Argentine: des mesures anti-inflation pour les plus pauvres

Buenos Aires – Le président argentin Mauricio Macri a annoncé samedi une série de mesures sociales pour les revenus les plus modestes, dans un contexte de forte inflation, de vagues de licenciements et d’augmentation du coût des services publics.

Le paquet de mesures comprend l’extension des allocations familiales (AUH) aux petits contribuables et le remboursement de l’impôt sur la valeur ajoutée (IVA), fixé en Argentine à 21% pour presque tous les produits, aux contribuables ayant de faibles revenus.

Jusqu’à 300 pesos (20 dollars) par achat seront remboursés aux retraités et bénéficiaires des AUH, qui recevront en outre une aide unique de 500 pesos (33 dollars) en mai.

Le gouvernement a également décidé de permettre aux bénéficiaires des allocations familiales pendant l’enfance de recevoir une aide pour eux-mêmes une fois adultes.

« L’angoisse de chacun d’entre vous est la mienne et ma responsabilité (est) de la transformer en moyens concrets pour que nous allions mieux« , a déclaré M. Macri dans une maison de retraite de Buenos Aires où il annonçait ces mesures, entouré de deux ministres.

Le chef de l’Etat a admis être « préoccupé » par la situation sociale dans le pays, avec une inflation à 12% au premier trimestre, selon l’indice publié par l’Institut national de statistiques (Indec, officiel).

« L’inflation nous frappe encore aujourd’hui. Mais je suis très optimiste, nous sommes sur le bon chemin« , a dit Macri en reprochant à la présidente précédente, Cristina Kirchner (2007-2015), d’avoir laissé un pays « avec 30% de pauvreté« .

Selon un récent rapport de l’Université catholique argentine (UCA), la pauvreté touche désormais 13,8 millions d’Argentins, soit un tiers (34,5%) de la population, et 1,4 million de plus que lors de la prise de pouvoir du nouveau président en décembre (29%).

Lors de ses premiers mois à la présidence, Macri a décidé de coupes de subventions dans les services publics et d’augmentations entre 100% et 500% des tarifs des transports, de l’électricité, de l’eau et du gaz, ainsi que des milliers de licenciements dans le secteur public, ajoutés à des centaines dans le secteur privé.

Le ministre des Finances Alfonso Prat-Gay a admis samedi que la croissance argentine en 2016 « sera proche de zéro« , dans une déclaration à l’agence officielle Telam en marge d’une réunion du FMI à Washington. Il prévoit en revanche une croissance « entre 3,5 et 4 points » pour 2017.

L’économie argentine a progressé de 2,1% en 2015, selon les statistiques officielles.