Premier débat télévisé pour les quatre candidats à la primaire écologiste

Paris – Les quatre candidats à la primaire écologiste confrontent mardi leurs personnalités et leurs idées pour le premier débat télévisé censé les départager, avec un avantage pour Cécile Duflot, plus rompue à l’exercice et connue du grand public.

A 18H00 sur LCP-Public Sénat, pendant une heure et demie, l’ancienne ministre du Logement sera face aux députés européens Karima Delli, Yannick Jadot et Michèle Rivasi.

Question projet, les candidats seront interrogés par deux journalistes sur trois grands thèmes: l’emploi, l’environnement et les institutions. Des sujets sur lesquels il sera difficile de trouver de réelles divergences, leur différence se révélant davantage, selon plusieurs d’entre eux, dans « l’incarnation« .

« On a réfléchi aux sujets sur lesquels on veut mettre l’accent et on a essayé de privilégier ces dernières heures le repos, la concentration par rapport à l’agitation ambiante« , explique une proche de Karima Delli.

« C’est la sincérité qui transparaît dans votre être, votre message, votre parcours et vos convictions qui va aider les gens à choisir« , analyse Michèle Rivasi, qui promet : « On n’est pas dans l’optique de s’étriper. »

« Des consignes ont été données mais on n’en pas besoin, Yannick Jadot n’a pas d’effort à faire pour être gentil avec les autres« , argumente l’entourage de ce dernier, ajoutant : « On nous a suffisamment reproché de nous mettre sur la gueule (mais) on n’est pas les pires, si vous votez écolo, vous savez ce qu’il y a dans la boîte, plus que si vous votez PS. »

Plus politique, l’entourage de Mme Duflot entend montrer au contraire que les positionnements des uns et des autres ne sont pas les mêmes. « On est prêts, déterminés, on a bien travaillé, ce serait un gâchis que ne pas tenir compte de ce qui a été réalisé ces dernières années« , assure-t-on, en insistant sur la « solidité » et la « capacité à tenir sous la mitraille » de la députée de Paris.

– Des personnalités à départager –

– Benjamine de l’élection, Karima Delli, 37 ans, neuvième d’une famille d’immigrés algériens de 13 enfants, a grandi à Tourcoing. « Activiste joyeuse » comme elle se décrit, elle fait ses premières armes dans les collectifs Jeudi Noir ou Sauvons les Riches avant de tomber dans l’écologie au contact de Marie-Christine Blandin dont elle est l’assistante parlementaire au Sénat. Elle est députée européenne depuis 2009. Décrite comme « ayant le coeur sur la main« , elle explique vouloir défendre « une écologie populaire« .

– Cécile Duflot, 41 ans, est la candidate bénéficiant de la plus grande notoriété et du soutien du secrétaire national d’EELV, David Cormand. Elle-même ancienne secrétaire nationale des Verts, élue en 2006 alors qu’elle était inconnue, elle a depuis fait son chemin en politique: artisan de la fusion avec Europe-Écologie, elle devient présidente du groupe EELV au Conseil régional d’Ile-de-France en 2010 puis députée en 2012, en même temps qu’elle entre au gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Elle se « prépare » ouvertement depuis plus d’un an à la présidentielle et s’était prononcée contre une primaire. Elle a reçu le soutien de la féministe Caroline de Haas et de l’économiste Thomas Porcher.

– Yannick Jadot, 49 ans, fait figure de principal concurrent de Cécile Duflot. Député européen depuis 2009, il a été auparavant directeur des campagnes de Greenpeace France et un des fondateurs de l’Alliance pour la planète, rassemblement de 80 associations écologistes, au nom duquel il a participé au Grenelle de l’Environnement. Son projet est de « rassembler les trois écologies, citoyenne, associative et politique« . Proche de Daniel Cohn-Bendit, il a reçu notamment le soutien de Julien Durand, paysan retraité de Notre-Dame-des-Landes, figure de la lutte contre la construction de l’aéroport.

– Michèle Rivasi, 63 ans, a trouvé in extremis ses parrainages au sein d’EELV pour participer à la primaire. Députée européenne depuis 2009, elle est normalienne, agrégée de Sciences naturelles. Elle est notamment connue pour avoir fondé, après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986, la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (CRIIRAD). Ancienne députée socialiste, elle dit être celle qui fait campagne « à l’extérieur du parti« , sur le terrain, où elle défend une écologie « concrète, qui protège les gens« .