Cette entreprise de statut privé a procédé à plusieurs reprises à des augmentations de capitaux au travers de diverses structures de capital-risque impliqués dans les domaines innovants (Wikipedia 2015). Ses partenaires sont des universités, sélectionnées sur leur réputation, qui offrent leurs cours gratuitement. Selon le contrat, Coursera peut leur reverser un certain pourcentage des recettes générées par la réutilisation de leurs MOOC par d’autres universités ou organismes intéressés. Coursera génère ses revenus par la délivrance de différents niveaux de certification. Au début il était possible de recevoir gratuitement de simples attestations de réussite. Cette possibilité a disparue depuis mai 2015 (Straumsheim 2016). L’accès à certains MOOC reste gratuit mais se limite maintenant aux seuls documents du cours. Les questionnaires et la correction des devoirs par les pairs, les échanges dans les forums ne le sont plus. Des “verified track certificates” sont délivrés avec contrôle à distance de l’identité de l’étudiant. Leur prix varie de quelques dizaines de dollars à une centaine environ. Le chiffre d’affaire de Coursera est de plus de 1 million $ par mois avec ces seuls certificats (Shah 2015). Le niveau supérieur est la spécialisation. Les spécialisations sont composées de MOOC cohérents entre eux, dont il faut payer les certificats de réussite. Le coût supplémentaire varie entre 250 $ et 500 $. Très récemment Coursera a décidé d’offrir des cours personnalisés où les étudiants pourront chaque semaine échanger en visioconférence, ou par tout autre moyen, pendant un temps défini, avec un tuteur personnel. D’autres compagnies commencent également à proposer un tutorat payant autour des MOOC de Coursera ! D’une certaine façon ces évolutions rendent floues la distinction entre les grades universitaires et l’accumulation de réussite à des MOOC. Dans une interview donnée à la Wharton School Daphne Koller (2012), l’une des deux fondateurs de Coursera, affirme: «Dans cinq ans, nous serons en mesure d’offrir la plupart des programmes d’études dans la plupart des disciplines ». Dans une autre interview (Koller 2015), reconnaît que «les MOOC ne mettront pas les universités hors course ». Elle reconnait que Coursera se tourne de plus en plus vers les jeunes adultes qui veulent améliorer leur éducation. Certains sont convaincus que Coursera ne réussira pas à remplir son business model avec des certificats et deviendra une université en ligne. Pour le moment D. Koller affirme que «la pression [est] d’avoir des revenus parce que nous voulons en apporter à nos partenaires universitaires afin qu’ils puissent financer leur développement de cours ». Le business model de Coursera, basé sur la délivrance de certificats, est contraint par la nécessité d’éviter la concurrence avec ses universités partenaires. Comme la compagnie les sélectionne, elle se propose comme une alternative aux collèges les plus modestes, offrant « de meilleurs cours pour un prix modique ».