Laurent Fabius rfute toute intention d’intervenir militaire contre les djihadistes de l’organisation Etat islamique qui progressent en Libye. Du moins tant qu’aucun gouvernement d’union nationale n’est form pour, ensuite, en faire la demande une coalition internationale.
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a démenti ce mardi toute velléité de la France d’intervenir militairement contre l’organisation Etat Islamique (EI) en Libye. « Il n’est absolument pas question que nous intervenions militairement en Libye », a affirmé Laurent Fabius devant la presse. « Je ne sais pas de quelle source cela provient ». Un petit groupe « fait pression, mais ce n’est pas la position du gouvernement ».
Le quotidien français Le Figaro a annoncé mardi que la France préparait « les plans pour intervenir contre Daech » (acronyme de l’EI en arabe). « Ce qui est vrai, c’est que nous sommes préoccupés » par la montée de l’EI en Libye, et c’est pourquoi « il faut pousser à la formation d’un gouvernement d’union nationale », a encore dit Laurent Fabius. « Toute autre perspective n’est pas d’actualité », a ajouté le ministre.
Cette mise au point intervient en marge d’une réunion à Rome de la coalition internationale contre l’EI, qui progresse en Libye. Cette réunion rassemble des ministres des Affaires étrangères ou des représentants de 23 pays, en présence de l’Américain John Kerry, pour faire le point sur la lutte contre l’EI, qui semble avoir cédé du terrain en Syrie et en Irak mais se renforce en Libye.
Un gouvernement d’union nationale avant tout
Le pays est livré aux milices depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi et compte deux gouvernements rivaux: un « provisoire » reconnu par la communauté internationale et siégeant dans l’est du pays et un « gouvernement de salut national » installé à Tripoli qui ne jouit d’aucune reconnaissance internationale. Cette situation a favorisé l’implantation des djihadistes, dont le groupe EI. Les pressions se multiplient donc sur les autorités rivales libyennes pour la formation d’un gouvernement d’union nationale.
Une fois le gouvernement formé et approuvé par le Parlement, il sera alors en mesure de recevoir le soutien de la communauté internationale, en particulier pour s’assurer qu’il puisse siéger à Tripoli, a expliqué le ministre français. La France pourrait en théorie être amenée à intervenir militairement au côté des Etats-Unis et d’autres pays européens, si cet éventuel futur gouvernement d’union libyen mis en place et reconnu, et s’il demandait de l’aide pour rétablir la sécurité dans le pays.