Venezuela: l’état « d’urgence économique » à nouveau prolongé de trois mois

Le président du Venezuela Nicolas Maduro a prolongé vendredi de trois mois l’état d' »urgence économique » en place depuis la mi-janvier alors que ce pays pétrolier traverse une crise économique et politique.

A chacun son état d’urgence. Le Venezuela va vivre pendant au moins trois mois supplémentaires en état « d’urgence économique », a annoncé vendredi le président Nicolas Maduro. Cette situation exceptionnelle a cours depuis la mi-janvier pour faire face à la crise économique et politique que traverse le pays.

« Je vais procéder à la signature (…) d’un nouveau décret (…) pour les mois de mai, juin juillet et qui sera étendu constitutionnellement pendant l’année 2016 et certainement pendant l’année 2017, afin de récupérer la capacité de production du pays », a déclaré le président à la télévision. Il avait émis un premier décret le 14 janvier avec une validité de 60 jours, déjà prorogé pour une période égale en mars.

La crainte des expropriations

Le président du Parlement, Henry Ramos Allup avait déclaré mercredi que Maduro « ne possède pas le pouvoir constitutionnel d’étendre le décret ». Cette prolongation est soumise à l’approbation du Parlement, dominé par l’opposition depuis les élections législatives de décembre.

En janvier, l’Assemblée nationale avait rejeté l’état d' »urgence économique » initial, signant le premier acte fort de l’opposition, avant que le Tribunal suprême de justice (TSJ), la plus haute autorité judiciaire du pays, réputée proche du président Maduro, ne le valide. L' »urgence économique » autorise l’exécutif à disposer des biens du secteur privé pour garantir l’approvisionnement des produits de base, ce qui, selon l’opposition, ouvre la voie à de nouvelles expropriations.

Ce pays d’Amérique du Sud, autrefois riche producteur pétrolier grâce à ses réserves, les plus importantes au monde, est plongé dans une grave crise avec la chute des cours du brut, qui apporte 96% de ses devises. Le Venezuela a subi en 2015 une inflation de 180,9%, une des plus élevées au monde, et un recul du PIB de 5,7%, pour la deuxième année consécutive.