La trêve au Yémen reste fragile, les rebelles menacent l’Arabie

Aden – Un cessez-le-feu doit en principe tre prorog lundi soir au Ymen en dpit de violations rptes ces derniers jours, alors que les rebelles pro-iraniens menacent d’intensifier leurs tirs de missiles contre l’Arabie saoudite voisine.

Au lendemain de la clôture d’un round de pourparlers interyéménites en Suisse, la situation était relativement calme lundi dans le sud du Yémen. Notamment autour de Taëz, troisième ville du pays assiégée depuis des mois par les rebelles chiites Houthis et leurs alliés, selon des sources militaires.

En revanche, dans le nord, les forces progouvernementales ont poursuivi leur offensive dans la région de Nihm, à 40 km au nord-est de la capitale Sanaa, où dix rebelles ont été tués. Elles progressaient aussi dans la province voisine de Jawf en direction de Baqa, poste-frontière avec l’Arabie saoudite, ont indiqué des officiers loyalistes.

L’aviation de la coalition arabe qui soutient militairement le gouvernement yéménite a pour sa part lancé neuf raids contre des positions rebelles dans la région de Khawlane, à l’est de Sanaa, selon des témoins.

La coalition est intervenue fin mars au Yémen pour tenter de repousser les Houthis qui ont pris le contrôle de la capitale Sanaa et de larges pans du territoire, avec l’aide d’unités de l’armée restées fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh.

L’armée saoudienne a annoncé avoir intercepté lundi à l’aube un missile tiré depuis le Yémen par des rebelles vers la ville frontalière de Jazan, le quatrième depuis vendredi.

Ces développements sont intervenus au lendemain de l’annonce par le gouvernement yéménite reconnu internationalement d’une reconduction pour sept jours du cessez-le-feu à son expiration lundi soir, alors que cette trêve n’a cessé d’être violée.

Le cessez-le-feu était entré en vigueur le 15 décembre, au premier jour de discussions sous l’égide de l’ONU à Berne, en Suisse, entre les protagonistes yéménites pour tenter de mettre fin à neuf mois de guerre au Yémen.

Un nouveau round de pourparlers interyéménites devrait se tenir le 14 janvier, a indiqué dimanche soir le médiateur de l’ONU Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, en annonçant « des progrès notables, mais insuffisants » lors des discussions des six derniers jours.

– Pressions internationales –

Des représentants des belligérants, réunis pour la première fois autour d’une même table depuis mars, sont parvenus à « un accord » sur la création d' »une commission de contacts« , supervisée par l’ONU, pour veiller au respect de la trêve, a indiqué le médiateur.

Les rebelles, soutenus par l’Iran chiite, rival de l’Arabie saoudite sunnite, restent intransigeants et menacent désormais d’intensifier leurs attaques aux missiles.

Le chef des forces armées ralliées aux Houthis, le général Charaf Loqman, a ainsi affirmé avoir sélectionné « 300 cibles militaires et vitales saoudiennes pour notre force de soutien balistique« .

« Nous ne sommes plus sur la défensive. L’offensive est désormais une priorité dans nos options stratégiques« , a encore dit le général Loqman dans une déclaration publiée tard dimanche par l’agence de presse des rebelles.

Alors que la coalition affirmait avoir neutralisé les capacités aériennes et balistiques des rebelles, ces derniers « disposeraient encore de 60 à 70 missiles, dont des Tochka« , selon des sources militaires yéménites.

Le bureau politique d’Ansaruallah, le mouvement des Houthis, a salué « les frappes aux missiles » et critiqué l’ONU qui « manque de sérieux dans ses efforts pour mettre fin à l’agression » de la coalition arabe.

Mais des diplomates arabes font état de « pressions internationales » pour une cessation des hostilités qui ont fait, depuis mars, quelque 6.000 morts et 28.000 blessés et affecté directement 80% de la population, dont 2,5 millions de déplacés, selon l’ONU.

« Des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, dont les Etats-Unis, pressent toutes les parties en guerre au Yémen pour qu’elles cessent les hostilités« , a déclaré un diplomate.

« Washington mène d’intenses contacts avec des pays de la coalition arabe, dont l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, pour favoriser un cessez-le-feu permanent au Yémen« , a précisé un autre diplomate.

A Téhéran, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a fait état lundi d' »efforts diplomatiques » pour faciliter un « dialogue direct » entre l’Iran et l’Arabie saoudite qui s’opposent sur plusieurs questions régionales, dont le Yémen et la Syrie.