Un avocat lance une plateforme pour des actions en justice collectives

Poitiers – Un avocat toulousain promeut une plateforme qu’il a créée dans le but de lancer des actions en justice collectives, avec pour première cible les banques et la façon dont certaines calculent les taux des prêts immobiliers.

Mysmartcab.fr est la plateforme lancée via internet par Christophe Lèguevaques, avocat inscrit aux barreaux de Toulouse et de Paris. Son but, « faciliter l’accès aux actions collectives pour les particuliers et réduire le montant des honoraires d’avocats en mutualisant les dossiers« , sur le modèle des « class-actions » anglo-saxonnes, a résumé Me Lèguevaques en présentant lundi à Poitiers son nouvel outil.

Première cible en vue pour l’avocat et les confrères qui l’ont rejoint dans sa démarche: les banques qui pratiquent « l’année lombarde« , une méthode de calcul des intérêts sur 360 jours et non sur les 365 de l’année civile.

« Un certain nombre d’établissements bancaires continuent à le faire de manière illégale et en toute connaissance de cause. La jurisprudence en la matière est désormais très claire: c’est illégal. Nous estimons qu’il existerait plus d’un million de contrats litigieux, ce qui représente des dizaines de millions d’euros perçus illégalement« , explique Me Lèguevaques.

Pour chaque client, le calcul à la lombarde se traduit par une différence de quelques euros, indolore à l’échelle individuelle d’un prêt immobilier.

« C’est un peu comme ces industriels qui vous disent que la bouteille contient 100 centilitres d’huile alors qu’il n’y en a que 99. Les gens ne vont pas aller protester. Ils jouent là-dessus. En plus, les gens ont souvent peur d’engager une procédure contre leur banque« , poursuit-il.

La plateforme espère recueillir un millier de dossiers au cours de la première phase de souscription, prévue pour durer jusqu’à la mi-septembre. Lundi après-midi, elle en affichait une soixantaine.

Plus le nombre de souscripteurs sera important, moindre sera le coût de la procédure. Dans un premier temps, mysmartcab va s’attacher à vérifier, gratuitement, si les contrats de prêts qui lui sont adressés sont bien litigieux.

Contrairement aux « actions de groupe » prévues par la loi Hamon, les personnes qui s’engageront garderont leur liberté d’action.

« Nous faisons du cas par cas, les personnes décideront ensuite si elles veulent négocier avec la banque ou aller au contentieux« , précise l’avocat, qui répète son exemple savamment choisi d’un emprunt de 200.000 euros à 4% contracté sur vingt ans fin 2011. « Si le calcul est bien assis sur l’année lombarde, la sanction prévue par la Cour de Cassation consiste à appliquer le +taux légal+ – il était à ce moment-là de 0,39% – et non le taux de 4%. Ça représente une économie de plus de 80.000 euros pour l’emprunteur« , assure-t-il.

Après ce premier dossier, « simple en droit » et établi sur une jurisprudence constante, le créateur de mysmartcab va probablement cibler les frais de découvert.

« Les actions en justice rentables nous permettront par la suite de lancer des actions beaucoup plus lourdes, comme celles contre les contaminations par les pesticides« , affirme-t-il.

Haute couture: Dior en noir et blanc, avant un nouveau chapitre

Paris – Noire et blanche, inspirée par l’emblématique tailleur Bar: la collection Dior de haute couture présentée lundi était placée sous le signe d’un « retour aux sources » de la maison, qui devrait bientôt ouvrir un nouveau chapitre avec la nomination attendue de l’Italienne Maria Grazia Chiuri.

Au deuxième jour de la Semaine de la haute couture parisienne, le show s’est tenu dans les salons de la maison avenue Montaigne, comme les défilés d’autrefois, sous le regard de Céline Dion, Johnny Hallyday et sa femme Laeticia, Marion Cotillard, Laetitia Casta et Amira Casar.

Les silhouettes sont longues et les sandales plates dans cette collection de haute couture automne-hiver 2016, d’un raffinement sobre, réalisée par Lucie Meier et Serge Ruffieux, le duo de créateurs à la tête du studio qui assure l’intérim depuis le départ de Raf Simons en octobre.

Le tailleur Bar caractéristique du New Look de Christian Dior, à la taille de guêpe, donne lieu à des variations diverses, se modernise et s’allège. L’économie de couleurs laisse s’exprimer les plissés, les drapés, met en valeur des broderies dorées.

Pour les deux créateurs suisses, cette association du noir et blanc « symbolise la dualité: masculin, féminin, histoire et modernité » et constitue « une métaphore de leur propre relation« , souligne la maison dans un communiqué.

« C’était une suite logique de tout ce qu’on a fait avant, on avait beaucoup travaillé la couleur, les imprimés, donc là c’était vraiment un choix de travailler sur la forme« , a également expliqué à l’AFP Lucie Meier à l’issue du show. Pour Serge Ruffieux, il s’agissait de « voir la silhouette, la construction des vêtements et tout le travail des ateliers« .

Les deux créateurs ont été félicités par Céline Dion, pour qui cette collection en noir et blanc a « tapé dans le mille« . « J’ai adoré le mélange de féminité et d’un côté plus masculin« , leur a dit la star canadienne. « C’était super, extraordinaire! Félicitations à tout le monde! » a-t-elle ensuite lancé aux équipes des ateliers rassemblées dans les escaliers de la maison.

Les deux stylistes suisses ont été chaleureusement applaudis à l’issue de ce défilé qui s’annonce comme leur dernier. Dior devrait, selon une source proche du dossier, nommer prochainement à sa direction artistique Maria Grazia Chiuri, actuellement chez Valentino -dont le défilé se tient mercredi-, ce qui en ferait la première femme à ce poste.

– Schiaparelli au cirque –

Le défilé Schiaparelli a rendu hommage à la célèbre collection « Cirque » de 1938. Connue pour son goût du spectacle, très inspirée par l’univers des surréalistes, la fondatrice de la maison Elsa Schiaparelli, aimait mêler art et mode, collaborant avec Dali et Cocteau.

Dans la collection du directeur artistique Bertrand Guyon, les épaules sont très marquées. Des broderies d’acrobates et de jongleurs agrémentent une veste de tailleur ou une robe en velours noire. Une veste Arlequin est couverte de paillettes couleur aquarelle, rappelant le décor du défilé.

Accompagnés de la musique féérique composée par Nino Rota pour le « Casanova » de Fellini, les mannequins avancent comme dans un rêve, à pas lent, sous le regard de Rossy de Palma et Isabelle Adjani. Le rose « shocking » caractéristique de la maison revient par touches, comme sur un spectaculaire phénix brodé sur une robe longue. Les robes corolle côtoient les robes de soie, fluides et drapées le long du corps.

Chez Iris Van Herpen, les robes sont des enveloppes organiques: elles sont tantôt semblables à des chrysalides, deviennent parfois légères comme des papillons. Elles évoquent aussi des fossiles, des fleurs ou des créatures marines. La créatrice néerlandaise, toujours en quête d’expérimentations, navigue entre le monde animal et minéral. Faite de gouttes de verre et silicone transparent, une robe semble s’être cristallisée sur un mannequin.