L’vnement festif de la mairie de Paris se tient ce jeudi dans un climat tendu qui rappelle les manifestations pro-palestiniennes de l’t dernier. Le dispositif de scurit a t renforc. Organisateurs et opposants racontent L’Express les prparatifs.
Depuis deux ans, le conflit israélo-palestinien s’invite à Paris à la faveur de la torpeur estivale. L’été dernier, des manifestations de soutien à Gaza dégénéraient. Cette année, « Tel-Aviv sur Seine », évènement qui se voulait festif, suscite la polémique. Et risque de s’ouvrir sous haute tension.
Organisée ce jeudi par la mairie dans le cadre de « Paris Plages », l’animation est critiquée par un certain nombre de politiques et d’associations, qui y voient, au choix, un message de soutien à la politique israélienne ou une maladresse. Si bien que la préfecture de police, par crainte de débordements, a musclé son dispositif de sécurité.
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Plus de 300 policiers et gendarmes sont appelés en renfort dans le cadre d’unités qui se déploieront du matin jusqu’au soir, détaille Le Figaro. « Vu comment la polémique monte, le dispositif va encore évoluer d’ici jeudi. C’est beaucoup pour un évènement de ce type mais nécessaire pour empêcher les individus extrêmes répertoriés de s’immiscer et interpeller à temps ceux que l’on ne connait pas », précise à L’Express Yves Koubi, délégué UNSA Police, syndicat très présent chez les CRS.
« On parle de musique et de falafels! »
D’ores et déjà, la situation s’annonce étrange: des participants qui se trémoussent au son de la musique telavivienne en dégustant des spécialités locales sur les bords de Seine, entourés par les forces de l’ordre. Mais la mairie de Paris en a fait une « question de principe », elle n’annulera pas l’évènement sous la pression. « Ce n’est pas celui qui crie le plus fort qui a raison. Il y aura des contrôles renforcés, tout a été prévu pour que cela se passe bien. Les groupes malveillants qui voudraient pervertir l’évènement ne devraient pas réussir à le faire », promet Patrick Klugman, adjoint au maire chargé des relations internationales.
L’élu reconnait toutefois les risques d’agitations et le regrette. « Il y a un côté délirant. On parle de musique et de falafels! » Une hystérie d’autant plus regrettable que la mairie, assure-t-il, organise aussi des animations avec des villes palestiniennes.
Une manifestation hostile déclarée
« Tel-Aviv sur Seine » est un évènement culturel et non une manifestation encadrée sur la voie publique. Seule la mairie a donc l’autorité pour l’annuler, contrairement aux manifestations pro-palestiniennes de l’an dernier qui relevaient du ressort de la préfecture de police. Une différence de taille qui confère à l’animation une dimension dépolitisée. En revanche, la préfecture aura à se prononcer sur le rassemblement de protestation prévu le même jour par des associations pro-Gaza. Et dont la tenue pourrait bien enflammer les festivités.
Vice-président de CAPJPO- EuroPalestine, Nicolas Shahshahani confirme avoir déclaré auprès des autorités l’organisation d’une manifestation hostile à « Tel-Aviv Sur Seine ». « Nous avons une réunion aujourd’hui (mardi, ndlr) avec la préfecture. Nous sommes en négociations sur des points comme le lieu et la durée du rassemblement. Nous ne croyons pas aux fables de la mairie. Tel-Aviv est complice d’Israël et participe aux activités guerrières du pays! »
Si la manifestation de l’association est située trop près de l’évènement de la mairie, nul doute qu’il sera interdit. Car sur les réseaux sociaux, les hostilités entre militants pro-palestiniens et pro-israéliens ont déjà débuté.
Europalestine n’a d’ailleurs pas attendu le retour de la préfecture pour appeler un peu partout au rassemblement massif jeudi. Et semble déjà se réjouir du casse-tête policier pour assurer la sécurité. « Nous exerçons notre droit d’expression. S’il y a des débordements, cela viendra d’en face, des éléments de l’extrême droite israélienne, pas de nous », assure son vice-président. En « face », comme à la Ligue de défense juive, on accuse au contraire les associations pro-Gaza de vouloir perturber l’évènement. Un jeu de « Qui va commencer le premier? » qui rappelle les débats qui ont émaillé les manifestations de l’été dernier.