Une piscine verticale en forme d’oreille de Van Gogh exposée à New York

New York – Une piscine verticale de 9 mètres de haut, en forme d’oreille de Van Gogh, est exposée au Rockefeller Plaza de New York jusqu’au 3 juin.

Cette imposante sculpture d’art contemporain, est une réalisation du duo d’artistes scandinaves, basés à Berlin, Michael Elmgreen et Ingar Dragset, âgés respectivement de 55 et 47 ans.

L’oeuvre prend la forme d’une piscine, aux bords arrondis et dressée à la verticale, mais son titre évoque tout autre chose. Installée depuis le 13 avril devant la tour du Rockefeller, « Van Gogh’s Ear » (l’Oreille de Van Gogh), surprend les passants.

Shengli Liu, de New York, a trouvé l’oeuvre plutôt dérangeante: « C’est créatif car ça va plus loin que mon imagination. Mais c’est aussi étrange d’associer cette piscine à l’angoissante histoire de Van Gogh. Quand j’ai lu le descriptif de cette pièce, j’ai été un peu effrayée« .

Thomas, un Français qui n’a pas souhaité donner son nom de famille, est fasciné par « le jeu des perspectives« . « J’aime le contraste entre les bâtiments très stricts et la forme arrondie de l’oeuvre« .

Le duo d’artistes formé depuis les années 90 est connu pour ses créations subversives et insolites. En 2005, ils avaient reproduit à taille réelle une boutique de la maison de haute couture Prada — avec de vrais articles en vitrine — l’une de leurs plus célèbres oeuvres, exposée au milieu du désert du Texas, rapidement vandalisée.

Ils travaillent en parallèle sur une série artistique intitulée « Powerless Structures » depuis presque dix ans, en ce moment exposée au Musée d’Art de Tel-Aviv.

Jan, petite soeur d’Antoine Doinel

Claudine Desmarteau signe son plus beau roman avec l’histoire de Jan, une ado rebelle et bravache qui n’a ni sa langue ni ses poings dans la poche et qui marche sur les traces d’un ancien cancre qui a fait ses preuves, François Truffaut. 

« Je ne suis pas le genre de personne qu’il faut chercher avec des noises. J’ai toujours été comme ça, paraît même que quand je suis née, j’avais mes petits poings serrés en gueulant comme un nouveau-né pas commode, c’est mon père qui raconte ça quand il est fier d’avoir une fille qui n’est pas une gonzesse. Moi j’ai des doutes sur ce qu’il est capable d’inventer quand il a des souvenirs pas clairs, et je parie que le jour de l’accouchement, il avait commencé à fêter ça avant que je survienne du ventre de ma mère. »

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Jan, c’est d’abord une voix. Une gamine qui parle avec ses tripes et des étincelles fulgurantes. Collégienne issue d’un milieu popu – voire une cas soc’ comme on dit aujourd’hui – avec son cortège de problèmes qui lui collent aux basques comme un chewing-gum trop mâché : une réputation de bagarreuse doublée de cancre, un père au chômdu qui, lui, ne mâche pas que de la glace, une mère vendeuse dépassée par les événements, et un petit frère de huit ans et demi, Arthur, pour qui elle donnerait tout.

Le vrai prénom de Jan (prononcez Jeanne) c’est Janis. Parce que son père était fan de Janis Joplin, une « chanteuse qui se droguait les veines et qui est morte d’une superdose ». Ce prénom, elle le déteste car depuis l’âge de la cour de récré, Janis rime avec « pisse ». Et comme elle doit surtout compter sur elle-même, elle a commencé par se rebaptiser.

La réalité de la vie, Jan s’y cogne depuis qu’elle est toute petite alors faut pas trop la lui raconter, elle sait bien que la vie c’est pas comme « un conte de fées qu’on vous raconte pour qu’on s’endorme. » C’est une dure à cuire Jan, faut pas trop la chercher, plutôt le genre « à régler le problème dans sa racine » et, si possible, avec uppercut.

Pourtant, la donzelle n’est pas une mauvaise bougresse, au fond, elle préférerait avoir une vie peinarde, seulement voilà. Depuis qu’il ne travaille plus, son daron descend une pente dangereuse balisée par la bouteille, joue l’argent des allocs quand il ne paie pas des tournées au Bar des amis et a converti sa femme au métier de râleuse professionnelle. Bonjour le cocon familial.

Comment vivre son adolescence « quand les ennuis attaquent en bande » ? D’interdit bancaire en descente d’alcool, forcément, le père de Jan lui fait monter la colère au nez : « je pourrais avoir envie de le frapper, tellement je peux plus supporter son sourire de retardé mental et ses yeux de poisson périmé. »

Pourtant, il y a bien une petite lueur dans sa vie, ses potes : Amir avec qui elle rêve de partir à Los Angeles, Lucas et puis Leila et aussi monsieur Boisseau, le prof de français qui l’encourage et leur a fait voir en classe Les 400 coups de François Truffaut. Jan l’a aimé ce film, bien que ce soit « un vieux film d’époque en noir et blanc ». Il est presque autobiographique, alors cela lui donne de l’espoir. Avec toutes les bêtises qu’y fait Antoine Doinel, s’il a été capable de devenir un grand réalisateur, ça signifie que tout n’est pas foutu. Alors, Jan se repasse le film en boucle dans sa tête et se prend à rêver d’Antoine Doinel. Jusqu’où marchera-t-elle sur ses traces ?

AVT_Claudine-Desmarteau_5145Claudine Desmarteau signe là son plus beau roman, avec cette voix singulière et percutante qu’elle tient au plus près d’elle-même, jusqu’au bout. Jan se lit comme un long monologue, vif, haletant, qu’on ne lâche qu’au point final. Un roman, comme un écho à l’un de ses premiers albums, C’est écrit là-haut qui disait qu’il n’y a pas de fatalité et qu’on peut choisir autre chose que l’atavisme familial.

Comment peut-on garder confiance quand un adulte vous ment ? Comment se construire, se donner un but quand les adultes autour de vous sont dépassés et vous abandonne dans vos repères ? Comment croire en soi et garder courage ? Le livre pose toutes ces questions et la force de Jan est sa réponse par l’action. On aime sa franchise, sa lucidité et malgré son humour acide, la gamine est toujours prête à croiser une bonne surprise. On aime ce personnage bien ancré dans son époque. On sent la douleur, la férocité et la tendresse toute mêlée dans ce personnage. Jan montre une volonté de fer, c’est un bulldozer qui avance et que rien ne peut arrêter, entièrement portée par l’amour inconditionnel qu’elle porte à son petit frère.

Il faut lire Jan d’une traite, pour la petite musique de sa voix et parce que la lire c’est faire l’expérience avec elle. C’est marcher à ses côtés sur un fil tendu, en tenant fébrilement la funambule par le bout des doigts, en espérant qu’elle ne fasse pas un faux pas. Et regarder Jan, cette force qui va, aller du noir vers le bleu.

Le site de Claudine Desmarteau



JAN

Claudine Desmarteau

250 p. éditions Thierry Magnier, 14,50 €

(dès 12 ans)

Radiohead revient sur les réseaux sociaux avec un nouveau titre, « Burn the witch »

Londres – Après avoir effacé toute activité sur les réseaux sociaux lundi, le groupe de rock britannique Radiohead était de retour en ligne mardi avec un titre inédit, « Burn The Witch », à la sonorité très électronique.

Publiée notamment sur le site internet du groupe, la vidéo de quatre minutes se présente sous la forme d’un clip animé, tourné entièrement avec des personnages en pâte à modeler, réminiscence des programmes pour enfants des années soixante au Royaume-Uni.

Le quotidien The Guardian a qualifié le morceau de « saisissant – un jaillissement de musique intense« .

Les pages blanches affichées lundi sur les comptes Twitter et Facebook du groupe avaient fait naître chez ses fans des spéculations sur l’imminence de la sortie d’un nouvel album.

Radiohead n’a pour l’heure donné aucun détail sur ce nouvel album, le neuvième et premier depuis « King of the Limbs » en 2011, outre qu’il était enregistré en studio.

Mi-mars, il avait annoncé qu’il allait jouer notamment du 20 mai au 4 octobre à Amsterdam, Paris, Londres, New York, Los Angeles et Mexico, avec deux concerts dans chaque ville sauf à Londres, où le groupe donnera trois concerts.

Les rockeurs britanniques sont aussi annoncés dans huit festivals, dont Primavera Sound à Barcelone, Summer Sonic au Japon et l’édition européenne, à Berlin, du festival Lollapalooza de Chicago.

Lycées en IDF: Pécresse veut lutter contre le décrochage et les addictions

Paris – Lutter contre les addictions et contre le décrochage scolaire, rénover les bâtiments pour accueillir des élèves plus nombreux et valoriser le mérite, la présidente de la région IDF Valérie Pécresse (les Républicains) a présenté mardi ses priorités pour les lycées d’Ile-de-France.

Lors de la conférence de presse en amont de la prochaine session du Conseil régional d’Ile-de-France, les 19 et 20 mai, consacrée à l’éducation, Mme Pécresse a dit vouloir « un lycée de toutes les réussites« .

A cet effet, elle entend faire de la lutte contre le décrochage scolaire « la grande action 2016 » de la Région. L’Ile-de-France compte chaque année 30.000 jeunes décrocheurs (sur 400.000 lycéens du public et 93.000 du privé), et 8% seulement font l’objet d’un suivi: « Il faut qu’on aille s’occuper de ces jeunes« , a-t-elle dit.

Sujet de controverse qui devrait susciter de forts débats dans l’hémicycle, la Région prévoit de lutter contre les addictions (drogues, alcool), « cause massive de décrochage scolaire« . Elle proposera notamment, pour les chefs d’établissement qui le souhaiteront, de financer des tests salivaires de dépistage et des éthylotests.

« 10% des jeunes d’IDF fument plus d’un joint par jour« , a affirmé Agnès Evren, vice-présidente en charge de l’Education. La Région va demander à chaque établissement « d’établir un diagnostic sur la consommation des substances addictives » et d’identifier les éventuels trafics à proximité des lycées. Les tests de dépistage seront « uniquement des outils de diagnostic« , menés sous couvert du secret médical, et dont les résultats individuels ne seront pas transmis aux chefs d’établissement mais uniquement à la famille ou au lycéen s’il est majeur, a-t-elle précisé.

La région financera aussi des formations en addictologie pour les enseignants et la mise en place d’un « plan de lutte contre les dealers » (vidéosurveillance des trajets entre lycées et transports publics, présence policière autour des établissements, etc.).

Pour « réduire le nombre de décrocheurs« , la Région veut aussi renforcer le tutorat et développer les structures d’aides aux jeunes décrocheurs, comme les micro-lycées, les lycées du soir et les écoles de la deuxième chance.

Constatant que les lycées franciliens sont « dans un état préoccupant » de vétusté et que la précédente mandature socialiste « n’a pas anticipé le choc démographique » (baby-boom des années 2000) qui fait que 10% des lycées parisiens sont en sureffectif, la nouvelle majorité prévoit d’accélérer les chantiers de rénovation et de construction de lycées. Cela passera par la recherche de nouvelles recettes, notamment en vendant une partie des parcelles des lycées non utilisées.

La Région veut également « récompenser l’effort« , en rétablissant les bourses au mérite (900 euros) pour les bacheliers issus de famille à faible revenu ayant obtenu une mention très bien et les bourses de la seconde chance pour les non bacheliers.

Elle va aussi rétablir les aides sociales pour les lycéens du privé en difficultés financières, pour un montant de 1,6 million d’euros.

Elle prévoit également « l’expérimentation » dans 10 lycées publics d’un « budget d’autonomie« , pour donner plus de souplesse et de réactivité aux équipes pédagogiques et administratives, notamment en terme d’innovations pédagogiques ou de travaux de maintenance d’urgence, par exemple.

Enfin, Valérie Pécresse a annoncé un plan de « prévention de la radicalisation« , avec un cycle de conférences régionales, durant lesquelles des « victimes du terrorisme » s’exprimeront devant les lycéens, pour « toucher l’émotionnel« .

EN IMAGES. Cartes postales de Manuel Valls depuis le Pacifique

3 – Il était dimanche face à la communauté française de Nouvelle Zélande, où dix mille Français résident. L’occasion de faire officier de l’ordre des Arts et Lettres Sir Peter Jackson, le réalisateur néo-zélandais de la saga de cinéma du Seigneur des anneaux. Et de revenir, 30 ans après, sur l’affaire du Rainbow Warrior: « La France a commmis une erreur lourde entachant l’amitié qui lie nos peuples », a reconnu Manuel Valls dans une interview au New Zealand Herald.

AFP PHOTO / Fiona Goodall

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Tafta: les points d’achoppement révélés par Greenpeace

En publiant les trois quart du traité de libre-échange Tafta en cours de négociation entre l’Europe et les Etats-Unis, Greenpeace montre surtout à quel point il n’est pas près de voir le jour.

Après OffshoreLeaks, LuxLeaks et les Panama papers, le traité de libre-échange Tafta entre l’Europe et les Etats-Unis est à son tour l’objet de fuites, orchestrées, cette fois-ci par Greenpeace. Les 248 pages de documents confidentiels publiées présentent une photographie des négociations à l’issue de leur douzième round, qui avait lieu du22 au 26 février à Bruxelles. Une révélation exceptionnelle, puisque les deux parties gardent secret ce texte élaboré conjointement, dans lequel de nombreuses paragraphes placés entre crochet sont encore en discussion.

Le principe de précaution sur la sellette

Première inquiétude de Greenpeace, les treize chapitres du traité qui viennent d’être publiés ne mentionnent à aucun moment le principe de précaution, pourtant inscrit dans la législation européenne pour éviter qu’un produit potentiellement dangereux pour la santé soit mis sur le marché. Au contraire, les Américains souhaiteraient plutôt adopter une démarche « basée sur le risque », affirme Greenpeace.

Dans le chapitre concernant la coopération réglementaire, les négociateurs américains demandent ainsi qu’avant de mettre en place une nouvelle norme, « toutes les alternatives soient prises en compte ». Ils regrettent que la régulation « soit devenue inefficace pour protéger la santé, le bien-être et la sécurité, tout en étant plus contraignante que nécessaire pour atteindre son objectif ». La régulation doit prendre en compte « les changements technologiques » et les « progrès scientifiques ». Le principe d’innovation contre le principe de précaution, un discours que l’on peut entendre également chez certains politiques français.

La commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström a vivement répliqué à ses accusations en affirmant que le principe de précaution avait réintroduit au cours du treizième round de négociation fin avril à New York. Mais aussi en rappelant que le texte n’était pas encore abouti, sur ce chapitre comme sur d’autres. Toujours est-il que ce principe très européen semble difficile à faire admettre outre-Atlantique.

Chacun veut faire valoir ses normes

« L’UE et les Etats-Unis vont vers une reconnaissance mutuelle de leurs standards, ouvrant la voie à une course vers le bas des multinationales en matière d’environnement et de santé publique », affirme Jorgo Riss, responsable de Greenpeace à Bruxelles cité par Le Monde. Dans un long paragraphe entre crochets du chapitre sur la coopération réglementaire, les négociateurs européens proposent en effet « une reconnaissance mutuelle des décisions réglementaires dans le cas où elles ont des résultats équivalents pour les politiques publiques ».

Problème: si les Etats-Unis estiment que leur réglementation permettant de produire du boeuf aux hormones n’est pas plus mauvaise pour la santé que celle qui l’interdit en Europe, plus moyen de les empêcher de le commercialiser. « Il était illusoire de croire que les Américains voulaient prendre nos normes à nous », assène Thomas Porcher, auteur de Tafta, l’accord du plus fort (Max Milo).

Cecilia Malmström n’en démord pourtant pas dans sa réponse au TTIP-Leaks: « L’affaiblissement des normes ne passera pas par moi », assure-t-elle. Dans ce texte, l’Europe propose aussi de mettre en place un organisme de coopération réglementaire pour parvenir à des normes communes. »On peut imaginer une reconnaissance commune de la norme la mieux disante », estime également le député européen LR Franck Proust. En l’état, rien ne l’interdit encore, mais il sera bien difficile d’évaluer quelle est finalement la meilleure norme, si dans les cas litigieux chacun campe sur ses positions.

Des Américains plutôt… protectionnistes

Selon Le Monde, il ressort de ces 248 pages que les Européens ont fait plus de propositions d’ouverture que les Américains, tandis que ceux ceux-ci sont plutôt sur la défensive. « Les Européens veulent libéraliser leurs marché publics, alors qu’ils sont fermés dans tous les autres pays du monde », s’étonne le député européen EELV Yannick Jadot, vice-président de la commission du commerce international, l’un des rares à avoir accès à la plupart des documents concernant le traité. « Aux Etats-Unis, pas question de remettre en cause le Buy American Act! ». Cette loi de 1933 impose en effet au gouvernement américain de n’acheter que des biens produits sur son propre sol. Le libre échange n’a pas la cote en période électorale.

Si l’on considère que ces documents sont les parties les plus avancées du traité, comme l’explique Greenpeace, on peut mesurer le chemin qui lui reste à parcourir. Le sujet des tribunaux d’arbitrage privé, qui permettent à une entreprise de poursuivre en justice un Etat, reste notamment une simple ébauche, a remarqué Le Monde. Quant aux chapitres encore moins avancés, auxquels Greenpeace n’a pas eu accès, ils concernent la protection des investissements, les droits de propriété intellectuelle, ou encore le développement durable. Des sujets lourds de contentieux.

« Il était utopique de finir avant la fin de l’année. Ce sont des sujets trop techniques pour bâcler les négociations », reconnaît le député européen Les Républicains Franck Proust. Si Angela Merkel réitère sa volonté de conclure le traité, malgré l’opposition de son opinion publique, François Hollande, le 1er mai, prévenait encore que la France dirait « non » si son agriculture était mise en danger. Greenpeace, comme EELV, demande purement et simplement l’arrêt des négociations. Est-ce réellement envisageable? « Dire ‘non’ serait un aveu d’échec trop fort », soupçonne Thomas Porcher. « Ils vont le remettre dans les tiroirs et le ressortiront un jour ou l’autre. » En avril, Cecilia Malmström estimait possible de conclure avant fin 2016, en cas de « bon accord » seulement. Sinon, elle était prête à faire une pause.