Argentine: des mesures anti-inflation pour les plus pauvres

Buenos Aires – Le président argentin Mauricio Macri a annoncé samedi une série de mesures sociales pour les revenus les plus modestes, dans un contexte de forte inflation, de vagues de licenciements et d’augmentation du coût des services publics.

Le paquet de mesures comprend l’extension des allocations familiales (AUH) aux petits contribuables et le remboursement de l’impôt sur la valeur ajoutée (IVA), fixé en Argentine à 21% pour presque tous les produits, aux contribuables ayant de faibles revenus.

Jusqu’à 300 pesos (20 dollars) par achat seront remboursés aux retraités et bénéficiaires des AUH, qui recevront en outre une aide unique de 500 pesos (33 dollars) en mai.

Le gouvernement a également décidé de permettre aux bénéficiaires des allocations familiales pendant l’enfance de recevoir une aide pour eux-mêmes une fois adultes.

« L’angoisse de chacun d’entre vous est la mienne et ma responsabilité (est) de la transformer en moyens concrets pour que nous allions mieux« , a déclaré M. Macri dans une maison de retraite de Buenos Aires où il annonçait ces mesures, entouré de deux ministres.

Le chef de l’Etat a admis être « préoccupé » par la situation sociale dans le pays, avec une inflation à 12% au premier trimestre, selon l’indice publié par l’Institut national de statistiques (Indec, officiel).

« L’inflation nous frappe encore aujourd’hui. Mais je suis très optimiste, nous sommes sur le bon chemin« , a dit Macri en reprochant à la présidente précédente, Cristina Kirchner (2007-2015), d’avoir laissé un pays « avec 30% de pauvreté« .

Selon un récent rapport de l’Université catholique argentine (UCA), la pauvreté touche désormais 13,8 millions d’Argentins, soit un tiers (34,5%) de la population, et 1,4 million de plus que lors de la prise de pouvoir du nouveau président en décembre (29%).

Lors de ses premiers mois à la présidence, Macri a décidé de coupes de subventions dans les services publics et d’augmentations entre 100% et 500% des tarifs des transports, de l’électricité, de l’eau et du gaz, ainsi que des milliers de licenciements dans le secteur public, ajoutés à des centaines dans le secteur privé.

Le ministre des Finances Alfonso Prat-Gay a admis samedi que la croissance argentine en 2016 « sera proche de zéro« , dans une déclaration à l’agence officielle Telam en marge d’une réunion du FMI à Washington. Il prévoit en revanche une croissance « entre 3,5 et 4 points » pour 2017.

L’économie argentine a progressé de 2,1% en 2015, selon les statistiques officielles.

Monte-Carlo: Monfils ne veut pas se laisser agresser par Tsonga

Monte-Carlo (Principauté de Monaco) – Gaël Monfils ne veut pas se laisser agresser par Jo-Wilfried Tsonga samedi dans la demi-finale du Masters 1000 de Monte-Carlo, dont le vainqueur sera le premier Français en finale depuis la victoire de Cédric Pioline en 2000.

« Si j’ai un tout petit avantage, c’est que je sais ce qu’il va me proposer« , a dit le Parisien, vainqueur en quarts de finale de l’Espagnol Marcel Granollers 6-2, 6-4.

« Il va essayer de m’agresser, de ne pas aller dans des filières longues. Il ne faudra pas que je le laisse prendre le jeu à son compte« , a-t-il ajouté.

Les deux hommes, de la même génération, 29 ans pour Monfils et 30 pour Tsonga, se connaissent par coeur, autant tennistiquement qu’humainement, mais ils ne se sont pas affrontés si souvent que ça sur le circuit, sept fois seulement (le Manceau mène 5-2), et jamais sur terre battue. Leur seul duel d’envergure date de 2012, en finale de Doha, où Tsonga l’avait emporté.

Le bilan est donc à l’avantage du Manceau, d’autant que Monfils reconnaît avoir remporté ses deux victoires alors que son adversaire revenait de blessure.

« Les attaquants purs sont ceux qui me posent le plus de problèmes. J’ai du mal à maîtriser le jeu de Jo« , a reconnu le Parisien.

Mais la forme du moment pourrait rééquilibrer les débats, Monfils ayant été le meilleur Français depuis le début de la saison avec des quarts de finale à l’Open d’Australie, à Indian Wells et à Miami.

Le Parisien, 16e mondial, a de nouveau fait un bon match contre Granollers, 67e à l’ATP, un « lucky loser » qui avait perdu en qualifications avant d’être repêché dans le grand tableau grâce au forfait de David Ferrer. Il se méfiait tout de même car l’Espagnol l’avait battu lors de leur dernier affrontement, l’an passé à Madrid, sur terre battue, dans un marathon en trois manches.

« J’ai essayé d’être plus agressif cette fois-ci, de jouer un peu plus avec mon coup droit. J’ai essayé de le faire courir, de venir au filet pour le perturber. J’avais une tactique différente de la dernière fois« , a dit le Français, qui jouera sa seconde demi-finale d’affilée à Monte-Carlo.

Monfils a largement dominé, sauf au début du deuxième set, où il a concédé temporairement un break de retard. « J’ai eu un gros coup de pompe. J’ai fait une petite hypoglycémie. J’avais la tête qui tournait un peu« , a expliqué le Français, qu’un soda a rapidement remis d’aplomb.

Programme des demi-finales du Masters 1000 de Monte-Carlo qui ont lieu samedi:

Court Rainier III

Pas avant 13h00

Rafael Nadal (ESP/N.5) – Andy Murray (GBR/N.2)

Pas avant 15h30

Gaël Monfils (FRA/N.13) – Jo-Wilfried Tsonga (FRA/N.8)

La Russie plus dangereuse que l’EI, assure le chef de la diplomatie polonaise

Bratislava – Le chef de la diplomatie polonaise Witold Waszczykowski a estimé vendredi à Bratislava que la Russie présente une plus grande menace pour l’Europe que le groupe Etat islamique, « une menace très sérieuse » mais « non existentielle ».

« De toute évidence, l’activité de la Russie est une sorte de menace existentielle parce que cette activité peut détruire des pays« , a dit M. Waszczykowski lors d’un débat sur l’avenir de l’Otan à la conférence annuelle sur la sécurité Globsec, qui s’est ouverte vendredi dans la capitale slovaque.

« Nous avons aussi des menaces non existentielles comme le terrorisme, comme les grandes vagues de migrants« . L’Etat islamique est une menace très sérieuse, « mais ce n’est pas une menace existentielle pour l’Europe« , a encore dit le ministre, dont les propos ont été rapportés par l’agence PAP.

Il a réaffirmé son espoir de voir le sommet de l’Otan prévu en juillet à Varsovie renforcer la présence des forces de différents pays membres de l’alliance sur son flanc oriental. « Ce serait un symbole de la détermination à défendre le flanc oriental. Nous pouvons discuter de l’échelle » de ce déploiement », a dit M. Waszczykowski.

Le renforcement de la capacité défensive collective sera le point principal du programme du sommet, a souligné de son côté son homologue tchèque Martin Stropnicky, tout en estimant que « la Russie ne doit pas être isolée« .

La Baltique, où « la Russie teste les capacités défensives de l’Otan » est devenue apparemment un foyer de tension et les pays membres de l’Otan de la région sont confrontés à une pression russe accrue, a relevé M. Stropnicky, selon l’agence CTK, tandis que la Suède et la Finlande, notamment, sont visées par une forte propagande russe.

Printemps de Bourges: soirée hip hop avec Nekfeu et Bigflo et Oli

Bourges – Le public familial des deux premières soirées du Printemps de Bourges a laissé jeudi soir la place aux plus jeunes pour une soirée hip hop confiée à l’explosif Nekfeu et aux sympathiques Bigflo et Oli.

Nekfeu, membre du collectif 1995, était décidé à mettre le « feu« , comme le nom de son premier album solo récompensé en février de la Victoire de l’album de musiques urbaines. Il demande au public de se lancer dans un « pogo » géant, harangue la foule (« Vous dormez Bourges ou quoi’« ) et se multiplie en traversant la scène de part en part sous sa casquette noire.

Le rappeur parisien de 26 ans est accompagné sur scène par de nombreux autres rappeurs issus de ses groupes: 1995, S-Crew ou L’Entourage pour un show ultra-vitaminé mais qui ne fait pas tout à fait le plein sous la grande tente du Printemps de Bourges (6.000 places), contrairement aux deux premières soirées animées par LEJ et Mika (mardi) puis Ibrahim Maalouf et Louise Attaque (mercredi).

Avant lui, le duo toulousain Bigflo et Oli a mis l’ambiance avec un rap plus familial et plus festif.

Les deux frères Ordonez, Florian (23 ans) et Olivio (19 ans), reconnaissent volontiers en interview être « davantage IAM« , synonyme de rap plus ouvert, que « Kaaris« , représentant d’une musique plus crue et plus lourde. « Même s’il faut de tout pour faire un rap« , précisent-ils.

Les deux frères, qui viennent de réunir quelque 8.000 fans au Zénith de Toulouse, début avril, sont désormais disque d’or (plus de 50.000 exemplaires vendus) avec leur premier album, « La cour des grands« , sorti l’an dernier. « On a vécu une année de fous« , disent-ils.

« Il y a deux ans, on avait joué au Printemps de Bourges sur une petite scène« , se souvient l’aîné, Bigflo. « On avait regardé le concert de Stromae. On avait bien sûr pris une claque mais on s’était dit que ce serait cool de jouer sur cette grande scène. Cela faisait partie des cases à cocher!« , ajoute-t-il, se réjouissant de voir le rap continuer à prendre de plus en plus de place dans les festivals.

« Le rap est aujourd’hui ce que le rock était pour la génération précédente« , ajoute-t-il.

Le rock était lui toutefois largement à l’honneur dans les autres salles jeudi soir avec d’un côté Rover, Jeanne Added et Feu! Chatterton et de l’autre Radio Elvis et les énergiques Dionysos, qui ont fait sonner leurs guitares dans un vénérable théâtre du centre de Bourges.

La Ligue 2 devient la « Domino’s Ligue 2 » pour les quatre prochaines saisons

La marque de pizza « Domino’s Pizza » a en effet signé un contrat partenariat titre (« naming ») avec la Ligue 2, a annoncé jeudi la Ligue de football professionnel.

Et la Ligue 2 devint la « Domino’s Ligue 2 ». La marque « Domino’s Pizza » a en effet signé un contrat partenariat titre (« naming ») avec la Ligue 2.

Domino’s Pizza « devient partenaire titre de la Ligue 2 pour les quatre prochaines saisons. A partir de la saison 2016/2017, la Ligue 2 devient la ‘Domino’s Ligue 2′ », a annoncé jeudi la Ligue de football professionnel.

« Accroître notre notoriété »

« Nous sommes très fiers et heureux de signer un partenariat avec Domino’s, enseigne nationale leader du marché », a expliqué Mathieu Ficot, directeur du développement économique de la LFP, lors d’une conférence de presse à l’issue du conseil d’administration de la Ligue. « Cet accord s’inscrit dans notre stratégie de développement commercial de nos compétitions. »

« La Ligue 2 est une compétition médiatique qui va renforcer notre visibilité au niveau national », a quant à lui expliqué Nicolas Dégéraud, directeur Marketing de Domino’s Pizza France. « La Domino’s Ligue 2 va incontestablement renforcer nos liens avec les consommateurs, accroître notre notoriété et donc développer nos ventes. » Les modalités financières de l’accord n’ont pas été divulguées lors de la conférence de presse.

Au salon des inventions de Genève, l’imagination est sans limite

Genève – L’imagination des inventeurs dans le monde est sans limite, comme le prouvent le divan modulable pour des relations intimes ou ces chaussures spéciales pour bambins qui permet de retrouver leurs parents, présentés au 44ème salon international des inventions de Genève.

C’est un inventeur sud-coréen qui a eu l’idée d’apposer un code datamatrix (code QR) sur la chaussure, sur lequel les parents téléchargent leurs coordonnées afin d’être contactés au cas où l’enfant s’est égaré.

« La chaussure QR est le moyen d’empêcher que nos enfants se perdent« , explique la jeune Sud-Coréenne qui présente l’invention sur le stand. « Ce n’est pas cher, c’est rapide et facile à utiliser« , ajoute-t-elle.

Gérard Sermier, chef du service de presse du Salon des inventions, qui se tient jusqu’au 17 avril, reconnaît qu’avec internet, on peut aujourd’hui tout trouver sur la toile. « Mais ici, vous rencontrez dans un seul lieu les inventeurs du monde entier, et vous pouvez parlez directement avec eux« , déclare-t-il à l’AFP .

Chaque année, entre 50.000 et 60.000 visiteurs se pressent pour découvrir les dernières inventions, et parmi eux, près de la moitié vient pour faire des affaires. « Ce sont des professionnels, des investisseurs intéressés par l’achat d’un brevet, ou des industriels à la recherche de nouveaux produits« , ajoute-t-il.

– Un divan spécial relations intimes –

Les ventes de brevets représentent plusieurs dizaines de millions d’euros pendant le salon.

Un inventeur roumain, qui a exposé à Genève, est devenu millionnaire en quelques années, grâce à son scanner capable de détecter des marchandises de contrebande, des stupéfiants ou des armes cachés à l’intérieur d’un avion. Cet inventeur a eu le Grand Prix du Salon en 2013 et une usine est en cours de construction pour fabriquer le scanner en Suisse, à Saint-Imier.

Selon les organisateurs, le Salon a encore de belles années devant lui, car « la moitié des objets et des techniques que nous utiliserons d’ici 10 ans est encore à inventer« , relève M. Sermier.

Les inventions présentées à Genève sont toutes protégées par un brevet, décerné dans leur pays d’origine. Les inventeurs ne peuvent présenter leurs découvertes qu’une seule fois dans ce salon, où plus de la moitié des exposants vient d’Asie et du Moyen-Orient.

« De nombreux pays de ces régions sélectionnent les inventeurs qui veulent venir à Genève et financent leur voyage« , précise M. Sermier.

Les Européens sont moins nombreux, en raison de la cherté du franc suisse, qui rend le déplacement en Suisse très onéreux en l’absence de subventions.

Un inventeur français présente cependant un système très ingénieux de protection des cervicales, pour les personnes se faisant faire des shampoings à domicile.

Un inventeur allemand présente pour sa part une brosse à vaisselle « magique« , sans poils et antibactérienne.

Toujours dans la cuisine, un thaïlandais présente un outil qui fait un noeud bien serré aux sacs à ordures, tout près du bord, ce qui permet de les remplir au maximum.

Pour le réconfort après les efforts, un inventeur italien a imaginé le divan « Desire« , modulable à souhait, pour plus de confort durant les relations intimes. Selon sa présentatrice, ce divan pourrait intéresser les personnes souffrant du dos ou de handicaps.

Il est équipé de poignées et de supports amovibles, « pour diminuer » l’effort physique durant les rapports sexuels. L’objet est tellement encombrant que son inventeur recommande de le placer dans un espace spécialement dédié, appelé « love-room« .

Cette année 695 exposants provenant de 40 pays, sont présents à Genève, des chiffres en baisse par rapport à 2015, qui avait compté 752 exposants en provenance de 48 nations.

La fessée: « Quand on blesse l’enfant, il n’apprend pas »

Cette semaine, le gouvernement dévoilait le « livret des parents », envoyé aux futurs parents entre le 4e et le 5e mois de grossesse. Il préconise notamment une éducation non-violente, sans fessée ou gifle. Un avis que partage l’auteure et fondatrice de la journée de la non-violence éducative, Catherine Dumonteil-Kremer.

La fessée est un moyen d’éducation que l’on utilise depuis des siècles. Nos parents utilisaient déjà la violence et la répression déjà avec nous. La façon dont on a été élevé se perpétue. Lorsque l’on juge ces méthodes traditionnelles, c’est à nous de casser ce cercle vicieux. Pour ma part, j’ai été plus menacée que fessée, mais lorsque l’on est enfant, craindre ses parents a pour conséquence de mélanger l’amour, la peur et le fait d’avoir mal dans notre esprit.

LIRE AUSSI >> La fessée « n’a aucune vertu éducative », considère le gouvernement

La fessée, les gens souhaitent en parler et cherchent de nouvelles solutions, notamment pour gérer les situations de colère. Pour cela, il existe un kit d’urgence, c’est un premier pas. Pour ne pas représenter un danger pour son enfant, mieux vaut s’isoler, hurler dans un coussin, faire le tour du pâté de maisons, tout ce qui est possible pour ne pas déverser sa colère sur l’enfant.

L’initiative du gouvernement (qui délivre désormais un livret aux nouveaux parents dans lequel il rappelle que la fessée n’a aucune vertu éducative, NDLR) véhicule un message très positif. La formation aux parents intéresse de plus en plus. Tout le monde se sent concerné. D’autant plus depuis que les professionnels se sont accordés sur les méthodes appropriées. Plus personne aujourd’hui ne se risquerait à promouvoir la fessée.

« Souffrance et sidération empêche l’apprentissage »

Lorsqu’un enfant a une action inadaptée, il n’en a pas forcément conscience. Par exemple, s’il éteint et allume constamment l’ordinateur ou la lumière, il se peut qu’il soit dans une période où les interrupteurs le fascinent. Il découvre le monde, il apprend et fait des expériences en conséquence. Cela peut ne pas être de notre goût alors, au lieu de s’énerver, mieux vaut lui donner un interrupteur sur lequel il pourra s’amuser à sa guise. Et si, lorsqu’on le retire de cette situation, il se met à pleurer, on peut l’écouter, le cajoler, lui faire comprendre. Si on le blesse, il n’apprend pas, car les centres de l’apprentissage dans le cerveau sont complètement bloqué par la souffrance et la sidération.

LIRE AUSSI >> Quelle parade à la fessée?

Si le comportement de l’enfant est inapproprié, notamment lorsqu’il veut quelque chose à tout prix dans les magasins, il faut comprendre que c’est son droit de demander, comme tout le monde. C’est ensuite notre rôle de répondre. On a alors trois options.

Si je donne une fessée, la crise démarre, je lui fais peur et je deviens le centre de l’attention. Si je cède, parce que j’en ai assez, je risque de lui faire des reproches par la suite. Si je lui dis « non » et que j’écoute les émotions qui suivent, même s’il pleure. Il a besoin d’exprimer sa tristesse pour passer à autre chose. S’il a été élevé de cette manière-là, il apprend notre façon de vivre, tout apprentissage se fait progressivement, par pallier. Et même s’il se roule au sol et fait une crise, ce n’est pas grave. Ce qui dérange réellement dans ce type de situation, c’est très souvent le regard des autres.

« On en récupère les fruits à l’adolescence »

La punition n’a jamais été mon truc. Tout ce qui peut blesser, même psychologiquement, apprend seulement à ne pas se faire prendre la fois suivante. La preuve en est: un enfant qui fait une bêtise et qui dit que ce n’est pas lui est un enfant qui ne se sent pas en sécurité.

On peut toujours expliquer les raisons de nos choix aux enfants, même pendant les crises. Il faut persévérer et tenir ses décisions. Ce n’est pas en lui disant une fois qu’il va comprendre. Au départ, il n’en tiendra pas compte, car il veut les choses de tout son être. Mais petit à petit, ça rentre. Cela installe la confiance entre le parent et l’enfant. On en récupère les fruits à l’adolescence. Un enfant qui a été puni, blessé, voire violenter, va mentir plus tard pour mieux cacher ses expériences malheureuses. On ne peut alors pas les aider en cas de problème -typiquement le jour où ils prennent leur première cuite- car la façon dont on les élève dès le plus jeune âge a des effets tout au long de la vie du parent.

Catherine Dumonteil-Kremer est auteure, formatrice, conférencière, fondatrice de la Journée de la non-violence éducative et mère de trois enfants.

Le PNR européen, nouvel outil anti-terroriste, enfin devant le Parlement

Strasbourg – Après cinq ans de débats, le registre européen des données des passagers aériens, dit PNR, doit enfin être voté jeudi par les eurodéputés en plénière, dans une UE en quête de nouveaux outils anti-terroristes après le choc des attentats de Paris et Bruxelles.

Sur le front de l’enquête sur ces tueries, plusieurs comparutions doivent justement avoir lieu jeudi également, à Bruxelles, dont celle de Mohamed Abrini, inculpé à la fois pour les attentats du 13 novembre à Paris et pour ceux du 22 mars en Belgique.

Le PNR européen (« Passenger Name Record » en anglais), soumis au vote à la mi-journée à Strasbourg, doit permettre de mieux tracer les itinéraires aériens des terroristes potentiels, à partir d’informations que les compagnies aériennes auront l’obligation de transmettre aux Etats, lesquels devront ensuite se les partager.

« J’espère que nous aurons un vote positif« , a dit mercredi le rapporteur du texte, le député conservateur britannique Timothy Kirkhope, à Strasbourg, où a lieu depuis lundi une session plénière du Parlement européen. « Nous avons créé une directive qui va sauver des vies« , a-t-il plaidé.

Proposé dès 2011 par la Commission européenne, le PNR européen a donné lieu à des tractations laborieuses entre le Parlement et les Etats membres, les eurodéputés exigeant des garanties sur la protection de la confidentialité des données recueillies.

– ‘Surveillance de masse’ –

Sous la forte pression de certains pays comme la France, un compromis politique avait été trouvé en décembre 2015, mais le vote définitif du texte au Parlement a ensuite pris du retard. Les groupes socialistes, libéraux et Verts demandaient qu’un autre texte, protégeant les données personnelles, soit voté en même temps –ce qui doit être le cas jeudi.

« Une grande majorité de mon groupe va voter ce texte mais moi personnellement je ne peux pas l’accepter« , a dit mercredi la député socialiste allemande Birgit Sippel, déplorant une « surveillance de masse sans différenciation en fonction des zones géographiques ou des périodes de temps« .

Le PNR, s’il est adopté, obligera les transporteurs aériens à communiquer des données sur leurs passagers –comme leurs dates de voyages, itinéraires ou coordonnées– aux Etats européens concernés par un vol depuis ou vers un pays tiers. Les pays de l’UE pourront ensuite élargir le champ aux vols intra-européens.

L’objectif est de permettre de détecter des individus qui n’ont pas été soupçonnés de terrorisme par le passé, mais dont l’analyse des données suggère qu’ils pourraient être impliqués dans de tels actes, et donc provoquer le déclenchement d’une enquête.

Il appartiendra ensuite aux Etats membres d’alerter d’autres pays, si nécessaire. Ils pourront aussi demander des données PNR à d’autres, de leur propre initiative, dans le cadre d’une enquête.

Actuellement, plusieurs pays européens, à l’instar du Royaume-Uni, se sont déjà dotés d’un système PNR, mais il n’y a pas encore d’harmonisation européenne.

– ‘Pas de temps à perdre’ –

Tout en soutenant le principe d’un PNR européen, des députés de plusieurs bords politiques regrettent le manque d’ambition du système, qui ne prendra pas la forme d’un fichier unique à l’échelle de l’UE, mais de fichiers nationaux, dont le partage sera basé sur la bonne volonté des Etats membres.

Le groupe des Libéraux et démocrates européens (ALDE) demande notamment que l’échange des informations entre les Etats membres soit obligatoire, dans un amendement qui pourrait obtenir jeudi le soutien d’eurodéputés socialistes et du PPE, selon des sources parlementaires.

Si la directive est adoptée, les Etats membres auront deux ans pour la transposer dans leurs législations nationales. « On ne peut pas attendre deux ans pour le mettre en place, nous n’avons pas de temps à perdre« , a déjà pressé mercredi le commissaire européen Dimitris Avramopoulos.

A Washington, « Brexit » et croissance morose inquiètent la planète finance

Washington – La planète finance se retrouve à partir de jeudi à Washington sous un ciel assombri par une croissance en panne et le spectre du « Brexit », auxquels se greffent la crise des migrants et le scandale des « Panama Papers ».

Le Fonds monétaire international, qui tient cette semaine son assemblée de printemps avec la Banque mondiale, a donné le ton mardi en abaissant ses prévisions sur le globe et en mettant en garde contre « l’escalade des menaces » économiques.

La plus imminente vient du Royaume-Uni, qui pourrait décider fin juin par référendum de quitter l’Union européenne, un scénario qui affole les milieux d’affaires et les grandes chancelleries.

« Un +Brexit+ pourrait causer de graves dégâts régionaux et mondiaux« , a prévenu le chef économiste du FMI Maurice Obstfeld tandis qu’un autre responsable du Fonds, José Vinals, pointait mercredi l’impact « négatif » sur le statut de la City de Londres comme centre financier mondial.

Le dossier ne devrait pas échapper aux grandes puissances développées et émergentes qui se réunissent jeudi soir et vendredi dans la capitale américaine pour une réunion du G20 Finances.

– Vulnérabilités chinoises –

D’autres sujets d’inquiétude devraient s’inviter dans les discussions, notamment la difficile transition engagée par la Chine vers un modèle de croissance davantage fondé sur la consommation.

Selon le FMI, les « vulnérabilités » vont croissantes dans le pays, notamment celles touchant les entreprises dont l’état de santé déclinant pourrait causer des pertes bancaires de 1.300 milliards de dollars.

L’onde de choc du ralentissement chinois continue par ailleurs de se faire sentir sur le globe, notamment dans les pays émergents habitués à exporter leurs matières premières vers Pékin.

Durement frappés par la chute des cours, notamment ceux du pétrole, les pays du Sud se sont massivement tournés vers la Banque mondiale qui n’avaient jamais accordé autant de prêts depuis la crise financière de 2008-2009.

C’est le signe de « puissants vents contraires« , a assuré l’institution en début de semaine.

Que faire pour les dissiper’ Les ministres des Finances et banquiers centraux de 188 pays qui se retrouvent à Washington devraient de nouveau défendre les fameuses « réformes structurelles » pour libérer la croissance.

– Blocages politiques –

Mais le coeur ne semble pas y être.

Les réformes structurelles « sont comme le yéti, beaucoup prétendent les avoir vues mais on ne sait pas vraiment si elles existent« , a récemment assuré une source proche du gouvernement allemand.

La marge de manoeuvre des gouvernements semble par ailleurs se réduire dangereusement.

Les politiques monétaires sont déjà « usées jusqu’à la corde » dans les grandes économies, selon le FMI, et certains pays comme l’Allemagne appellent déjà à amorcer une normalisation après des années de politique expansionniste.

La « confiance dans la capacité de mobilisation politique s’est effritée« , a par ailleurs affirmé le FMI, incriminant le calendrier électoral et les « blocages » politiques.

La situation est particulièrement tendue en Europe où la crise des migrants a mis à l’épreuve la cohésion entre les 28 et requiert une réponse internationale rapide.

« C’est une crise humanitaire qui nécessite, de notre point de vue au FMI, une action massive« , a déclaré mercredi la patronne de l’institution, Christine Lagarde, ajoutant que le compte n’y était pas. « Le montant des financements et de soutien doit être plus important que ce qu’on entend« , a-t-elle ajouté.

A Washington, les grands argentiers de la planète ne pourront par ailleurs pas esquiver les révélations des « Panama Papers » qui ont provoqué la démission du Premier ministre islandais et l’ouverture de nombreuses enquêtes pour évasion fiscale.

La France et ses partenaires européens devraient plaider pour l’établissement d’une nouvelle « liste noire » des paradis fiscaux non coopératifs et appeler à mettre un terme à la possibilité de créer des sociétés anonymes.

Le message sera difficile à faire passer auprès des Etats-Unis, dont plusieurs Etats (Delaware, Wyoming) permettent de créer des sociétés sans dévoiler le nom des ayants-droit.

En ces temps de difficultés économiques, l’inertie serait en tout cas mal perçue, a prévenu le FMI.

« Dans une situation (…) où les populations doivent contribuer davantage aux finances publiques, il est tout simplement inacceptable d’avoir l’impression que les plus riches ne s’acquittent pas de leur juste contribution à ces efforts« , a jugé un des cadres de l’institution, Vitor Gaspar.

Enquête sur les attentats de Paris: trois nouvelles arrestations à Bruxelles

Ce mardi, la police belge a procédé à trois arrestations au sud de Bruxelles « dans le cadre de l’enquête ouverte après les attentats de Paris ».

Dans le cadre de l’enquête ouverte par le parquet fédéral à la suite des attentats de Paris du 13 novembre 2015, une perquisition a été effectuée ce matin rue de Stalle à Uccle, dans la banlieue sud de Bruxelles.

Selon le parquet, « trois personnes ont été interpellées et emmenées pour audition », sans plus de précisions. « Le juge d’instruction décidera demain dans le courant de la journée de leur maintien éventuel en détention ».

Localisation de la ville de Uccle, dans la banlieue sud de Bruxelles

Localisation de la ville de Uccle, dans la banlieue sud de Bruxelles

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