30 ans de prison pour une jeune femme qui avait tué l’épouse de son amant

Avignon – Une jeune femme, juge depuis lundi par la cour d’assises du Vaucluse pour avoir trangl l’pouse de son amant en octobre 2013, a t condamne jeudi 30 ans de rclusion criminelle.

La cour a suivi les réquisitions de l’avocat général, mais n’a pas retenu la préméditation.

« Vous avez dans ce dossier des éléments qui jalonnent la préméditation, ils sont clairs« , avait assuré le représentant de l’accusation, François Arlaud, qui n’a pas souscrit à la version avancée depuis le début par l’accusée. « Cette femme, je ne la comprends pas pour diverses raisons. A l’abomination du geste, elle rajoute l’absurdité d’un positionnement judiciaire intenable« , avait-il déclaré.

Jessy Travaglini, âgée de 30 ans, soutient qu’elle n’a ni souhaité, ni prémédité la mort d’Eloïse Bagnolini, mère de famille de 30 ans et concubine d’Alain Castel, son amant depuis trois ans.

Ses avocats ont demandé une requalification des faits en coups et violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner, estimant que leur cliente ne s’était pas présentée au domicile de la victime avec une intention homicide, et envisageaient, après le verdict, l’hypothèse de relever appel.

« J’ai jamais voulu de mal à Eloïse. Jamais« , a répété à plusieurs reprises au cours de l’audience Jessy Travaglini. « Je suis ici parce que j’ai des responsabilités, je suis coupable. C’est normal qu’il y ait une justice, je veux juste que cette justice soit juste« , a-t-elle dit.

Selon l’accusée, la victime lui avait donné rendez-vous le matin du 11 octobre 2013 au domicile conjugal à Aubignan (Vaucluse), car elle avait découvert sa liaison avec Alain Castel. Dans une bagarre, pour se défendre, Jessy Travaglini lui a passé une serviette autour du cou. Elle a ensuite trainé son corps jusqu’au coffre de sa voiture, puis tenté de maquiller son crime, allant jusqu’à remplir deux sacs de vêtements pour faire croire à un départ volontaire d’Eloïse Bagnolini.

Sur les indications de l’accusée, son cadavre avait été retrouvé le lendemain dans le coffre de son véhicule stationné à proximité de son domicile. Elle avait d’abord demandé à son père de l’aider à faire disparaître le corps en brûlant la voiture, mais ce dernier lui avait conseillé de se rendre.

Jessy Travaglini, longs cheveux blonds, a expliqué son comportement méthodique après le crime par « des logiques spontanées, une succession de mauvais choix« , soutenant qu’elle n’était pas amoureuse d’Alain Castel.

« Pourquoi cet acharnement à rejeter cet aspect personnel qui, quelque part, donne un visage un peu plus humain à Mme Travaglini’ Si elle ne l’aime pas, on est face à un vide intersidéral, une gratuité qui me laisse sans voix« , a regretté l’avocat général.

A la période où les faits ont eu lieu, son amant projetait de quitter la région et de concevoir un second bébé avec sa compagne. « Elle a compris qu’elle ne pouvait pas convaincre Alain Castel de quitter sa femme. C’est pour ça qu’elle passe à l’acte« , a estimé Laurent Pénard, l’un des avocats de la partie civile.