Ligue des champions: au PSG, le « Président » et ses hommes, euro-convaincants

Londres – Avec sa qualification pleine d’autorité pour les quarts de finale à Chelsea (2-1), le Paris SG s’est fait une belle place sur la photo de famille de la Ligue des champions, avec au premier rang Laurent Blanc, Zlatan Ibrahimovic et Kevin Trapp.

. Choix payants de Blanc

Laurent Blanc a maîtrisé casting et tactique. En choisissant de faire confiance à Adrien Rabiot, pour suppléer Marco Verratti (pubalgie), tout en connaissant les limites physiques de Blaise Matuidi et Thiago Motta, l’entraîneur a fait un pari audacieux.

Mais gagnant, car le Français de 20 ans, qui a engrangé en 90 minutes furieuses d’intensité une expérience que la Ligue 1 ne peut offrir sur une saison, a donné raison au coach qui avait en tête sa performance étincelante au Real Madrid en novembre. Rabiot a non seulement supporté la pression, mais son but a en plus ouvert la voie à la qualification.

En demandant à ses joueurs de passer par le côté droit de Kenedy, Blanc a aussi joué sur le maillon faible de Chelsea et le but de Rabiot en a été la récompense. A Madrid, malgré la défaite (1-0), le Cévenol avait gagné la bataille tactique face à Rafael Benitez. Cette fois aussi face à Guus Hiddink. Mais avec en plus la victoire au bout.

« La discussion que j’ai eue à 17h, elle a eu sa part de tactique, mais elle a tenu sur le plan mental, a expliqué Blanc après le match. Les joueurs, même jeunes, ont le niveau pour jouer cette compétition, mais c’est au niveau mental que ça se joue. »

Constamment debout dans son périmètre, Blanc a eu le flegme de circonstance et sa sérénité, sa confiance ont rejailli sur ses hommes.

. Ibra, il n’est jamais trop tard

On va finir par le croire sur parole quand il dit qu’il se « bonifie comme le bon vin » avec l’âge (34 ans), qu’il se « sent jeune, toujours à l’échauffement« . Et aussi lorsqu’il assure ne « jamais douter de sa force« .

A Stamford Bridge, avec un but et une passe décisive, Ibrahimovic « a répondu aux critiques« , selon Blanc. Celles qui établissent, chiffres à l’appui (désormais 9 buts en 38 matches à élimination directe), que le Suédois a trop tendance à se dégonfler comme un ballon de baudruche dans les matches qui comptent.

Evidemment, le cas « Zlatan » sera inévitablement remis sur le tapis en quart de finale, mais sa performance londonienne est certainement la plus aboutie à ce niveau depuis trois et demi qu’il joue au PSG.

« Sa confiance est déjà très grande, mais ce match va la renforcer et Paris va en tirer les bénéfices« , a promis Blanc, conscient que la présence d’Angel Di Maria derrière lui n’est certainement pas étrangère à sa réussite retrouvée. L’Argentin propose tellement de solutions en attaque qu’Ibrahimovic se sent moins obligé de tout faire pour rester plus souvent dans la zone de vérité.

. Trapp, mental et main fermes

Si Paris a résisté aux sursauts de Chelsea, il le doit aussi aux interventions déterminantes, au moins quatre, de son gardien. Car Trapp n’a pas uniquement été recruté l’été dernier pour son jeu au pied performant.

Il est avant tout là pour être un dernier rempart dans les grands matches, ce que Salvatore Sirigu ne parvenait pas à être, du point de vue de Blanc.

S’il n’a pas pu grand chose sur l’égalisation de Diego Costa, qui venait d’enrhumer un peu trop facilement Thiago Silva, il a en revanche été salvateur sur la double occasion de but de Willian et Eden Hazard à la 65e minute, avec notamment un arrêt du bras gauche façon handball. Deux minutes plus tard, Ibrahimovic marquait son but, achevant d’écoeurer les Blues.

Tout n’a pas été parfait, avec ce tir de Costa avant la pause presque repoussé dans les pieds de Pedro, que Marquinhos a devancé d’un rien. Mais Trapp a montré du caractère dans un match où il était scruté après sa bévue de Madrid en novembre.