Mixité, options: à quoi pense un proviseur en constituant les classes pour la rentrée?

La rpartition des lves dans les classes ne doit rien au hasard. Quels sont les critres adopts lors de la constitution des classes au sein des collges et lyces?

Un casse-tête pour les proviseurs, un mystère pour les parents. La répartition des élèves dans les classes suscite parfois critiques et fantasmes. Elle est aujourd’hui étudiée dans une enquête.

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Rien n’est laissé au hasard

Les proviseurs interrogés sont une très large majorité à estimer qu’une construction des classes « pensée et réfléchie » influe sur la dynamique de classe (91%), la cohésion entre les élèves (90%), les problèmes comportementaux (88%) et les résultats scolaires (84%), indique une étude publiée mardi par le Cnesco, organisme chargé d’évaluer l’organisation et les résultats du système scolaire.

Au collège, les cinq critères les plus usités pour constituer les classes sont les problèmes comportementaux des élèves (cité par 96% des principaux), la diversité des profils scolaires (96%), les options (95%), la mixité filles/garçons (95%) et les tensions entre élèves (93%), selon cette enquête réalisée cet été auprès de 480 chefs d’établissement.

Au lycée, les proviseurs prennent surtout en compte les options, la mixité filles-garçons et les tensions entre élèves.

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Recherche d’une « homogénéité » de niveau

Une fois les classes constituées, la moyenne de chaque groupe est calculée à partir des notes des élèves, et des ajustements sont effectués pour obtenir « une certaine homogénéité » de niveau.

« Mais ce travail ne garantit pas toujours le succès. On peut avoir deux classes identiques sur le papier, avec quasiment la même équipe de profs, mais l’une fonctionnera et l’autre pas », note l’un des proviseurs interrogés. « Quels sont les leviers pour assurer le dynamisme, l’engouement pour le travail, l’entraide entre les élèves’ Mystère ».

Une prise en compte relative des groupes d’amis

Collèges et lycées confondus, plus de la moitié des personnels de direction (57%) indiquent avoir peu souvent ou jamais de demandes des parents pour mettre leur enfant dans telle classe ou avec tel camarade.

C’est au collège que les parents interviennent le plus et 57% des principaux déclarent prendre souvent en compte ces demandes. Par exemple lorsqu’un élève en difficulté peut trouver de l’aide avec un camarade particulier, lorsqu’un enfant était en souffrance dans sa classe ou pour permettre le covoiturage entre élèves du même village en milieu rural.

Et 64% des principaux affirment prendre en compte les groupes d’amis lors de la constitution des classes, soit deux fois plus qu’au lycée.

Le Conseil national de l’évaluation du système scolaire préconise une plus grande transparence sur les critères utilisés par chaque établissement et recommande de débattre de ces critères et de leur hiérarchisation. Il souhaite également une meilleure formation de l’encadrement sur ce sujet.