Contraception: ce qui change à partir du 1er juillet

L’ensemble du processus médical d’accès à la contraception devient anonyme et gratuit. Consultations médicales, examens biologiques, c’est toute la démarche pour obtenir une contraception qui est facilitée pour les femmes dès 15 ans.

La France va connaître plusieurs changements en matière législative ce vendredi 1er juillet. Notamment sur le plan de la contraception.

Selon l’article 64 de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2016, les jeunes femmes de 15 à 18 ans auront désormais un accès intégralement anonyme et gratuit à la contraception. Les consultations médicales et les examens biologiques pour obtenir une prescription de contraception seront confidentiels et sans frais.

« Je trouve ça bien, confie à L’Express Clara, 14 ans, collégienne à Paris. Personnellement je n’ai pas encore de rapports sexuels, mais j’ai beaucoup de copines qui ne sont pas proches de leur parents et je sais qu’elles voudraient faire ça discrètement si elles avaient recours à une contraception. »

Un secret médical étendu

La loi de 2013 prévoit déjà une contraception gratuite pour les mineurs de plus de 15 ans, avec possibilité d’obtenir la pilule ou n’importe quel autre moyen de contraception anonymement.

La loi de financement pour la Sécurité sociale pour 2014 annule quant à elle les avances de frais pour les consultations ou les examens qui découlent d’une contraception. A quoi sert donc cette nouvelle loi?

« Nous voulons supprimer les derniers freins à l’accès de la contraception des mineurs, explique le cabinet de Marisol Touraine à L’Express. Le secret médical concerne déjà la délivrance de la contraception et sa prise en charge. Il faut l’étendre à la réalisation des examens de biologie et à la prescription des examens à faire au préalable. »

La confidentialité et la gratuité mal respectées

Cette volonté de mieux encadrer les débuts de la contraception révèle que la loi de 2013 n’est pas toujours bien appliquée. D’après un rapport de l’Igass (Inspection générale des affaires sociales) datant de 2015, « moins de 1% des contraceptifs délivrés à des mineurs de 15 à 17 ans en 2014 » se sont faits dans l’anonymat, c’est-à-dire sans se servir d’un numéro de Sécurité sociale.

A partir du moment où la jeune fille donne son numéro de Sécurité sociale à un pharmacien ou à un médecin, la dépense de la contraception est susceptible d’apparaître sur le relevé de ses parents.

« En pratique, la mise en oeuvre effective du secret médical est très rare, car ni le pharmacien ni la jeune fille mineure ne connaissent cette possibilité », détaille le rapport.

Pour Véronique Sehier, co-présidente du mouvement français du planning familial, ce manque d’information est susceptible de concerner particulièrement certaines régions, hors des « zones urbaines ». Notamment celles où il y a moins de plannings familiaux.

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« Il faut absolument que les pharmaciens et les sages-femmes soient bien au courant aussi de ces normes de gratuité et de confidentialité, poursuit Véronique Sehier. L’angoisse que le corps médical communique sur la contraception avec les parents, j’en entends tout le temps parler. Le but est aussi d’éviter à tout prix une leçon de morale faite à la jeune fille, du genre ‘c’est pas bien ma petite fille d’avoir des rapports à ton âge' ».

Selon les chiffres du dernier rapport du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, les jeunes filles entre 15 et 17 ans utilisent à plus de 40% la pilule comme moyen de contraception, contre un peu plus de 30% le préservatif.

La contraception et les grossesses chez les adolescentes.

La contraception et les grossesses chez les adolescentes.

HCR

Brésil: selon Dilma Rousseff, « Lula sera candidat »

En attendant le vote du Sénat qui confirmera ou non à la mi-août sa destitution, la présidente du Brésil revient sur les conditions qui ont conduit à son éviction, qu’elle qualifie de « coup d’Etat ». Et elle règle ses comptes avec ses anciens alliés. Entretien exclusif.

Vous attendez la confirmation de votre destitution par le Sénat. Comment vivez-vous votre éviction?

Je ressens une profonde injustice quant à la façon dont j’ai été écartée du pouvoir. Au Brésil, le président cumule les fonctions de chef d’Etat et de chef du gouvernement. Il n’y a donc pas de Premier ministre qui puisse, en cas de défiance à l’égard du président, dissoudre l’Assemblée et provoquer de nouvelles élections, comme c’est le cas dans un régime parlementaire. Nous disposons toutefois d’un contre-pouvoir: la destitution. Comme l’indique la Constitution, le processus peut être déclenché dans un cadre juridique précis: il faut qu’il y ait « crime de responsabilité ».

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Or de quoi m’accuse-t-on? D’avoir fait passer quatre décrets, afin d’obtenir des crédits budgétaires supplémentaires pour financer, notamment, des hôpitaux. Ce n’est pas un crime! Je ne suis d’ailleurs pas la première présidente à agir ainsi. Fernando Henrique Cardoso a prononcé 23 décrets similaires! En réalité, ce motif n’est qu’un prétexte. Les conditions permettant de provoquer ma destitution ne sont pas respectées. C’est un coup d’Etat!

Des mots qui, au Brésil, évoquent de funestes souvenirs…

En effet. Imaginons que la démocratie soit un arbre. Mener un coup d’Etat militaire revient à l’abattre d’un coup de hache. Aujourd’hui, l’arbre de la démocratie est toujours debout, mais il a été contaminé par un parasite qui ronge toutes ses branches: l’appareil législatif, le judiciaire, mais aussi la presse. Celle-ci a d’ailleurs joué un rôle crucial dans ma mise à l’écart. Elle a légitimé ce coup d’Etat en rendant mon gouvernement et, auparavant, celui de Lula responsables de la crise économique, qui ne s’est pourtant pas limitée au Brésil…

En 2016, le Brésil va connaître une deuxième année de récession, du jamais-vu depuis 1930.Comment ne pas incriminer le Parti des travailleurs (PT), au pouvoir depuis treize ans?

Nous avons sorti 40 millions de Brésiliens de l’extrême pauvreté, mais nous avons mené cette politique à contre-cycle, et nous en prenons l’entière responsabilité. Néanmoins, il ne faut pas se tromper de diagnostic. Nous ne traversons pas de crise financière. Nous disposons de 378 milliards de dollars de réserves, qui nous permettent de faire face aux fluctuations internationales. Il n’y a pas de problème bancaire, mais une conjonction des crises économique et politique, ce qui a aggravé de façon significative la baisse de l’activité. Ajoutez à cela la chute des prix du pétrole, des minerais et des produits agricoles ainsi que le ralentissement de la croissance en Chine, l’un de nos principaux marchés d’exportation. Le « super-cycle », dont nous avons bénéficié pendant près d’une décennie, est fini.

Le 11 mai, à Brasilia, manifestation contre Dilma Rousseff, accusée d'être responsable, avec son prédécesseur, Luiz Inacio Lula da Silva, de la mauvaise santé du pays.

Le 11 mai, à Brasilia, manifestation contre Dilma Rousseff, accusée d’être responsable, avec son prédécesseur, Luiz Inacio Lula da Silva, de la mauvaise santé du pays.

REUTERS/Paulo Whitaker

Durant cette période favorable, ne regrettez-vous pas d’avoir laissé filer la dette, qui devrait atteindre 70% du PIB cette année, ce qui laisse peu de marge de manoeuvre?

Aucun pays développé n’est sorti de la crise sans augmenter sa dette. Pourquoi y aurait-il un problème avec la dette brésilienne, alors qu’elle est, en proportion, bien moindre que dans les pays de l’Union européenne, où elle dépasse les 100% du PIB? Nous n’avons pas de problème de déficit commercial, nous continuons à bénéficier d’investissements directs étrangers. Lorsque certains ajustements macroéconomiques seront entrepris, la dette se réduira. Le Brésil doit baisser ses dépenses, augmenter ses recettes et créer des impôts. Sans cela, il ne sortira pas de la crise. Mais, je le répète, nous n’avons pas de problème de dette.

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Le Brésil doit pourtant emprunter à des taux bien plus élevés que la plupart des pays occidentaux…

Les taux d’intérêt sont effectivement plus élevés, et c’est le grand problème du Brésil. Le secteur financier privé n’investit pas à long terme au Brésil. Le coût du capital est très important, c’est vrai.

Vous étiez ministre de l’Energie de 2003 à 2005 et vous avez présidé le conseil d’administration de Petrobras de 2003 à 2010. Comment avez-vous pu ignorer ce qui s’est passé? Et pourquoi n’avez-vous pas institué plus de procédures de contrôle?

On sait aujourd’hui, grâce au témoignage de l’un des accusés, que ce processus de corruption a démarré en 1972, mais personne, au sein du conseil d’administration, ne soupçonnait quoi que ce soit. Pourtant, les procédures de contrôle sont nombreuses: l’entreprise est évaluée par des services d’audit externes, par la commission des valeurs mobilières, qui contrôle les compagnies ayant des actions en Bourse, par le Tribunal des comptes de l’Union et par l’organisme officiel d’audit du gouvernement, qui s’appelle aujourd’hui le ministère de la Transparence, de la Fiscalisation et du Contrôle, ce qui, en abrégé, donne le mot trafico. [Rires.]

En vérité, il est très difficile de contrôler ce qui se passe dans une entreprise. Songez au précédent de Lehman Brothers, lors de la crise financière de 2007: malgré les nombreux contrôles, les activités irrégulières des banques n’étaient pas connues. Lorsque je suis arrivée au pouvoir, j’ai pris deux décisions. D’abord, j’ai fait voter une loi sur les organisations criminelles, qui permet de punir le corrupteur autant que le corrompu – ce n’était pas le cas auparavant.

Ensuite, j’ai créé le statut de « délateur récompensé », qui permet à un suspect de bénéficier d’une remise de peine s’il dénonce ses complices. Bien que très controversée, cette initiative a largement contribué au succès des investigations. Il a fallu ces deux mesures, mais aussi le renforcement des pouvoirs du ministère public et de la police fédérale, pour que soit découvert, par hasard, le scandale Petrobras. Maintenant, il faut certainement encore augmenter les procédures de contrôle. Comme Montesquieu, je pense que l’homme n’est pas vertueux. En revanche, les institutions peuvent l’être. Il faut les renforcer.

Que pensez-vous du travail effectué par le juge Moro, qui dirige l’enquête sur Petrobras?

Dans n’importe quel pays au monde, diffuser l’enregistrement d’une conversation du chef de l’Etat serait un crime. [NDLR: le 16 mars dernier, le juge Moro a laissé fuiter une écoute judiciaire embarrassante pour Dilma Rousseff et son mentor politique, Lula.] La Cour suprême s’est prononcée sur le sujet: elle considère que ce qu’il a fait était illégal.

BSelon la présidente, l'objectif du gouvernement est d'empêcher l'ancien chef de l'Etat, Lula (ici, le 12 mai), de se présenter à la prochaine présidentielle.

BSelon la présidente, l’objectif du gouvernement est d’empêcher l’ancien chef de l’Etat, Lula (ici, le 12 mai), de se présenter à la prochaine présidentielle.

REUTERS/Ueslei Marcelino

Vous n’êtes pas accusée d’enrichissement personnel. De nombreux députés qui ont voté votre destitution, en revanche, sont soupçonnés de corruption. Et plusieurs ministres de l’actuel gouvernement, dirigé par votre ancien allié, Michel Temer, ont dû démissionner. Qu’est-ce que cela vous inspire?

Les députés ont longtemps affirmé qu’il fallait m’écarter du pouvoir pour que l’enquête sur Petrobras puisse aboutir. Mais, lorsque je vois aujourd’hui le nombre de membres du gouvernement qui font l’objet d’enquêtes et l’ancien président de la Chambre des députés, Eduardo Cunha, cité ou accusé dans sept ou huit affaires de blanchiment d’argent et de comptes en Suisse, je comprends parfaitement les motifs du coup d’Etat. D’abord, ils font tout pour stopper les investigations sur Petrobras. Ensuite, ils veulent imposer au pays un programme politique qui aurait été inacceptable en temps normal. Le gouvernement est provisoire, mais ses actions économiques et sociales auront des conséquences à très long terme!

Un exemple? La proposition d’amendement constitutionnel que le gouvernement provisoire a envoyée au Congrès, qui vise à réduire les dépenses sociales. Celles-ci ne pourront désormais croître que dans les proportions du taux d’inflation. Cela signifie, lorsque l’on considère l’augmentation de la population, que les dépenses d’éducation et de santé par habitant baisseront drastiquement. Pour résumer, un gouvernement provisoire et illégitime assume le contrôle de l’Etat et décide, sans aucun vote, les orientations de la politique gouvernementale pour ces vingt prochaines années.

Vous aviez pourtant noué des alliances avec ces leaders politiques. Excès de confiance?

Pour gouverner, mon parti, le Parti des travailleurs, a dû s’allier au Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB), alors dirigé par Michel Temer. Mais nous n’avions pas prévu que le président de la Chambre des députés, Eduardo Cunha, parviendrait, dès 2013, à mettre son emprise sur le PMDB. C’est lui qui a convaincu Michel Temer et son parti de quitter notre coalition. Oui, j’ai commis une erreur.

Dans un mois, tous les regards seront tournés vers Rio. Au même moment, la ville olympique se déclare en situation de faillite. Regrettez-vous d’avoir soutenu la candidature de Rio?

Rio n’est pas en faillite à cause des Jeux olympiques. Cette histoire de faillite, c’est une manoeuvre de la municipalité de Rio pour recevoir des ressources financières du gouvernement fédéral! Le seul moyen qu’elle ait trouvé, c’est de créer la panique. C’est lamentable, car cela donne une très mauvaise image de Rio à la veille de la compétition.

Le système politique brésilien ne doit-il pas être revu en profondeur?

Il va nécessairement falloir engager une discussion profonde sur les réformes à mener. Notre système politique est fortement discrédité. Que penser d’un gouvernement qui, en moins de trois mois, a perdu trois de ses ministres pour corruption? Dans une période de transition, il faudrait former une grande coalition, qui ne soit pas seulement composée de partis politiques, mais qui représente la société tout entière. La période actuelle est délicate. Elle laisse le champ libre aux ultra-conservateurs et autres « sauveurs de la patrie » autoproclamés. Déjà, des manifestations demandent le retour de la dictature. C’est grave.

Lula peut-il redevenir président du Brésil?

C’est certainement la raison principale de ce coup d’Etat: empêcher Lula de se présenter à la présidentielle. Aujourd’hui, dans les sondages, et malgré toutes les tentatives pour détruire son image, Lula continue d’être la personne la plus aimée. Je peux vous dire qu’il veut se présenter à la prochaine élection.

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C’est le nombre d’années pendant lesquelles le Parti des travailleurs a gouverné, d’abord sous l’ère Lula (2003-2010) puis sous la présidence de Dilma Rousseff (2011-2016).

Top 14: Machenaud, un cauchemar au milieu du rêve du Racing 92

Barcelone – Exclu dès 18 minutes de jeu vendredi, le demi de mêlée du Racing 92 Maxime Machenaud a vu sa finale de Top 14 virer soudainement au cauchemar, tout en galvanisant malgré lui ses partenaires, incités à une héroïque résistance jusqu’à la victoire.

Pendant plus de deux minutes, le temps pour l’arbitre Mathieu Raynal d’obtenir un retour vidéo sur les écrans géants du Camp Nou puis de mûrir sa décision, 99.000 spectateurs ont retenu leur souffle.

Quelques secondes plus tôt, sur une attaque de Toulon, Machenaud avait ceint les hanches de l’ouvreur Matt Giteau et l’avait retourné. L’Australien, en se cabrant, retombait sur la tête, nuque à angle droit.

« Ca va tellement vite, je n’ai pas senti que je le retournais, je pensais l’accompagner. Et malheureusement…« , a-t-il témoigné après le match.

Après quelques instants de flottement donc, Machenaud recevait un carton rouge et regagnait tête basse le banc du Racing. Sachant que son geste involontaire avait peut-être signé la fin des rêves de sacre des siens, contraints de soutenir un terrible bras de fer à 14 contre 15 durant plus d’une heure.

« Je pensais que ce serait mission impossible, très compliqué pour les 14 autres sur le terrain. Mais ce soir, ils ont trouvé des ressources exceptionnelles. Je les en remercie« , a-t-il souligné.

Cela ressemblait alors à un terrible crève-coeur pour Machenaud (27 ans, 23 sél), devenu depuis près de deux saisons un cadre de l’équipe francilienne, au prix d’une sérieuse remise en question à la suite d’un tournée ratée avec les Bleus en Australie en juin 2014.

– Un mental de champion –

Machenaud s’est ainsi imposé un régime draconien, perdant huit kilos pour gagner en mobilité sans rien abandonner en puissance grâce à son gabarit compact (1,74 m, 81 kg). Surtout, le demi de mêlée s’est forgé un mental d’acier.

Combien de fois le N.9, qui avait déjà dû quitter prématurément sur KO ses partenaires lors de la défaite en finale de Coupe d’Europe face aux Sarencens mi-mai (21-9), a-t-il ainsi sonné la révolte au coeur d’un match terne ‘

Critiqué justement pour son manque de leadership, l’ancien Agenais s’est révélé dans l’orchestration à poigne du jeu Ciel et Blanc, n’hésitant pas à prendre des initiatives au ras des rucks, haranguant inlassablement ses avants et prenant même la responsabilité du tir au but sur plusieurs matches.

Quitte à se montrer virulent, emporté par son tempérament de compétiteur, comme lorsqu’il avait épinglé publiquement le deuxième ligne Fabrice Metz pour une faute fatale lors d’un quart de Coupe d’Europe perdu face aux Saracens en mai 2015 (12-11).

Mais cela soulignait surtout la nouvelle dimension prise par Machenaud, qui a logiquement été récompensé d’un rappel en équipe de France pour le dernier Tournoi des six nations, après avoir été écarté de la Coupe du monde.

Ses efforts semblaient devoir porter leurs fruits en lui offrant un titre au moins cette saison.

Et à sa façon, il y a grandement participé. Puisque si ses coéquipiers ont encaissé un essai juste après sa sortie, ils ont aussi obéi à l’injonction de l’entraîneur Laurent Travers de ne « pas baisser les bras« .

Et ont réagi en champions au pied de la montagne.

Après le Brexit, le monde s’organise

Londres – Après la décision des Britanniques de quitter l’Union européenne (UE), qui a coûté son poste au Premier ministre David Cameron et laissé un pays divisé et des marchés mondiaux groggy, les dirigeants européens tentaient de préparer une transition la moins douloureuse possible.

Selon les résultats définitifs du référendum de jeudi sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l’UE, 51,9% des électeurs ont voté pour le Brexit. La participation a été forte (72,2%).

Prises à contre-pied par ce vote qu’elles n’avaient pas anticipé, les places boursières mondiales ont terminé la séance en déroute vendredi, à l’exception notable de Londres, qui tirait son épingle du jeu du fait de la présence de nombreuses multinationales qui, pour certaines, ont peu d’activité en Europe.

La chute de la livre britannique a cependant obligé la Banque d’Angleterre à se dire prête à débloquer 250 milliards de livres (326 milliards d’euros).

L’agence Moody’s a abaissé de stable à négative la perspective de la note du Royaume-Uni, signifiant qu’elle pourrait dégrader cette note dans un avenir proche.

Le vote laisse un pays divisé, avec Londres, l’Ecosse et l’Irlande du Nord qui voulaient rester, tandis que le nord de l’Angleterre ou le Pays de Galles ont largement voté pour le Out. Une pétition signée par plus de 350.000 personnes appelait à un nouveau référendum tandis qu’une autre, signée par 90.000 personnes, réclamait l’indépendance de Londres et son maintien dans l’UE.

Le Premier ministre conservateur David Cameron a annoncé sa démission quelques heures après la publication des résultats. « Les Britanniques ont pris une décision claire (…) le pays a besoin d’un nouveau leader pour prendre cette direction« , a-t-il déclaré, très ému.

M. Cameron a précisé qu’il resterait en poste jusqu’à l’automne et la désignation d’un nouveau leader par son parti. Il a ajouté qu’il laisserait à son successeur le soin de mener la négociation avec l’UE sur le processus de sortie de son pays.

Le président du Parlement européen, Martin Schulz, a jugé « scandaleux » que M. Cameron ait choisi de ne démissionner qu’en octobre. « Tout un continent est pris en otage » par cette décision, a-t-il déclaré à la chaîne ARD.

« Pourquoi devrais-je faire le sale boulot’« , titrait en Une samedi le tabloïd The Sun à côté d’une photo d’un David Cameron à la mine frustrée. Le Daily Telegraph, conservateur et pro-Brexit, annonçait en Une « la naissance d’une nouvelle Grande-Bretagne« , alors que l’Independent titrait: « Bienvenue sur l’île de Boris » en référence à l’ancien maire de Londres Boris Johnson, qui a fait campagne pour le Brexit.

« Incline-toi, Grande-Bretagne!« , appelait de ses voeux le Daily Mail, saluant « le jour où les masses silencieuses de Grande-Bretagne se sont élevées contre la classe politique arrogante et inaccessible« .

– « Coup porté à l’Europe » –

Entré dans le club européen en 1973, mais voulant surtout y voir un marché unique et non un projet politique, le Royaume-Uni est le premier pays à le quitter en 60 ans de construction européenne.

« C’est le côté émotionnel qui l’a emporté« , a estimé Iain Begg, de la London School of Economics.

Face au spectre d’une décomposition de l’UE déjà affaiblie par la crise des réfugiés et la persistance de la crise économique, dirigeants et responsables européens se sont mobilisés après avoir accusé le coup.

« Le vote des Britanniques met gravement l’Europe à l’épreuve« , a déclaré le président français François Hollande, ajoutant: « L’Europe ne peut plus faire comme avant« .

Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a renchéri en estimant essentiel de « rénover » la « maison Europe« .

La chancelière allemande Angela Merkel a regretté « un coup porté à l’Europe » et au « processus d’unification européenne« .

Alors que les mouvements populistes prospèrent à travers l’Europe, le Brexit pourrait provoquer une réaction en chaîne. Déjà, la chef de l’extrême droite française Marine Le Pen (FN) et le député d’extrême droite néerlandais Geert Wilders ont appelé à des référendums dans leurs pays.

En visite en Ecosse, le candidat républicain à l’élection présidentielle américaine, Donald Trump, a salué une nouvelle « fantastique« .

Pour le président russe Vladimir Poutine, « l’attitude présomptueuse et superficielle » du gouvernement britannique est à l’origine du Brexit.

Le président Barack Obama a, lui, assuré que Londres et l’UE resteraient des « partenaires indispensables » des Etats-Unis.

Pour l’Otan et l’ONU aussi, le Royaume-Uni demeurera respectivement « un allié fort et engagé » et « un important partenaire« .

Les chefs de la diplomatie des six pays fondateurs de l’Union doivent se réunir dès samedi à Berlin. Mme Merkel a invité lundi à Berlin MM. Hollande, Tusk et Renzi, avant un sommet à Bruxelles, mardi et mercredi.

« L’Allemagne va continuer à jouer un rôle central, voire même encore plus important au sein de l’Union européenne« , a déclaré le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, au quotidien allemand Bild.

Paris et Berlin présenteront aux autres pays européens des « solutions concrètes » pour rendre l’UE « plus efficace« , « sans entrer dans de grandes constructions« , a dit à l’AFP le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault.

– Une sortie « sans précipitation » –

Londres va à présent entrer dans un long tunnel de négociations avec l’UE sur les conditions de sortie, qui pourraient durer jusqu’à deux ans. D’ici là, le Royaume-Uni restera lié par les accords existants.

Les dirigeants des institutions de l’UE ont pressé le pays de lancer « dès que possible » cette procédure en se disant « prêts« , le FMI insistant pour une transition « en douceur » et M. Obama pour une sortie « sans heurts« .

Nationalement, la démission de M. Cameron ouvre la question de sa succession. Le chef de file conservateur de la campagne pro-Brexit Boris Johnson, ancien maire de Londres, semblerait un choix logique. Mais celui qui a été hué et injurié par une foule de partisans de l’UE devant chez lui vendredi pourrait se révéler trop clivant pour rassembler un parti et un pays divisés.

Il a estimé que la sortie de l’UE devait se faire « sans précipitation« .

Le leader du parti europhobe Ukip, Nigel Farage, autre grand gagnant du référendum, a, lui, immédiatement appelé à la formation d’un gouvernement pro-Brexit.

Le Premier ministre écossais, Nicola Sturgeon, a quant à elle remis « sur la table » la possibilité d’un second référendum d’indépendance de l’Ecosse. Elle doit présider une réunion d’urgence de son gouvernement autonome samedi matin.

Pays basque: quatre personnes tuées dans un probable drame familial à Anglet

Un père aurait abattu sa femme et ses trois enfants dans la commune d’Anglet. Le maire parle d’un drame familial.

Quatre personnes sont mortes ce mardi à Anglet, une commune des Pyrénées-Atlantiques, d’après France 3 Aquitaine et Sud-Ouest. Le père aurait tué sa femme et ses deux enfants, d’après le maire, qui parle d’un « drame familial ». L’assaut aurait été donné par la police, qui avait bouclé le quartier, raconte France 3.

>> Plus d’informations à venir

Euro 2016: la pelouse de Lille changée après Italie-Irlande

FOOTBALL. L’UEFA a annoncé le remplacement total de la pelouse du Stade de Lille, jugée catastrophique lors des derniers matchs qui s’y sont tenus. Un 8e et un quart seront joués sur le nouveau gazon.

Irlande – Italie, mercredi, sera le dernier match à se jouer dans cet Euro 2016 sur la pelouse du Stade Pierre-Mauroy de Lille. Enfin, ce qu’il en reste. L’UEFA a annoncé ce mardi qu’elle changerait dans la foulée le catastrophique gazon, remplacé par des rouleaux venus des Pays-Bas. L’installation du nouveau terrain devrait être achevée vendredi, deux jours avant le huitième de finale qui doit s’y tenir. L’enceinte accueillera ensuite un quart de finale, le 1er juillet.

« Les conditions météorologiques extrêmement défavorables des dernières semaines (pluie, humidité, manque d’ensoleillement) ont causé des dommages irréversibles à la pelouse du stade de Lille, malgré toute une série de mesures (suppression des entraînements d’avant-match, fertilisants, ensemencement, tonte, luminothérapie, séchage par ventilation) mises en oeuvre pour régénérer le gazon », indique son communiqué. Pour sauver les apparences à la télé, le gazon a même été peint en vert par endroits.

L’UEFA défend sa gestion

Egalement dégradés, les terrains du Stade de France et du Vélodrome ne seront pas remplacées. « Les travaux de régénération entrepris sur les pelouses de Marseille et de Saint-Denis depuis quelques jours commencent à porter leurs fruits et ces pelouses devraient être dans des meilleures conditions pour les prochains matchs », estime l’UEFA.

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Attaqué dans sa gestion des terrains, notamment par les jardiniers de la Ligue 1, la confédération défend ses choix. « L’UEFA tient à redire son entière satisfaction pour le travail effectué par son consultant en pelouse, Richard Hayden, et lui maintient sa totale confiance, ajoute le communiqué. L’UEFA déplore les critiques infondées dont il fait l’objet. »

La piètre qualité de certaines pelouses de l’Euro a nui à la qualité du jeu sur certains matchs, les joueurs multipliant les glissades faute d’appuis convenables. « C’est désolant de jouer sur une telle pelouse », avait déclaré dimanche soir Didier Deschamps, après le match nul des Bleus contre la Suisse (0-0).

L’armée israélienne détruit la maison d’un Palestinien qui avait tué un touriste américain

Jérusalem – Des soldats israéliens ont démoli mardi la maison d’un Palestinien qui avait tué en mars un touriste américain et blessé plusieurs Israéliens lors d’une attaque au couteau, a annoncé à l’AFP une porte-parole de l’armée israélienne.

« Au cours de le nuit, conformément à des directives du gouvernement, les forces de sécurité ont démoli la maison de Bachar Massala, dans le village de Haja« , situé en Cisjordanie, a déclaré cette porte-parole.

L’Afrique, un marché de consommateurs très prometteur (étude)

Paris, 21 juin 2016 – Le nombre de consommateurs africains devrait atteindre 1,1 milliard d’ici cinq ans, soit « plus que l’Europe et l’Amérique du Nord réunies », selon un nouveau rapport publié mardi par le cabinet de conseil Boston Consulting Group(BCG).

BCG a mené une étude auprès de 11.127 consommateurs, dans 11 pays africains, notamment dans les pays les « plus porteurs à court et moyen termes » comme le Nigeria, la Côte d’Ivoire, l’Égypte, ou encore en Ethiopie, qui a connu un taux de croissance record de 10,5% en 2015. Partout, le cabinet a rencontré des consommateurs « optimistes et qui ont envie de dépenser« .

Selon BCG, un consommateur est désigné comme toute personne âgée de 18 à 75 ans, avec un revenu régulier de 50 à 7.000 dollars mensuels.

En Afrique, la consommation est stimulée par la stabilisation des revenus, une offre « plus variée et plus attractive » mais aussi par une forte confiance en l’avenir, pour 88% des personnes interrogées dans ces pays, soit plus du double des habitants des économies « matures » (48%).

Les réseaux de distribution des biens et services s’améliorent notamment par le développement des magasins, dits « modernes« , mais aussi par l’accès aux télécommunications et à internet. Le commerce en ligne a fait son apparition ces dernières années et bien qu’il soit encore faible, il offre de « nombreuses opportunités de business« , selon cette étude intitulée African Consumer Sentiment 2016.

Prenant l’exemple de la plateforme nigériane Jumia, qui propose une immense gamme de produits livrables à domicile et qui est devenu le premier site d’achats en ligne dans cinq pays africains, BCG démontre que les innovations permettent d’accéder à ces nouveaux marchés en contournant les problèmes chroniques de distribution sur le continent.

BCG invite donc les investisseurs à « repenser à la manière dont ils commercialisent et distribuent leurs produits » en Afrique. L’accès aux services bancaires par téléphone portable peut, dans ce sens, représenter un fort potentiel de marché, puisque BCG estime que « d’ici 2019, 250 millions d’Africains qui ne sont pas intégrés au système bancaire possèderont un téléphone portable et un revenu d’au moins 500 dollars par mois« .

Tout en se concentrant évidemment dans les zones urbaines, BCG encourage les entreprises à innover pour atteindre un nouveau marché de consommateurs jusque là négligé par les acteurs économiques: la population rurale africaine.

Euro 2016: la fédération croate condamnée à 100 000 euros d’amende par l’UEFA

Juste avant la fin du match Croatie-République tchèque vendredi à Saint-Etienne, les supporters croates avaient lancé plusieurs fumigènes et pétards sur la pelouse, nécessitant l’interruption de la rencontre.

Après les incidents qui ont émaillé la rencontre Croatie-République tchèque vendredi à Saint-Etienne, l’UEFA a sanctionné la fédération croate de 100 000 euros d’amende. Elle paye ainsi le comportement de certains de ses supporters durant la rencontre.

Juste avant de la fin du match, les supporters croates avaient lancé plusieurs fumigènes et pétards sur le terrain nécessitant une interruption du jeu durant quelques minutes.

LIRE >> Euro 2016: le plan des hooligans croates pour mettre le feu contre l’Espagne

Autre sanction avec sursis cette fois: la fédération croate sera interdite de vente de tickets de matchs à certains de ses supporters jusqu’à la fin du tournoi si de nouveaux incidents interviennent dans les stades. Sont visés, les hooligans qui seront identifiés par les autorités et la fédération.

Il n’y aura pas d’emoji fusil dans les nouveaux symboles

Le géant à la pomme a demandé le retrait de ce nouveau symbole, qui devait figurer dans le cadre d’une série relative aux Jeux olympiques.

Il devait débarquer le 21 juin, dans le cadre d’une série de 72 nouveaux emojis. Mais Apple en a décidé autrement. Le géant à la pomme aurait en effet demandé le retrait de l’emoji fusil. Une décision approuvée par le consortium Unicode, en charge de la validation des emojis utilisables sur les téléphones et autres tablettes, lors d’une réunion organisée en mai, comme le raconte BuzzFeed.

Des emojis en référence aux JO de Rio

Le fusil était censé être inclus dans une série d’emojis relatifs aux Jeux olympiques de Rio, aux côtés de ceux dédiés à la gymnastique ou au handball, indique le site. Mais, d’après les personnes présentes au cours de cette réunion, Apple aurait aurait indiqué qu’elle ne souhaitait pas voir un tel emoji sur ses plateformes, et obtenu le soutien de Microsoft. Le retrait aurait été adopté sans difficulté, rapporte BuzzFeed.

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Sollicité par les médias américains, Apple n’a toutefois pas souhaité réagir. Pas plus qu’Unicode, dont le président, Mark David, a simplement confirmé la décision auprès de BuzzFeed, sans plus de détails. « A mon avis, ce que l’on observe avec cet exemple du fusil, c’est que les entreprises tech ont compris l’importance des emojis », a en revanche analysé un membre d’Unicode.

Comme le rapporte Le Monde, ces symboles apparaîtraient dans près de 4,6% des messages envoyés en ligne. Si la décision a été prise avant la tuerie d’Orlando, elle se teinte toutefois désormais d’une résonance politique, relève le quotidien, alors que revient sur la table la question du contrôle des armes aux Etats-Unis.