Mondiaux d’athlétisme 2015: pourquoi l’équipe de France s’est plantée

Avec seulement deux mdailles de bronze, l’quipe de France d’athltisme a ralis sa pire moisson aux championnats du monde depuis le zro point de 1993. Explications.

A un an des JO de Rio, l’équipe de France d’athlétisme a pu mesurer le chemin qui lui reste à parcourir pour obtenir des titres olympiques. Avec seulement deux médailles de bronze au compteur (dont une première, celle d’Alexandra Tavernier, 21 ans, au marteau), elle réalise sa plus mauvaise moisson depuis l’édition 1993 à Stuttgart, dont elle était revenue bredouille. Que s’est-il passé?

Lavillenie a raté ses Mondiaux

Renaud Lavillenie a connu un jour sans lors du concours de la perche. Tout le monde voyait le recordman du monde (6,16 m) et champion olympique, ultra-dominateur sur le circuit, remporter le seul titre qui manque à son palmarès.

Las, sans donner d’explication particulière ensuite, il a coincé à 5,90 m, sa 2e barre du concours et celle qui a consacré le Canadien Barber. S’il avait remporté l’or, l’équipe de France aurait fait mieux en terme de titres qu’en 2011 et 2009, où elle avait dû se contenter de podiums sans or, et qu’en 2007, où elle était revenue avec deux médailles, mais en argent. Avec des si…

Renaud Lavillenie en finale de la perche. Une médaille de bronze, c'était inattendu...

Renaud Lavillenie en finale de la perche. Une médaille de bronze, c’était inattendu…

afp.com/PEDRO UGARTE

Trop d’absents sur blessure

Sur ces Mondiaux, Renaud Lavillenie était le seul Français susceptible de remporter un titre. L’équipe de France a subi une véritable hécatombe, avec les forfaits du champion du monde de triple saut en titre, Teddy Tamgho (rupture du tendon d’Achille gauche en mai), du double vice-champion olympique Mahiedine Mekhissi (pied droit), du récent recordman d’Europe du 20 km marche Yohann Diniz (pubis), de la championne du monde en salle en titre à la longueur Eloyse Lesueur (rupture des ligaments croisés) et de la championne d’Europe en titre de l’heptathlon Antoinette Nana Djimou (insuffisamment remise d’une opération). On peut également ajouter à cette liste le décathlonien de 23 ans Kévin Mayer, 4e des Mondiaux 2013, blessé à un ischio.

Certains n’ont pas été au rendez-vous

Derrière Usain Bolt (9 s 79) et Justin Gatlin (9 s 80), Jimmy Vicaut aurait pu fait un podium avec son record d’Europe du 100 mètres (9 s 86). La médaille de bronze s’est jouée en 9 s 92, mais le Français n’a pu faire mieux que 10 s 00. Sur le relais 4×100 m, ses coéquipiers Christophe Lemaitre, Emmanuel Biron, Guy-Elphège Anouman et lui avaient réussi un temps canon de 37 s 88 en série. S’il l’avait réédité, ils seraient sur le podium derrière les intouchables Jamaïcains (37 s 36). Malgré un bon couloir 5, ils ont terminé 5e en 38 s 23.

Pierre-Ambroise Bosse (g) en finale du 800 m, remportée par le Kényan David Rudisha. Une bonne surprise.

Pierre-Ambroise Bosse (g) en finale du 800 m, remportée par le Kényan David Rudisha. Une bonne surprise.

afp.com/Greg Baker

Au 110 m haies, deux des trois représentants tricolores en finale ont fini à la 4e et à la 5e place, le 3e terminant 8e. Mais la course, très rapide, est allée au-delà de leurs meilleures performances de l’année. Sur 800 m, le prometteur Pierre-Ambroise Bosse s’est révélé encore un peu tendre, mais sa 5e place est une progression – il avait fait 7e aux Mondiaux 2013 et manqué ses championnats d’Europe 2014 (8e).

Dimitri Bascou, Garfield Darien et Pascal Martinot-Lagarde, battus en finale du 110 m haies remportée par le Russe Sergey Shubenkov.

Dimitri Bascou, Garfield Darien et Pascal Martinot-Lagarde, battus en finale du 110 m haies remportée par le Russe Sergey Shubenkov.

afp.com/Adrian Dennis

« Colère » et « espoirs » du manager

Dans les rangs français, le bilan est en cours. « Mon premier sentiment, c’est la colère. On prend une claque. Je n’attaque personne, je me mets aussi dedans, mais ce n’est pas parce qu’on revêt le maillot de l’équipe de France qu’on va forcément avoir la médaille. On s’est vu trop beau. Et quand on ne se sent pas en danger, on se met en danger, a déclaré à la fin de ses Mondiaux Renaud Longuèvre, manager des équipes de France. Mais mon deuxième sentiment, c’est que j’ai beaucoup d’espoirs pour la saison prochaine, car aucun ne partira de ces Mondiaux en se disant qu’ils sont réussis. »

Tirer les bons enseignements pour rebondir au mieux: il faudra au moins ça pour briller dans un an aux JO de Rio.