Pologne: réforme des médias publics et « repolonisation » de la presse locale

Varsovie – L’un des poids lourds du nouveau gouvernement polonais a annonc dimanche une rforme des mdias publics – la tlvision, la radio et l’agence PAP – et son intention de « repoloniser » la presse locale, souvent contrle par des capitaux trangers, notamment allemands.

Les médias publics, ayant actuellement le statut de sociétés commerciales appartenant à l’Etat, doivent être transformées en institutions culturelles nationales, a déclaré à la PAP M. Piotr Glinski, premier vice-Premier ministre et ministre de la Culture dans le gouvernement conservateur de Droit et Justice (PiS) qui doit prêter serment lundi.

« Dans la presse locale, nous voudrions changer les rapports de propriété. Comme dans le secteur bancaire, on pourra racheter les médias à leurs propriétaires étrangers, si c’est possible, créer nos propres institutions de ce genre ou développer celles qui existent« , a-t-il expliqué.

Ces changements devraient intervenir à partir du premier semestre 2016 ou même plus tôt.

La réforme sera conduite par un ancien président de l’agence PAP et de la radio publique, le député PiS Krzysztof Czabanski, qui sera nommé plénipotentiaire de la Première ministre Beata Szydlo, a-t-il précisé.

« Les médias publics actuels doivent devenir vraiment publics, avec une mission« , avec une seule personne à leur tête, comme l’Opéra national ou le Musée national, a dit M. Glinski.

Il a annoncé aussi implicitement le remplacement des dirigeants actuels des médias publics.

« Nous portons un jugement critique sur les chefs des médias publics, responsables de leur mauvais fonctionnement« , a-t-il dit, qualifiant leur état actuel de « pathologie« .

Enfin, la réforme doit aussi remplacer la redevance audiovisuelle actuelle par une taxe générale pour tout contribuable acquittant l’impôt sur le revenu.

Le Louvre des écrivains: suivez le guide

Parmi toutes les grandes plumes adeptes du pinceau, ils sont au moins 117 avoir fait un commentaire sur une oeuvre, en croire l’anthologie de Jean Galard.

Au Louvre, il y a toujours eu du beau monde. Y compris une palanquée d’écrivains: Aragon, Artaud, Balzac, Kleist, Stendhal, Yourcenar… Chacun se rend au musée à son rythme et selon son humeur. Au pas de charge pour Thomas Mann, à cause d’un agenda chargé.

En faisant le tour du propriétaire, à la manière d’un Walter Benjamin multipliant les visites pour s’imprégner des tableaux. Contrit, tel Gide se reprochant de ne pas approfondir ses connaissances en histoire de l’art. En fuite, comme Maurice Blanchot victime du « mal du musée », « fait de vertige et d’étouffement ».

Parmi toutes ces grandes plumes adeptes du pinceau, ils sont au moins 117 à avoir fait un commentaire sur une oeuvre, à en croire l’anthologie de Jean Galard. Ils y vont parfois à reculons. Michel Déon craint que les critiques et les historiens de l’art lui « sautent à la gorge ». Cela ne l’empêche pas de noter la « certaine malice » de Nicolas Poussin dans son Paysage avec Orphée et Eurydice, celle-ci semblant peu goûter le chant de son mari, lui-même absorbé par les « groupies » à ses pieds.

Chaque écrivain est tel qu’en lui-même. Malraux se perd en jongleries cérébrales, Prévert se fend d’un poème, Lévi-Strauss anthropologise.

LE LOUVRE DES ÉCRIVAINS, PAR JEAN GALARD (ANTHOLOGIE). CITADELLES & MAZENOD, 384P., 69€.

Un seul monde

Dans 20 ans, on se demandera comment on a pu mettre autant de temps, dans la France des années 2000 et 2010, pour comprendre que l’unification d’un monde sans Etat de droit ne pouvait que conduire à la généralisation du chaos.

Pourtant, le chaos était, dans ces années-là, de plus en plus visible. Il s’est installé progressivement, inexorablement, mondialement, spectaculairement, bruyamment. Chaos économique, social, écologique, politique, militaire, idéologique.

Moins que jamais, les solutions autarciques n’auront de sens : imagine-t-on la France prétendre affronter seule cette bataille ?

Tant qu’on n’aura pas créé les conditions d’une alliance de toutes les forces du Bien, à l’échelle de la planète, contre celles du Mal, le désordre ne peut que grandir, et les pires violences se multiplieront dans nos rues, perpétrées par les victimes mêmes du chaos idéologique, plus que par celles du chaos économique.

Il y a mille définitions, dans l’Histoire, du Bien et du Mal. Aujourd’hui, le Mal, c’est le terrorisme, d’où qu’il vienne. Le Bien, face à lui, doit être défini d’une façon modeste : il rassemble tous ceux qui s’opposent au Mal – même si nous aurions beaucoup à reprocher, par ailleurs, à certains des pays qui sont nos alliés dans cette bataille.

Pour parvenir à rassembler les forces du Bien, il nous faut appliquer d’urgence un certain nombre de principes simples, qu’on n’a que trop tardé à mettre en œuvre, par faiblesse, par naïveté, par ignorance, par pusillanimité, par procrastination.

D’abord, cesser de nous opposer à la Russie, à l’Iran et même à la Syrie, même si nous n’approuvons pas un grand nombre de leurs comportements : en effet, ces pays sont nos alliés objectifs dans le conflit en cours contre le terrorisme.

Ensuite, unir toutes les forces de toutes ces nations dans ce combat commun. En oubliant toute honte et toute vergogne : sans Staline, jamais Franklin Delano Roosevelt et Winston Churchill n’auraient gagné la guerre contre Hitler. C’est donc l’OTAN qu’il faut aujourd’hui relancer : transformons sa nature et son organisation pour lui permettre de rassembler tous les ennemis de nos ennemis, et pour que ses membres et ses alliés puissent faire face ensemble aux nouvelles menaces. Et c’est l’Europe, plus que jamais nécessaire, qu’il faut doter d’un bras armé.

Enfin, et surtout, réaliser que cette bataille ne se gagnera pas seulement avec des professionnels, aussi nécessaires soient-ils, mais par la mobilisation d’un peuple tout entier, dans la défense de ses valeurs. Pour cela, encore faut-il qu’elles soient enseignées à l’école, qu’on ait envie de se battre pour elles, qu’on apprenne à le faire dans un service militaire rétabli, dans une mobilisation citoyenne permanente, dans une défense civique généralisée. Et surtout par la pratique d’un discours clair et cohérent, expliquant ce en quoi nous croyons ; ce en quoi croient les jeunes, principales victimes des attentats. Il n’est pas normal que seul le président des Etats-Unis ait rappelé, dans l’heure qui suivit le désastre, notre devise, si inspirante : « liberté, égalité, fraternité »

A partir d’aujourd’hui, on va peut-être enfin se décider à tout revoir à l’aune de cette bataille ; elle va conditionner tout le reste. Elle va conduire à repenser, comme on aurait dû le faire depuis longtemps, nos budgets de Défense, de police, d’éducation, de santé. Elle va influencer les prochaines élections régionales et devrait structurer les programmes des candidats à l’élection présidentielle de 2017. Elle devrait en particulier déterminer notre politique étrangère et notre politique européenne.

Le temps presse.

j@attali.com

Attentats de Paris: quels sont les buts de Daech?

En quelques jours, les terroristes du groupe Etat islamique ont tu des centaines d’innocents Beyrouth puis Paris. Mais y a-t-il un lien entre ces deux sries d’attentats? Pas si sr.

L’Etat islamique (Daech) s’est-il lancé dans une offensive d’envergure mondiale? En d’autres termes, après s’être inscrit, à ses débuts, en concurrence frontale avec Al-Qaïda, Daech est-il en passe de montrer sa capacité à frapper des terres lointaines au moyen de ses volontaires succursalisés?

Daech plus fort qu’Al-Qaïda?

La question se pose après la série d’attentats qui ont frappé le fief chiite de Beyrouth, Borj el-Barajneh, jeudi 12 novembre, puis le coeur de Paris (ainsi que le stade de France, à Saint Denis), le 13 novembre. Dans les deux cas, qui n’ont pourtant rien à voir l’un avec l’autre, la stratégie choisie consiste à frapper la foule anonyme – mais précisément ciblée dans son appartenance religieuse ou nationale.

A Beyrouth, il s’agit de faire payer au Hezbollah (parti de Dieu), la principale organisation politique chiite (qui dispose d’une branche armée, classé par l’Union Européenne comme organisation terroriste) son engagement en faveur du régime de Damas. La fraternité spirituelle entre chiites du Liban et alaouite de Syrie n’explique pas tout. En réalité, le Hezbollah a permis à Bachar el-Assad, à partir du début de l’année 2014, de reprendre l’avantage alors que ce denier se trouvait dans une posture très critique.

Le Hezbollah est intervenu en territoire syrien tout au long de la frontière libanaise (375 kilomètres), il a repoussé les groupes rebelles qui occupaient les alentours de Homs et qui tenaient une bonne partie de l’ouest syrien, précisément le long de la frontière libanaise. Cela lui a valu une dizaine d’attentats, fomentés par différentes factions islamistes et djihadistes syriennes, hormis Daech. Or aucun de ces attentats n’a été d’envergure massive.

Le massacre de Borj el-Barajneh marque une nette rupture et démontre le savoir faire de Daech en matière de meurtres collectifs. C’est un argument de propagande, une vitrine de l’horreur, qui répond à un double but:

  1. Démontrer que l’Etat islamique peut frapper ses adversaires de manière terrible où qu’ils soient, y compris dans le fief chiite de Beyrouth.
  2. Prouver que seul Dech peut prendre le leadership de tous les petits groupes djihadistes disséminés en Syrie.

Un autre objectif à Paris

Le massacre de Paris répond à un autre objectif: punir la France qui bombarde les positions de Daech en Irak et en Syrie, mais aussi montrer au monde que les populations musulmanes d’Europe peuvent être héroïquement retournés contre leur pays d’action. C’est un objectif beaucoup plus vicieux et pervers qu’à Beyrouth. Le carnage libanais est un « classique » accru par son ampleur; l’horreur constatée à Paris est d’un nouveau type, nettement plus sophistiqué et qui requiert une préparation bien plus minutieuse.

En dépit de la concomitances frappante, il est donc difficile d’affirmer que Beyrouth et Paris participent d’une même stratégie aux yeux des assassins sans frontières de Daech.

Un revers important

C’est d’autant plus difficile qu’entre ces deux catastrophes, Daech a subi un revers important. Le 13 novembre, le jour même des tueries de Paris, les Kurdes d’Irak (avec l’appui de Kurdes de Syrie) ont repris à Daech la ville de Sinjar, dont les djihadistes s’étaient emparé en 2014.

Sinjar avait été le théâtre d’atrocités sans nom: exécutions massives, viols, vente d’esclaves, mariages forcés commis à l’égard des Kurdes yezidis. Ces derniers, qui ne sont pas musulmans et qui pratiquent une religion spécifique et très ancienne, ont été épouvantablement maltraités.

La revanche kurde de Sinjar, avec la prise de la ville le 13 novembre, marque non seulement une défaite pour Daech, mais annonce peut-être une contre-offensive menée par les troupes de Bagdad. Il n’est pas impensable que, dopées par le succès kurde, les forces irakiennes lancent l’assaut contre Ramadi, ville située à une centaine de kilomètres de Bagdad et dont Daech s’était emparée au printemps dernier,

Si Daech tue lâchement des innocents au coeur des villes, l’organisation n’a pas encore fait les preuves d’une solidité à toute épreuve dans la défense des territoires qu’elle tente d’arracher à ses habitants légitimes. L' »Etat islamique », qui est en tout point le contraire d’un Etat, a pour vocation de tuer, de préférence des gens sans défense. Pour le reste, il est très vulnérable.

Attentats: « Il faut autoriser les policiers à porter leurs armes même en repos »

Les attaques en srie qui ont touch Paris vendredi auraient-elles pu tre vites? L’avocat Thibault de Montbrial alerte sur ce risque depuis des mois. Interview autour des mesures d’urgence qu’ils prconisent pour y faire face.

Scènes d’horreur et d’effroi. Au moins 127 personnes ont perdu la vie et 192 ont été blessées vendredi soir dans des attaques simultanées dans Paris et au stade de France. Des attentats sans précédent mais qui hélas n’étonnent pas Thibault de Montbrial qui tirent la sonnette d’alarme depuis des mois. Interview avec cet avocat spécialiste du terrorisme et président du centre de réflexion sur la sécurité intérieure.

>> Retrouvez les dernières informations sur les attentats de Paris dans notre live

Ces attentats étaient-ils prévisibles?

Oui, c’était une certitude. Preuve en est que des groupes terroristes nous l’annoncent depuis des mois. Ces dernières semaines, la pression était montée dans les services de renseignements. Une convergence d’éléments laissait présager des attaques meurtrières. Il n’y a pas de surprise.

Au lendemain de ces attaques en série, à quel niveau se situe le risque terroriste en France?

Ce ne sont hélas pas les derniers événements de ce type, d’autres auront lieu. Pour les forces de l’ordre, la difficulté vient de la nature de l’attaque: il est impossible de protéger 100% des lieux publics. Il faut que l’on arrête de regarder le monde avec nos lunettes d’il y a cinquante ans. La base est de commencer par changer notre logiciel de penser et bien comprendre que ces terroristes sont entrés en guerre contre nous depuis un an et demi. Après Charlie Hebdo, certains parlaient du 11 septembre français? Que vont-ils pouvoir dire aujourd’hui?

Quelles mesures doivent être mises en place pour y faire face?

Un certain nombre de mesures volontaristes auraient déjà dû être prises. Je ne dis pas qu’elles auraient pu empêcher les événements de vendredi mais ça aurait pu jouer. En autorisant par exemple toutes les personnes habilitées à porter une arme à l’avoir sur eux 24 heures sur 24 heures, même en repos, qu’ils soient au restaurant ou dans une salle de concert. Si avec ce dispositif, un couple de policiers s’étaient trouvés vendredi soir au Bataclan, ils auraient pu intervenir. Encore une fois, ce n’est pas pour autant une assurance absolue. Il faut également autoriser les sociétés privées de sécurités agrées, les anciens policiers et militaires, à garder les sites à risque. Ce qui libérera les forces de police qui le font actuellement et leur permettra de faire leur métier.

Le plan blanc déclenché, les hôpitaux parisiens en ordre de bataille

Paris – Le plan blanc, dclench vendredi soir par l’Assistance Publique-Hpitaux de Paris (AP-HP) la suite des attaques simultanes qui ont fait au moins 128 morts dans la capitale, est un dispositif de mobilisation maximale prvu pour les situations sanitaires d’urgence et de crise.

Inscrit dans la loi depuis 2004, il définit les dispositifs de crise dont disposent les établissements de santé publics et privés et leur permet de mobiliser et d’organiser immédiatement les moyens humains et matériels pour faire face à l’afflux de patients ou de victimes.

Un plan blanc permet de déprogrammer des activités non indispensables, d’ouvrir des lits supplémentaires, de renforcer ponctuellement les équipes de professionnels de santé dans les établissements en difficulté.

Il fixe ainsi les modalités selon lesquelles le personnel nécessaire peut être maintenu sur place et, le cas échéant, rappelé lorsque la situation le justifie, détaille l’AP-HP sur son site internet.

Tous les professionnels d’un établissement (administratifs, médecins, soignants, personnels techniques) sont impliqués.

Le plan blanc a déjà été déclenché par le passé pour faire face par exemple à des épidémies de grippe et de gastro-entérite.

Le plan blanc doit être régulièrement testé dans le cadre d’exercices dont la fréquence est au minimum annuelle.

En Mongolie, l’avenir incertain des éleveurs de rennes nomades

Tsagaan Nuur (Mongolie) – Depuis des sicles, les Doukhas affrontent les rigoureux hivers de la taga mongole aux cts des troupeaux de rennes qu’ils lvent. Mais le mode de vie de cette petite communaut nomade est menac par des restrictions gouvernementales destines prserver l’cosystme local.

Le groupe ethnique minoritaire des Doukhas, dont environ 200 personnes perpétuent dans le nord de la Mongolie les traditions ancestrales d’élevage de rennes, passe l’hiver dans des forêts de montagnes enneigées, par des températures plongeant jusqu’à -50 degrés C.

Les dizaines de familles que compte leur communauté se pressent la nuit sous de petites tentes de toile épaisse, auprès de leurs animaux attachés.

Mais désormais, les activités d’élevage ont été interdites par le gouvernement mongol dans plusieurs parties de la taïga, étendue de forêts de conifères dans des zones frontalières de la Russie, transformées en parc national par Oulan-Bator en 2011.

Or c’est précisément le cadre où les Doukhas, connus aussi sous le nom de Tsaatan, s’établissent en automne pour nourrir et engraisser leurs rennes avant les rigueurs hivernales.

« Il n’y a plus de place pour nous dans la taïga. La décision des autorités du parc n’est pas différente d’un arrêt de mort« , soupire Sandagiin Ganbat, un Doukha âgé de 57 ans et père de cinq enfants.

La vie est rude dans la taïga, traversée seulement de quelques pistes, et un cheval –ou un renne– est souvent l’unique mode de transport possible. Se réchauffer est un défi constant, et les attaques de loups une menace quotidienne.

Certaines des tentes de la communauté sont équipées de panneaux solaires et de téléphones par satellite. Mais les jeunes Doukhas, de plus en plus, sont tentés par la modernité et le confort des villes mongoles, en pleine expansion.

L’éleveur Tsendeegiin Ganbat (sans relation avec Sandagiin) se souvient d’un hiver particulièrement difficile où il ne trouvait presque rien à manger. « Je me sentais prêt à tout laisser tomber, à mesure que les températures baissaient et que mes enfants tombaient malades« , raconte-t-il.

Désormais, son fils de 11 ans, Bayandalai, passe la semaine dans une école de l’agglomération la plus proche, revenant au camp familial seulement pour le week-end. Chaque dimanche, il refait une heure de renne jusqu’à la piste la plus proche.

Tsendeegiin Ganbat a également une fille, étudiante à Oulan-Bator, la fiévreuse capitale du pays. Elle a déjà prévu d’y rester, une fois son diplôme en poche. Ses parents disent comprendre sa décision.

– Chasse prohibée –

Car outre l’élevage, les autorités mongoles restreignent de façon drastique la chasse –mettant en avant la nécessité de protéger la faune sauvage et de maintenir les populations animales.

La plupart des Doukhas ne mangent pas leurs rennes, dont ils consomment surtout le lait. En revanche, ils chassent volontiers des élans et autres mammifères sauvages pour s’en nourrir. En raison du durcissement des restrictions sur la chasse, ils sont désormais contraints d’acheter du mouton, de la viande de chèvre et des céréales auprès des fermes des environs pour se conformer à la loi.

Le gouvernement, lui, défend farouchement ses mesures, pointant les menaces pour le fragile écosystème de la taïga.

Si le parc national ne permet pas aux populations nomades d’y vivre, c’est aussi pour protéger la région de l’exploitation aurifère illégale, désastreuse pour l’environnement, explique à l’AFP Tsedendashiin Tuvshinbat, un responsable du ministère mongol l’Environnement.

Et les nomades peuvent tout à fait mener leurs troupeaux de rennes à l’extérieur du parc, insiste-t-il.

Certains jeunes Doukhas défient les autorités, conduisant leurs animaux dans les zones interdites pour brouter les tendres couches de mousses et lichens recouvertes par la neige.

Mais beaucoup semblent résignés: la majorité des Doukhas vivent aujourd’hui grâce aux subventions du gouvernement –qui leur octroie l’équivalent de 65 dollars mensuels par adulte– ainsi que des revenus générés par les touristes visitant leurs camps.

« Si nous n’avions plus de subventions, tous les éleveurs de rennes auraient sûrement fini par se retrouver en prison. Et il n’y aurait plus de rennes, ni de cavaliers pour les monter« , commente Sandagiin Ganbat.

Etats-Unis: une voiture Google sans conducteur arrêtée pour excès de lenteur

Une voiture Google sans conducteur a t arrte jeudi en Californie parce qu’elle ralentissait les autres conducteurs. Une anecdote prise avec humour par le gant de l’internet sur son rseau social Google+.

Géant sur internet, arrêté sur la route. Google a partagé ce vendredi une photo d’un motard de la police en train d’arrêter, pour excès de lenteur, une de ses voitures sans conducteur qui roulait jeudi dans la Silicon Valley, à l’ouest des Etats-Unis.

« On conduit trop lentement? », déclare sur le ton de l’humour un message accompagnant la photo, publiée par l’équipe qui s’occupe du projet de voiture autonome sur sa page du réseau social Google+. « On parie que les humains ne se font pas souvent arrêter pour ce motif », ajoute le texte.

La voiture n’était pas en infraction

La police de Moutain View, ville de la Silicon Valley, en Californie, où se trouve le siège de Google, a expliqué qu’un de ses agents avait remarqué une file de véhicules qui s’allongeait derrière une voiture roulant à 24 miles par heure (38 km/h) sur une voie où la vitesse maximale autorisée est de 35 mph (56 km/h). « Lorsque l’agent s’est approché de la voiture qui roulait lentement, il s’est aperçu que c’était une voiture autonome Google », a déclaré la police locale, qui reconnaît que le comportement de la voiture était « légal ».

La loi californienne autorise les voitures sans conducteur à circuler sur les routes où la vitesse maximale autorisée est de 35 mph ou moins. La police a ajouté que l’agent avait discuté avec le passager de la Google Car du fait qu’elle ralentissait la circulation des autres véhicules.

Pour des raisons de sécurité, Google limite à 25 mph la vitesse de ses voitures autonomes. « Nous voulons qu’elles donnent une impression amicale et de proximité, et non qu’elles foncent de manière effrayante dans les rues », a souligné la firme.

Zéro contravention, selon Google

Google travaille depuis plusieurs années sur ce projet de voiture sans conducteur, avec déjà plus d’un million de miles (1,6 million de kilomètres) parcourus lors de tests sur les routes aux Etats-Unis.

« Après 1,2 million de miles de conduite autonome (ce qui est l’équivalent de 90 ans de conduite humaine), nous sommes fiers de pouvoir dire que nous n’avons jamais reçu de contravention! », a ajouté Google. Jusqu’à quand?

Santé: le tabac bientôt banni des HLM en Amérique

Washington – Conservant toujours une longueur d’avance dans la lutte antitabac, les Etats-Unis ont annonc jeudi leur intention d’interdire la cigarette dans tous les HLM du pays, que cela plaise ou non aux locataires pourtant chez eux.

La mesure a été présentée par le charismatique secrétaire au logement et au développement urbain Julian Castro, un ex-élu du Texas présenté comme l’équivalent hispanique d’un jeune Barack Obama.

« Nous avons la responsabilité de protéger les habitants des logements du parc public des conséquences nocives de la tabagie passive« , a déclaré cette étoile montante du parti démocrate.

« Le projet de règlement aidera à améliorer la santé de plus de 760.000 enfants et permettra aux agences de l’habitat public d’économiser annuellement 153 millions de dollars en couverture santé, maintenance et incendies évitables« , a-t-il justifié.

La mesure risque toutefois de faire grincer les dents de milliers d’Américains, à la fois fumeurs et occupant un logement HLM, qui considéreront probablement que cette règle empiète sur leur sacro-sainte liberté individuelle.

La mise en application du règlement représentera aussi un fardeau supplémentaire pour des agences HLM américaines déjà surchargées.

Concrètement, le texte prévoit que les cigarettes, les pipes et les cigares seront bannis de tous les locaux d’habitation, de tous les bureaux administratifs, de toutes les parties intérieures communes et enfin des zones extérieures dans un rayon de huit mètres.

Cette interdiction s’inscrira dans l’arsenal de lois antitabac très restrictives en vigueur aux Etats-Unis, l’un des pays les plus fréquemment cités en exemple dans ce domaine.

Cette répression de la cigarette a porté ses fruits au fil des années et désormais seuls 15% des adultes fument en Amérique, la plus faible proportion depuis des décennies.

Plus de quatre Américains sur dix (42%) fumaient en 1965, d’après le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

Le tabagisme reste cependant la première cause évitable de décès aux Etats-Unis, provoquant la mort de quelque 480.000 personnes chaque année, selon les autorités sanitaires américaines.