Rugby: des milliers de supporters du Munster viennent dire adieu à Anthony Foley

Killaloe (Irlande) – Des milliers de supporters sont venus assister aux obsèques d’Anthony Foley, légende du rugby irlandais et entraîneur de la province du Munster mort soudainement à 42 ans le week-end dernier, vendredi après-midi dans son village de Killaloe, dans le sud de l’Irlande.

L’ancien troisième ligne international, capitaine du Munster lors de son premier titre européen en 2006 et devenu entraîneur de la province irlandaise, est décédé d’un problème cardiaque dans la nuit de samedi à dimanche, dans un hôtel près de Paris, alors que son équipe s’apprêtait à affronter le Racing 92 en Coupe d’Europe.

Vendredi, les supporters du Munster se sont déplacés par milliers pour lui rendre un dernier hommage. Parmi l’assistance également, des figures emblématiques du rugby irlandais, telles que Paul O’Connell et Brian O’Driscoll.

La foule, compacte dans l’église St Flannan, s’est également largement massée à l’extérieur pendant la cérémonie. Elle était toujours nombreuse le long de la route menant au cimetière du village, quand le cercueil de Foley l’a rejoint, porté par des capitaines du Munster, anciens ou actuels.

Peu avant midi, le cortège était arrivé à l’église, accompagné de l’hymne du club « Stand Up and Fight« . C’est notamment le père d’Anthony Foley, Brendan, sa femme Olive, et ses deux soeurs, Orla et Rosie, qui y ont fait entrer le cercueil.

Au même moment, sur les radios locales de la province, était joué un autre chant traditionnellement entonné par les supporters du Munster, « The Fields of Athenry« , pour marquer le début de la cérémonie.

Jeudi, des milliers de personnes avaient déjà défilé pendant plus de huit heures dans l’église St Flannan pour saluer la mémoire de Foley.

L’ex-troisième ligne devenu entraîneur comptait 62 sélections avec l’Irlande entre 1995 et 2005 (dont trois comme capitaine). Sa disparition a entraîné une vague d’hommages dans son pays et dans le monde du rugby.

Au lendemain des funérailles de son entraîneur, le Munster reçoit Glasgow en Coupe d’Europe samedi, à Limerick.

GP des USA: Hamilton le plus rapide lors de la 1re séance d’essais libres

Austin (Etats-Unis) – Le Britannique Lewis Hamilton (Mercedes) a réalisé le meilleur temps de la 1re séance d’essais libres du Grand Prix des USA, 18e manche (sur 21) du Championnat du monde de Formule 1, vendredi matin sur le Circuit des Amériques (5,513 km) à Austin:

. 1re séance d’essais libres:

Lewis Hamilton (GBR/Mercedes) 1:37.428 (25 tours)

(moyenne: 203,707 km/h)

Nico Rosberg (GER/Mercedes) 1:37.743 (27)

Max Verstappen (NED/Red Bull-TAG Heuer) 1:39.379 (28)

Kimi Räikkönen (FIN/Ferrari) 1:39.407 (21)

Nico Hülkenberg (GER/Force India-Mercedes) 1:39.712 (27)

Valtteri Bottas (FIN/Williams-Mercedes) 1:39.776 (30)

Daniel Ricciardo (AUS/Red Bull-TAG Heuer) 1:39.963 (26)

Sebastian Vettel (GER/Ferrari) 1:39.988 (15)

Daniil Kvyat (RUS/Toro Rosso-Ferrari) 1:40.131 (16)

Carlos Sainz Jr (ESP/Toro Rosso-Ferrari) 1:40.140 (26)

Felipe Massa (BRA/Williams-Mercedes) 1:40.191 (27)

Felipe Nasr (BRA/Sauber-Ferrari) 1:40.287 (16)

Fernando Alonso (ESP/McLaren-Honda) 1:40.362 (26)

Romain Grosjean (FRA/Haas-Ferrari) 1:40.826 (15)

Esteban Gutiérrez (MEX/Haas-Ferrari) 1:40.970 (15)

Marcus Ericsson (SWE/Sauber-Ferrari) 1:41.170 (17)

Alfonso Celis Jr (MEX/Force India-Mercedes) 1:41.422 (27)

Jenson Button (GBR/McLaren-Honda) 1:41.663 (21)

Kevin Magnussen (DEN/Renault) 1:41.942 (22)

Jordan King (GBR/Manor-Mercedes) 1:42.012 (29)

Jolyon Palmer (GBR/Renault) 1:42.332 (31)

Estéban Ocon (FRA/Manor-Mercedes) 1:43.874 (27)

Belgique: quatre inculpations après un coup de filet antiterroriste en Flandre

Bruxelles – Quatre personnes ont été inculpées pour participation aux activités d’un groupe terroriste après 15 perquisitions et arrestations menées mardi matin dans plusieurs villes du nord de la Belgique, dont Anvers et Gand, a annoncé le parquet fédéral belge.

Parmi les inculpés, certains sont « suspectés d’avoir voulu recruter des personnes pour qu’elles se rendent en Syrie en vue d’y rejoindre l’EI (l’organisation Etat islamique)« , souligne le parquet, précisant dans un communiqué que les arrestations ont eu lieu « notamment » à Gand, Deinze et Anvers.

L’élection présidentielle truquée ou la rengaine de Trump et des républicains

Le candidat républicain ne cesse de dénoncer le risque d’une élection truquée. Rejeté par certains ténors de son parti, l’argument n’est pourtant pas nouveau dans les rangs du GOP.

A mesure que l’écart se creuse dans les sondages en faveur de Hillary Clinton pour la présidentielle du 8 novembre, Donald Trump multiplie les accusations de tricherie. La thématique de la fraude n’est pas nouvelle dans sa bouche. Il l’a déjà faite planer au cours de l’été, au moment d’un précédent décrochage dans les intentions de vote.

« Hillary Clinton aurait dû être poursuivie et devrait être en prison. Au lieu de ça, elle est en course pour la présidentielle dans ce qui ressemble à une élection truquée », tweetait-il le 15 octobre:

Rebelote le lendemain: « L’élection est absolument truquée par les médias malhonnêtes et orientés qui soutiennent Hillary la véreuse – mais aussi dans de nombreux bureaux de vote. »

« Bien sûr que de vastes fraudes électorales se produisent avant le scrutin et le jour de l’élection. Pourquoi les responsables républicains le nient-ils? Quelle naïveté! », a encore écrit le candidat, lundi.

Justifier sa défaite par une obscure conspiration n’est guère surprenant de la part de Donald Trump, coutumier des arguments complotistes. Le milliardaire fut l’un des plus acharnés propagateurs des doutes sur la naissance de Barack Obama. Le candidat avait également accusé de fraude son principal challenger dans le camp républicain au cours de la primaire. Le sénateur du Texas Ted Cruz, qu’il surnommait « Ted le menteur » avait « volé » sa victoire dans l’Iowa, selon le milliardaire.

Surveiller les bureaux « dans certaines zones »

Trump a même encouragé, le 1er octobre, ses partisans à aller surveiller les bureaux « dans certaines zones ». Expression codée de la part du champion du vote blanc qui pointe les quartiers défavorisés habités principalement par des Afro-américains et des Hispaniques.

L’intensification de ses accusations de fraude ont amené plusieurs ténors républicains à rejeter les attaques du candidat contre l’intégrité du système électoral, y compris Paul Ryan, président de la Chambre des représentants.

Un leitmotiv républicain depuis les années 2000

« Ces allégations s’intègrent pourtant dans un argumentaire développé de longue date au sein du parti républicain, relève Alix Meyer*, universitaire spécialiste des Etats-Unis. En 2008, le « modéré » John McCain lui-même avait accusé de tentative de fraude l’association Acorn, un groupe d’activistes démocrates qui menaient campagne pour encourager les minorités ethniques à s’inscrire sur les listes électorales ».

C’est après le très serré duel Bush/Al Gore que les républicains ont commencé à agiter le spectre de tricheries massives afin de justifier une modification des règles électorales dans les Etats. Avec, en arrière-plan, l’objectif de restreindre le vote des électeurs plus susceptibles de voter démocrate que républicain. La décentralisation de la législation électorale aux Etats-Unis leur a facilité la tâche.

Les enquêtes sur les fraudes lancées par l’administration Bush ont pourtant conclu à un résultat proche du néant: 86 cas d’irrégularités ont été relevés sur un total de 200 millions de bulletins de vote, selon Slate, et la majorité des condamnations concernait des électeurs ayant mal compris les règles d’admissibilité ou rempli de manière inexacte le formulaire d’inscription sur les listes électorales.

La question de l’identification des électeurs

Ce qui n’a pas empêché les républicains de s’appuyer sur ces quelques cas pour tenter de durcir les conditions de vote dans plusieurs dans les Etats sous leur contrôle. Par exemple en réduisant le vote par anticipation, précieux pour les salariés qui travaillent loin de leur domicile dans un pays où le scrutin a lieu un jour ouvré. Ou en exigeant la présentation de justificatifs avec photo afin pouvoir voter. Une manière de restreindre le vote des jeunes et des plus pauvres -plus nombreux parmi les minorités. « Le nombre d’Américains blancs en âge de voter dépourvus de carte d’identité est en effet de moins de 10%, alors qu’il est de 25% pour les électeurs Afro-américains », précise Alix Meyer.

L’argumentaire républicain s’appuie sur l’absence de carte d’identité aux Etats-Unis, « un pays qui s’est protégé d’un trop grand contrôle par l’État et a toujours refusé la mise en place d’un système généralisé », explique l’universitaire Jean-Eric Branaa sur le site The Conversation. La plupart des personnes qui vont voter présentent donc leur permis de conduire ou leur passeport comme pièce d’identité. Mais ceux qui n’ont ni l’un ni l’autre, se présentent avec un justificatif de domicile, sans photo d’identité, donc. Le risque de fraude est toutefois limité puisque le nom de l’électeur est bien entendu confronté à la liste électorale.

Plutôt que de fraude, on peut donc bien parler de distorsion de la capacité de voter. « Le biais prend même un tour caricatural au Texas, relève Alix Meyer, où la liste des documents acceptés comme preuve d’identité inclut la License de port d’armes mais pas la carte d’étudiant ». Sauf que le phénomène concerne plus les électeurs potentiels du GOP que ceux du parti démocrate.

* Alix Meyer est l’auteur de Les Républicains au Congrès: la résistible ascension des conservateurs américain, PUR. 2015.

Le Burkina Faso inaugure sa première usine de lampes solaires

Dédougou (Burkina Faso) – Le Burkina Faso a inauguré cette semaine une usine de lampes solaires avec l’ambition de transformer une ressource naturelle dont il jouit en abondance, les rayons du soleil, en électricité, une énergie qui lui fait cruellement défaut.

Présentée par ses promoteurs comme « la toute première de fabrication de lampes solaires à l’échelle industrielle à s’installer sur le continent africain« , l’usine a ouvert jeudi à Dédougou, à quelques 265 kilomètres à l’ouest de la capitale Ouagadougou.

« Aujourd’hui c’est le début d’une grande aventure qui est celle de mettre à la disposition des millions d’habitants du Burkina Faso qui n’ont que le soleil comme éclairage des lampes solaires efficaces, abordables et durables« , s’est réjoui un des initiateurs du projet, le Français Arnaud Chabanne, lors de la cérémonie d’ouverture.

Pays pauvre enclavé d’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso a le coût de kilowatt/heure le plus cher d’Afrique. L’électricité est une denrée rare, accessible à seulement 19% des 19 millions d’habitants.

En zone rurale, seule 3% de la population a le courant contre 59% en milieu urbain où les coupures sont toutefois fréquentes. Le pays produit 60% d’énergie thermique et 8% d’hydroélectricité, le reste étant importé de la Côte d’Ivoire et du Ghana voisins.

Les autorités burkinabè ont fait le pari du développement des énergies renouvelables et surtout du solaire pour sortir de cette carence énergétique. Le pays a lancé mi-juin la construction d’une centrale solaire de 33 mégawatts, « la plus grande du Sahel« , selon Ouagadougou.

Le marché des lampes solaires est donc porteur dans un pays où le soleil brille, voire brûle, 365 jours par an. L’usine Lagazel, qui emploie une vingtaine de cadres et d’ouvriers burkinabè, va produire chaque semaine 1.500 lampes solaires et compte en sortir d’ici à 2020 un million.

– Remplacer les lampes à pétrole –

Installée sur une dizaine d’hectares, la start-up lancée par deux jeunes français Arnaud et Maxence Chabanne est adossée à une entreprise familiale spécialisée dans la transformation de métaux basée à Saint-Galmier, près de Saint-Etienne, dans le centre de la France.

L’entreprise fournit les matières premières (carte électronique, pièces métalliques, caoutchouc) à Lagazel pour la fabrication à Dédougou des lampes solaires certifiées dans le cadre du programme « Lighting Africa » (Eclairer l’Afrique) de la Banque mondiale.

Les lampes solaires sont appelées à remplacer les lampes à pétrole, utilisées par des millions de Burkinabè privés de courant.

« Outre la pollution, les lampes à pétrole ont souvent des conséquences sur les capacités visuelles de certains enfants et j’avais à coeur de développer un moyen d’éclairage écologique et surtout accessible à tous« , estime Arnaud Chabanne, principal gérant de l’entreprise.

« Ce genre de projet constitue pour la France le meilleur moyen d’être aux côtés des pays africains pour construire le développement« , s’est félicité le nouvel ambassadeur de France au Burkina Faso, Xavier Lapayre de Cabannes, qui effectuait sa première sortie à l’intérieur du pays.

« Ces lampes solaires permettent de faire en sorte que la lune ne soit plus seulement le seul moyen d’éclairage« , a-t-il ajouté.

« Pour le moment, nous fabriquons des lampes solaires de petite taille. Mais on est en train de développer au sein de notre bureau d’études d’autres modèles plus gros qui permettront d’éclairer deux ou trois pièces d’une maison en même temps, de recharger plusieurs mobiles ou des ordinateurs« , explique Maxence Chabanne.

« Ces nouveautés vont sortir en 2017 et 2018« , ajoute-t-il.

Les six milliers de lampes solaires sortant de Lagazel chaque mois sont vendues entre 13 et 22.000 francs CFA (20 et 33 euros).

L’Onu a déjà passé commande de 7.500 lampes pour les réfugiés maliens installés dans le Nord du Burkina Faso.

Lagazel assure ne pas avoir peur de la concurrence des produits solaires venant d’Asie notamment de Chine qu’on trouve par milliers sur les marchés africains.

« On n’est pas concurrent direct. Les petites chinoiseries ne sont pas suffisamment performantes et ne sont pas durables et de moindre qualité. On a un produit qui est compétitif en termes de prix« , promet Maxence Chabanne.

« Nos lampes sont certifiées par la Banque mondiale, donc ce sont des lampes de haute qualité qui répondent à des standards de fabrication très élevés« , assure-t-il.

Le projet intéresse déjà d’autres pays africains confrontés aux mêmes problèmes d’électrification. Le Bénin, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Sénégal ou le Mali sont des pays partenaires où Lagazel envisage ouvrir de nouvelles usines dans les prochaines années.

À Nice, des habitants partagés entre émotion et frustration

En marge de la cérémonie d’hommage aux victimes du 14 juillet, où se sont recueillis élus et familles endeuillées, les Niçois se sont réunis spontanément sur les lieux de l’attentat.

L’émotion suscitée par l’hommage aux victimes de l’attentat de Nice n’a pas empêché certains d’exprimer leur colère. Durant la cérémonie, l’identité des 86 victimes a été déclinée et autant de roses blanches ont été déposées en leur mémoire par les élèves du lycée Masséna de Nice. La plus jeune victime, Léana avait à peine deux ans, le plus âgé, Mario, avait 92 ans.

Un des temps forts de la matinée a été l’interprétation par Julien Clerc de sa chanson Utile. Un moment d’intense émotion pour les personnes présentes. À savoir, des élus, des délégations étrangères et les familles touchées par le drame du 14 juillet 2016. Hormis ceux-là, la cérémonie était fermée au public.

Des Niçois se sont réunis devant le mémorial improvisé dans un kiosque public proche du lieu de l’attentat, parfois pour y déposer un bouquet de fleurs. La cérémonie officielle se déroulait, dans un périmètre bouclé, sur la Colline du Château qui s’élève en bord de mer près du Vieux-Nice.

Émotion et frustration

Certains Niçois ont regretté cette séparation entre deux lieux de recueil, l’un « officiel » et sécurisé, l’autre improvisé. Et ont témoigné de leur agacement à l’AFP: « Eux, ils ont le service d’ordre! », a pesté une mère de famille dont la fille était restée injoignable pendant des heures après l’attentat.

LIRE AUSSI >> « L’hommage est important pour pouvoir passer à autre chose »

« Le blabla ne va pas ramener les morts, même si ça rend hommage, j’ai préféré venir ici », a confié à l’AFP Amel, une franco-tunisienne qui était sur les lieux de l’attentat. « C’était moins une, j’ai failli y passer. J’ai pensé qu’ils recommençaient le feu d’artifice mais non, c’étaient des coups de feu », pleure cette femme qui déclare ne plus faire ses joggings sur la Promenade des Anglais.

Les politiques au chevet

Des attentats de Mohamed Merah à Toulouse en mars 2012 aux tueries parisiennes de novembre 2015, les hommages ont été l’occasion pour les politiques de tous bords de s’unir dans leur deuil. L’hommage aux victimes de Nice n’a pas fait exception.

Certains, comme la ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem, ont essuyé quelques larmes durant la prestation de Julien Clerc.

Certains Niçois, comme Christian, 69 ans, accusent les élus présents à la cérémonie « d’aller à la pêche aux voix ». « Ils sont quand même tous responsables, et notre grande gueule d’Estrosi en premier, c’est ça qui m’énerve », a-t-il déclaré à l’AFP. L’adjoint au maire de Nice a pour sa part salué « un beau moment d’union et de dignité » au micro d’Azur TV.

Trois titres dans l’ultime sélection du Grand prix du roman de l’Académie française

Paris – Trois écrivains demeurent en lice pour le Grand prix du roman de l’Académie française dont une seule femme, Adélaïde de Clermont-Tonnerre, également en lice pour l’Interallié et le Renaudot.

Gaël Faye, longtemps présent dans quasiment toutes les sélections des prix d’automne, a disparu en revanche de la sélection de l’Académie française.

Voici les romans retenus par l’Académie française par ordre alphabétique d’auteurs. Le nom des maisons d’édition a été ajouté par l’AFP:

– « Le Dernier des nôtres« , d’Adélaïde de Clermont-Tonnerre (Grasset)

– « Livre pour adultes« , de Benoît Duteurtre (Gallimard)

– « Légende« , de Sylvain Prudhomme (Gallimard)

Le prix sera attribué le 27 octobre.

L’an dernier, le grand prix du roman de l’Académie française avait récompensé les écrivains Hédi Kaddour et Boualem Sansal pour « Les prépondérants » et « 2084« , deux livres édités par Gallimard.

Taxe YouTube: encore une taxe qui ne verra pas le jour

Le projet de taxe sur les plateformes de vidéos rappelle le serpent de mer de la « taxe Google », qui n’a jamais été adoptée. Le fond du problème: ces taxes ressemblent à de mauvaises réponses au problème de l’optimisation fiscale.

Encore une « taxe Google ». Mais cette fois, la cible est plus fine: il s’agit de taxer YouTube, et avec lui tous les sites qui proposent « en France un service qui donne (…) accès, à titre onéreux ou gratuit, à des oeuvres cinématographiques ou autres contenus audiovisuels ». En réalité, ce projet, introduit par un amendement à la loi de finances par trois députés socialistes, vise surtout YouTube, qui est de loin la plus grosse plateforme de diffusion de vidéos.

La même taxe que sur les locations de DVD

L’idée est d’appliquer une taxe de 2% sur le chiffre d’affaires (publicité et abonnement) des plateformes de vidéos, pour en affecter le produit au financement de la création via le Centre national du cinéma (CNC). Les sites de vidéos professionnelles à caractère pornographique seraient, eux, taxés à hauteur de 10%.

Une telle taxe de 2% et 10% s’appliquait déjà au marché de la location de vidéos physiques, auquel serait donc assimilé YouTube. Alors que les services de vidéo à la demande (VOD), eux, sont soumis, comme la TV de rattrapage, à des obligations beaucoup plus lourdes.

Leur cadre réglementaire est très strict: les sites par abonnement (SVOD) comme Canalplay doivent consacrer 15% de leur chiffre d’affaires au financement de la création.

YouTube, les ayant droit s’y sont déjà cassé les dents

Pourquoi donc assimiler YouTube à de la location de DVD et pas à une chaîne de télé? Sans doute parce que YouTube a toujours réussi à éviter que son statut ne passe de celui d’hébergeur – qui lui donne beaucoup d’avantages en termes de responsabilité juridique et de libertés vis-à-vis des contenus mis en ligne – à celui d’éditeur. Beaucoup, notamment les ayants droit partis à la chasse des pirates du copyright, s’y sont cassé les dents. Et YouTube est toujours un pur intermédiaire technique aux yeux de la loi.

LIRE AUSSI >> Qui veut la peau du statut des hébergeurs?

En 2013, le CSA avait publié un rapport qui préconisait d’imposer à YouTube les mêmes obligations qu’à la VOD, pour contribuer au financement de la production française, considérant qu’une grande partie des contenus de la plateforme étaient des contenus professionnels. Un rapport pour rien.

Bientôt au cimetière des taxes comme la « taxe Google »?

Après avoir échoué à entrer par cette porte, voici donc un nouvel amendement qui tente d’entrer par une fenêtre. L’objectif reste le même: faire « raquer » YouTube. Et le problème demeure. Ces taxes – comme la « taxe Google » – visent en réalité un objectif plus ou moins avoué: déjouer l’optimisation fiscale de Google.

Mais elles ne sont jamais suffisantes pour rétablir l’équité fiscale, et leurs montages finissent toujours par ressembler à des usines à gaz, assorties de multiples dérogations, histoire de limiter les dommages collatéraux sur les entreprises françaises.

Le détricotage a déjà commencé

Certaines dispositions sont par ailleurs régulièrement retoquées, notamment lorsqu’il s’agit de créer des taxes dites « affectées » (qui ne passent pas par le budget de l’Etat, mais qui sont directement affectées à un organisme). Illustration pas plus tard qu’hier: l’affectation de l’hypothétique produit de la taxe Youtube au CNC a été supprimée après avoir été déclarée irrecevable au titre de l’article 40 de la Constitution. Si cela n’avait pas été le cas, restait encore le couperet de Bruxelles qui assimile parfois ces affectations à des aides d’Etat illicites.

L’amendement « invite » désormais « simplement les députés et le gouvernement à discuter » de cette affectation. Il a pour le moment été adopté en commission des Finances, et doit maintenant passer l’épreuve du vote de l’Assemblée. L’histoire récente montre que même s’il arrivait jusque-là, ce serait encore très loin d’être gagné.

Calais: les coulisses d’une évacuation à très haut risque

Dans quelques jours, le gouvernement va démanteler la « jungle » de Calais. Une opération sans précédent – des milliers de personnes déplacées en quelques jours -, à très haut risque sur les plans humain, sécuritaire et politique.

Comme une ville en suspens à la veille d’une bataille décisive, Calais retient son souffle. Dans cinq jours, dix peut-être, quinze en cas de gros retard, le démantèlement de la « jungle » commencera. Quelques kilomètres carrés de cabanes de fortune et de tentes, où s’entassent, depuis des mois, entre 7000 et 10000 personnes, que le gouvernement s’est engagé à faire disparaître. Une opération sans précédent – en 2002, lors de sa fermeture, Sangatte comptait 2000 personnes -, préparée dans le plus grand secret depuis la fin de l’été.

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Cet article a été publié dans le magazine L’Express.

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Attentat déjoué en Allemagne: le suspect syrien s’est suicidé en prison

Jaber al-Bakr, soupçonné d’avoir planifié un attentat en Allemagne au nom de Daech, s’est donné la mort en prison mercredi soir, deux jours seulement après son arrestation.

Deux jours seulement après son arrestation, Jaber al-Bakr s’est suicidé en prison. Ce réfugié syrien est soupçonné d’avoir planifié un attentat en Allemagne au nom de l’organisation djihadiste État islamique.

« Jaber al-Bakr s’est donné la mort dans l’infirmerie de la prison de Leipzig » mercredi soir, a déclaré dans un communiqué le gouvernement régional de Saxe (est de l’Allemagne), sans donner de détails. Une conférence de presse sera donnée à ce sujet ce jeudi à 11h.

Tentative d’électrocution

Selon le site internet du journal Bild et l’agence de presse Dpa, le suspect a été retrouvé pendu dans sa cellule de l’infirmerie. Il avait été incarcéré lundi dans la ville saxonne, située dans l’est du pays. « Je suis incroyablement choqué et absolument stupéfait que cela ait pu se produire », a déclaré son avocat commis d’office, Alexander Hübner, qualifiant l’affaire de « scandale judiciaire ».

Le risque suicidaire de son client était connu des responsables de la prison, a-t-il précisé, soulignant qu’il était en grève de la faim depuis son incarcération et avait tenté de s’électrocuter en manipulant des prises électriques. Selon Bild, sa cellule était contrôlée seulement une fois par heure et non pas en permanence, ce qui doit être normalement le cas pour des personnes considérées comme susceptibles de se donner la mort.

« C’est un véritable cauchemar », a réagi un responsable du parti de la chancelière Angela Merkel (CDU), Wolfgang Bosbach. « Il s’agit d’une tragédie compte tenu de la gravité des accusations, de l’explosif très dangereux retrouvé et de la menace qu’il représentait pour le pays », a-t-il ajouté. « Comment est-il possible que quelqu’un qui est censé être sous surveillance permanente puisse être retrouvé pendu? », a interrogé Tobias Lindner, membre du parti écologiste Bündnis 90/Die Grünen.

Héros ou complices?

Jaber al-Bakr, 22 ans, avait été livré à la police dans la nuit de dimanche à lundi, après 48 heures de cavale, par trois de ses compatriotes à Leipzig qui l’avaient hébergé avant de réaliser qui il était et de le dénoncer. Selon Bild, le suspect avait déclaré lors de ses premiers interrogatoires que ces trois réfugiés syriens étaient au courant de ses projets d’attentat.

Toutefois, les autorités restent prudentes face à ces accusations, n’excluant pas une dénonciation mensongère par vengeance envers ces trois Syriens fêtés comme des héros dans tout le pays depuis lundi. Ils ont été félicités par la chancelière Angela Merkel et plusieurs voix se sont élevées pour les faire décorer, voire pour leur attribuer la nationalité allemande.

Surveillé par les services de renseignement intérieur, Jaber al-Bakr avait réussi à s’enfuir samedi matin de son appartement de Chemnitz, ville voisine de Leipzig dans l’Etat régional de Saxe, au moment où la police était venue l’interpeller. Ce qui avait déclenché une première polémique. Malgré un tir de semonce des forces de l’ordre, l’homme était parvenu à prendre la fuite et n’avait été retrouvé que deux jours plus tard.

Soupçons de passage à l’acte dans la semaine

Les forces de l’ordre avaient trouvé 1,5 kilo d’explosif dans le logement qu’il occupait à Chemnitz, du TATP, substance prisée par l’EI. Il était sur le point de commettre un attentat contre un aéroport de Berlin pour le compte de l’organisation djihadiste. Le Syrien pouvait passer à l’acte « dans le courant de cette semaine », a indiqué le patron du renseignement intérieur, Hans-Georg Maassen, au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung à paraître jeudi.

Selon les médias allemands, Jaber al-Bakr a passé « plusieurs mois » en Turquie, d’où il serait revenu « fin août » avec une « grande quantité de dollars en billets de banque ». Le gouvernement a annoncé que les services secrets auraient bientôt accès aux dossiers des demandeurs d’asile dans le pays afin de mieux identifier les personnes à risque. Quelque 890 000 sont arrivés en 2015.