La défense bancale de Stéphane Edouard, sociologue de M6 accusé de sexisme

Ses vidéos et ses tweets ont été passés au peigne fin. Stéphane Edouard y tient des propos étonnants, sexistes et misogynes. Sur Europe 1 et sur son blog, le sociologue de M6 a tenu à répondre aux accusations.

Non, Stéphane Edouard, sociologue de Mariés au premier regard, sur M6, n’est pas sexiste. Du moins, c’est ce qu’il affirme dans un post de blog, paru lundi, sur son site Hommes d’influence.

« Je fais l’objet depuis quelques jours d’articles de presse diffamants sur la base d’extraits et de citations tronquées et/ou privées de contexte, déplore-t-il. […] Tous ceux qui me suivent sur ce blog savent que ne suis ni misogyne, ni sexiste. Je trouve regrettable que ce travail puisse être réduit à quelques phrases sorties de leur contexte et qui ne représentent en aucun cas la réalité de mon travail et l’homme que je suis. »

« Dresser les femmes », ce n’est pas de lui

Stéphane Edouard assure que l’expression « dresser les femmes », dénoncée dans une enquête du site 20 Minutes, n’est pas de lui. « Cette expression n’est pas de moi. Elle est née de l’idée saugrenue d’un bloggeur que j’ai volontairement conservée pour la décortiquer et que je désapprouve point par point dans la vidéo publiée sur mon blog. » Stéphane Edouard diffuse la vidéo en question, dans laquelle il apparaît, effectivement, en désapprobation avec le terme.

Sur Europe 1, le sociologue a également affirmé qu’il s’agissait d’un « tissu de contre-vérités ». Il est défendu par Catherine Solano, sexologue de l’émission Mariés au premier regard.

La parole des victimes de viol remise en question

En revanche, que dire de son intervention en 2014 sur la webradio Spike Seduction, lors de laquelle il dit douter des accusations de viol visant Bill Cosby?

« Je rappelle que, à partir d’un degré de ‘staritude’ tout à fait nul, de type télé-réalité, ou de musicien dans un groupe qui fait une tournée, ce n’est plus H [l’homme] qui va chercher les filles, ce sont les filles qui font la queue à la porte de la loge. Ce n’est pas misogyne, c’est la réalité. »

Selon Stéphane Edouard, une star, quelle qu’elle soit, serait donc incapable de violer une personne, puisque son statut lui permet de recevoir de nombreuses propositions. Il continue: « Que l’acteur le plus populaire des années 80 ait besoin de contraindre des femmes pour avoir des rapports sexuels avec lui, c’est déjà absurde en soi. Il faut comprendre que déjà, un acteur de télévision de série minable reçoit quotidiennement des propositions explicitement sexuelles. »

Que dire de ses tweets, publiés sur le profil du site Hommes d’influence, qui n’ont pas été supprimés? « Quand une femme prononce le mot alcool dans une invitation, l’idée du sexe n’est jamais loin », indique l’un d’entre eux.

Tandis qu’un autre qualifie les féministes activistes « d’idiotes utiles indifférentes à l’éthique ».

Stéphane Edouard est « Meninist »

En 2013, sur le site Masculin Singulier, Stéphane Edouard s’est également risqué à différencier les « jeunes filles » des « femmes », non sans avoir recours à de nombreux clichés. « Une petite fille fait de sa beauté son (unique) monnaie d’échange », indique le sociologue. Il poursuit: « Une petite fille s’enorgueillit de prendre l’intégralité de ses repas dehors pour ne pas cuisiner, confondant ainsi modernité et totale inaptitude à faire quoique ce soit de ses mains. »

L'article de Stéphane Edouard paru en 2013 sur le site Masculin singulier.

L’article de Stéphane Edouard paru en 2013 sur le site Masculin singulier.

masculin singulier

Stéphane Edouard se dit également « Meninist », en opposition au terme « Féministe ». Dans une vidéo publiée sur YouTube, il arbore un sweat-shirt avec cette inscription.

Qu’est-ce que le « meninisme »? Sur le profil Twitter du « mouvement », suivi par plus d’un million d’abonnés, les internautes peuvent lire un recueil de blagues plus sexistes les unes que les autres (toutes écrites en anglais). L’un des tweet dit révéler « Comment les femmes sautent aux conclusions ».

Un autre qualifie une femme transgenre de « hideuse ».

L’Express a tenté de joindre Stéphane Edouard, sans succès.