Attentats: « Il faut autoriser les policiers à porter leurs armes même en repos »

Les attaques en srie qui ont touch Paris vendredi auraient-elles pu tre vites? L’avocat Thibault de Montbrial alerte sur ce risque depuis des mois. Interview autour des mesures d’urgence qu’ils prconisent pour y faire face.

Scènes d’horreur et d’effroi. Au moins 127 personnes ont perdu la vie et 192 ont été blessées vendredi soir dans des attaques simultanées dans Paris et au stade de France. Des attentats sans précédent mais qui hélas n’étonnent pas Thibault de Montbrial qui tirent la sonnette d’alarme depuis des mois. Interview avec cet avocat spécialiste du terrorisme et président du centre de réflexion sur la sécurité intérieure.

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Ces attentats étaient-ils prévisibles?

Oui, c’était une certitude. Preuve en est que des groupes terroristes nous l’annoncent depuis des mois. Ces dernières semaines, la pression était montée dans les services de renseignements. Une convergence d’éléments laissait présager des attaques meurtrières. Il n’y a pas de surprise.

Au lendemain de ces attaques en série, à quel niveau se situe le risque terroriste en France?

Ce ne sont hélas pas les derniers événements de ce type, d’autres auront lieu. Pour les forces de l’ordre, la difficulté vient de la nature de l’attaque: il est impossible de protéger 100% des lieux publics. Il faut que l’on arrête de regarder le monde avec nos lunettes d’il y a cinquante ans. La base est de commencer par changer notre logiciel de penser et bien comprendre que ces terroristes sont entrés en guerre contre nous depuis un an et demi. Après Charlie Hebdo, certains parlaient du 11 septembre français? Que vont-ils pouvoir dire aujourd’hui?

Quelles mesures doivent être mises en place pour y faire face?

Un certain nombre de mesures volontaristes auraient déjà dû être prises. Je ne dis pas qu’elles auraient pu empêcher les événements de vendredi mais ça aurait pu jouer. En autorisant par exemple toutes les personnes habilitées à porter une arme à l’avoir sur eux 24 heures sur 24 heures, même en repos, qu’ils soient au restaurant ou dans une salle de concert. Si avec ce dispositif, un couple de policiers s’étaient trouvés vendredi soir au Bataclan, ils auraient pu intervenir. Encore une fois, ce n’est pas pour autant une assurance absolue. Il faut également autoriser les sociétés privées de sécurités agrées, les anciens policiers et militaires, à garder les sites à risque. Ce qui libérera les forces de police qui le font actuellement et leur permettra de faire leur métier.