Lille – Des fouilles archéologiques ont permis de découvrir les vestiges du château de la Phalecque datant du XVIe siècle à Lille, a-t-on appris mardi auprès de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap).
« C’est une très belle découverte qui permet de mieux connaître l’histoire de Lille« , a commenté auprès de l’AFP Elisabeth Justome, chargée du développement culturel et de la communication à l’Inrap Nord-Picardie, précisant que les fouilles ont été réalisées entre août et novembre 2015.
Ces fouilles, effectuées sur une emprise de 5.800 m² entre le quartier d’affaires Euralille et celui plus résidentiel de Fives, ont révélé une occupation du site depuis le Ier siècle avant notre ère jusqu’au XVIIIe siècle.
La première vocation du château semble être défensive: il est entouré d’un fossé dans lequel les archéologues ont mis au jour des boulets de canon en métal et en pierre portant des traces d’impacts. « La découverte témoigne des périodes de conflits entre le Royaume de France et les Flandres et de la position vulnérable du château aux portes de Lille« , a expliqué l’institut.
Les nombreux objets exhumés du fossé, comme les services de table (verreries de Venise, cuillères en argent, céramiques de Delft), reflètent également le niveau de vie privilégié des résidents.
Puis, fin XVIIe – début XVIIIe, l’édifice du XVIe siècle est arasé et réaménagé en jardin tandis qu’un nouveau logis est construit au sud, en front de parcelle, selon les archéologues, lui donnant alors une tournure plus résidentielle. « Témoin de la fonction résidentielle du nouveau château, une +folie+ occupait le fond de jardin. À l’image du pavillon français du petit Trianon de Versailles, ce petit édifice présentait une rotonde entourée d’un couloir circulaire reliant quatre pièces quadrangulaires réparties en croix« , décrit le communiqué.
« Lors du dernier siège de Lille par les Autrichiens, en 1792, le château de la Phalecque sert de poste avancé pour les assiégeants et abrite 300 uhlans (cavaliers germaniques armés d’une lance, ndlr). Pour une meilleure défense de la ville, il est ensuite décidé de créer un no man’s land autour de ses remparts et de détruire définitivement la propriété« , explique l’Inrap.
Le site a été depuis réinvesti par un promoteur immobilier qui compte y construire logements et bureaux.
« Ce genres de structures en pierres ne sert pas à grand chose et n’est pas réutilisable car il n’y a que des fondations. Notre but est de protéger les connaissances et de mieux documenter l’histoire de la ville« , a affirmé Mme Justome.