US Open: battu par Djokovic, Monfils retombe dans ses travers

Gaël Monfils a fait honneur face à Novak Djokovic à sa réputation de joueur hautement imprévisible: pour sa deuxième demi-finale en Grand Chelem, longtemps méconnaissable, énervant même, il s’est incliné 6-3, 6-2, 3-6, 6-2, vendredi à Flushing Meadows.

La 13e tentative n’est toujours pas la bonne. Gaël Monfils n’est pas parvenu à renverser Novak Djokovic pour sa deuxième demi-finale en Grand Chelem, vendredi soir. Battu une nouvelle fois par sa bête noire, le Français, longtemps méconnaissable, s’est incliné 6-3, 6-2, 3-6, 6-2, à Flushing Meadows.

Le « Monfils nouveau », découvert depuis le début de l’été, s’est brutalement éventé dans la touffeur de New York. Alors qu’il avait atteint le dernier carré de l’US Open en remportant tous ses matches en trois sets, « La Monf » a attendu le troisième set pour se réveiller et inquiéter, brièvement, le Serbe.

Une attitude désinvolte

La cuvée US Open 2016 de leur rivalité ne restera pas dans les mémoires, loin de là, ou alors pour de mauvaises raisons. Pendant deux sets, avec son attitude désinvolte, Monfils a tenté un coup de poker tactique en « pourrissant » les échanges, au point de se faire conspuer par une partie du court Arthur Ashe déçu du spectacle proposé par ce duel qui promettait tant.

Dans le premier set, alors qu’il semblait vouloir « balancer » la manche et affichait une désinvolture suspecte, Monfils a fait sortir Djokovic de sa concentration et de son schéma de jeu. « J’ai essayé de trouver une solution, c’était un choix délibéré de ma part, j’ai essayé de le faire douter », a expliqué Monfils après coup.

Sous les huées du public

« Quand le mec en face est trop bon, il faut essayer quelque chose, ce n’est peut-être pas académique, mais cela a failli marcher », a-t-il relevé, précisant qu’il avait réfléchi avec son entraîneur avant la rencontre cette tactique. Toujours aussi désinvolte, Monfils a concédé la deuxième manche en 29 minutes. La troisième manche ne pouvait pas plus mal débuter pour le Français qui perdait d’entrée son service sous les huées d’une bonne partie du stade.

Monfils, piqué au vif, a alors réagi et retrouvé son service et sa motivation: il a d’abord pris le service de Djokovic pour égaliser à 2-2, ce qu’il a célébré d’un point rageur. Ragaillardi, le Parisien a breaké le tenant du titre pour la deuxième fois (4-2).

C’est alors Djokovic qui, incrédule, a complétement perdu son tennis pour concéder la troisième manche: livide, le roi du tennis masculin a déchiré de colère son polo.

– Les critiques de McEnroe –

« J’ai connu plusieurs phases durant cette rencontre (…) J’ai eu des phases où (Monfils) m’a énervé, des phases où il m’a amusé par ce qu’il tentait de faire et des phases où je me suis exaspéré moi-même en le laissant déranger mon jeu et mon rythme », a résumé le Serbe.

Mais Monfils est rapidement retombé dans sa torpeur et a fini la rencontre avec 52 fautes directes pour laisser « Djoko » logiquement décrocher sa qualification pour sa septième finale à New York.

Il visera dimanche son troisième titre à « Flushing », après 2011 et 2015, face au Suisse Stan Wawrinka qui a débordé le Japonais Kei Nishikori 4-6, 7-5, 6-4, 6-2.

Il faudra encore attendre au moins quelques mois pour que Yannick Noah, dernier Français à avoir remporté un titre du Grand Chelem, en 1983 à Roland-Garros –le seul titre majeur masculin pour le tennis tricolore depuis le début de l’ère Open, en 1968–, trouve un successeur.

Monfils, critiqué avec virulence par nombre d’observateurs et anciens joueurs comme John McEnroe qui a fustigé « son manque de professionnalisme », avait affiché de belles promesses depuis le début de l’été avec un titre à Washington, une demi-finale à Toronto et un quart de finale à Rio lors des JO-2016.

Mais celui qui grimpera lundi à la 8e place mondial et deviendra de fait le nouveau N.1 français est tombé de très haut.