En marge de la cérémonie d’hommage aux victimes du 14 juillet, où se sont recueillis élus et familles endeuillées, les Niçois se sont réunis spontanément sur les lieux de l’attentat.
L’émotion suscitée par l’hommage aux victimes de l’attentat de Nice n’a pas empêché certains d’exprimer leur colère. Durant la cérémonie, l’identité des 86 victimes a été déclinée et autant de roses blanches ont été déposées en leur mémoire par les élèves du lycée Masséna de Nice. La plus jeune victime, Léana avait à peine deux ans, le plus âgé, Mario, avait 92 ans.
Un des temps forts de la matinée a été l’interprétation par Julien Clerc de sa chanson Utile. Un moment d’intense émotion pour les personnes présentes. À savoir, des élus, des délégations étrangères et les familles touchées par le drame du 14 juillet 2016. Hormis ceux-là, la cérémonie était fermée au public.
Des Niçois se sont réunis devant le mémorial improvisé dans un kiosque public proche du lieu de l’attentat, parfois pour y déposer un bouquet de fleurs. La cérémonie officielle se déroulait, dans un périmètre bouclé, sur la Colline du Château qui s’élève en bord de mer près du Vieux-Nice.
Émotion et frustration
Certains Niçois ont regretté cette séparation entre deux lieux de recueil, l’un « officiel » et sécurisé, l’autre improvisé. Et ont témoigné de leur agacement à l’AFP: « Eux, ils ont le service d’ordre! », a pesté une mère de famille dont la fille était restée injoignable pendant des heures après l’attentat.
LIRE AUSSI >> « L’hommage est important pour pouvoir passer à autre chose »
« Le blabla ne va pas ramener les morts, même si ça rend hommage, j’ai préféré venir ici », a confié à l’AFP Amel, une franco-tunisienne qui était sur les lieux de l’attentat. « C’était moins une, j’ai failli y passer. J’ai pensé qu’ils recommençaient le feu d’artifice mais non, c’étaient des coups de feu », pleure cette femme qui déclare ne plus faire ses joggings sur la Promenade des Anglais.
Les politiques au chevet
Des attentats de Mohamed Merah à Toulouse en mars 2012 aux tueries parisiennes de novembre 2015, les hommages ont été l’occasion pour les politiques de tous bords de s’unir dans leur deuil. L’hommage aux victimes de Nice n’a pas fait exception.
Certains, comme la ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem, ont essuyé quelques larmes durant la prestation de Julien Clerc.
Certains Niçois, comme Christian, 69 ans, accusent les élus présents à la cérémonie « d’aller à la pêche aux voix ». « Ils sont quand même tous responsables, et notre grande gueule d’Estrosi en premier, c’est ça qui m’énerve », a-t-il déclaré à l’AFP. L’adjoint au maire de Nice a pour sa part salué « un beau moment d’union et de dignité » au micro d’Azur TV.