Ce type de grands événements sportifs génère la mise en circulation de masses de produits dérivés frappés du sceau « Paris 2024 », et d’une consommation de produits à la durée de vie extrêmement courte (vaisselle en carton, canettes de boisons etc.) Le GIP et le WWF nous assurent que tout cela sera fabriqué sans procédés polluants et en circuits courts. Rien de concret, mais une suite d’affirmations gratuites et nébuleuses où sont repris des termes tels que « économie circulaire et gestion des ressources » qui au mieux ne repose sur rien. Que veut dire concrètement dans ce cadre « proposer une alimentation de qualité et durable » ? Que veut dire concrètement « engager les territoires et les citoyens dans la trajectoire zéro déchet » ? De deux choses l’une : soit ces affirmations sont sérieuses et alors c’est à une véritable révolution que se propose de réaliser le GIP, soit il s’agit simplement d’éléments de communication et les produits seront fabriqués comme ils le sont ordinairement, par des ouvriers et ouvrières sous-payés, mal traités et dans des conditions écologiques consternantes. Et il faudra les acheminer ici à grand renfort de kérosène. Dans la mesure où rien n’est dit de sérieux sur toutes ces questions, où rien n’est concret, nous sommes en droit de penser qu’il s’agit là de pure opération de communication. En français, d’opération de propagande. En effet, si le GIP était sérieux, il nous expliquerait comment il va nourrir trois millions de personnes en plus pendant au moins deux semaines sans créer le moindre déchet. Comment l’eau utilisée le sera de manière « circulaire », comme il parviendra à « 100% d’alimentation certifiée » alors que cela n’existe pas en temps ordinaires. Comment « 100% des supports visuels et de merchandising issus de filières (seront) certifiées ou valorisables » et comment « 80% des déchets (seront) réutilisés et recyclés pendant la phase opérationnelle des Jeux ». Sur ce dernier point, cela voudrait dire des infrastructures de tri considérables. Où sont-elles ? Aujourd’hui, le tri des déchets n’est que partiel, et le plus vaste projet concernant les déchets est celui d’Ivry-Paris 13, projet à deux milliards d’euros consistant non à trier les déchets mais à les brûler3 . Ce qui ressort clairement de toute cette littérature pauvre, floue et axée sur l’artifice de communication, c’est que dés lors que des certificats et labels divers auront été délivrés, les problèmes environnementaux considérables posés par ce type d’énorme rassemblement seront réglés comme par enchantement. Cela ne peut pas convaincre.