En 2017, les garagistes devront proposer des pièces détachées d’occasion

Dès le 1er janvier 2017, les garagistes auront l’obligation de vous proposer des pièces détachées d’occasion. Une mesure qui doit favoriser l’économie circulaire et vous permettre de réaliser des économies.

Les garagistes ont six mois pour s’y préparer. A partir du 1er janvier 2017, ceux-ci auront l’obligation de proposer des pièces de rechange d’occasion qui auront été au préalable démontées dans des centres agréés. Une obligation qui doit favoriser l’économie circulaire en France, publiée mardi au Journal officiel, et qui est prévue par la loi sur la transition énergétique d’août 2015.

Du moteur aux petites pièces de carrosserie…

Le décret signé par Ségolène Royal, la ministre de l’Energie et de l’Environnement, indique que « le professionnel qui commercialise des prestations d’entretien ou de réparation de voitures particulières et de camionnettes […] permet au consommateur d’opter pour l’utilisation de pièces de rechange issues de l’économie circulaire à la place de pièces neuves ».

Quelles pièces seront concernées? Les vitrages non collés, les pièces optiques, et certaines pièces mécaniques ou électroniques, comme les moteurs, les boîtes de vitesses et les organes de transmission mais aussi les pièces de carrosserie amovibles.

Des prix plus attractifs?

« Ce décret permettra aux professionnels de proposer des pièces démontées dans les 1700 centres de traitement de véhicules hors d’usage agréés, dont la qualité aura été préalablement vérifiée », a précisé le ministère de l’Environnement.

« Cette mesure vise à économiser des ressources non-renouvelables, de l’énergie et de la matière première en réemployant des équipements devenus sans usage mais encore fonctionnels », ajoute-t-on. Toujours selon le ministère, les prix de vente des pièces d’occasion seront « attractifs » par rapport au prix des pièces neuves.

Naufrage Concordia: 16 ans de prison pour l’ex-commandant confirmés en appel

Florence (Italie) – La justice italienne a confirmé mardi en appel la condamnation à 16 ans de prison à l’encontre l’ex-commandant du paquebot Concordia dont le naufrage près des côtes italiennes en janvier 2012 avait fait 32 morts, a constaté l’AFP.

L’ancien commandant Francesco Schettino, absent à l’audience du tribunal de Florence (centre) avait été condamné en février 2015 pour homicides, abandon de navire et naufrage par les juges du tribunal de Grosseto (Toscane) où son procès en première instance s’était ouvert en juillet 2013.

Il avait alors écopé d’une peine de 16 ans et un mois de prison, alors que le parquet avait réclamé 26 ans de réclusion. En appel, le parquet avait réclamé 27 ans de prison et ses avocats l’acquittement.

L’ex-commandant n’ira toutefois pas tout de suite en prison, le jugement n’étant toujours pas définitif en raison de la possibilité d’un pourvoi en cassation.

Le Concordia, qui naviguait trop près de la côte de l’île toscane de Giglio, avait heurté un rocher dans la nuit du 14 janvier 2012.

Il s’était alors échoué sur des rochers à quelques dizaines de mètres du Giglio avec à son bord 4.229 personnes, dont 3.200 touristes. Trente-deux personnes avaient péri, dont deux n’ont jamais été retrouvées.

Son épave en partie immergée a ensuite été renflouée et transportée en juillet 2014 jusqu’au port de Gênes pour y être démantelée.

Crash d’EgyptAir: encore 12 jours avant de repêcher les boîtes noires

Le Caire – Il ne sera pas possible de repêcher avant au moins 12 jours les boîtes noires du vol Paris-Le Caire d’EgyptAir qui s’est abîmé en Méditerranée avec 66 personnes, le temps qu’un navire spécialisé arrive sur place, ont indiqué à l’AFP des sources proches de l’enquête.

L’Airbus A320 a soudainement disparu des écrans radars en pleine nuit le 19 mai avant de tomber en mer entre la Crète et la côte nord de l’Egypte pour une raison encore indéterminée.

Seules les analyses des enregistreurs de vol, les « boîtes noires« , pourront permettre de connaître précisément les causes de l’accident.

Le temps est compté puisque les balises de ces enregistreurs de vol ne peuvent émettre que « quatre à cinq semaines » avant épuisement de leurs batteries.

L’hypothèse de l’attentat, initialement mise en avant par l’Egypte, a cédé du terrain à celle de l’incident technique depuis que des alertes automatiques ont été émises par l’appareil deux minutes avant sa chute, signalant de la fumée dans le cockpit et une défaillance de l’ordinateur gérant les commandes.

L’Egypte et la France ont signé des accords avec deux compagnies françaises spécialisées dans la recherche d’épaves en eaux profondes, Alseamar et Deep Ocean Search (DOS). Quarante Egyptiens, dont l’équipage, et 15 Français figurent parmi les victimes du crash.

« Ces deux sociétés ont un rôle complémentaire, la première pour localiser les +pings+ des boîtes noires (l’écho sonar émis par leurs balises, ndlr), la seconde pour descendre et les récupérer » à l’aide d’un robot, a expliqué à l’AFP au Caire une source proche de l’enquête qui a requis l’anonymat.

« Mais le navire spécialisé de DOS a quitté la mer d’Irlande samedi et n’atteindra la zone présumée du crash que dans 12 jours environ, après avoir embarqué à Alexandrie les enquêteurs égyptiens et français« , a-t-elle ajouté.

Ces informations ont été confirmées par d’autres sources proches de l’enquête, qui évoquent une profondeur d’environ 3.000 mètres dans la zone des recherches, à quelque 290 km au nord de la côte égyptienne.

Trois DETECTOR-6000 d’Alseamar, engins immergés capables de détecter les « pings » jusqu’à 4.000 à 5.000 mètres, ont été embarqués à bord d’un bâtiment de la Marine française, le Laplace, qui a quitté la Corse jeudi. Il doit arriver dans la zone présumée du crash « dimanche, ou lundi au plus tard« , selon une des sources.

« Dans l’attente du navire de DOS, équipé pour détecter les +pings+ en eaux très profondes mais surtout de robots capables de descendre jusqu’à 6.000 mètres pour récupérer les boîtes noires, il n’y aura ainsi aucune perte de temps puisque le Laplace tentera de les localiser entre-temps« , assure une de ces sources qui évoque, même dans 12 jours, « de très bonnes chances de récupérer les enregistreurs de vol grâce à la combinaison des deux entreprises françaises« .

Outre trois enquêteurs français du Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) dépêchés au Caire accompagnés d’un expert d’Airbus pour participer à l’enquête sur les causes du crash, deux membres du BEA se trouvent à bord du Laplace, selon le gouvernement français.

Un enfant meurt étouffé en Haute-Savoie

Âgé de 7 ans, le jeune garçon s’était coincé dans une machine agricole, a-t-on appris auprès du parquet de Thonon-les-Bains, ce dimanche. Le drame est survenu samedi soir.

Les circonstances restent encore floues. Samedi soir, peu avant 21 heures, un enfant âgé de 7 ans a perdu la vie à Reigner, en Haute-Savoie. Il s’était coincé dans une machine agricole, a-t-on appris dimanche auprès du parquet de Thonon-les-Bains, confirmant une information de France 3 Alpes.

La ville de Reignier, en Haute-Savoie, est située à quelques kilomètres d'Annemasse.

La ville de Reignier, en Haute-Savoie, est située à quelques kilomètres d’Annemasse.

Capture Google Maps

Selon les premiers éléments de l’enquête, le jeune garçon jouait près d’un enrouleur de serre. Une machine agricole utilisée pour manipuler les bâches servant à recouvrir les potagers. L’enfant a été retrouvé coincé dans la machine par son père, qui a immédiatement prévenu les secours. Ceux-ci n’ont pu ranimer le garçonnet.

« Nous en savons encore peu sur les circonstances de l’accident. Il nous faudra attendre les rapports technique et médico-légal pour se faire une idée précise de ce qui s’est passé », a souligné le parquet de Thonon-les-Bains.

Viol collectif posté sur internet : le Brésil sous le choc

Rio de Janeiro – « Barbarie » : des internautes à la présidence en passant par la presse, le Brésil s’est élevé vendredi contre le viol collectif d’une adolescente à Rio de Janeiro, qui a été filmé et posté sur internet avec des commentaires vantards.

La vidéo était apparue mercredi sur les réseaux sociaux, sur le compte d’un certain « Michel« , accompagnée du message : « Ils ont ruiné la fille, vous voyez ce qu’on veut dire ou pas ‘ Ah ah ah !« .

Dans ce petit film tourné avec un téléphone portable, on voit une femme allongée sur un lit, manifestement inconsciente, les parties intimes exposées et saignantes. « Elle a été engrossée par plus de trente mecs !« , dit une voix masculine. « T’as compris ou pas ‘ Plus de trente !« , ajoute-t-il en riant.

Cette jeune fille de 16 ans, présentée par la presse brésilienne comme toxicomane et mère d’un enfant de trois ans, a, selon sa famille, été victime le week-end dernier de l’acte de vengeance d’un ex-petit ami, qui l’aurait attirée dans un traquenard, droguée et violée, puis donnée en pâture à une trentaine d’autres hommes.

L’adolescente, hospitalisée jeudi pour recevoir des traitements préventifs contre les MST, a affirmé à la police avoir été violée par « 33 hommes » armés dans une favela de la zone ouest de Rio.

Selon sa grande-mère citée par le quotidien O Globo, elle était en état de choc quand elle est réapparue au sein de sa famille, n’arrêtait pas de pleurer et disait ne se souvenir de rien.

– ’30, 33 ou 36′ –

« Il existe de très forts indices montrant que la jeune fille a effectivement été violée« , a déclaré vendredi le chef de la police civile de Rio, Fernando Veloso, qui attend les preuves pour confirmer le viol, et qui ne savait pas « si les agresseurs étaient 30, 33 ou 36« .

La police dit avoir identifié quatre personnes soupçonnées d’avoir participé « directement ou indirectement » aux faits. Le site internet G1 donnait les noms de ces quatre hommes, âgés de 18 à 41 ans.

Cette sordide affaire a suscité l’indignation générale.

« Je dénonce avec la véhémence la plus absolue le viol de l’adolescente à Rio de Janeiro. C’est une folie qu’en plein XXIe siècle on soit confronté à des crimes barbares comme celui-là« , a tweeté vendredi le président du Brésil par intérim, Michel Temer.

Il a convoqué pour mardi une réunion de tous les responsables de la sécurité des Etats du Brésil et promis la création d’un département de la police fédérale spécialisée dans la répression des violences faites aux femmes.

Dilma Rousseff, présidente écartée au moins provisoirement du pouvoir dans le cadre d’une procédure en destitution, a également exprimé son indignation face à cette « barbarie« .

– ‘Culture du viol’ –

La vidéo, devenue virale, avait aussi été retweetée au moins 198 fois et reçu plus de 500 « likes » avant d’être retirée du réseau.

Des centaines d’appels au numéro vert du Parquet ont dénoncé depuis mercredi la vidéo, les photos et les commentaires vantant le viol collectif présumé.

Dès sa mise en ligne, cette vidéo a provoqué une avalanche de réprobations, qui popularisaient notamment le slogan « Je lutte pour la fin de la culture du viol« .

La jeune femme a remercié ces soutiens sur sa page Facebook. « Nous pouvons toutes passer par un jour comme celui-là, a-t-elle écrit. Ca me fait plus mal à l’âme qu’à l’utérus qu’il existe des personnes aussi cruelles qui soient impunies !! »

Le viol collectif « n’est pas hors norme parce que la culture du viol est très forte au Brésil, elle fait partie de notre quotidien, même si on le nie« , a réagi auprès de l’AFP Luise Bello, porte-parole de l’association féministe Think Olga.

Des manifestations étaient convoquées pour ce vendredi à Rio et pour mercredi à Sao Paulo.

Selon l’ONG Forum de sécurité publique, la police brésilienne a enregistré une agression sexuelle toutes les 11 minutes en 2014. Sachant que seuls 10% des cas sont signalés aux autorités, selon la même association, le nombre des viols au Brésil pourrait dépasser les 500.000 par an, sur une population totale de 204 millions d’habitants.

Dans le seul Etat de Rio, 13 viols par jour en moyenne ont été officiellement répertoriés sur les quatre premiers mois de 2016.

Tour d’Italie: Kruijswijk: petite fracture à une côte

Risoul (France) – Le Néerlandais Steven Kruisjwijk (Lotto NL) souffre d’une petite fracture à une côte après sa chute vendredi dans la 19e étape du Giro menant à Risoul, a-t-on appris en soirée auprès de son équipe.

Une décision sur sa participation aux deux dernières journées du Giro sera prise samedi matin, avant le départ de la très difficile 20e étape comportant l’ascension de trois cols (Vars, Bonette, Lombarde).

Le Néerlandais, transporté en ambulance, est allé passer des radiographies à l’hôpital de Briançon (Hautes-Alpes) après l’arrivée de l’étape qu’il a terminé à près de 5 minutes du vainqueur, l’Italien Vincenzo Nibali.

« Il ressent aussi des douleurs au pied et à un côté« , a précisé son équipe.

Kruijswijk a chuté dans l’un des premiers virages du col d’Agnel, à près de 2700 mètres d’altitude. Il a heurté de plein fouet un mur de neige et a été touché aussi au coude, au genou et à la cheville gauche.

Le Néerlandais, 28 ans, portait le maillot rose du Giro depuis la 14e étape.

Autriche: résultats de la présidentielle attendus dans la journée

Vienne – Le représentant de l’extrême droite Norbert Hofer ou l’écologiste Alexander Van der Bellen ‘ L’Autriche attend de connaître lundi le nom de son nouveau président, au terme d’un scrutin extrêmement serré dont l’issue dépendra du vote par correspondance, qui sera dépouillé dans la journée.

Dimanche soir, au terme du comptage des bulletins déposés dans les urnes, les instituts de sondage ont donné les deux candidats au coude-à-coude dans le décompte final, prédisant une victoire par quelques milliers de voix d’écart seulement.

Une victoire de M. Hofer, 45 ans, vice-président du parlement et candidat du FPÖ, constituerait la première élection à la tête d’un Etat de l’Union européenne d’un représentant d’un parti d’extrême droite.

Le scrutin, très observé dans une Europe confrontée à la montée des populismes, sera arbitré par les quelque 900.000 électeurs qui ont demandé à voter par correspondance, soit plus de 14% du corps électoral, un record.

Ce vote par correspondance est d’ordinaire défavorable au FPÖ.

Sur les seuls bulletins déposés dimanche dans les urnes, donc sans les votes par correspondance, Norbert Hofer était en tête avec 51,9% des suffrages contre 48,1% pour son adversaire.

Un succès de M. Van der Bellen, ancien professeur d’université de 72 ans et ex-dirigeant des Verts de sensibilité libérale et centriste, porterait pour la première fois un écologiste à la présidence autrichienne.

Aucun candidat ne s’est risqué à revendiquer la victoire dimanche soir, optant pour un appel au rassemblement des Autrichiens, que ce scrutin a profondément divisés

« Le président, quel qu’il soit, devra être le président de tous les Autrichiens« , a déclaré Norbert Hofer à la télévision publique. A ses côtés sur le plateau, Alexander Van der Bellen a appelé les forces politiques à « travailler ensemble le mieux possible« .

Les deux rivaux ont été fêtés par leurs militants rassemblés à Vienne. Norbert Hofer a promis à ses partisans de se représenter dans six ans s’il n’était pas élu. « Ca vaut le coup de ne pas abandonner« , a lancé à ses supporters M. Van der Bellen qui n’était pas favori de cette élection, mais dit avoir senti « un élan » entre les deux tours.

– Mobilisation citoyenne –

Quelque 6,4 millions d’électeurs étaient appelés à désigner un successeur au social-démocrate Heinz Fischer.

La participation, estimée à plus de 70%, était en hausse par rapport au premier tour, le 24 avril.

M. Hofer était alors arrivé largement en tête avec 35% des suffrages, meilleur score à un scrutin national de son parti, le FPÖ. M. Van der Bellen avait recueilli 21,3% des voix.

M. Hofer, un proche conseiller du chef du FPÖ, Heinz-Christian Strache, a prévenu qu’il entendait être un « président actif » s’il était élu, en rupture avec le rôle essentiellement protocolaire joué jusqu’à présent par les chefs d’Etat autrichiens. Il n’a pas exclu de révoquer le gouvernement « en dernier recours« .

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a exprimé sa crainte de « voir la droite pure et dure et l’extrême droite » l’emporter dimanche en Autriche, une perspective applaudie en revanche par le Front national (FN) français.

En 2000, l’entrée au gouvernement autrichien du FPÖ, alors dirigé par Jörg Haider, avait provoqué des sanctions européennes et valu à ce pays le statut de paria au sein de l’Union.

Porté par la crise des migrants qui a vu 90.000 personnes demander l’asile en Autriche en 2015, soit plus de 1% de sa population, M. Hofer s’est gardé des dérapages ouvertement xénophobes qui avaient fait la marque de son parti par le passé.

Militant depuis sa jeunesse au FPÖ et vice-président du Parlement depuis 2013, ce député discret et policé a principalement axé son discours sur l’emploi et le niveau de vie des Autrichiens, assurant qu’il n’entendait pas voir son pays quitter l’UE, à moins que la Turquie n’y adhère.

Les partis social-démocrate (SPÖ) et conservateur (ÖVP), au pouvoir depuis la Seconde guerre mondiale, ont subi une déroute historique au premier tour, sur fond de crise migratoire et de morosité économique. Le chancelier Werner Faymann (SPÖ) a démissionné entre les deux tours et a été remplacé par le patron de la compagnie nationale des chemins de fer, Christian Kern.

Le nouveau président prendra ses fonctions le 8 juillet.

Alexandre Jardin: « Si on attend de l’Etat qu’il règle les problèmes, alors, rien ne bougera »

Pallier l’impuissance des politiques à résoudre les difficultés des citoyens: voilà le nouveau combat du romancier Alexandre Jardin qui a créé un mouvement fédérant des « faizeux » prêts à agir.

Un jour à Pau, le lendemain à Tourcoing.Il faut être patient pour attraper Alexandre Jardin… ou alors se lever très tôt pour un jogging dans les rues désertes de la capitale. Car il a la bougeotte, l’écrivain militant. Entre deux romans et trois voyages, il pilote Bleu Blanc Zèbre, un do tank qui s’est donné comme mission d' »ubériser » l’Etat: faire à sa place, mieux, et pour beaucoup moins cher.

De retour dans la capitale, Alexandre Jardin attaque, en vrac: l’Etat omnipotent et inefficace, le délire normatif, l’embrouillamini administratif. Le libéralisme a été dévoyé par la technostructure. Pas d’autre solution pour l’écrivain qui veut renverser la table: donner les clés aux « faizeux », ceux qui sur le terrain trouvent des solutions innovantes, osent, et sortent des sentiers battus. Rencontre décoiffante.

Vous avez créé il y a maintenant plus d’un an le mouvement Bleu Blanc Zèbre, qui regroupe des citoyens, des associations, des entreprises et des collectivités, et dont le but commun est de favoriser l’insertion dans l’emploiou la réussite scolaire, par exemple. Des expériences de terrain qui peuvent être répliquées à grande échelle. Pourquoi vous, écrivain à succès, vous êtes-vous lancé dans cette aventure?

Pourquoi moi? Parce que, derrière ma vie d’écrivain, je menais déjà depuis quinze ans une double vie de militant associatif. Durant toutes ces années, j’ai constaté sur le terrain, en sillonnant la France, que toutes les grandes fractures du pays pouvaient être résolues localement par ce que j’appelle des « faizeux ». Qui sont-ils? Des maires, des ONG, des organisations comme la CGPME, des entreprises, des citoyens lambda…

Si on retire les lunettes idéologiques ou politiques et que l’on regarde uniquement l’action pure, on est obligé de constater qu’on vit dans un pays prodigieusement intelligent, mais entièrement bloqué d’en haut. Dès que l’on revient à Paris et ses institutions, on revient vers l’immobilisme et le blocage. Pourquoi ai-je décidé maintenant de prendre les choses en main? Parce que j’ai constaté que, faillite électorale après faillite électorale, les grands partis ne bougeaient pas. C’est extraordinaire, ces gens peuvent perdre et rester droits dans leurs bottes. Et chaque fois, ils reviennent devant les électeurs en disant: « J’ai une super idée, on va continuer comme avant. »

A cela s’ajoute l’absence totale de remise en question des processus d’action. Le cycle de décision publique fonctionne dans des délais surréalistes par rapport à l’urgence des besoins économiques et sociaux. Prenez la dernière loi Macron. Elle a été votée en août 2015. Environ 60% du texte sont d’application directe, mais 84 décrets accompagnent sa mise en place. En octobre dernier, le ministre de l’Economie avait assuré que 80% de ces décrets seraient publiés d’ici à la fin janvier 2016. Aujourd’hui, à peine la moitié des décrets ont été publiés.

L’an passé, au mois de janvier, François Hollande avait déclaré que 40% des décrets d’application prévus l’année précédente n’étaient pas sortis. Imaginez si, dans les entreprises, 40% des décisions n’étaient pas suivies d’effet! Le pire qu’il puisse vous arriver, aujourd’hui, c’est de tomber sur un ministre qui vous dise oui! Comme vous ne pouvez pas vous défaire de l’idée qu’il incarne le pouvoir, vous croyez que quelque chose va bouger. Grosse erreur. Ce sont les « faizeux » qui vont faire bouger la France.

"Même lorsque l'Etat veut bien faire, il arrive avec ses gros doigts normatifs, sa culture du dispositif administratif, qui pervertit tout" lance Alexandre Jardin.

« Même lorsque l’Etat veut bien faire, il arrive avec ses gros doigts normatifs, sa culture du dispositif administratif, qui pervertit tout » lance Alexandre Jardin.

ÉRIC GARAULT POUR L’EXPANSION

Mais comment expliquez-vous cet immobilisme et cette difficulté, voire cette incapacité à réformer, comme l’illustrent dernièrement la bataille et les reculades sur la loi travail?

Fondamentalement, tous nos décideurs fonctionnent avec la même grille de lecture. Soyons clairs: les équipes qui se sont succédé à droite comme à gauche nous laissent une ardoise de 2000 milliards d’euros – le montant de la dette publique -, 6 millions de chômeurs et 9 millions de personnes sous le seuil de pauvreté. Que l’on ne me parle pas de modèle français! Les appareils politiques sont tous constitués d’énarques qui ont un mode de pensée administratif et juridique.

Au coeur de ce logiciel de pensée, il y a l’extraordinaire croyance que de « grandes lois » vont tout débloquer. Ils pensent que la loi va débloquer le réel. Un exemple concret: des millions de gens font l’objet d’un interdit bancaire. Toutes les majorités successives se sont précipitées au Parlement pour faire voter des lois sur la rebancarisation. Sans résultat… jusqu’à ce qu’arrive un de nos « zèbres », Compte-Nickel, qui a installé des bornes chez les buralistes.

Vous scannez votre pièce d’identité, vous payez 20 euros et, en vingt minutes, vous ressortez avec un compte en banque, des RIB imprimés… autant de documents essentiels pour avoir une puce dans votre téléphone, vous inscrire chez Manpower et payer la cantine de vos enfants. Vous pouvez même avoir une carte de crédit. Compte-Nickel a déjà ouvert 260000 comptes. Je pourrais prendre des dizaines d’autres exemples: tous montrent que nos appareils politiques produisent de « grands programmes » qui n’activent en rien les ressources du pays.

Vous dénoncez aussi l’excès de normes, de réglementations, ce fameux « principe de précaution » inscrit dans la Constitution…

Il n’y a pas que l’excès de normes; je dénonce aussi l’aberration des normes. Quand on sort un décret qui interdit à un apprenti boulanger d’être présent dans une boulangerie avant 6 heures du matin, heure à laquelle le pain est cuit, vous voyez bien qu’une telle loi ne peut être produite que par un technocrate et non par un praticien. Des technocrates ont pondu des réglementations qui font, par exemple, que les bâtiments de pompiers doivent se mettre aux normes des handicapés. Chacun sait que tout le monde est tétraplégique, chez les pompiers…

Prenez une initiative comme le service civique, imaginé par l’association Unis-Cité il y a vingt ans. Pendant des années, cette association s’est battue et l’Etat, en 2010, a reconnu son action et s’en est inspirée pour créer le service civique. Résultat des courses: à partir d’une excellente initiative venue du terrain, on se retrouve aujourd’hui avec un dispositif public que les petites mairies n’utilisent pas. Pourquoi? Parce que la paperasserie est incompréhensible, trop complexe pour des petites structures qui n’ont pas de services administratifs. Même lorsque l’Etat veut bien faire, il arrive avec ses gros doigts normatifs, sa culture du dispositif administratif, qui pervertit tout. Si vous attendez qu’il résolve les problèmes, alors, rien ne bougera.

Nous sommes à un an d’une élection que certains jugent déterminante pour l’avenir du pays. Quel portrait dressez-vous de la société française?

C’est un pays double. D’un côté, je sillonne un pays authentiquement désespéré, à la veille d’un processus révolutionnaire. De l’autre, je découvre un pays prêt à bondir sur la scène mondiale, à guérir de ses fractures. Le pays est très fertile. Regardez ce bouillonnement de start-up, ça explose de partout, et les ingénieurs français sont parmi les meilleurs du monde. Mais le taux de croissance français est un mensonge, car c’est une moyenne nationale. L’Ile-de-France et les grandes métropoles font un point de croissance de plus que le reste du pays.

Cela veut dire que, lorsque vous avez 1% de croissance au niveau national, en réalité, beaucoup de territoires sont en stagnation, voire en récession. Et comme notre démographie est positive, le gâteau est pour chacun de plus en plus petit. Rien n’est plus faux que les chiffres nationaux, car personne ne vit dans une moyenne… Les gens vivent quelque part. Ces deux faces coexistent: désespérance et hyperdynamisme.

Justement, comment concrètement souhaitez-vous faire bouger le pays et quelle sera votre méthode?

Je me suis dit qu’on allait faire tomber la pièce du bon côté en fédérant tous ces « faizeux », d’abord dans des politiques régionales pour faire redémarrer le pays par le bas, puisqu’il est bloqué d’en haut. Concrètement, nous sommes déjà en train de négocier avec des grandes régions des politiques clés en main qui reposent sur une alliance entre les collectivités, la société civile et les fameux « faizeux ». Avec une règle de conduite: nos propositions ne doivent pas peser sur les finances publiques puisque les collectivités n’ont plus d’argent.

Nous allons nous attaquer d’abord à trois sujets: l’accès au marché du travail, la réussite des jeunes et la réussite éducative. Après, on s’ouvrira à d’autres thèmes. J’ai bon espoir d’aboutir, car vous avez aujourd’hui à la tête des régions des dirigeants politiques qui ont senti passer le vent du boulet, lors des élections de décembre dernier, et qui se posent de nombreuses questions. Beaucoup de programmes et d’initiatives ont localement fait leurs preuves. La question est désormais celle de la montée en puissance, de la massification.

"Nous négocions déjà avec de grandes régions sur une alliance entre les collectivités, la société civile et les fameux 'faizeux'" annonce Alexandre Jardin.

« Nous négocions déjà avec de grandes régions sur une alliance entre les collectivités, la société civile et les fameux ‘faizeux' » annonce Alexandre Jardin.

ÉRIC GARAULT POUR L’EXPANSION

Pouvez-vous nous donner quelques exemples de programmes qui marchent?

Prenez Lire et faire lire. Nous avons 20% d’enfants qui, à l’entrée au collège, ne savent pas lire. Soit vous pensez qu’une énième réforme venue du ministère va régler le problème, soit vous activez les ressources existantes sur le territoire. Parmi les ressources, il y a les retraités. Si vous les embarquez à grande échelle dans les écoles maternelles et primaires pour transmettre le plaisir de lecture, vous allez aider l’école à mieux réussir.

On a 18600 bénévoles qui sont à pied d’oeuvre… Mais c’est un échec, car il nous en faudrait 6 à 7 millions, tant les besoins sont considérables. Notre objectif n’est pas de faire une grosse association, mais de régler le problème de l’illettrisme. On va inclure Lire et faire lire dans notre offre éducative. Un maire peut mettre en place dans ses écoles primaires ce programme en organisant des réunions, en mobilisant les citoyens. Quand je dis qu’il faut activer les ressources, je n’invente pas l’eau chaude. Il faut juste remettre en ordre de bataille l’existant.

Les entreprises ont-elles aussi un rôle à jouer parmi ces « faizeux »?

Bien sûr! Engie a financé les 100 premiers parcours de créations d’entreprises dans un programme qui s’appelle Entreprenez votre vie, à Reims. On a pris six  » zèbres  » qui accompagnent des créateurs d’entreprise sur toutes les étapes clés de leur développement. Idem avec Orange ou la SNCF…

L’emploi et l’insertion des jeunes sur le marché du travail sont un des drames français. Que proposez-vous?

Une des meilleures solutions pour assurer l’emploi des jeunes, notamment ceux qui sont en difficulté, c’est l’apprentissage.Les centres de formation d’apprentis (CFA) sont financés par les régions. Tout cela coûte beaucoup d’argent, mais un tiers des places sont vides. Alors, pour toucher les décrocheurs, nous avons lancé des campagnes de recrutement par le biais des clubs sportifs. On a commencé à Tourcoing, un territoire miné par le chômage. Ce sont les entraîneurs, les coachs sportifs, qui parlent aux gamins décrocheurs des formations qu’ils peuvent suivre. Ils leur apprennent même à se présenter. Et ça marche! Xavier Bertrand, le nouveau président de région, est très intéressé par ce programme… Il faut dire que c’est lui qui finance les CFA!

Un récent sondage réalisé par Elabe révèle que 78% des Français seraient prêts à voter à une élection présidentielle pour un candidat qui ne serait ni issu, ni soutenu par un parti politique. Cela vous tenterait-il?

La défiance envers les partis traditionnels est tout à fait normale. Le minimum n’est plus assuré: savoir lire et écrire à l’entrée en sixième, avoir une vraie formation quand on sort du système, obtenir une décision de justice dans un délai raisonnable, manger à sa faim… Notre objectif politique est de rétablir ces minima de manière que le pacte social redevienne enthousiasmant. Les partis traditionnels viennent avec des programmes et des promesses. Nous, nous viendrons avec des actions déjà engagées.

Et vous comptez agir sans argent public?

Bien sûr. C’est vrai qu’il faut réduire les déficits publics et résoudre le problème de la dette. Mais si on parle de réformes structurelles sans avoir parfaitement en tête quel minimum il faut rétablir, le peuple ne comprendra rien et n’acceptera pas les efforts nécessaires.

Nicolas Hulot aussi, avec son pacte écologique, en 2007, avait tenté de convaincre la classe politique. Beaucoup d’hommes et de femmes politiques l’avaient signé, sans grand résultat par la suite…

J’ai beaucoup d’estime pour lui, car il a tenté quelque chose. Et il y a beaucoup à apprendre de son échec. D’abord, il était « monoproduit », il ne touchait pas toutes les fractures. Ses bases médiatiques étaient larges, mais ses bases sociales étaient étroites. Ensuite, il y avait dans son pacte l’idée que si un politique le signait, il allait mettre en oeuvre ce qu’il avait signé. Le ver était dans le fruit. Pour faire bouger la France, il faut être capable de « faire » soi-même: cela implique de venir avec des solutions clés en main, qui ont fait leurs preuves.

Vous dites ne plus croire aux promesses des partis politiques. Allez-vous tout de même voter lors des prochaines élections?

J’ai voté blanc lors des dernières élections régionales. Je ne marche plus dans le pacte de culpabilité qui nous incite à reconduire des partis qui finissent par faire monter le Front national. Je ne me transformerai pas en ministre d’ouverture, car ça finit toujours très mal.

Profil

Auteur notamment du Zèbre et de Fanfan, Alexandre Jardin consacre désormais une partie de son temps à Bleu Blanc Zèbre, un mouvement créé en 2015, au slogan explicite « Aux actes citoyens! ». Il est aussi l’un des fondateurs de l’association Lire et faire lire qui réunit, depuis 1999, toutes les générations autour de la lecture.

Les finales de coupe du week end confirment que les français travaillent bien moins que les autres européens

Ce week end, les finales de coupe nationale des 6 plus grands championnats d’Europe (Espagne, Angleterre, Allemagne, Italie, France, Portugal) sont TOUTES allées jusqu’aux prolongations.

Toutes ? Non, car un petit pays orgueilleux résiste encore et toujours à la fatalité des heures supplémentaires. Ce petit pays, c’est la France : le PSG est le seul vainqueur de coupe des 6 grands footballs européens à avoir gagné (4-2) dans le temps réglementaire.

PSG-Coupe

En Angleterre, Manchester United a attendu la toute fin du temps additionnel pour marquer le but de la victoire contre Dortmund par le jeune Lingard (2-1), tout comme la Juve de Pogba qui a crucifié l’AC Milan au bout des prolongations (1-0).

Barcelone n’a marqué son premier but par Jordi Alba qu’en prolongations avant que Neymar ne double le score sur une des dernières actions (2-0).

Les allemands et les portugais ont poussé le goût du travail bien fait un cran plus loin. Peuples toujours aussi laborieux, ils ont montré leur professionnalisme jusqu’aux tirs aux buts. Le Bayern a battu Dortmund 4 tirs aux buts à 3 et Braga est venu à bout de Porto 4 tirs aux buts à 2 (en tirant en second pourtant dans les deux cas).

Mais les français sont de loin les plus productifs

Mais attention, pas de caricature : si les français travaillent effectivement peu, ils sont aussi, et de loin, ne l’oublions pas, les plus productifs d’Europe. Le nombre de but par heure de football travaillée est très supérieur en France. Quant à la productivité d’une Allemagne que l’on donne pourtant souvent en exemple, elle est tout bonnement ridicule. Qu’on en juge :

GraphiqueSource : INSEE

Irak: lancement d’une opération pour reprendre Fallouja

Bagdad – Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a annoncé lundi le lancement d’une opération militaire pour reprendre la ville de Fallouja, à 50 kilomètres de Bagdad, au groupe jihadiste Etat islamique (EI).

« Nous commençons l’opération pour libérer Fallouja« , a déclaré le Premier ministre dans un communiqué. « Le drapeau irakien sera hissé et flottera haut au-dessus des terres de Fallouja« , a-t-il affirmé.

Le commandement intégré des opérations a également publié un communiqué annonçant le début des opérations pour reprendre la ville, bastion de l’EI situé à 50 kilomètres à l’ouest de la capitale, qui échappe au contrôle du gouvernement depuis janvier 2014.

Dimanche, l’armée irakienne a prévenu les civils se trouvant toujours à Fallouja, soit plusieurs dizaines de milliers de personnes, qu’ils devaient quitter la ville.