Plusieurs milliers de personnes ont défilé ce jeudi pour demander l’abrogation de la loi Travail définitivement adoptée en juillet dernier. Certains défilés ont été émaillés d’incidents.
Une ultime démonstration de force. Plusieurs milliers de personnes défilent ce jeudi dans toute la France pour demander l’abrogation de la loi Travail, définitivement adoptée en juillet dernier. Cette mobilisation devrait être la dernière et clore plusieurs mois d’affrontements politiques et de conflit social, qui n’auront pas fait plier l’exécutif.
Après ce baroud d’honneur, les opposants au texte n’ont pas prévu de nouvelle date de mobilisation. Mais ils espèrent maintenir la pression, notamment devant la justice. Ils travaillent sur des recours possibles, notamment à travers des questions prioritaires de constitutionnalité, et se préparent à bloquer, dans les entreprises, tout accord permettant d’appliquer la loi. Le point sur la mobilisation, qui se tient dans 110 villes.
Un cortège important à Paris
Le cortège, avec à sa tête Philippe Martinez (CGT), Jean-Claude Mailly (FO), Bernadette Groison (FSU), Eric Beynel et Cécile Gondard-Lalanne (Solidaires), s’est élancé vers 14H15 de la place de la Bastille en direction de la place de la République. Il comprenait plusieurs milliers de personnes.
« Il y aura moins de monde (ce jeudi) parce qu’il y a déjà eu douze journées de manif, c’est beaucoup pour les salariés, c’est compliqué », a prévenu Jean-Claude Mailly avant le départ du cortège. La manifestation est fortement encadrée, avec près de 1200 policiers mobilisés.
Des tensions sont apparues dès les premiers mètres entre les CRS et la tête de cortège, avec rapidement des tirs de gaz lacrymogène. « Tout le monde déteste la police » et « Paris debout, soulève-toi », scandait le groupe de plusieurs dizaines de jeunes. Selon la préfecture de Paris, quatre personnes ont été interpellées avant le départ de la manifestation.
A Belfort, Alstom dans toutes les têtes
A Belfort, le défilé s’est transformé en manifestation des « Alsthommes », qui ont voulu « marquer le coup » pour réclamer le maintien dans leur ville de l’activité ferroviaire d’Alstom, une semaine après l’annonce de son transfert vers l’Alsace d’ici à 2018. Après un discours de responsables syndicaux, les manifestants ont quitté l’usine de Belfort pour rejoindre le centre-ville, et y réclamer le maintien de l’activité sur le site.
Mobilisation contrastée en Normandie
Le Havre était baptisée au printemps « capitale » de la mobilisation contre la loi Travail. Ils étaient ce jeudi 3000 selon la police et 12 000 selon l’intersyndicale à défiler contre le texte dans la ville portuaire. Le cortège était plus clairsemée à Rouen. Le cortège ne comptait qu’entre 1000 et 1500 personnes, rapporte France 3. Les permanences du PS et des Républicains ont été pris pour cible par des manifestants.
Tensions en Bretagne
Le défilé nantais, qui a réuni environ 4000 personnes, a été émaillé de quelques affrontements avec la police. Plusieurs personnes ont été interpellées. Des tensions étaient également palpables dans le défilé rennais, qui comptait près de 3500 manifestants, selon Ouest France.
Selon le quotidien, un dispositif de sécurité important a été installé dans la ville, théâtre de nombreux débordements au printemps. Au moins trois compagnies de CRS ou gendarmes mobiles ont renforcé les équipes des sections d’intervention et de la brigade anticriminalité.
Des milliers de personnes à Marseille et Lyon
Plusieurs milliers de personnes ont défilé à Lyon et Marseille dans la matinée. « On va leur montrer que loi ou pas, ils nous trouveront toujours face à eux », a confié François Roche, délégué du personnel CGT chez Airbus Helicopters, dans le défilé à Marseille. A Lyon, ils étaient près de 5000 à battre le pavé, a annoncé la CGT.