Paris – L’amende amricaine acquitte, BNP Paribas a renou avec des rsultats en hausse l’an pass et se montre confiant pour ses objectifs horizon 2016, tout en dvoilant de nouvelles ambitions pour sa banque de financement et d’investissement.
En 2015, son résultat net a atteint 6,7 milliards d’euros, après le maigre bénéfice de 157 millions de 2014, largement plombé par la sanction de 6,6 milliards d’euros infligée par les Etats-Unis après la violation d’embargos économiques.
Cela reste malgré tout inférieur aux attentes des analystes, qui tablaient sur un bénéfice net de 6,9 milliards d’euros, selon le consensus établi par le fournisseur de données financières FactSet.
Hors éléments exceptionnels, ce bénéfice s’élève à 7,3 milliards d’euros, porté par l’ensemble des métiers.
« Le groupe réalise une bonne performance opérationnelle avec des revenus qui progressent dans ses trois pôles« , s’est félicité son directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, cité dans un communiqué publié vendredi.
Au début de la dernière année de son plan stratégique 2014/2016, la banque française a confirmé ses objectifs pour cette échéance.
– Réduction de coûts –
Y figure par exemple un retour sur fonds propres (ROE) d’au moins 10% sur la base d’un ratio de fonds propres « dur » (apports des actionnaires et bénéfices mis en réserve rapportés aux crédits consentis) de 10%.
Mais le groupe a déjà les yeux tournés vers l’étape d’après et son futur plan 2017/2020, préparé cette année.
Sans attendre, il a déjà dévoilé une première feuille de route ambitieuse pour sa banque de financement et d’investissement (BFI).
La banque française veut ainsi en faire grimper le résultat net avant impôt –hors contraintes réglementaires– de 1,6 milliard d’euros entre 2015 et 2019, soit une hausse d’environ 50% puisqu’il était de 3,3 milliards d’euros l’an passé.
Elle veut aussi réduire les coûts de ce pôle d’au moins 1 milliard d’euros d’ici 2019 (hors coûts des réglementations et inflation) et y faire grimper ses revenus de plus de 2 milliards d’euros, en renforçant ses positions dans les zones Amériques et Asie-Pacifique par exemple.
BNP Paribas se montre donc volontariste pour sa BFI, au moment où plusieurs de ses concurrents ont l’intention de réduire la voilure, comme Barclays en Asie.
Au niveau de l’activité en 2015, le produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d’affaires) a pour sa part augmenté de 9,6%, à 42,9 milliards d’euros, un niveau légèrement supérieur aux attentes (42,8 milliards d’euros).
Ce sont les pôles « International Financial Services » (gestion d’actifs, assurance-vie, crédit conso et la filiale américaine Bancwest) et la banque de financement et d’investissement qui ont tiré leur épingle du jeu, avec des PNB respectivement en hausse de 14,5% et 13,2%.
La progression a été plus faible sur les marchés domestiques, qui comprennent les banques de détail en France, en Italie, en Belgique et au Luxembourg, étant donné qu’elle a été de 1,6%, sur fond de croissance atone dans la zone euro.
– Cession ou mise en Bourse de First Hawaiian –
En matière de solvabilité, le ratio de fonds propres « dur » atteignait 10,9% fin décembre, en hausse de 0,60 point de pourcentage sur un an.
Pour remplir les exigences réglementaires, il devra atteindre 11,5% en 2019 mais BNP Paribas espère atteindre ce niveau dès la mi-2017, grâce à sa génération organique de capital mais aussi en se séparant de sa filiale américaine First Hawaiian Bank.
Cette opération pourrait s’effectuer à travers une cession ou une introduction en Bourse, a souligné le groupe français.
Conformément à son engagement d’un taux de distribution à ses actionnaires de 45%, BNP Paribas proposera à l’assemblée générale du 26 mai 2016 un dividende de 2,31 euros par action, en numéraire, contre 1,50 euro l’année précédente.
Sur le seul quatrième trimestre, le bénéfice net de la banque s’est élevé à 665 millions d’euros, en baisse de 51,7%.