Une blague douteuse et une barbe lui font passer la nuit au poste

Un jeune homme originaire de Grenoble a pass la nuit de samedi dimanche au poste aprs avoir post une photo de lui accompagne d’une message sybillin.

Tout a commencé par une blague un peu… douteuse. Vendredi 13 novembre vers 15 heures, un jeune Grenoblois du quartier de la Villeneuve, poste sur son compte Instagram une photo de lui, avec ce commentaire: « Lorsque vous verrez cette photo sur BFM, il sera trop tard ».

La machine s’emballe

Dans la soirée, la capitale est attaquée. « Crispou », tel que ses amis l’appellent sur les réseaux, ou « Jax », le surnom qu’il a choisi pour répondre aux questions de FranceTV info (en référence à la série Sons of Anarchy), ne s’affole pas.

La photo présente sur l'Instagram de Jax (capture d'écran)

La photo présente sur l’Instagram de Jax (capture d’écran)

Instagram

Mais un de ses amis trouve drôle de reprendre la photo de son camarade et de la poster sur son propre compte Twitter… La machine est lancée. Le tweet est partagé à toute vitesse. Inquiet, l’ami fautif supprime son message -mais c’est trop tard. Repris par un autre individu fort de plus de 10 000 abonnés, la photo alimente la rumeur, qui transforme bientôt « Crispou-Jax » en tireur de Daech…

Un barbu transformé en terroriste par la force des réseaux

Au réveil, le samedi, Jax s’affole. Il décide de se rendre à l’hôtel de police de Grenoble. Et là, il tombe des nues, comme il l’a raconté à FranceTV info: « Sur place, le directeur de la PJ me reçoit, avec ma photo dans la main! Il m’a dit que j’étais déjà identifié et que la police avait prévu de se rendre chez moi, avec l’appui du Raid. » Son domicile est perquisitionné, l’ami auteur du premier tweet interpellé et interrogé à son tour. Jax est mis en garde à vue pour « apologie du terrorisme ».

Après une nuit au poste, Jax a retrouvé sa liberté. L’un de ses premiers gestes? Supprimer son compte Twitter: « Il valait mieux que je m’en écarte, ça m’a servi de leçon. Le problème de ce réseau social, c’est que tout le monde se prend pour un journaliste. D’un côté, je regrette cette blague, mais de l’autre, c’est quand même une histoire de fou. Je m’en serais bien passé, n’empêche. »