La Commission europenne a donn son feu vert la fusion entre les deux entreprises, aprs avoir obtenu des concessions de la part de General Electric. L’entreprise se serait engage limiter sa position dominante dans le secteur de la maintenance.
L’Union européenne a mis fin mardi au suspense entourant la fusion entre General Electric (GE) et Alstom. La Commission a approuvé cette opération à 12 milliards d’euros. Bruxelles a obtenu des gages de la part du groupe américain et s’est assuré du respect de la concurrence libre dans ce mariage, selon une source proche du dossier.
La maintenance au coeur du dossier
Au coeur de l’enquête de la Commission européenne se trouvaient l’entretien et la maintenance des turbines à gaz de haute puissance. Ces moteurs sont principalement utilisés dans les centrales à gaz. Bruxelles craignait que la fusion General Electric-Alstom ne crée un trust sur ce marché. En effet, pour l’heure, GE détient 50% de ce marché et Alstom 7%. Siemens, Mitsubishi Hitachi Power Systems et Ansaldo Energia se partagent le reste du gâteau.
Pour le groupe américain, cette activité, très rentable, est un « avantage compétitif » et est au centre des synergies que va générer la fusion avec Alstom. GE tablait sur des économies de 3 milliards de dollars dans le domaine de la maintenance. Mais pour obtenir l’aval de la Commission, General Electric a dû lâcher du lest. L’entreprise américaine aurait finalement accepté de céder des actifs dans les services de maintenance et des brevets au groupe italien Ansaldo Energie SpA, selon des sources proches du dossier confirmant des informations de presse.
Pour partager l’effort, General Electric aurait demandé à Alstom de faire baisser de 300 millions d’euros le prix de la fusion, ce que le groupe français a consenti à faire fin juillet.
D’autres feux verts toujours attendus
Signes des tensions entourant ce dossier sensible et surveillé notamment de près par Paris, la Commission avait repoussé par deux fois sa décision. L’annonce de la fusion avait pourtant été faite il y a plus d’un an. Entre temps, les conseils d’administration des deux entreprises ainsi que le gouvernement français avaient donné leur aval.
Mardi également, le département de la Justice s’est également dit favorable à ce projet selon Reuters. Dans un communiqué, Alstom s’est félicité de ces deux nouvelles.
En attendant, l’approbation de l’UE est une victoire personnelle pour le PDG Jeffrey Immelt, 59 ans, lequel a fait d’Alstom une pièce maîtresse du recentrage de l’entreprise sur des activités industrielles. Jeffrey Immelt évite par la même occasion une répétition du scénario catastrophe de 2001. A l’époque, le projet d’acquisition par GE de son compatriote Honeywell avait été bloqué par les régulateurs européens.
Si le plus dur semble avoir été fait, le casse-tête réglementaire n’est pas pour autant terminé pour le conglomérat américain qui doit encore obtenir le feu vert des autorités dans différents pays. Dans son communiqué, Alstom indique que le projet de fusion peut désormais entrer dans sa dernière phase, qui devrait être finalisée d’ici la fin de l’année.