Paris, 8 mars 2016 – A la veille de la journée d’actions contre la loi travail, la presse juge mardi que « Hollande et Valls jouent gros, mais pas ensemble » et s’attend à ce que le gouvernement sacrifie « l’essentiel du projet de loi ».
« Dans cette affaire, Hollande et Valls jouent gros, mais pas ensemble« , croit savoir Jean-Marie Montali (Le Parisien/Aujourd’hui en France). « Le président, qui a en tête sa réélection, n’a pas les moyens de se mettre à dos une bonne partie de l’opinion. Quand au Premier ministre, attaché à son image de réformateur droit dans ses bottes, il fera sans doute le moins de concessions possible« , explique-t-il.
« Que veut François Hollande ‘« , se demande Cécile Cornudet dans Les Echos. « Est-il sur la même longueur d’onde que son Premier ministre ‘ Personne, même chez ses proches, ne le sait vraiment. Même Manuel Valls sans doute« , suggère-t-elle.
De son côté Nicolas Beytout de L’Opinion craint qu' »à trop lâcher pour sauver sa réforme, le chef du gouvernement risque d’aboutir à l’inverse de l’effet recherché. » « Manuel Valls doit tenir. Ou reporter sa loi« , conclut-il péremptoire.
Dans Le Figaro, Anne de Guigné évoque des « dialogues de sourds sur la loi travail » et croit que « pour gagner, a minima, le soutien des réformistes, le chef du gouvernement risque de devoir a priori sacrifier l’essentiel du projet de loi. »
« En Allemagne, des chômeurs sont devenus travailleurs pauvres« , rappelle Didier Rose dans Les Dernières Nouvelles d’Alsace, ce qui explique sans doute que « plutôt que d’en arriver là, le choix s’est focalisé sur la loi. On tricote, découd, rafistole. »
« La mobilisation des étudiants conjuguée aux grèves dans les transports va finir par venir à bout des derniers soutiens à François Hollande.« , prédit Jean-Michel Servant du Midi Libre qui pense que « beaucoup de déçus risquent de lui envoyer, tout bonnement, l’addition. »
« Sur un point au moins, le Medef se trompe – ou bien nous ment : non, la réforme du marché du travail n’est pas la panacée qui nous guérira à elle seule du chômage« , affirme Laurent Joffrin dans Libération qui refuse toutefois qu’on s’en tienne « dans un sens ou dans l’autre, à des slogans simplificateurs. »
Enfin Hervé Chabaud s’interroge dans L’Union: « alors que le président de la République et son Premier ministre se retrouvent à un niveau très bas dans l’opinion publique, qu’ont-ils à perdre en n’allant pas jusqu’au bout de leurs idées ‘ »