Trois romans jeunesse à découvrir ce week-end

La littérature jeunesse propose de plus en plus de romans originaux et de qualité. Les auteurs rivalisent de talent pour faire aimer la lecture aux 10-14 ans. En cette veille de week-end, je vous suggère trois romans que j’ai découverts récemment, dont deux qui viennent juste de paraître, et vous invite à flâner en librairie ce week-end avec vos (pré)ados pour leur faire découvrir ces titres.

« Une belle brochette de bananes », de Jean-Philippe ARROU-VIGNOD,Gallimard jeunesse

« Une belle brochette de bananes » est la suite de la compilation « Une famille aux petits oignons »‘, dont je vous ai déjà parlé ici.

HS_BelleBrochetteBananes_A58023.inddOn retrouve avec plaisir la famille de six enfants, six garçons tous prénommés Jean-Quelque Chose, six gamins faussement turbulents – leurs bêtises sont de gentilles bêtises d’enfants bien élevés – et leurs parents qui revendiquent « des principes éducatifs » mais qui savent aussi passer outre de temps en temps…

L’histoire se passe à la fin des années 1960, et a le charme légèrement désuet de cette époque. L’auteur, Jean-Philippe Arrou-Vignod, sait redonner vie avec une nostalgie heureuse à cette époque où les enfants demandaient la permission pour regarder « Rintintin » à la télé, et où ils savaient encore s’émerveiller devant un feu d’artifice.

Comme dans la compilation « Une famille aux petits oignons », les courtes histoires s’enchaînent, scènes de vie de cette famille nombreuse si sympathique : la première sortie en mer, la colo au ski, le cinéma avec la première amoureuse, les vacances à la campagne chez les grands-parents… Toujours aussi drôle et plein de bons sentiments, ce nouvel opus aurait eu toute sa place dans ma bibliothèque d’enfant. Si vos enfants ont aimé « Une famille aux petits oignons », courez chez votre libraire pour leur offrir la suite, car cette brochette de bananes va continuer à leur donner le sourire.

« Le dernier songe de Lord Scriven », de Eric SENABRE,Ed Didier Jeunesse

2 plumes sur 3Christopher, un journaliste au chômage, répond à une étrange annonce pour une offre d’emploi : « Gentleman cherche secrétaire particulier pour surveiller son sommeil ». Amusé, intrigué, Christopher répond à l’annonce. Il rencontre alors Arjuna Banerjee, l’auteur de l’annonce, un détective privé aux méthodes très particulières : pour résoudre des énigmes, il a besoin de s’endormir précisément vingt-six minutes, après un rituel que doit lui chanter son assistant.

      COUVERTURE_SCRIVEN6Christopher devient l’assistant de Banerjee. Ensemble, ils doivent enquêter sur la mort mystérieuse de Lord Scriven, retrouvé dans son bureau fermé de l’intérieur.

      Le duo d’enquêteurs est très attachant, et si l’auteur du roman revendique un attachement à Conan Doyle, il aurait tout aussi bien pu s’attribuer une filiation avec Agatha Christie : je trouve qu’il y a du Hercule Poirot dans Banerjee, avec ses petites manies et ses méthodes atypiques pour résoudre les enquêtes, basées sur la réflexion plus que sur l’exploration du terrain (les « petites cellules grises » d’Hercule Poirot).

      Le roman s’adresse plutôt à des lecteurs de 13-14 ans, quelques réflexions géopolitiques ou enchaînements de situations risquant d’échapper à des lecteurs plus jeunes.

      Christopher et Banerjee forment un duo réussi, qui appelle une suite (voire une série récurrente ?). D’ailleurs l’auteur nous le promet dans les dernières pages : « Arjuna Banerjee will return ».

      A suivre…

« La pâtisserie Bliss », de Kathryn LITTLEWOOD, Pocket Jeunesse

2 plumes sur 3Si vos enfants ont dévoré les sept tomes de la saga Harry Potter ; si vous leur avez découvert à ce moment-là une incroyable capacité à engloutir des milliers et des milliers de pages alors que jusqu’ici ils rechignaient à vous suivre à la bibliothèque municipale ; et si depuis vous attendez désespérément les nouveaux héros qui vont faire replonger vos ados/pré-ados dans la marmite de la lecture, j’ai trouvé les personnages qu’il vous faut : la famille Bliss.

blissLes Bliss, ce sont un peu les cousins de Harry Potter, version moule à tarte et crème au beurre. Les parents Bliss tiennent une pâtisserie dans la petite ville de Calamity Falls ; et si leurs gâteaux ont autant de succès, c’est parce que les Bliss y glissent quelques ingrédients inhabituels, aux vertus magiques : un bâillement de belette, un éclair capturé en plein orage, ou encore le chant d’un rossignol. Les clients, bien sûr, ignorent tout de ces ingrédients mystères, mais on dit que les gâteaux des Bliss ont le pouvoir de vous faire retrouver le sommeil, ou même tomber amoureux…

Un jour, les parents Bliss sont obligés de s’absenter, et confient à leur fille Rose la pâtisserie, ainsi que la surveillance de ses frères et de sa petite sœur. Surtout, pas de magie ! Mais voilà que, les parents à peine partis, une femme envoûtante se présente à la pâtisserie : elle dit être la tante des enfants Bliss. Et si elle cachait un secret ? Si son seul but était de s’emparer du livre de recettes magiques ?

En essayant de reproduire quelques recettes magiques, les enfants Bliss vont faire souffler un vent de panique dans la petite ville de Calamity Falls. Sauront-ils faire revenir les choses à la normale avant le retour de leurs parents ?

Le roman est plein de fraîcheur, mêlant des codes repris à Harry Potter (la magie, l’enfant surdoué qui veille sur les autres,…) mais sans le côté sombre des derniers tomes de la saga Harry Potter. Ici, on est plus proche des bons sentiments, et même les « méchants » ne font pas vraiment peur. Le livre s’adresse donc à des lecteurs un peu plus jeunes que ceux d’Harry Potter (je dirais vers 9-10 ans). Je chronique de temps en temps des livres jeunesse sur ce blog, et souvent j’incite les parents à chiper dans la bibliothèque de leurs enfants mes livres coups de cœur, ceux qui se lisent avec plusieurs degrés ou qui ont un style ou une histoire particulièrement bien menés. Pour celui-ci, et bien qu’il soit à conseiller aux jeunes lecteurs, les parents peuvent passer leur tour, ils risquent de lui trouver un manque de relief pour une lecture adulte.

par Cécile