Les arbitrages de Manuel Valls ne satisfont pas le Medef qui va se battre pour demander une « version 3 » du projet de loi réformant le code du travail. Il faut entendre le ras-le-bol mais aussi faire de preuve de pédagogie, affirme Pierre Gattaz.
Pas question de baisser les bras sur la loi Travail. « Nous allons continuer de demander une version 3 » du texte, a déclaré Pierre Gattaz lors de sa conférence de presse mensuelle au lendemain des annonces de Manuel Valls.
« Les grandes victimes de cette version 2 sont les petites entreprises », qui sont pourtant le « vrai gisement des créations d’emplois », a-t-il souligné, se disant « très déçu » par les reculs sur le barème des indemnités prud’homales et les mesures permettant aux dirigeants de petites et moyennes entreprises (PME) de trouver un accord directement avec leurs salariés.
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« Si ces deux piliers tombent, malheureusement nous passerons à côté d’une opportunité historique de créer cet électrochoc pour l’emploi », a estimé le patron des patrons.
Il a indiqué qu’il continuerait « le combat pour convaincre le plus possible les élus, de droite et de gauche » de revoir le texte.
Des points positifs mais de la nervosité
Pierre Gattaz s’est toutefois dit satisfait du fait que certaines mesures aient été conservées dans la nouvelle version présentée par le gouvernement, notamment sur les accords de maintien de l’emploi et la sécurisation du licenciement économique.
« Heureusement qu’il reste des choses dans cette loi », a-t-il dit. « Nous avions très peur d’une dénaturation, d’une édulcoration totale de ce texte ».
Mais le numéro un du Medef a reconnu que des fédérations au sein de l’organisation patronale demandaient le retrait du texte. « En effet, il y a au sein du Medef et des fédérations des gens qui se posent beaucoup de questions, il y a beaucoup de nervosité », a-t-il dit.
« Il faut entendre ce cri d’impatience, ce ras-le-bol », a-t-il estimé, ajoutant toutefois être « partisan du combat » et s’interrogeant sur l’utilité de retirer le texte. « Qu’est-ce qui se passe après’ on attend quoi' », a-t-il demandé, ajoutant: « Il vaut mieux tenir la corde et faire de la pédagogie ».