puissent conserver plus d’un an le sperme d’un mâle. C’est la raison pour laquelle les naissances du Missouri sont si intéressantes.

La parthénogenèse

Reste l’hypothèse de la parthénogenèse, un mode de reproduction asexué. Les mammifères sont incapables de la mettre en oeuvre, mais le phénomène a déjà été constaté chez certaines espèces d’insectes, d’oiseaux, de poissons, d’amphibiens et autres reptiles.

Ce type de reproduction implique un développement de l’embryon sans que l’ovule ne soit préalablement fécondé. En juin dernier, L’Express consacrait un article au cas des « poissons-scie tident », capables de palier l’absence de mâles grâce à la parthénogenèse. « Des cas similaires ont notamment été observés chez des requins-marteau en captivité au Nebraska », indiquait alors Armelle Jung à L’Express, biologiste marin.