Parmi toutes les grandes plumes adeptes du pinceau, ils sont au moins 117 avoir fait un commentaire sur une oeuvre, en croire l’anthologie de Jean Galard.
Au Louvre, il y a toujours eu du beau monde. Y compris une palanquée d’écrivains: Aragon, Artaud, Balzac, Kleist, Stendhal, Yourcenar… Chacun se rend au musée à son rythme et selon son humeur. Au pas de charge pour Thomas Mann, à cause d’un agenda chargé.
En faisant le tour du propriétaire, à la manière d’un Walter Benjamin multipliant les visites pour s’imprégner des tableaux. Contrit, tel Gide se reprochant de ne pas approfondir ses connaissances en histoire de l’art. En fuite, comme Maurice Blanchot victime du « mal du musée », « fait de vertige et d’étouffement ».
Parmi toutes ces grandes plumes adeptes du pinceau, ils sont au moins 117 à avoir fait un commentaire sur une oeuvre, à en croire l’anthologie de Jean Galard. Ils y vont parfois à reculons. Michel Déon craint que les critiques et les historiens de l’art lui « sautent à la gorge ». Cela ne l’empêche pas de noter la « certaine malice » de Nicolas Poussin dans son Paysage avec Orphée et Eurydice, celle-ci semblant peu goûter le chant de son mari, lui-même absorbé par les « groupies » à ses pieds.
Chaque écrivain est tel qu’en lui-même. Malraux se perd en jongleries cérébrales, Prévert se fend d’un poème, Lévi-Strauss anthropologise.
LE LOUVRE DES ÉCRIVAINS, PAR JEAN GALARD (ANTHOLOGIE). CITADELLES & MAZENOD, 384P., 69€.