Pour la justice norvégienne, Breivik n’est pas traité de manière « inhumaine »

L’Etat norvégien avait été condamné en 2016 pour viol de la Convention européenne des droits de l’homme, en raison du maintien à l’isolement prolongé de Breivik.

Non, la détention du néo-nazi Anders Breivik, auteur en 2011 d’une tuerie qui avait fait 77 morts en Norvège, n’est pas « inhumaine ». La cour d’appel d’Oslo a donné raison mercredi à l’Etat norvégien, condamné en avril 2016.

LIRE AUSSI >> Anders Breivik fait un salut nazi à l’ouverture d’un nouveau procès

Le tribunal de première instance avait à l’époque stupéfié l’opinion publique norvégienne en jugeant que la Norvège, par les conditions d’incarcération d’Anders Breivik, violait l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme bannissant tout traitement « inhumain » ou « dégradant ».

Pour appuyer son jugement, le tribunal avait fait valoir l’isolement prolongé d’Anders Breivik,qui restait maintenu à l’écart des autres détenus. Selon l’avocat du meurtrier, cet isolement nuisait à la santé mentale de son client.

« Un prisonnier VIP »

Condamné, l’Etat avait immédiatement fait appel de cette décision, et présenté les mesures adoptées, pour compenser l’isolement de Breivik. Ce dernier bénéficie notamment de trois cellules « douillettes » de plus de 10 m2 chacune, avec téléviseur, jeux vidéo, lecteur DVD, ordinateur et appareils de musculation. Concernant le maintien à l’écart des autres détenus, l’Etat avait fait valoir les interactions nombreuses de Breivik avec les surveillants, et un visiteur de prison.

Des conditions particulières qui avaient poussé le Procureur général chargé de représenter l’État, Fredrik Sejersted, à décrire pendant l’examen de l’appel, un « prisonnier VIP », en bonne santé physique et psychologique, supportant très bien son régime carcéral.

Breivik va interjeter appel devant la Cour suprême norvégienne

Mercredi, les magistrats ont donc donné raison à l’Etat norvégien. Dans un jugement de 55 pages, les trois magistrats ont estimé l’isolement de Breivik « justifié », en raison de sa dangerosité, mais également des risques de violence dont il pourrait lui même faire l’objet.

« Breivik n’est pas et n’a pas été victime de torture ou de traitement inhumain ou dégradant », a indiqué la Cour d’appel d’Oslo dans un communiqué. La Cour invite cependant les autorités pénitentiaires à réfléchir à des moyens de permettre des contacts entre Breivik et d’autres détenus.

Les magistrats ont aussi repoussé un appel déposé par Breivik, qui dénonçait le contrôle par l’Etat de sa correspondance. Un contrôle qui violerait, selon lui, l’article 8 de la Convention garantissant le droit à la vie privée.

L’avocat de l’extrémiste de 38 ans a annoncé que son client allait interjeter appel devant la Cour suprême, la plus haute instance judiciaire du pays.

OM: prison ferme et interdictions de stade pour trois supporters

Interpellés en marge du match de Ligue 1 entre l’OM et le PSG pour des violences sur des policiers, trois supporters marseillais ont été condamnés en comparution immédiate.

Poursuivis pour des violences commises à l’encontre de policiers, trois supporters marseillais ont été condamnés à de la prison ferme, mercredi, rapporte La Provence. Jugés en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Marseille, ils ont écopé de peines de deux à quatre mois de prison et à des interdictions de stade d’une durée d’un an.

Ils avaient été interpellés en marge du Classique entre l’Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain, dimanche, en clôture de la 27e journée de Ligue 1. Ils devront désormais se rendre au commissariat une demi-heure après le début de chaque match de l’OM.

Sept personnes interpellées

L’ambiance avait été très électrique à Marseille, dimanche, avant et après le match. Sept personnes au total ont été interpellées ce soir là, essentiellement pour des faits de violences et des jets de projectiles sur les forces de l’ordre, selon RMC Sport. Quatre policiers avaient été légèrement blessés à cette occasion.

LIRE AUSSI >> OM-PSG: Habib Beye et Paul Le Guen s’accrochent en direct sur Canal+

Sur le plan sportif, Paris s’est facilement imposé face une équipe de l’OM (5-1) trop limitée dans tous les domaines. Deuxièmes de Ligue 1, les Parisiens comptent trois points de retard sur l’AS Monaco, alors que les Marseillais pointent au septième rang du classement.

Algérie: tentative d’attentat suicide devant un commissariat

Alger – Un policier a déjoué une attaque suicide devant un commissariat dimanche soir à Constantine, dans l’est de l’Algérie, en tirant sur la ceinture explosive portée par le kamikaze qui s’est alors déclenchée, a annoncé la police.

« Un policier qui était devant le siège du commissariat situé au-dessous d’un bâtiment abritant une dizaine de familles a riposté énergiquement et héroïquement, après plusieurs sommations, ciblant avec précision la ceinture explosive portée par un terroriste« , a précisé la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) dans un communiqué cité par l’agence de presse APS.

Les autorités n’ont pas précisé si l’assaillant avait été tué ou blessé par l’explosion.

Selon les médias locaux, deux policiers ont été blessés.

Au moment de l’attaque, qui s’est produite vers 21H00 (20H00 GMT), une forte explosion a été entendue près de ce commissariat du centre de Constantine, selon APS.

Immédiatement après cet « attentat terroriste« , le parquet a ouvert une enquête, a précisé la DGSN.

La semaine dernière, l’armée avait annoncé avoir tué 14 « terroristes« , terme désignant les islamistes armés en Algérie, lors d’une vaste opération de ratissage menée dans la région de Bouira (125 km au sud-est d’Alger).

Malgré l’adoption en 2005 d’une Charte pour la paix et la réconciliation, censée tourner la page de la guerre civile qui a fait 200.000 morts pendant la « décennie noire » (années 1990), des groupes armés islamistes restent actifs dans l’est et le sud du pays et visent principalement les forces de sécurité.

Depuis le début de l’année, au moins 22 islamistes armés ont été tués dans ces régions, selon un décompte de l’AFP établi à partir de bilans officiels.

Tennis: Thiem s’adjuge le tournoi de Rio de Janeiro

Rio de Janeiro – L’Autrichien Dominic Thiem, 8e joueur mondial, s’est adjugé le titre du tournoi ATP de Rio de Janeiro, en se défaisant dimanche en finale de l’Espagnol Pablo Carreño Busta (24e), 7-5, 6-4.

Agé de 23 ans, Thiem, demi-finaliste à Rio l’an passé, a remporté le 8e titre de sa carrière, et sans avoir perdu un seul set durant le tournoi carioca.

« C’est un honneur d’avoir joué devant l’un des meilleurs joueurs du monde sur terre battue« , a déclaré le vainqueur après la finale, en saluant le Brésilien Gustavo Kuerten, présent dans les tribunes, l’homme aux trois victoires à Roland-Garros (1997, 2000 et 2001).

Vêtu d’un maillot jaune floqué d’un numéro 10 et du mot « Brazuca« , le nom du ballon officiel du Mondial-2014 de football à Rio, Thiem a reçu le trophée des mains de « Guga« .

En demi-finales samedi, Thiem avait facilement éliminé un autre Espagnol, Albert Ramos (25e), 6-1, 6-4 en 1h21, tandis que Carreño Busta avait, logiquement mais difficilement, écarté le jeune Norvégien Casper Ruud (208e à 18 ans), 2-6, 7-5, 6-0 en près de deux heures.

Lors des tours précédents, l’Autrichien s’était défait des Serbes Janko Tipsarevic et Dusan Lajovic, ainsi que de l’Argentin Diego Schwartzman.

Cette édition 2017 du tournoi de Rio a notamment été marquée par la défaite au premier tour de la tête de série n.1 et 5e joueur mondial, le Japonais Kei Nishikori, face au Brésilien Thomaz Bellucci (76e), 4-6, 3-6.

Marine Le Pen à Nantes: deux bus du FN dégradés par des manifestants

Deux bus du Front national ont été « maculés de peinture » sur la route nationale qui mène de Nantes à Rennes, ce dimanche matin avant le meeting de Marine Le Pen.

Deux autocars transportant des militants du Front national ont été pris pour cible, ce dimanche en fin de matinée par des manifestants hostiles à la venue Marine Le Pen pour un meeting à Nantes.

LIRE AUSSI >> Manifestation anti-Le Pen à Nantes: onze policiers et gendarmes blessés

Une cinquantaine de militants anti-FN s’en sont pris à des bus transportant des élus et militants du parti d’extrême droite sur la « route nationale N137 reliant Rennes à Nantes », rapporte auprès de L’Express, la préfecture de Loire-Atlantique. « Un ensemble d’opérations, comme des opérations escargots avec des barrages très ponctuels, ont été menées », précise la préfecture. Ils répondaient à un appel pour « nasser le Zénith », où se tient le meeting de Marine Le Pen.

« On ne pouvait plus avancer »

La préfecture confirme que l’un des autocars a été « maculé de peinture » avant d’être escorté jusqu’au Zénith par des camionnettes de gendarmerie. La circulation a été momentanément bloquée sur la N137 reliant Rennes à Nantes dans les deux sens. Des pompiers sont également intervenus pour maîtriser un départ de feu, selon l’AFP.

« Au moins deux cars ont été attaqués, il y avait des points de feu sur la route », a affirmé auprès de L’Express, Jean-Lin Lacapelle. Le chargé de la mobilisation pour le FN déplore des « vitres cassées et un bus tagué ». « Trois bus, deux venant de Rennes et un de Vitré ont été attaqués. Il y avait un barrage, la voie était bloquée, et ils ont brûlé des pneus. On ne pouvait plus avancer », a de son côté déclaré à l’AFP, Emeric Salmon, conseiller régional FN de Bretagne.

Bâtons et barres de fer

« A 20 km avant d’arriver à Nantes, il y avait des jeunes qui étaient sur le côté, encagoulés. Ils ont stoppé la circulation et se sont attaqués à moi et à mon collègue avec des bâtons et des barres de fer », a déclaré à l’AFP la conductrice d’un des autocars, Alda Pereira. « Ils nous ont balancé de la peinture comme vous pouvez le voir, et ils ont dégradé le car, arraché les balais d’essuie-glace. »

Au moins une centaine de camions de CRS sont déployés aux abords du Zénith. Aux ronds-points, les policiers procèdent à des contrôles routiers. A 15 heures, la situation était revenue au calme, selon la préfecture et il n’y avait pas de débordements à déplorer.

Iran: le président Rohani a décidé de se représenter

Téhéran – Le président iranien Hassan Rohani a décidé de « participer à l’élection présidentielle » du 19 mai pour un second mandat de quatre ans, a affirmé dimanche le vice-président chargé des Affaires parlementaires, Hosseinali Amiri, cité par les médias.

« M. Rohani est parvenu à la conclusion ces dernières semaines qu’il (allait) participer à l’élection présidentielle« , a déclaré M. Amiri à des journalistes au Parlement, dont celui de l’agence de presse officielle Irna qui a rapporté ses déclarations.

Elu en 2013 avec le soutien des modérés et des réformateurs pour un premier mandat de quatre ans, Hassan Rohani, un religieux modéré, n’a pas encore annoncé officiellement ses intentions.

Les candidats à ce scrutin doivent se déclarer au plus tard le 15 avril, selon la législation iranienne. Le Conseil des gardiens de la constitution a ensuite dix jours pour approuver ou non ces candidatures. La campagne électorale doit débuter le 28 avril pour s’achever le 17 mai.

Un ancien vice-président de l’ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, Hamid Baghaie, a été le premier à annoncer sa candidature le 18 février en tant qu' »indépendant« .

En septembre 2016, M. Ahmadinejad – président de 2005 à 2013 – avait indiqué qu’il ne serait pas candidat après une intervention du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, le dissuadant de l’être. Le guide avait affirmé qu’il fallait éviter une « bipolarisation nocive » dans le pays.

M. Ahmadinejad a récemment confirmé qu’il ne serait pas candidat et qu’il ne soutiendrait aucune personnalité lors de la présidentielle.

Dans le camp conservateur, un nouveau groupe appelé « Front populaire des forces de la révolution islamique » a été créé en décembre avec l’objectif de réunir tous les groupes et personnalités de ce courant en vue de présenter un candidat unique.

Un « revenu universel d’existence » de Mr Benoit Hamon

Mr Benoit Hamon propose d’allouer un revenu de 750 euros par mois sans condition, particulièrement de revenu, progressivement à toute la population. Son prix annuel au final pourrait être de 600 Mrds d’euros, ce qui représente la moitié des dépenses publiques. Le salaire d’existence a été avancé par des fonctionnaires que certains désigneraient d’ultralibéraux, fréquemment en l’annexant à une taxe relatif au salaire global pour le rétribuer. Une charge au taux de 40 % saurait ainsi financer une dépense de 800Mrds d’euros. Ce système, salaire d’existence et une recette corrélatif, maintiendrait, suivant ses promoteurs, un plan de vie minimal à chaque Français mais en l’invitant à travailler plus encore que dans la méthode existant. Aussi, chaque argent additionnel décroché par son effort lui attribuerait 0.64 Euros après prélèvement alors que, à présent, il emporte en net seulement 0.45 € globalement, parce qu’il aperçoit amoindrir ses contributions sociales et augmenter ses impositions et cotisations sociales. Pour ces énarques, ce revenu universel commuterait la majorité des fournitures sociales et des prescriptions publics dont l’utilisation est individualisable. Chacun empocherait le minimum essentiel pour subsister, l’augmenterait par une activité professionnelle, le dépenserait pour des biens et services de son choix et s’assurerait de manière libre contre tous les risques, notamment les courants risques sanitaires. L’entièreté des allocations sociales approchant à peu près 600 milliards d’euros, le revenu d’existence n’accroîtrait donc pas les charges sociales et saurait être versé sans majorer les impôts obligatoires. Il faudrait toutefois convertir quelques-uns de ceux-ci, notamment les cotisations, par une contribution sociale à 38 %. L’État renoncerait à intervenir afin de délivrer des services aux communautés. Les conclusions de la constitution d’un revenu universel sur l’efficience des acteurs économiques, l’attractivité du pays, la participation et l’responsabilité, ou davantage la fraude à l’impôt et administrative, deviendraient considérables. Ce n’est clairement pas l’illusion du candidat socialiste, qui n’a pas proclamé l’élimination de prescriptions étatiques. Il est possible de seulement supposer que le revenu réformerait les minima sociaux (autour de 30 Mds €) et les compensations familiales (13 Milliards euros), chaque descendant y assignant droit, toutefois ces diminution de charges ne moduleraient pas la source de la difficulté : il faudrait majorer les contributions obligatoires autour de 540 milliards Euros, donc de 53.5 %. Les séquelles de la mise en place d’un revenu sur l’efficience des entreprises économiques, l’attractivité du lieu, le financement et l’responsabilité, ou davantage la fraude fiscale et administrative, deviendraient désastreuses.

La brève expérience communiste d’Albert Camus

Paris – Le prix Nobel de littérature Albert Camus, militant antitotalitaire et libertaire, connu pour sa critique féroce de l’idéologie communiste fut pourtant, brièvement, militant communiste, rappelle un ouvrage consacré à cet épisode peu connu de la vie de l’auteur de « L’Homme révolté ».

À la rentrée de 1935, porté par son « goût de la justice« , le jeune Albert Camus -il a alors 22 ans-, adhère à ce qui deviendra l’année suivante le Parti communiste d’Algérie (PCA), un parti satellite du PCF.

L’expérience, pour laquelle il s’était promis de « garder les yeux ouverts« , ne dépassera pas deux ans. Elle inspirera durablement la prévention de l’écrivain à l’égard de toutes formes de totalitarisme.

Jeune homme pauvre, habitant le populaire quartier Belcourt à Alger, où Européens de la classe ouvrière côtoient la population arabe, Albert Camus, influencé par son professeur de philosophie, Jean Grenier, rejoint le PCA en septembre 1935, racontent Christian Phéline et Agnès Spiquel-Courdille dans « Camus, militant communiste – Alger 1935-1937 » (Gallimard).

Dans une lettre (reproduite dans le livre), adressée à Grenier en août 1935, Camus écrit: « Vous avez raison quand vous me conseillez de m’inscrire au Parti communiste. » On sent pourtant que le jeune homme n’est pas dupe. « Dans l’expérience (loyale) que je tenterai, je me refuserai toujours à mettre entre la vie et l’homme un volume du +Capital+« , écrit-il.

Interrogé dans les années 1950 pour savoir s’il avait lu Marx, Engels ou d’autres auteurs marxistes avant son adhésion, Camus répond sèchement « non« .

Il n’a rien d’un militant modèle. Il se montre peu « orthodoxe« . Son activité au sein du parti consiste à allier son goût pour l’art et la culture à des actions d’assistance et de solidarité pour les plus démunis.

Il met sur pied le Théâtre du travail (avec lequel il signe six créations), devient secrétaire général de la Maison de la culture d’Alger. Albert Camus se montre soucieux du sort de la population « indigène« .

« On ne saurait parler de culture dans un pays où neuf cent mille habitants sont privés d’écoles, et de civilisation, quand il s’agit d’un peuple diminué par une misère sans précédent et brimé par des lois d’exception et des codes inhumains« , écrit-il en 1937, peu avant son exclusion du parti.

Farouchement anticolonialiste, le PCA, sous l’influence du Komintern, réoriente sa ligne et s’éloigne des nationalistes algériens. Le PC n’hésite pas à dénoncer aux autorités des militants nationalistes. Camus ne le supporte pas et le dit. A l’automne 1937, il est exclu du parti.

Longtemps après avoir quitté le PCA, en 1951, Camus écrit de nouveau à Jean Grenier et revient sur cette rupture. « Quelques-uns (des nationalistes algériens, ndlr), qui avaient échappé aux recherches, sont venus me demander si je laissais faire cette infamie sans rien dire. Cet après-midi est gravé en moi; je me souviens encore que je tremblais alors qu’on me parlait; j’avais honte; j’ai fait ensuite ce qu’il fallait. »

Espagne: l’ex-directeur du FMI Rato condamné à quatre ans de prison

Madrid – Rodrigo Rato, ex-patron du Fonds monétaire international, a été condamné jeudi à Madrid à 4 ans et demi de prison, pour détournement de fonds au sein des banques espagnoles qu’il présida de 2010 à 2012.

Rodrigo Rato a été condamné à l’issue du procès de l’affaire des « cartes Black« , où étaient jugés 65 anciens dirigeants et membres des conseils d’administration de Caja Madrid puis du conglomérat Bankia, né en 2011 de la fusion de sept caisses d’épargne.

Ils étaient accusés d’avoir détourné au total plus de 12 millions d’euros entre 2003 et 2012, en utilisant à leur guise ces cartes bancaires « occultes » pour régler des dépenses strictement personnelles, sans contrôle ni déclarations au fisc.

Les frais acquittés mêlaient pleins d’essence, courses au supermarché, coûteux voyages, achat de sacs de luxe ou soirées en discothèque…

L’affaire avait fait scandale dans l’Espagne en crise, d’autant que ces malversations s’étaient poursuivies alors que les difficultés s’accumulaient pour Bankia, sauvée de justesse de la faillite en 2012, quand l’Etat avait dû lui injecter plus de 22 milliards d’euros de fonds publics.

M. Rato pourrait échapper à une incarcération immédiate, s’il fait appel de cette décision, comme le beau-frère du roi d’Espagne, Inaki Urdangarin, laissé libre jeudi après avoir été condamné la semaine dernière à plus de six ans de prison dans une affaire de corruption.

Cependant, la justice espagnole avait décidé en janvier d’envoyer en prison cinq ex-dirigeants d’une Caisse d’épargne, également condamnés à deux ans pour détournements, afin de ne pas favoriser « l’impunité« .

Aujourd’hui âgé de 67 ans, M. Rato avait été le ministre de l’Economie du pays et un pilier du Parti Populaire (PP) de Mariano Rajoy, actuellement au pouvoir en Espagne.

Vice-président du gouvernement de José Maria Aznar de 1996 à 2004, il avait ensuite dirigé le FMI jusqu’en 2007.

L’affaire n’est qu’un volet de l’énorme dossier judiciaire Bankia. M. Rato est par ailleurs poursuivi pour escroquerie, abus de biens sociaux, faux en écriture et usage de faux.

Car sa courte carrière de deux ans comme banquier avait débouché sur le plus grand scandale bancaire de l’histoire de l’Espagne: la constitution controversée de Bankia par la fusion de caisses d’épargne déjà en difficulté, son entrée en Bourse désastreuse et présumée frauduleuse, puis sa nationalisation obligée.

Au cours du procès, M. Rato avait présenté comme « parfaitement légal » le système des cartes non déclarées, plaidant qu’il existait avant son arrivée à la présidence de Bankia en 2010.

Selon l’accusation, M. Rato avait maintenu le « système corrompu » établi dès 1999 par l’ancien président de Caja Madrid, Miguel Blesa, puis l’avait reproduit au sein de Bankia.

Ukraine: nouvelle trêve fragile à l’Est

Donetsk (Ukraine) – La nouvelle trêve instaurée dans l’est de l’Ukraine restait fragile lundi, tandis que la reconnaissance par la Russie des passeports délivrés par les séparatistes prorusses provoquait la colère de Kiev et la réprobation des pays garants du processus de paix.

Annoncé samedi soir par les chefs de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et ukrainienne Pavlo Klimkine, un nouveau cessez-le-feu est entré en vigueur lundi, plus de deux semaines après une flambée de violence ayant fait une trentaine de morts à Avdiïvka, ville de l’est de l’Ukraine.

L’armée ukrainienne a cependant annoncé en matinée la mort d’un de ses soldats avant d’observer une « baisse significative » des tirs rebelles.

« Nous avons enregistré 12 attaques de l’ennemi mais pour l’instant, il n’a pas eu recours aux armes lourdes« , a précisé le porte-parole de l’armée Oleksandr Motuzyanyk.

Les séparatistes ont de leur côté affirmé à l’AFP que la trêve était globalement respectée.

« A partir de minuit pratiquement, le cessez-le-feu a commencé. Nous pouvons dire qu’il n’y a eu presque aucun tir« , a déclaré Edouard Bassourine, haut responsable de la république autoproclamée de Donetsk (DNR), bastion des rebelles.

« Si la trêve tient 24 heures, nous commencerons à retirer nos armes de la ligne de front« , a-t-il promis.

Le 15 février, l’armée ukrainienne et les rebelles avaient accepté de retirer leurs armes aux abords de la ligne de front d’ici lundi, à l’issue de nouvelles négociations menées à Minsk.

« La trêve est observée dans les zones où est prévu le retrait des armes de la ligne de front« , a souligné Alexandre Mazeïkine, responsable militaire de la république autoproclamée de Lougansk (LNR), autre place-forte des rebelles.

– Colère de Kiev –

Ce cessez-le-feu est le dernier en date d’une série de trêves instaurées dans le cadre des accords de Minsk, signés en 2015. Mais elles ont toutes été rendues caduques par des violations répétées par les belligérants sur le terrain.

L’annonce de cette nouvelle trêve a eu lieu samedi soir à Munich à l’issue d’une réunion sous format Normandie (ministres des Affaires étrangères allemand, ukrainien, russe, français), au moment même où le Kremlin publiait un décret sur la reconnaissance des passeports délivrés par les séparatistes prorusses.

Signé par Vladimir Poutine, ce décret « temporaire » a aussitôt suscité l’indignation de Kiev.

« Il s’agit d’une nouvelle preuve de l’occupation russe et des violations par la Russie du droit international« , a martelé le président ukrainien Petro Porochenko, qui a dit en avoir informé le vice-président américain Mike Pence.

L’Allemagne a estimé lundi « inacceptable » la décision du Kremlin.

Son décret « sape l’intégrité de l’Ukraine, est en contradiction flagrante avec ce qui a été décidé à Minsk, et est donc inacceptable« , a jugé Steffen Seibert, porte-parole de la chancelière Angela Merkel.

La France, pays garant avec l’Allemagne des accords de Minsk, a également dit « regretter » la décision russe, dans un communiqué du Quai d’Orsay.

Paris « appelle les autorités russes à concentrer leurs efforts et à user de leur influence sur les responsables séparatistes afin que les accords de Minsk soient mis en oeuvre sans tarder« , précise le communiqué, alors que le processus de paix semble quasi-paralysé depuis des mois.

Sergueï Lavrov a rétorqué lors d’une conférence de presse à Moscou que la Russie est convaincue qu' »il n’existe pas d’alternative » aux accords de Minsk.

Régulièrement accusée par Kiev et les Occidentaux de soutenir militairement et financièrement les séparatistes prorusses, Moscou dément fermement et ne reconnaît officiellement ni la DNR, ni la LNR.

« Aujourd’hui, une nouvelle étape a été franchie pour la reconnaissance internationale de la souveraineté de notre république« , a néanmoins estimé le « président » de la LNR Igor Plotnitski.

« Si la Mère patrie (la Russie, ndlr) soutient d’une voix aussi forte notre combat, cela signifie que notre combat est juste (…) que nos espoirs sont justifiés« , a renchéri le dirigeant de la DNR Alexandre Zakhartchenko.