Un tribunal turc a ordonné samedi le placement en détention préventive de 17 journalistes accusés de liens avec le prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen, qu’Ankara désigne comme le commanditaire du putsch raté, a rapporté l’agence de presse Anadolu.
Les dix-sept journalistes sont poursuivis pour appartenance à « un groupe terroriste ». Vingt-et-un d’entre eux comparaissaient vendredi, dix-sept ont été écroués et quatre remis en liberté.
Parmi les reporters mis derrière les barreaux figure Nazli Ilicak, ancienne députée, licenciée du quotidien progouvernemental Sabah en 2013 après avoir critiqué des ministres empêtrés dans un scandale de corruption — orchestré, selon Ankara, par Gülen.
Bulent Mumay, ancien éditeur du quotidien Hurriyet et figure connue du monde des médias, a en revanche été remis en liberté.
Les médias sont en première ligne des vastes purges en cours en Turquie après le coup d’Etat avorté du 15 juillet qui avait fait vaciller le pouvoir islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan. Plus de 130 médias ont été fermés par le gouvernement cette semaine et près de 90 mandats d’arrêts émis contre des journalistes, des mesures très critiquées par les ONG de défense des droits de l’Homme.
De nouveaux hommages dans tout le pays sont prévus samedi en mémoire du prêtre égorgé par deux jihadistes dans une église de Saint-Étienne-du-Rouvray, alors qu’un homme, chez qui avait été retrouvée une vidéo d’un des auteurs de l’attaque, a été mis en examen vendredi.
Une « marche de la fraternité » est organisée à l’appel du Conseil régional du culte musulman dans le centre de Lyon. Une cérémonie oecuménique est prévue dans une église de Bordeaux. Une veillée de prières aura lieu à l’église Sainte-Thérèse de Saint-Etienne-du-Rouvray et à la cathédrale de Rouen, quatre jours après l’assassinat du Père Jacques Hamel, 85 ans, égorgé lors d’une prise d’otages dans son église revendiquée par l’EI.
Toujours bouleversés par le drame, à Saint-Étienne-du-Rouvray, les fidèles musulmans et chrétiens ont tenu vendredi à partager un moment de fraternité en se rendant successivement à l’église Sainte-Thérèse et à la mosquée Yahia, distantes de quelques mètres.
Fait exceptionnel, le curé de la paroisse, Auguste Moanda, a pris la parole dans la mosquée avant la prière du vendredi, en début d’après-midi.
« Vous partagez notre douleur. Cette douleur est aussi la vôtre », a déclaré le curé, devant des musulmans et plusieurs dizaines de chrétiens.
Après la prière, de nombreux fidèles de tous âges se sont recueillis devant l’église où le prêtre a été assassiné.
– ‘Solidarité et compassion’ –
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a invité responsables de mosquées, imams et fidèles à se rendre dimanche à la messe pour exprimer « solidarité et compassion ».
Côté enquête, un jeune homme de 19 ans, « fiché S » (signalé pour radicalisation), arrêté le 25 juillet dans une enquête distincte des services de renseignement, a été mis en examen vendredi. Une vidéo d’Abdel Malik Petitjean, où celui-ci prêtait allégeance au groupe État islamique (EI) et évoquait « une action violente », avait été retrouvée dans un téléphone à son domicile.
Trois personnes étaient toujours en garde à vue vendredi soir, dont un mineur de 16 ans. Son frère, proche de l’autre assaillant, Adel Kermiche, est parti dans la zone irako-syrienne.
Le deuxième est un Français de 30 ans, dans l’entourage familial de Petitjean, qui réside en Meurthe-et-Moselle. Enfin, un demandeur d’asile syrien a été interpellé dans l’Allier, alors qu’une photocopie d’un passeport syrien a été retrouvée au domicile d’Adel Kermiche.
Une autre enquête est en cours, dans laquelle un Français de 20 ans, fiché « S », a été interpellé. Il s’était rendu en Turquie début juin avec Petitjean avant d’être refoulé.
Dans une interview au Monde vendredi, le Premier ministre Manuel Valls a prôné « une remise à plat » pour « inventer une nouvelle relation avec l’islam de France ».
« Le salafisme n’a pas sa place en France », a déclaré M. Valls, qui s’est dit « favorable à ce que, pour une période à déterminer, il ne puisse plus y avoir de financement de l’étranger pour la construction des mosquées », souhaitant également « que les imams soient formés en France et pas ailleurs ».
– ‘Echec’ du suivi judiciaire –
Manuel Valls a aussi admis un « échec » dans le suivi judiciaire d’Adel Kermiche, qui était placé sous surveillance électronique et faisait l’objet d’une fiche S.
Adel Kermiche avait été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire dès mars 2015 pour avoir tenté de rejoindre la Syrie. Après une seconde tentative en mai 2015, il avait été incarcéré, avant d’être libéré en mars 2016, contre l’avis du parquet, et assigné à résidence sous surveillance électronique.
Abdel Malik Petitjean, 19 ans, était fiché « S » depuis le 29 juin, selon une source proche de l’enquête. Il s’était rendu en Turquie le 10 juin avec un autre Français et n’y était resté que 24 heures, avant de rentrer en France sans se faire repérer. Les autorités turques n’ont émis un signalement à son encontre que fin juin.
Il était vraisemblablement recherché depuis le 22 juillet, soit quatre jours avant l’attentat. Un service étranger avait alerté l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat) qu’un homme, à l’identité inconnue, « serait prêt à participer à un attentat sur le territoire national ». Cette information était accompagnée d’une photo dont les enquêteurs trouvent qu’elle ressemble fortement à Abdel Malik Petitjean.
Son père adoptif, Franck Petitjean, installé à Bordeaux, s’est dit dans Sud-Ouest « surpris » par l’acte de son fils qu’il n’avait pas vu « depuis un peu plus de trois ans ». « Malik était adorable. Crédule. Daech (acronyme arabe de l’EI) lui a retourné le cerveau », assure-t-il.
Il dit aussi avoir « peur pour (sa) fille », née de sa relation avec la mère d’Abdel Malik. « J’ai peur qu’elle se venge car elle était très proche de son frère. Je tire la sonnette d’alarme pour la sortir de là », ajoute-t-il.
Toulon – Même pendant les vacances, le Rugby club Toulonnais ne s’arrête jamais: Si on s’est longtemps demandé qui serait à la tête de l’équipe pour la reprise de l’entraînement, mardi, Diego Dominguez était finalement bien présent après des semaines de tension.
Retour sur un été mouvementé.
Dominguez a coupé court à tout début de polémique: « Ce qui a pu se passer cet été, on en a parlé en direct avec les intéressés. Je n’ai plus rien à ajouter« , a tranché l’ex-demi d’ouverture du Stade Français.
Le feuilleton de l’été toulonnais a-t-il connu son épilogue’ Diego Dominguez était bien sur la pelouse dans son costume de manager, discutant même avec son président, Mourad Boudjellal, au milieu du terrain du stade de Berg devant le millier de supporters présents pour cette première de la saison.
Pourtant, voir l’Italo-Argentin sur ce gazon paraissait presque improbable il y a encore une semaine, avant la fin de la telenovela du RCT.
A la suite du départ annoncé de Bernard Laporte et après la défaite du RCT face au Racing 92 en finale du Top 14, Mourad Boudjellal a souhaité muscler son staff technique.
– Un conflit réglé en bonne intelligence –
Si l’arrivée au poste de manager de Diego Dominguez était actée depuis décembre, l’homme fort du RCT a eu du mal à digérer la défaite des siens à Barcelone et a voulu renforcer l’encadrement de son équipe avec, notamment, l’arrivée de Marc Dal Maso.
Une décision visiblement peu appréciée par Diego Dominguez qui aurait alors menacé de démissionner, voulant continuer de travailler avec le staff déjà en place, composé de Jacques Delmas (pour les avants) et Steve Meehan (pour les arrières). De quoi embraser la Rade.
Entre le tempérament volcanique de Mourad Boudjellal et le bouillonnant Italo-Argentin, le ton est forcément monté. Très vite, les noms les plus prestigieux ont circulé pour venir s’asseoir sur le banc de touche de Mayol, avec également toujours en toile de fond, le spectre de Fabien Galthié que Mourad Boudjellal aurait rencontré à plusieurs reprises ces derniers mois.
Finalement, les deux protagonistes semblent avoir mis de l’eau dans leur vin et les choses se sont apaisées. Pour l’instant.
– Dominguez reste muet sur le sujet –
En effet, si Marc Dal Maso est bien à Toulon comme spécialiste de la mêlée, le reste n’a pas bougé. Tout le monde garde son poste. Une situation que Diego Dominguez n’a pas souhaité commenter lors de sa conférence de presse.
« Je suis là pour parler uniquement du sportif. Ce qui a pu se passer cet été, on en a parlé directement avec les personnes concernées« , a-t-il expliqué. Même si au cours de son intervention il a assuré que « pour que le groupe se forme, tout le monde doit faire des sacrifices, chacun doit faire des efforts pour le bien de l’autre« .
Un message qui s’adressait à ses joueurs mais qui peut également s’appliquer au staff et à l’organigramme.
Victime collatérale de cette affaire, le technicien Marc Dal Maso ne s’est pas étendu sur la question. « On va travailler en staff pour que ça fonctionne du mieux possible avec les personnes que je connais, mais avec qui je n’ai encore jamais travaillé. Il faut définir les postes pour chacun, moi je m’occuperai de la mêlée et Diego donnera les rôles de chacun« , a-t-il précisé.
Dal Maso demande « encore une semaine de stabilisation, après progressivement tout le monde va trouver ses marques pour très bien fonctionner. Il y a peut-être eu des tensions, mais il faut que ça s’estompe et il faut avancer pour que le RCT progresse dans ce championnat difficile« .
Washington – Un ancien soldat américain de la Seconde guerre mondiale, qui a servi sous les ordres du général Patton, va prendre en septembre sa retraite de l’US Air Force après plus de 70 ans de service, selon l’armée de l’air américaine.
Anthony Duno, originaire du quartier du Bronx à New York, avait été mobilisé dans l’armée de terre à 18 ans en 1944, puis participé aux batailles de Normandie, des Ardennes, et au procès de Nuremberg.
« Je crois vraiment que la bataille des Ardennes (contre-offensive meurtrière de l’armée allemande en 1944) a été le moment le plus important et dramatique de la guerre. Il s’est passé là tant de choses jamais vues avant« , selon M. Duno, cité dans un portrait publié mardi par l’US Air Force sur son site internet.
Après la guerre, il a travaillé en tant que civil pour l’US Air Force. Spécialiste de l’immobilier, il s’est notamment occupé de vendre les installations de l’aviation américaine progressivement abandonnées en Europe.
En 1991, il avait été auditionné à ce titre par le Congrès américain.
M. Duno, qui détient le record de longévité professionnelle pour l’US Air Force, a été honoré dans une cérémonie au Pentagone la semaine dernière, en présence notamment de Deborah Lee James, la secrétaire à l’armée de l’air des Etats-UnisU.
« L’US Air Force était ma vie (…) Je me dis que je peux toujours contribuer. Il n’y a pas un moment que je ne regretterai pas, parce ce que c’était vraiment devenu une part de moi-même« , a-t-il indiqué, cité par l’US Air Force.
M. Duno va prendre sa retraite dans le New Hampshire (nord-est des Etats-Unis). En emportant une carte de voeux signée du général Patton, qu’il a soigneusement conservée.
Paris – Manuel Valls a récusé mercredi à l’Assemblée la proposition de la députée Nathalie Kosciusko-Morizet (LR) de mettre « hors la loi » le salafisme en tant que « dérive sectaire », estimant qu’il appartient aux musulmans français de mener le combat « partout, dans les mosquées, dans les quartiers, dans les familles ».
« Oui le salafisme qui a détruit et perverti une partie du monde musulman est un danger pour les musulmans eux-mêmes, et donc un danger aussi pour la France. Pour le combattre vous avez évoqué la question des sectes (…) Je ne suis pas sûr que ce soit le bon outil: d’une part (…) il n’y a pas de définition des sectes en droit. D’autre part, ces organisations savent parfaitement échapper à la justice en dissimulant leur véritable nature, car vous n’ignorez pas que la liberté de conscience en France est une liberté fondamentale, consacrée par tous nos principes et nos textes« , a déclaré le Premier ministre, lors de la séance des questions au gouvernement.
« Je dis aussi: attention (…) à tout signe qui laisserait à penser qu’il y a une déresponsabilisation. Que ceux qui plongent dans le salafisme seraient en quelque sorte les victimes d’une grande manipulation, comme pour ce qui concerne les sectes. Non, il y a aussi cette part de volonté personnelle qu’il ne faut jamais écarter« , a-t-il poursuivi.
Pour le Premier ministre, « l’islam de France a aussi tout son rôle à jouer » dans la lutte contre le salafisme. « Les musulmans français ont leur part et nous devons les aider, les encourager, dans la défense de la République. A eux aussi, bien sûr avec notre soutien, de mener le combat pour clairement séparer ce qui est la réalité de l’islam de France et ces idéologies perverses. Ce combat doit être mené partout dans les mosquées, dans les quartiers, dans les familles, sans aucune complaisance, de la manière la plus claire et la plus nette« , a-t-il ajouté.
« Il est temps de déclarer le salafisme hors la loi. Comme dérive sectaire, ou comme atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation, choisissons la voie la plus sûre« , avait déclaré l’ancienne ministre dans sa question.
Minoritaire dans l’islam de France, le salafisme est prêché dans « un peu plus de 120 lieux de culte » dans « plus de 2.300 mosquées« , et concerne « quelques dizaines de milliers de fidèles« , a précisé Manuel Valls.
Londres – Manchester United serait prêt à dépenser près 120 millions d’euros pour acquérir le Français Paul Pogba, ont rapporté mercredi les médias britanniques, ce qui ferait de l’actuel milieu de la Juventus Turin le joueur le plus cher de l’histoire.
Manchester United devrait en effet déposer une offre de près de 119 millions d’euros (100 millions de livres) après celle de 101 millions d’euros (85 millions de livres), rejetée par le club italien, selon des informations de la presse britannique.
Ed Woodward, le vice-président exécutif du club, serait resté en Angleterre pour conclure l’accord, plutôt que de suivre les joueurs en tournée en Chine, où ils disputeront deux matches de préparation vendredi et lundi.
A titre de comparaison, les deux joueurs les plus chers de l’histoire du championnat de France, l’Uruguayen Edinson Cavani et l’Argentin Angel Di Maria, ont coûté à eux deux 127 millions d’euros au PSG, en 2013 et 2015.
Selon le quotidien italien La Gazzetta dello Sport, qui évoque pour sa part une indemnité de transfert de 125 millions d’euros, l’international de 23 ans, finaliste de l’Euro-2016, aurait fait savoir à son club actuel via son agent Mino Raiola qu’il acceptait l’offre anglaise.
Le journal évoque un contrat de 5 ans, assorti d’un salaire de 12 millions d’euros par saison (plus un million de bonus éventuels), soit plus du double de ce que Pogba gagne en Italie.
Il ne resterait donc plus qu’à trouver un accord entre les deux clubs, pour finaliser ce qui serait le transfert le plus cher de l’histoire, devant celui de Gareth Bale, acheté par le Real Madrid pour une indemnité de 100 millions d’euros en 2013.
Pogba, titulaire de l’équipe de France finaliste de l’Euro et qui avait fait ses classes entre 2009 et 2012 à MU avant de partir libre pour la Juventus, serait la pierre angulaire du nouveau Manchester version José Mourinho, arrivé cet été sur le banc mancunien.
Une photo de l’emblématique entraîneur portugais tweetée mardi par sa femme, Matilde Mourinho, a d’ailleurs excité les fans de ManU. Dans le flou de l’arrière-plan de la photo, un tableau tactique est couvert de noms susceptibles d’être la composition de Manchester United la saison prochaine.
Les noms du Néerlandais Memphis Depay ou du Français Anthony Martial sont ainsi clairement identifiables, mais un nom, au milieu de terrain, serait, selon certains utilisateurs du réseau social, celui de Paul Pogba, preuve que son transfert est déjà considéré comme acquis par Mourinho. D’autres utilisateurs pointent toutefois le fait qu’il pourrait s’agir du nom de Juan Mata, qui, lui, fait déjà partie de l’effectif mancunien.
United, 5e du dernier championnat et qui ne disputera donc pas la Ligue des Champions cette saison, a déjà frappé un grand coup sur le marché des transferts en attirant la star suédoise Zlatan Ibrahimovic, laissé libre à 34 ans par le Paris SG. Le club mancunien a également recruté le meneur du Borussia Dortmund Henrikh Mkhitaryan, dont les intérêts sont également gérés par Mino Raiola.
Londres – La ministre de l’Intérieur Theresa May, qui prendra les rênes du gouvernement britannique mercredi, est une eurosceptique dans l’âme qui va devoir négocier la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Elle avait pourtant choisi en début d’année de rester fidèle au Premier ministre David Cameron et de défendre le maintien dans l’UE. Mais elle a fait le service minimum, continuant aussi à prôner une limitation de l’immigration, thème favori des pro-Brexit, ce qui l’a rendue crédible auprès des deux camps.
Jonglant habilement entre les factions pro et anti-Brexit au sein de son parti conservateur, elle a fini par apparaître comme la candidate de consensus.
Cette femme grande et mince, à l’allure patricienne, cheveux gris coupés courts et yeux assortis, est une conservatrice située plutôt à la droite du parti, même si elle mène à présent campagne pour séduire sur des thèmes plus sociaux, tentant ainsi de casser son image de froideur.
Au ministère de l’Intérieur, qu’elle occupe depuis 2010, elle a tenu une ligne très ferme, qu’il s’agisse des délinquants, des immigrés clandestins ou des prêcheurs islamistes.
Si on lui reproche son manque de charisme, on lui reconnaît également autorité et compétence. Elle peut aussi se montrer cassante et d »une « détermination féroce », selon le Daily Telegraph. Ce qui lui vaut d’être parfois surnommée la « nouvelle Margaret Thatcher ».
Mais elle apparaît plus proche d’une Angela Merkel, la chancelière allemande, avec qui elle partage le fait d’être fille de pasteur, conservatrice, pragmatique, ouverte au compromis et sans enfant.
Et pour se décrire, elle confie: « Je ne fais pas la tournée des plateaux de télévision. Je n’ai pas de potins à partager pendant le déjeuner. Je ne vais pas boire des verres dans les bars du Parlement. Et je ne porte pas mes sentiments en bandoulière. Je fais juste mon boulot« .
– « Une femme drôlement difficile » –
« Theresa est une femme drôlement difficile« , commentait récemment sur une télévision l’ex-ministre Kenneth Clarke, député conservateur.
« Le prochain qui va s’en rendre compte, c’est Jean-Claude Juncker« , a-t-elle rebondi avec humour, donnant le ton des négociations de sortie de l’UE avec le président de la Commission européenne.
Fille d’un pasteur anglican, Theresa Brasier est née le 1er octobre 1956 à Eastbourne, ville côtière du sud-est de l’Angleterre. Après des études de géographie à Oxford et un bref passage à la Banque d’Angleterre, elle entame sa carrière politique en 1986. Elle est alors élue conseillère du district londonien cossu de Merton.
Après deux échecs aux législatives, elle est élue en 1997 députée conservatrice dans la circonscription prospère de Maidenhead, dans le Berkshire (sud de l’Angleterre).
De 2002 à 2003, elle est la première femme à être secrétaire générale d’un parti conservateur. Elle s’illustre lors d’un discours où elle qualifie les tories, alors marqués très à droite, de « nasty party » (« parti des méchants« ), ce qui lui vaut quelques inimitiés.
De 1999 à 2010, elle occupe différents postes dans le cabinet fantôme des conservateurs. En 2005, elle prête main forte à David Cameron dans sa conquête du parti.
Lorsqu’il est élu chef du gouvernement en 2010, il la récompense en lui attribuant le portefeuille de l’Intérieur, qu’elle conservera lors de sa réélection en 2015.
« Elle a une capacité de travail incroyable et elle est très exigeante« , souligne une de ses collaboratrices, sous couvert de l’anonymat. « Elle déteste le risque, c’est quelqu’un de fiable« .
En revanche, elle a un déficit de chaleur humaine et de communication qu’elle cherche à corriger, diffusant à la presse une série de photos personnelles, dont plusieurs la montrent tendrement enlacée avec son mari Philip John May, un banquier, ou encore son mariage à l’église en 1980.
Theresa May dit aimer la marche et la cuisine. En petit comité, elle sait se montrer pleine d’humour et charmante. Et son classicisme vestimentaire est régulièrement atténué par une paire de chaussures fantaisies, son péché mignon.
Paris, 11 juil 2016 – Un immeuble neuf de 23.800 m2 et quelque 3.500 m2 de jardins et terrasses, tout juste livré, va accueillir à Montrouge (Hauts-de-Seine) des services de l’Insee jusque-là séparés en deux sites, a-t-on appris lundi.
Conçu par les architectes Emmanuel Combarel et Dominique Marrec, l’immeuble « White » a été choisi par le ministère des Finances, ministère de tutelle de l’Insee, a précisé la société de conseil en immobilier Cushman and Wakefield.
Et ce, au terme d’un appel à projets lancé en juillet 2015 par France Domaine, qui pilote la politique immobilière de l’Etat. Le prix du bâtiment « demeure confidentiel« , a indiqué Cushman and Wakefield.
L’immeuble, dans lequel emménageront quelque 1.200 salariés, regroupera des services de l’Institut national de la statistique et des études économiques jusqu’ici localisés sur deux sites, à Malakoff (Hauts-de-Seine) et dans le 14ème arrondissement de Paris.
Livré le 24 juin 2016, l’immeuble a été construit en co-promotion par AG Real Estate France et Les Nouveaux Constructeurs (LNC). Il a reçu deux certifications environnementales: HQE-BBC Effinergie et BREEAM Very Good.
Le bail démarre le 1er juillet 2017, a indiqué Cushman and Wakefield, mais l’Insee prévoit de n’emménager qu' »entre fin 2017 et mi-2018« , « après qu’un certain nombre d’aménagements (auront) été faits sur les lieux« , notamment l’installation du matériel informatique de production statistique, selon une porte-parole.
L’Insee collecte, analyse et diffuse des informations statistiques sur l’économie, la société et les territoires français.
Paris – A 94 ans, Pierre Cardin, doyen des créateurs de mode, présente samedi sa nouvelle collection dans le Luberon. « Je ne m’arrête pas. Comme un peintre ou un écrivain, j’ai besoin de m’exprimer », explique à l’AFP ce couturier mondialement connu, qui a marqué les années 1960 de son style futuriste.
Adepte des défilés-fleuves, Cardin va montrer entre 150 et 200 modèles, en majorité féminins, dans le cadre de l’espace culturel qu’il a construit en face de l’ancienne gare de Bonnieux (Vaucluse). L’endroit a finalement été préféré, pour des raisons météorologiques, au château du marquis de Sade dans la commune voisine de Lacoste, qui appartient également à l’homme d’affaires.
« J’ai voulu faire de la décentralisation« , sourit le couturier, installé dans son bureau parisien, en face du palais de l’Elysée, où s’accumulent les souvenirs d’une exceptionnelle carrière de 70 ans: des photos de lui aux côtés de personnalités célèbres, ici Fidel Castro, là Louis Aragon, côtoient des Unes de journaux qui lui sont consacrées.
Comme celle du magazine Time en 1974, le montrant entre un fauteuil et un miroir Pierre Cardin, vêtu seulement d’une serviette Pierre Cardin autour de la taille, brandissant un rasoir électrique Pierre Cardin. Une couverture illustrant la diversité des activités de ce couturier-entrepreneur, qui a bâti son succès sur ses multiples licences.
Egalement mécène, amateur d’art, ambassadeur honoraire de l’Unesco et seul couturier membre de l’Institut (Académie des Beaux-Arts), Pierre Cardin continue régulièrement, malgré son âge, à présenter des défilés, à New York, à Moscou, en Chine, à la rencontre de sa clientèle internationale. Son dernier grand défilé parisien, en novembre 2013, était organisé chez Maxim’s, restaurant dont il est propriétaire.
– La mode comme « raison d’être » –
« Je fais quand je veux, comme les galeristes, quand je suis prêt« , commente cet homme aux yeux bleus, qui dessine sans relâche. « C’est du non-stop. Je ne m’arrête pas, c’est un besoin, comme pour un peintre ou un écrivain. J’ai besoin de m’exprimer« , explique-t-il.
« La raison d’être de ma vie, c’est la mode« , poursuit Cardin, fils d’immigrés italiens, qui a commencé sa carrière en 1946 auprès de Christian Dior dont il a été l’un des premiers employés. Précurseur du prêt-à-porter, il a ensuite volé de ses propres ailes et connu le succès notamment avec ses robes-bulles.
L’inspiration lui vient la nuit, raconte-t-il: « Je vois des formes, des matières, des couleurs, des objets… Un pied de table, une racine, un arbre, une feuille, tout est matière à me donner des idées. Je peux voir un artichaut et puis faire une robe en artichaut! »
« J’allume la lampe et je dessine dans mon lit. J’ai mon crayon toujours près de moi« , dit-il. Joignant le geste à la parole, il prend une feuille et se met à dessiner un modèle, d’un trait rapide et assuré.
Des modèles qu’il met ensuite « en route » avec ses assistants, une fois arrivé au bureau. « Je sais couper, tracer et coudre. Je sais faire même une boutonnière à la main« , s’enorgueillit-il. « Je suis perfectionniste, je veux pouvoir donner des ordres intelligents. »
Pierre Cardin ne s’inspire pas de la rue, n’a pas le temps de regarder ce que font les autres designers, dit-il. Ses éloges, il les réserve à son contemporain André Courrèges, autre grand nom de la mode futuriste des années 60, disparu en janvier. « J’admirais Courrèges, c’est celui que je préférais comme créateur. Lui, c’était un vrai créateur. »
FOOTBALL. En cas de victoire face à l’Allemagne jeudi soir, l’équipe de France retrouvera en finale le Portugal de Cristiano Ronaldo. Un avantage pour les hommes de Didier Deschamps car l’attaquant du Real Madrid s’est toujours manqué face aux Bleus.
Les Bleus n’en sont pas encore là mais s’ils sortent l’Allemagne jeudi soir, ils auront un peu moins de 72 heures pour préparer leur finale contre le Portugal. Ce qui laisse très peu de temps pour établir un plan anti-Ronaldo, identifié comme le meilleur joueur de cette équipe et capable de dégainer à tout moment face au but. Mais que les Bleus se rassurent, le capitaine portugais ne devrait pas poser beaucoup de problèmes à l’arrière-garde française. Non pas à cause de la pression ou par peur de se retrouver face à Adil Rami (quoi que?), mais parce qu’il est toujours passé au travers face à l’équipe de France.
Trois défaites en trois matchs
International portugais depuis 2003, Ronaldo a déjà croisé la route des Bleus à trois reprises. Leur première rencontre remonte au 5 juillet 2006 et n’est pas franchement un bon souvenir pour la star du Real Madrid. Ce soir-là, Ronaldo n’a que 21 ans mais rêve de sortir la France en demi-finale de la Coupe du monde en Allemagne. Manque de chance pour lui, les hommes de Raymond Domenech dominent leur sujet et se qualifient finalement sur un penalty transformé par le futur entraîneur de Ronaldo au Real Madrid, un certain Zinédine Zidane.
Le Portugais, lui, aura traversé le match sans briller, en se faisant plus remarquer par ses plongeons dans la surface que pour ses exploits balle au pied. Il quitte finalement la compétition les yeux humides, consolé par Thierry Henry.
Il lui faudra attendre huit ans avant de retrouver l’équipe de France. Entre temps, le garçon a bien changé. Capillairement déjà, mais de dimension, surtout. Devenu l’un des meilleurs joueurs du monde, il se présente sûr de sa force pour ce match amical au Stade de France. Si l’intensité du match est évidemment tout autre qu’en 2006, la performance de Ronaldo est en revanche assez similaire. Volontaire mais trop individualiste, il commence par se faire voler la vedette par son compère au Real, Karim Benzema, buteur dès la troisième minute.
LIRE AUSSI >> EN DIRECT. Euro 2016: France – Allemagne, les Bleus à 90 minutes d’une finale
Il tente ensuite de faire la différence seul, sans succès. S’il arrive à se procurer des occasions, il est le plus souvent très bien contenu par l’un de ses autres partenaires en club, Raphaël Varane. Le Français s’était servi de sa vitesse pour dominer Ronaldo au duel. Dans ce registre, Didier Deschamps pourrait donc être bien inspiré de faire appel à Samuel Umtiti, certainement plus vif que Rami, pour bloquer le Portugais dès ses premières prises de balle. Le Portugal s’était incliné 2-1, en ayant réduit le score juste après le remplacement de Ronaldo par João Mario.
Ronaldo ne s’était pas montré vraiment plus inspiré en septembre dernier, lors d’un nouveau match amical perdu contre la France (0-1), organisé cette fois à Lisbonne. Bien muselé par la paire Koscielny-Varane, il n’avait pas du tout inquiété Hugo Lloris. Et confirmé ses difficultés à être dangereux face à la France. Finalement, la seule fois où l’ancien Mancunien a brillé face aux Bleus remonte au 18 novembre 2003. Ce soir-là, les sélections espoirs du Portugal et de la France s’affrontent lors d’un barrage retour décisif pour l’Euro espoirs 2004. Le match tourne à la catastrophe pour les Bleuets.
Pourtant vainqueurs à l’aller (2-1), les jeunes pousses de Domenech craquent face à Ronaldo, qui ouvre d’abord le score, encourage l’arbitre à expulser Djibril Cissé, coupable d’une faute grossière, et met au supplice Gaël Givet et Philippe Mexès. Avant de marquer le dernier tir au but portugais, synonyme de qualification (1-2 1-4 t.a.b.). Un match que n’a pas pu oublier Patrice Evra, seul joueur français titulaire lors de ce naufrage et présent à l’Euro. Nul doute qu’il s’en rappellera en cas de retrouvailles avec son ancien partenaire à Manchester United.