Primaire à droite: Fillon sort gagnant du débat face à Juppé, selon un sondage

Le député de Paris a été jugé le plus convaincant de la soirée, jeudi, par 71% des téléspectateurs de droite et du centre, selon un sondage Elabe publié par BFMTV. François Fillon conforte ainsi son statut d’archi-favori de la primaire.

François Fillon peut respirer. Le dernier débat télévisé de la primaire à droite a confirmé la tendance observée au premier tour de scrutin. Le député de Paris est plus que jamais favori du vote du 27 novembre.

REVIVEZ >> L’ultime débat entre François Fillon et Alain Juppé

L’homme de la Sarthe est sorti vainqueur de sa confrontation face à Alain Juppé, selon un sondage Elabe publié ce jeudi pour BFMTV.71% des téléspectateurs se déclarant sympathisants de la droite et du centre ont jugé François Fillon plus convaincant. Ce chiffre grimpe à 57% chez l’ensemble des Français.

François Fillon devance son rival sur toutes les thématiques chez les électeurs de droite et du centre. A leurs yeux, il est celui qui défend le mieux leurs valeurs (65%) et a plus de chances d’être élu qu’Alain Juppé (78%).

Il a également le plus de qualités pour exercer la fonction présidentielle (69%) et est perçu comme plus honnête que le maire de Bordeaux (78%). Enfin, 69% des sympathisants de droite estiment que François Fillon les comprend mieux qu’Alain Juppé et 85% d’entre eux jugent qu’il souhaite « changer les choses ».

Manifestation à Paris de 200 policiers « en colère »

Paris – Quelque 200 policiers ont manifesté jeudi soir à Paris, entre la place de la Concorde et l’Arc de Triomphe, pour exprimer leur « colère », plus d’un mois après le début d’un mouvement de grogne qui a depuis reflué, a constaté une journaliste de l’AFP.

Dans leur dos, certains manifestants avaient accroché des pancartes « face à la répression, la solidarité est notre arme« , « être policier tue » ou encore « en 2017, je me suiciderai +pour des raisons strictement personnelles+« .

En civil, certains portant un brassard orange, d’autres le visage dissimulé sous un foulard ou une cagoule, les policiers, soutenus par des citoyens, se sont réunis vers 21H30 place de la Concorde, avant d’emprunter les Champs-Élysées jusqu’à l’Arc de Triomphe.

Ils ont alors formé une chaîne humaine autour du monument et ont entonné la Marseillaise, avant de se disperser aux alentours de 00H30.

Le mouvement de grogne policière, qui avait démarré le 17 octobre sur les Champs-Elysées après l’attaque le 8 octobre de quatre policiers au cocktail Molotov à Viry-Châtillon (Essonne), s’est essoufflé à partir de la mi-novembre.

Des manifestations continuent toutefois d’avoir lieu à travers la France. Deux cents personnes se sont ainsi mobilisées jeudi soir devant le commissariat de Chambéry.

Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé une enveloppe de 250 millions d’euros notamment de nouveaux matériels et véhicules, et promis un texte législatif fin novembre sur la légitime défense des policiers.

« De la poudre aux yeux« , estimait jeudi soir à Paris Olivier, gardien de la paix en Seine-et-Marne. « On risque notre vie. On veut plus de moyens, plus d’effectifs. Et le mouvement continuera jusqu’à ce qu’on soit entendu par le gouvernement« , lance Damien, qui travaille dans un commissariat de Seine-Saint-Denis.

NBA: Détroit va quitter son « Palace » en septembre 2017

Los Angeles – Les Detroit Pistons vont quitter leur célèbre « Palace » où ils évoluent depuis 1988, pour emménager en septembre 2017 dans une nouvelle salle dans le centre-ville de Détroit, ont-ils annoncé mardi.

« C’est un jour historique pour notre équipe et pour notre ville, nous allons emménager dans une superbe nouvelle salle qui va offrir une expérience unique à nos supporteurs« , s’est félicité Tom Gores, le propriétaire des Pistons.

Les Pistons vont partager la Little Caesars Arena, dont la construction aura coûté 1,2 milliard de dollars (1,1 Md EUR), avec l’équipe de la Ligue nord-américaine de hockey sur glace (NHL) des Détroit Red Wings.

Ils vont réintrégrer le centre-ville de Détroit qu’ils avaient quitté en 1978 pour disputer leurs matches à domicile d’abord au Silverdome de Pontiac, puis, depuis 1988, au « Palace » d’Auburn Mills, à 40 km de Détroit.

Si les Pistons ont remporté leurs trois titres NBA (1989, 1990, 2004) au « Palace« , leur salle est surtout connu pour la violente bagarre qui avait opposé en novembre 2004 des joueurs à des spectateurs nécessitant l’intervention de la police lors d’un match entre Détroit et Indiana.

Neuf joueurs, dont Ron Artest, alors joueur d’Indiana et connu plus tard sous le nom de Metta World Peace, ont été suspendus pour un total de 146 matches pour leur participation à ce qui est connu aux Etats-Unis sous le nom de « the Malice at the Palace« .

La Colombie signera le nouvel accord de paix avec les Farc jeudi

Bogota – Le nouvel accord de paix conclu avec la guérilla des Farc, pour mettre fin à plus d’un demi-siècle de conflit armé en Colombie, sera signé jeudi à Bogota, près de deux mois après le rejet d’un précédent texte par référendum.

« Nous devons agir. Il n’y a pas de temps à perdre. Pour cela, nous allons signer jeudi ce nouvel accord ici, à Bogota au théâtre Colon« , a déclaré le président Juan Manuel Santos, dans une allocution mardi soir depuis le palais président Casa de Nariño.

La cérémonie de signature de cet accord, conclu le 12 novembre, est prévue à partir de 11h00 (16H00 GMT), ont indiqué dans un communiqué conjoint les négociateurs de paix du gouvernement et de la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), la plus importante du pays issue en 1964 d’une insurrection paysanne et qui compte encore quelque 5.700 combattants.

M. Santos a souligné qu’il était « indispensable » de mettre en oeuvre le nouvel accord « le plus rapidement possible« , du fait de la « fragilité » du cessez-le-feu bilatéral en vigueur depuis fin août, et déjà entaché par la mort ce mois-ci de deux guérilléros des Farc dans des circonstances qui restent à préciser et font l’objet d’une enquête de l’ONU.

– Les risques de l’incertitude –

Un peu plus tôt mardi, il avait en outre réagi à une récente vague de violences, marquée par l’assassinat d’au moins cinq leaders communautaires et militants des droits de l’Homme ces deux dernières semaines.

« Nous n’allons pas permettre aux violents de mettre en danger les avancées et les espoirs de la paix« , a-t-il lancé, estimant que « ces faits sont une évidence palpable, dramatique, des risques que l’incertitude génère face à la mise en oeuvre des accords de paix« .

Les principaux commandants des Farc, dont leur chef suprême Rodrigo Londono, plus connu sous ses noms de guerre de Timoleon Jimenez ou Timochenko, sont dans la capitale, pour la première fois depuis des décennies, pour préparer la signature de l’accord, dont ils demandent eux aussi la rapide mise en oeuvre.

La guérilla a en effet estimé qu' »un nouveau génocide est en cours contre des leaders sociaux et paysans« . Faisant référence aux assassinats par les paramilitaires d’extrême droite de plus de 3.000 militants du parti de gauche Union patriotique (UP), dans les années 90, les Farc ont qualifié la situation de « dramatique et très préoccupante« .

– Accord approuvé au parlement –

Mardi soir, les négociateurs de paix du gouvernement et de la guérilla ont souligné qu’ils devaient avancer « d’un pas ferme vers la mise en application des accords afin de surmonter tant d’années d’un conflit » qui, au fil des décennies, a impliqué d’autres guérillas, ainsi que des paramilitaires et l’armée, faisant plus de 260.000 morts, plus de 60.000 disparus et 6,9 millions de déplacés.

Ils ont précisé que le nouvel accord, conclu après le rejet d’un précédent texte par les électeurs colombiens le 2 octobre, serait ensuite approuvé par le parlement, selon une procédure restant à affiner.

Alors que rien ne l’y obligeait, le président colombien, qui a reçu le mois dernier le prix Nobel pour ses efforts en faveur de la paix, avait décidé de soumettre la précédente version de l’accord à un référendum, afin de donner un plus large impact à ce texte, issu de près de quatre ans de pourparlers de paix délocalisés à Cuba.

Cette fois, il a estimé que « le Congrès, de part sa nature même, bénéficie non seulement de la légitimité du vote populaire, mais représente aussi chacun des départements et des régions du pays« .

Une fois la paix assurée avec les Farc, M. Santos entend avancer dans des pourparlers officiels avec l’Armée de libération nationale (ELN), guérilla moins puissante avec quelque 1.500 combattants, mais la dernière encore active.

Internet de plus en plus incontournable pour les achats de Noël

Paris – Trente-deux millions de Français devraient cette année effectuer tout ou partie de leurs achats de Noël sur internet, soit 2 millions de plus que l’an dernier, montrant que le commerce électronique est désormais pleinement intégré dans les pratiques des consommateurs pendant la période des fêtes.

Selon Médiamétrie, qui a interrogé 3.000 internautes représentatifs de la population française, 72% des Français (+4 points) vont cette année faire leurs emplettes de Noël sur la Toile. Et 87% vont également utiliser internet pour préparer leurs achats, soit 239.000 personnes de plus que l’an dernier.

Cette année, « les internautes ne se contenteront pas d’acheter leurs cadeaux en ligne« , puisque près de la moitié d’entre eux (48%) utilisera la Toile pour préparer aussi le réveillon, avec une progression de 2 points sur les intentions d’achat en épicerie fine et traiteur en ligne, note Bertrand Krug, directeur-adjoint chez Médiamétrie.

Selon la fédération du e-commerce (Fevad), plus de 13,5 milliards d’euros devraient être dépensés en ligne cette année entre novembre et fin décembre. C’est 10% de plus que l’an dernier, et ce, même si les budgets, dans un contexte de crise, restent un peu revus à la baisse.

Pour Noël 2016, les cyber-acheteurs hexagonaux consacreront en moyenne 195 euros de leur budget de fêtes aux dépenses en ligne, contre 199 euros en 2015.

La part des achats effectués en ligne pendant la période progressera de 1%, passant à 59%, et montrant qu' »internet devient un incontournable pendant la période des fêtes« , estime M. Krug.

Contrairement aux idées reçues, ce sont les séniors qui alloueront le plus gros budget aux achats en ligne, avec en moyenne 233 euros (50 ans et plus) et 246 euros (65 ans et plus).

Pour l’ensemble des Français, le canal privilégié pour ces emplettes restera l’ordinateur (67%), mais la part des courses de Noël effectuées sur mobile (13%) et tablettes (21%) est loin d’être négligeable, les consommateurs plébiscitant la possibilité de pouvoir ainsi faire leurs achats n’importe où, notamment les 15-34 ans.

Primaire: la religion catholique s’invite dans la dernière ligne droite

Paris – Le catholicisme s’est invité dans la campagne de la primaire de la droite, François Fillon et Alain Juppé se revendiquant même du pape François, dans une France où le débat était jusqu’ici dominé par la référence à la laïcité.

La nette avance au premier tour (44,1% des voix contre 28,5%) de François Fillon sur Alain Juppé interroge sur le poids des réseaux catholiques les plus engagés, notamment ceux de Sens commun, vitrine politique du mouvement anti-mariage homosexuel, ralliée à l’ex-élu de la Sarthe. Et elle a poussé le second à sortir du bois sur le terrain religieux et sociétal.

Dès lundi, le maire de Bordeaux, qui se dit « catholique agnostique« , s’en est pris à « la vision extrêmement traditionaliste » de son adversaire sur le « rôle des femmes« , la « famille« , le « mariage » et « l’avortement« .

« Je dis à mes coreligionnaires catholiques que moi, je suis plus proche de la parole du pape François que de La Manif pour tous! » a lancé Alain Juppé.

« Caricature« , a rétorqué François Fillon, catholique pratiquant : « Je ne suis pas sûr qu’il ait totalement écouté et lu le pape François, parce que sur la plupart des sujets sur lesquels Alain Juppé semble vouloir me contester, le pape François dit la même chose que moi. »

La passe d’armes a surpris, jusque dans les rangs catholiques. « Je rêve ou c’est la première fois que l’on voit des candidats à une primaire s’attaquer à coup de paroles du pape ‘ » a tweeté le prêtre Cédric Burgun.

Mais pour Jérôme Fourquet, de l’Ifop, « nous ne sommes pas sur une présidentielle mais sur une primaire à droite, qui parle à un segment particulier où les catholiques pratiquants ne sont pas aussi minoritaires, pesant environ 15% » contre 10% dans la population.

« Ces électeurs sont nettement moins abstentionnistes que la moyenne, leur poids s’en trouve donc rehaussé« , explique à l’AFP le politologue. Alors que les finalistes de la primaire affichent tous deux un programme libéral – avec des nuances – en matière économique, le domaine sociétal nourri de références religieuses constitue « un bon terrain pour se différencier« .

– Un « Tariq Ramadan des sacristies’ » –

La question catholique renvoie à « une mémoire chrétienne du pays, un antilibéralisme culturel, un vote plus marqué à droite : on comprend pourquoi les acteurs politiques du moment utilisent ce référentiel dans leurs discours« , relève le sociologue Philippe Portier. Pour lui, une moitié de la France « n’a pas oublié qu’elle était catholique« , même sans aller à la messe tous les dimanches.

François Fillon peut-il donc devenir « une sorte de Tariq Ramadan des sacristies« , héraut d’un « catholicisme politique, activiste et agressif« , comme l’a prophétisé le directeur de Libération Laurent Joffrin, en référence à l’islamologue considéré proche de l’islam politique des Frères musulmans’

« Il n’y a pas de catholicisme politique en France, il n’y en aura jamais« , corrige Jean-Pierre Denis, directeur de l’hebdomadaire La Vie. Selon lui, « le catholicisme identitaire« , « d’extrême droite« , « n’a qu’un impact très limité sur l’opinion publique des catholiques« , comme le démontre le maigre score à la primaire (1,5%) de Jean-Frédéric Poisson, qui « a essayé de s’appuyer sur ces réseaux« .

« Mais il y a un catholicisme qui continue à travailler la société française et que les médias et les politiques sous-estiment« , poursuit cet essayiste catholique.

Pour le spécialiste du catholicisme Yann Raison du Cleuziou, un groupe plus large a pesé pour Fillon : celui des « catholiques observants« , « noyau dur de La Manif pour tous« , une « bourgeoisie classique qui affiche une certaine focalisation sur la morale sexuelle et est libérale économiquement parlant« .

« Ce ne sont pas des extrémistes. Ils ont retrouvé une incarnation d’eux-mêmes en François Fillon, fidèle de l’abbaye de Solesmes, père de cinq enfants, marié de longue date à la même femme« , selon ce spécialiste. Un « catholique rassurant » moins clivant, dans le ton et la personnalité, que Nicolas Sarkozy, dont l’invocation régulière des « racines chrétiennes de la France » n’a pas suffi à le qualifier.

Ronaldo: « Les Français pensaient qu’ils allaient gagner » la finale de l’Euro 2016

FOOTBALL. Ce mardi, dans un entretien pour France Football, Cristiano Ronaldo revient sur la finale de l’Euro 2016 gagnée face à l’équipe de France. Il évoque notamment l’assurance des Bleus avant le match.

De la tristesse à la joie, le 10 juillet 2016. Ce soir de la finale de l’Euro, Cristiano Ronaldo est passé par toutes les émotions. D’abord une déception intense, quand lui, le capitaine du Portugal se trouve contraint de laisser ses partenaires dès la première période, à la suite d’une blessure au genou. Devenu supporter numéro 1 de la Selecção, la star du Real Madrid a ensuite donné de la voix sur le banc de touche pour motiver ses troupes, avant de connaître l’immense bonheur d’un titre de champion d’Europe.

VIDEO >> L’émouvant discours de Ronaldo après la victoire du Portugal à l’Euro

Dans un entretien accordé à France Football ce mardi, l’attaquant revient sur cette finale et notamment sur l’assurance des Bleus avant la rencontre: « Les Français pensaient qu’ils allaient gagner facilement… En tout cas c’est l’impression qu’on a eue », explique-t-il. Ronaldo explicite: « A l’échauffement, j’ai senti les Français trop détendus. Ils souriaient beaucoup. Tu as le droit de sourire avant un match, mais là, ils semblaient tous très contents, avec une certaine assurance. »

« Griezmann m’a dit: je te déteste »

Le triple Ballon d’or confie donc s’être servi de « ce feeling pour motiver ses coéquipiers » en tant que capitaine. Surtout, il affirme qu’après le discours d’avant-match prononcé par le sélectionneur Fernando Santos, il était « convaincu que la France attaquerait 50 fois, mais qu’une opportunité se présenterait et que nous marquerions. » Malheureusement pour l’équipe de France, au regard de la physionomie du match et du résultat, cette prédiction s’est avérée exacte.

Cristiano Ronaldo sort sur civière lors de la finale de l'Euro entre la France et le Portugal, le 10 juillet 2016, au Stade de France.

Cristiano Ronaldo sort sur civière lors de la finale de l’Euro entre la France et le Portugal, le 10 juillet 2016, au Stade de France.

REUTERS/Christian Hartmann

Ronaldo livre aussi une anecdote amusante sur la star française, Antoine Griezmann: « Peu de temps après la finale, en vacances à Miami, je l’ai croisé dans un restaurant. Il est venu à ma table et m’a dit, dans un sourire complice: ‘Cristiano je te déteste’. » Auteur d’une saison remarquable avec l’Atlético Madrid et la sélection nationale, « Grizou » a perdu les deux finales importantes disputées face à Ronaldo saison (Ligue des champions, Euro). Cette rancoeur envers son homologue portugais serait légitime.

Violences faites aux femmes: que contient le plan du gouvernement?

Laurence Rossignol dévoilera mercredi le plan gouvernemental contre les violences faites aux femmes. Les moyens sont doublés et une attention particulière est portée aux plus jeunes femmes et à celles vivant en milieu rural.

Il s’agit du 5e plan interministériel de lutte contre les violences faites aux femmes. Laurence Rossignol dévoile mercredi celui qui couvrira la période 2017-2019. Constatant les « progrès considérables » réalisés , avec des faits « mieux connus » et « davantage dénoncés », la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes souligne que les violences sur les femmes restent « massives ».

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En 2015, encore 122 femmes sont mortes sous les coups de leur compagnon ou ex-compagnon, soit une tous les trois jours. Chaque année, elles sont 223 000 à être victimes de violences conjugales, 84 000 victimes de viol ou tentative de viol. L’Express a pu consulter la synthèse de ce plan bâti autour de trois axes: renforcement des dispositifs, ciblages de publics spécifiques et lutte contre le sexisme. Voici les principales mesures.

Des moyens doublés

Succédant à celui présenté par Najat Vallaud-Belkacem en novembre 2013, doté de 66 millions d’euros, cet arsenal verra ses fonds doublés. Les moyens engagés sur trois ans sont estimés entre 125 et 140 millions d’euros pour un total d’une centaine d’actions.

3919 et « téléphones grand danger »

Le gouvernement consolidera des moyens existants: le 3919, la ligne violences femmes info, qui reçoit 50 000 appels par an en moyenne, le déploiement d’intervenants sociaux dans les commissariats et les gendarmeries et le plan d’action contre le sexisme mis en place en septembre.

Le dispositif Téléphone grand danger, avec une touche préprogrammée pour alerter les forces de l’ordre, sera, lui, généralisé à tout le territoire.

Augmentation des places d’hébergement d’urgence

Afin de mettre les victimes à l’abri, parfois dans l’urgence, les lieux d’écoute de proximité seront renforcés avec de plus grande amplitude horaire. L’offre d’hébergement d’urgence va augmenter pour parvenir à 2000 places dédiées aux femmes victimes de violences.

Entre 2014 et 2016, 1550 places d’hébergement pour les femmes victimes ont été créées, soit 94% de l’objectif à atteindre en 2017, et 300 000 professionnels ont été formés.

Les plaintes des victimes mieux prises en compte

En France, seules 12,% des victimes de viols portent plainte, selon le Haut Conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes (HCE). Afin de permettre la reconnaissance des violences subies et la condamnation des auteurs, « les autorités judiciaires seront systématiquement informées des violences déclarées, le constat de preuve sera facilité et les professionnel.le.s de la justice formé.e.s à cet effet ».

Par ailleurs, une offre des soins psycho-traumatiques sera développée et l’accompagnement à l’insertion professionnelle mieux adapté.

Améliorer l’aide des plus fragiles

Deuxième axe de ce plan: mieux protéger certains publics. Le gouvernement s’intéresse d’abord aux enfants victimes de violences conjugales à travers le développement d' »espaces de rencontre protégés » pour accueillir les pères violents et leurs enfant. Autre cible: les femmes de 18 à 25 ans. 100 solutions d’hébergement spécialisées dans leur prise en charge vont être créées.

Enfin, dans les zones rurales, les femmes éloignées des dispositifs d’aide « moins nombreux et moins accessibles » devraient être mieux accompagnées. Des permanences d’écoute seront installées dans les Maisons de service au public et des conventions de formation seront proposées aux réseaux associatifs présents en zones rurales. La mobilité sera en outre facilitée par la prise en charge des transports avec l’expérimentation de « bons taxis » menée dans 25 départements.

Mieux communiquer

Pour dénoncer le sexisme et les violences sexuelles, le gouvernement diffusera une campagne sur les réseaux sociaux du 23 au 25 novembre. Et pour faire passer le message, notamment auprès des plus jeunes, le ministère des Droits des femmes a choisi des gifs. Un clip de campagne sera aussi diffusé sur les chaînes de France Télévisions lors de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le 25 novembre.

La Bolivie en état d’urgence pour cause de sécheresse

La Bolivie connait sa pire sécheresse depuis 25 ans. La pénurie d’eau à l’origine de coupures d’eau dans sept des 10 principales villes du pays a déclenché des manifestations dans les rues de la capitale La Paz.

« Il faut se préparer au pire ». Le gouvernement bolivien a lancé cet avertissement à la population et décrété « l’état d’urgence national » ce lundi face à la pire sécheresse enregistrée depuis 25 ans.

Le décret d’état d’urgence national a été annoncé par le président Evo Morales à l’issue d’une réunion d’urgence du gouvernement au siège de la présidence. Le président bolivien a annoncé suspendre toutes ses activités pour se consacrer exclusivement à cette crise, selon le quotidien La Razon.

Des conflits qui menacent de dégénérer en affrontements

La pénurie d’eau qui a provoqué des coupures d’eau dans sept des 10 principales villes du pays a déjà déclenché des manifestations dans les rues de la capitale La Paz.

Manifestation contre les coupures d'eau dans les quartiers sud de La Paz, le 20 novembre 2016.

Manifestation contre les coupures d’eau dans les quartiers sud de La Paz, le 20 novembre 2016.

Reuters/David Mercado

Ailleurs, des conflits qui menacent de dégénérer en affrontements se sont déroulés dans la ville de Potosi (sud-ouest), entre des agriculteurs utilisant l’eau pour arroser leurs plantations et des mineurs.

Il permettra « de mobiliser les moyens économiques pour répondre à ce droit humain qu’est l’accès à l’eau », a déclaré Evo Morales. La compagnie publique de distribution d’eau EPSAS a annoncé que les coupures allaient encore s’amplifier à La Paz, où près de la moitié des quelque 800 000 habitants est touchée depuis plus de deux semaines et où l’eau ne devrait être distribuée que trois heures par jour.

L’année 2016 a été « la plus chaude des 100 dernières années », a rappelé le président bolivien. Mi-novembre, Evo Morales avait limogé deux responsables dont le directeur de l’EPSAS, pour ne pas avoir alerté les autorités de la gravité de la crise.

EN IMAGES. Avortement, Poutine, colonisation: les déclarations chocs de Fillon

François Fillon a remporté haut la main le premier tour de la primaire de la droite et du centre. l’heure est désormais à la confrontation des projets avec Alain Juppé. Ce dernier pourrait insister sur le caractère très conservateur de son rival sur les sujets de société.

Lorsque vous entendez parler de la victoire de Fillon le libéral, prenez garde à ne pas vous méprendre. Ce terme n’est valable que sur les considérations économiques. Lorsqu’il s’agit d’aborder les sujets de société, celui qui a humilié tous ses rivaux dimanche soir à la primaire de la droite et du centre se montre bien plus conservateur. Alain Juppé a même commencé sa campagne de différenciation dès dimanche soir en vantant la promesse de réformes « crédibles, équitables et modernes ».

EN DIRECT >> Suivez les dernières réactions et informations au lendemain du premier tour

Car plusieurs fois au cours de cette campagne, François Fillon y est allé de sa petite phrase-choc, qui se remettent à tourner depuis sa large victoire. L’Express revient, en images, sur ses différentes déclarations.

Fillon et la colonisation

Lors de son discours à Sablé-sur-Sarthe, François Fillon avait suscité une vive polémique pour ses propos.

Lors de son discours à Sablé-sur-Sarthe, François Fillon avait suscité une vive polémique pour ses propos.

afp.com/JEAN-FRANCOIS MONIER

Le contexte

C’était lors de son discours à Sablé-sur-Sarthe, le 28 août dernier. François Fillon est chez lui, et choisit son fief pour y faire sa rentrée politique. Il démarre fort, attaque directement Nicolas Sarkozy sur ses mises en examen. « Qui imagine de Gaulle mis en examen? » Souvenez-vous.

Fillon ne s’est pas contenté de ces attaques ciblées. Sur le fond, il se positionne également, imprime sa marque. S’en prenant aux programmes scolaires, le candidat appelle à une « réécriture » des manuels d’Histoire, pour donner une image plus favorable de l’histoire du pays. Puis il lâche cette phrase: « Non, la France n’est pas coupable d’avoir voulu faire partager sa culture aux peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Nord ».

Fillon et l’islam

Dans un entretien accordé au Figaro le 30 septembre, le vainqueur du premier tour de la primaire à droite estimait que la France a un problème lié à l'islam.

Dans un entretien accordé au Figaro le 30 septembre, le vainqueur du premier tour de la primaire à droite estimait que la France a un problème lié à l’islam.

afp.com/MARTIN BUREAU

Le contexte

Nous sommes le 30 septembre. Presque un mois jour pour jour après sa rentrée politique, c’est dans les colonnes du Figaro que celui qui est encore mal embarqué dans les sondages fait de nouveau parler de lui. Sur la religion. Il ne tolère pas que l’on dise que la France puisse avoir un problème avec sa conception de la laïcité. Parce qu’il n’y aurait pas de problème de religion. Ou plutôt si, mais avec une seule, ciblée et pointée du doigt: l’islam. « Il n’y a pas de problème religieux en France. Il y a un problème lié à l’islam », déclare-t-il, appelant à « contraindre les musulmans à entrer dans un dialogue républicain pour que ce soit les religieux musulmans qui expliquent que ce n’est pas nécessaire de mettre la burqa ou le burkini sur la plage. »

Fillon et l’avortement

En meeting, puis sur France 2, François Fillon avait fait savoir qu'à titre personnel, il ne peut approuver l'avortement.

En meeting, puis sur France 2, François Fillon avait fait savoir qu’à titre personnel, il ne peut approuver l’avortement.

afp.com/MARTIN BUREAU

Le contexte

Le 22 juin 2016, lors d’un meeting dans les Yvelines, François Fillon y va de son mea culpa. « Dans mon livre, j’ai commis une écrire quand j’ai écrit que l’avortement était un droit fondamental. C’est pas ce que je voulais dire. Ce que je voulais dire, c’est que c’est un droit sur lequel personne ne reviendra. »

Puis il précise sa pensée. François Fillon, personnellement et « de par sa foi », dit ne pas pouvoir « approuver l’avortement ». Interrogé à ce sujet par Léa Salamé sur le plateau de L’Emission politique, le candidat à la primaire de la droite et du centre refusera de s’expliquer. « Ça me regarde, ce sont mes convictions personnelles. Je dis aussi que jamais personne et certainement pas moi ne reviendra sur l’avortement (…) Je n’ai pas à m’expliquer de mes convictions personnelles devant vous. »

Fillon et Poutine

François Fillon se positionne depuis longtemps en faveur d'un rapprochement avec la Russie de Poutine.

François Fillon se positionne depuis longtemps en faveur d’un rapprochement avec la Russie de Poutine.

afp.com/Michael Klimentyev

Le contexte

Si Alain Juppé appelle à la prudence sur ce sujet, François Fillon a toujours plaidé pour un rapprochement avec la Russie, notamment pour la gestion des conflits au Moyen-Orient. Dans son ouvrage Faire (éditions Albin Michel), le candidat détaille sa pensée. « Imaginer que l’on puisse régler les problèmes du Moyen-Orient sans associer l’Iran ne peut que nous conduire à une impasse. Bachar el-Assad n’est pas l’avenir de la Syrie, mais il est illusoire de penser que la paix pourra être faite sans un dialogue avec lui. Le régime de Vladimir Poutine est évidemment moins démocratique que le nôtre, mais son influence diplomatique ne peut être écartée dès lors que nous ambitionnons sérieusement de travailler à la résolution des conflits qui secouent le monde contemporain et dont l’onde de choc nous frappe directement. »

Mais sa proximité avec le président russe ne s’arrête pas là. Plus loin, il écrit que la Russie l’a « toujours intéressé ». Il décrit Poutine comme « un grand homme », ajoute qu’il ne leur déplaisait pas de se voir. Pour lui, « l’avenir de l’Europe ne peut se dessiner sans la Russie, quels que soient ceux qui la gouvernent, quels que soient leurs qualités et leurs défauts. » Ce lundi, Le Point raconte comment, en dépit de certaines dissensions de fond, les deux hommes entretiennent d’excellentes relations. En août 2012, une semaine après le décès de sa mère, François Fillon est reçu au Kremlin, qui lui offre une bouteille de Mouton Rothschild. « Tu vois, François, c’est l’année de naissance de ta mère », lui a-t-il soufflé ce jour-là.