Santé: le tabac bientôt banni des HLM en Amérique

Washington – Conservant toujours une longueur d’avance dans la lutte antitabac, les Etats-Unis ont annonc jeudi leur intention d’interdire la cigarette dans tous les HLM du pays, que cela plaise ou non aux locataires pourtant chez eux.

La mesure a été présentée par le charismatique secrétaire au logement et au développement urbain Julian Castro, un ex-élu du Texas présenté comme l’équivalent hispanique d’un jeune Barack Obama.

« Nous avons la responsabilité de protéger les habitants des logements du parc public des conséquences nocives de la tabagie passive« , a déclaré cette étoile montante du parti démocrate.

« Le projet de règlement aidera à améliorer la santé de plus de 760.000 enfants et permettra aux agences de l’habitat public d’économiser annuellement 153 millions de dollars en couverture santé, maintenance et incendies évitables« , a-t-il justifié.

La mesure risque toutefois de faire grincer les dents de milliers d’Américains, à la fois fumeurs et occupant un logement HLM, qui considéreront probablement que cette règle empiète sur leur sacro-sainte liberté individuelle.

La mise en application du règlement représentera aussi un fardeau supplémentaire pour des agences HLM américaines déjà surchargées.

Concrètement, le texte prévoit que les cigarettes, les pipes et les cigares seront bannis de tous les locaux d’habitation, de tous les bureaux administratifs, de toutes les parties intérieures communes et enfin des zones extérieures dans un rayon de huit mètres.

Cette interdiction s’inscrira dans l’arsenal de lois antitabac très restrictives en vigueur aux Etats-Unis, l’un des pays les plus fréquemment cités en exemple dans ce domaine.

Cette répression de la cigarette a porté ses fruits au fil des années et désormais seuls 15% des adultes fument en Amérique, la plus faible proportion depuis des décennies.

Plus de quatre Américains sur dix (42%) fumaient en 1965, d’après le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

Le tabagisme reste cependant la première cause évitable de décès aux Etats-Unis, provoquant la mort de quelque 480.000 personnes chaque année, selon les autorités sanitaires américaines.