La Tour Eiffel en bleu-blanc-rouge jusqu’au 25 novembre

Paris – La Tour Eiffel, illumine aux couleurs tricolores peu aprs les attentats de vendredi dernier, restera illumine la nuit en bleu-blanc-rouge jusqu’au mercredi 25 novembre inclus, a annonc jeudi la mairie de Paris.

L’illumination tricolore continuera à être accompagnée de la projection de la devise de Paris « Fluctuat Nec Mergitur » (« Elle subit l’assaut des vagues mais ne coule pas« ).

Le monument symbole de Paris s’était paré des couleurs tricolores lundi après les attentats et les Parisiens, « émus et fiers » de l’opération, voulaient la voir poursuivie, a indiqué à l’AFP Bruno Julliard, premier adjoint de la maire de Paris Anne Hidalgo.

Mme Hidalgo a ainsi décidé de continuer une initiative qui mêle « un besoin de fierté et le désir de rendre hommage aux victimes« , et rappelle que « les Parisiens et les Français restent debout et ne cèderont pas face à la barbarie« , a ajouté M. Julliard.

L’illumination nocturne traditionnelle du monument, de la tombée de la nuit à 1h00 du matin, avait été suspendue samedi en signe de deuil et d’hommage aux victimes. La Tour était ensuite devenue tricolore, en écho aux très nombreux monuments du monde entier devenus bleu-blanc-rouge en signe de solidarité.

A partir du 29 novembre, la Tour Eiffel se mettra aux couleurs de la COP21, dans le cadre d’un projet artistique « One Heart One Tree« .

« Ce projet artistique aura une symbolique particulière : au-delà de son rôle de sensibilisation à l’urgence climatique, il sera aussi une manière forte d’affirmer, après notre deuil et notre douleur collective, que la vie doit continuer« , a souligné M. Julliard .

La Tour Eiffel est visitée chaque jour par 15.000 à 20.000 personnes.

« L’explication par le complot donne du sens et rassure »

Le 11 Septembre a t organis par George W. Bush, l’attentat de Charlie Hebdo a t commandit par les Illuminatis et Franois Hollande… A chaque vnement sa version complotiste. Les attentats de vendredi soir ne font pas exception. Notre contributeur, le professeur Loc Nicolas*, nous explique pourquoi ces thories fascinent tant.

Comment fonctionne la théorie du complot? Concrètement, la démarche conspirationniste fonctionne sur la base d’une lecture, puis d’une mise en récit déterministe de « signes » et d’indices collectés çà et là, dans l’actualité immédiate comme dans un passé plus ou moins lointain. Et ceci, dans l’intention de mettre en lumière le passé et le présent, comme de prédire le futur.

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Ces théories ou explications du monde (et surtout ses événements les plus dramatiques) par le complot ont des origines diverses. Elles peuvent être religieuses, politiques, théologico-politiques et sont parfois fort lointaines. Les malheurs, les troubles et les crises que traversent les sociétés sont désormais forcément imputables à quelques « puissants » ou « grands ». On accuse les Américains, Israël, les Eurocrates, le G20, l’OMC et bien d’autres encore de vouloir tirer profit et/ou plaisir d’une manière ou d’une autre pour faire triompher un certain ordre mondial: le leur.

Depuis la fin du XVIIIe siècle, avec l’entrée dans la modernité, dans l’ère du sujet et de la critique, dans l’ère du soupçon également, ces théories ont bénéficié d’une dynamique nouvelle.

>> Lire aussi: Attentats de Charlie Hebdo: les (mauvaises) théories du complot

Le complot juif: la première et la plus connue des théories

Le fait de prêter aux Juifs des projets démoniaques et destructeurs à l’égard des chrétiens (meurtres rituels d’enfants, profanation d’hosties, empoisonnement des puits…) ne date pas d’hier. On en trouve des traces dès le XIe siècle et même avant.

Le complot juif de domination du monde (que l’on trouve consigné dans les fameux Protocoles des Sages de Sion, faux grossier rédigé au début du XXe siècle) est à la fois la première et la plus connue des théories. Il a d’ailleurs fait l’objet de nombreuses variations: complot judéo-maçonnique, judéo-communiste, judéo-capitaliste, etc. Dès lors, chacun se trouve en mesure de faire son marché en se fondant sur un très petit dénominateur commun, lieu de mille fantasmes.

« Ces théories répondent à un besoin de se conforter »

Il nous faut rappeler que l’adhésion aux théories en question -même si l’objet de l’adhésion nous déplait, nous offense ou nous inquiète- ne va pas sans raisons. Ces raisons ne sont pas forcément bonnes, acceptables, ni respectables d’un point de vue politique, mais viennent simplement donner carrière et conforter une certaine vision du monde, un certain ordre des choses.

Gardons-nous de regarder ceux qui y adhèrent comme des irrationnels ou des fous. En tout état de cause, les explications conspirationnistes répondent à un besoin d’ordre, de transparence et de compréhension. Les raisons qu’elles produisent viennent donner du sens à une situation pénible, sortir les événements du flou. Elles semblent rendre le monde un peu plus prévisible aux yeux de leurs adeptes. Mieux, elles répondent à un goût de l’intrigue et donnent le sentiment d’approcher (un tant soit peu) le dessous des cartes, les arcanes du jeu mondial, les secret de cabinets.

Mais encore, elles laissent prise à l’imagination, invitent à perpétuer la mise à jour des liens invisibles qui témoignent du fait que ce qui s’est passé, un drame quelconque, n’a pas eu lieu sans raisons. Inversement, lorsque que tout va bien, l’explication par le complot a du mal à courir. En effet, il n’est pas besoin de se rassurer, de se conforter, ni de trouver un sens qui ne manque à personne.

>> Lire aussi: Quand les politiques se convertissent aux théories du complot

« Sur Internet, on trouve les moyens d’alimenter ses doutes »

À l’heure d’internet et des nouveaux médias, la facilité et la rapidité d’accès à des données s’est considérablement accrue. Traité d’astrophysique, parchemins médiévaux, manuel de fabrication d’une bombe artisanale… On trouve sur internet ce que l’on veut y trouver, et souvent bien plus. Les théories du complot ne font pas exception à cette règle. Internet n’est jamais qu’un outil. Il ne s’agit pas de le diaboliser, mais de prendre acte d’une réalité afin de transmettre aux plus jeunes les instruments pour mener la critique des sources et des documents qu’ils ont devant les yeux, et pour les aider à argumenter leurs convictions autant qu’à les mettre en doute.

En tout état de cause, n’importe qui peut trouver les moyens (photographies, vidéos, documents écrits, récits, etc.) pour alimenter ses doutes et se lancer sur les traces du complot. Lorsque la motivation est là, il est facile de trouver dans la masse colossale des informations disponibles celles qui vont permettre, selon l’angle de vue ou en fonction de l’association d’idées qu’on en fait, de confirmer qu’il y a bien un complot ou de mettre en cause les thèses dites « officielles ».

>> Voir notre annuaire des sites « d’infaux »

« Du courage et des outils pour faire face au hasard »

Il faut apprendre à ré-apprivoiser l’incertitude, ne pas attendre une transparence excessive que le monde et les hommes ne sauraient offrir. Notre histoire est jalonnée d’événements imprévus, inouïs, inédits, surprenants, sidérants. Des événements qui, sans cesse, mettent en péril nos anciens cadres de pensée, d’interprétation, de lecture. L’effondrement de l’URSS est de cet ordre et les attentats du 11 septembre 2001 le sont également.

Il faut du courage, de l’audace et surtout des outils, langagiers notamment, pour faire face au hasard et à la puissance de l’imprévisible. L’un et l’autre déroutent notre entendement et fragilisent notre rapport à la réalité, aux autres et à nous-mêmes, parce que rien dans les événements de notre histoire ne permet vraiment d’anticiper l’ampleur des conséquences souvent dramatiques qu’ils portent.

Ces événements nous confrontent à une précarité qui n’est pas agréable. Une précarité, source de frustration et de ressentiment, qu’il n’est pas facile car elle témoigne de notre absence de toute-puissance, et de l’incapacité que nous avons à maîtriser les événements du monde.

*Loïc Nicolas est docteur en Rhétorique, chercheur à l’Université Libre de Bruxelles et coauteur des Rhétoriques de la conspiration (CNRS éditions, 2010).

La descente aux enfers de Bilal Hadfi, kamikaze du Stade de France

Bilal Hadfi s’est fait exploser proximit du Stade de France, le 13 novembre. Au dbut du mois, sa mre s’tait confi au quotidien belge La Libre au sujet de la radicalisation de son fils, parti en Syrie en fvrier 2015.

Son visage juvénile a fait le tour du monde. Bilal Hadfi s’est fait exploser le 13 novembre aux abords du Stade de France, à Saint-Denis. Âgé de 20 ans, il est le plus jeune des terroristes identifiés des attentats de Paris. Au début du mois, sa mère, Farima Hadfi, avait confié son désarroi au sujet de la radicalisation de son fils au quotidien belge La Libre. « J’avais l’impression qu’il allait exploser d’un jour à l’autre » (sic), confiait-elle. Des propos qui prennent une toute autre dimension aujourd’hui.

Ce cadet d’une famille de quatre enfants a longtemps vécu en Belgique, où sa mère réside toujours. Il était étudiant en électricité à l’Institut Anneeessens Funcks, à Bruxelles. Le 15 janvier dernier, Bilal Hadfi part subitement pour la Syrie, prétextant un voyage au Maroc pour se « ressourcer » et se recueillir sur la tombe de son père. La veille, il rend une dernière visite au domicile familial. « Quand il est venu à la maison, il avait les yeux rouges. Il m’a prise dans ses bras. Il savait que c’était un départ sans retour », confie Fatima Hadfi.

>> Attentats de Paris: retrouvez les dernières infos sur l’enquête dans notre direct

Radicalisé au printemps 2014

Pendant trois jours, elle s’entretient avec son fils, qui s’enferme dans le mensonge. La vérité éclate trois jours plus tard. « Ma fille me téléphone pour me dire qu’elle vient me soutenir. Mes deux garçons arrivent et là je vois que quelque chose de pas catholique est arrivé. Ma fille me dit: Bilal est parti. Il est mort? Non il est parti en Syrie. » Elle ne le verra plus.

La radicalisation du jeune homme, fulgurante, remonte au printemps 2014. Sara Stacino, son professeur d’histoire, a observé la transformation de Bilal. Le jeune homme, fan de rap, cesse d’écouter de la musique. Celui qui pose sur Facebook au bord d’une piscine, cocktail à la main, affirme subitement que les femmes doivent porter le voile pour ne pas être violées. Les attentats de janvier 2015 témoignent du basculement.

Bilal Hadfi, en 2014 (capture d'écran France 24.com).

Bilal Hadfi, en 2014 (capture d’écran France 24.com).

Facebook

« Après les attaques de Charlie Hebdo, on a eu un cours très agité lors duquel il a presque monopolisé la parole. Il défendait les attaques, il disait que c’était normal, qu’il fallait que la liberté d’expression s’arrête. Que les insultes à la religion s’arrêtent », confie Sara Stacino au micro de la VRT. Fatima perçoit des changements chez son fils, mais les interprète mal. « Il a arrêté les cigarettes, le shit un mois avant [son départ, NLDR]. Il jeûnait le lundi et le jeudi pour demander pardon à Dieu. Moi je trouvais cela positif qu’il se repentisse et qu’il ne soit plus dans l’alcool et les joints. »

« Tu vis dans un pays de kouffar »

Après son départ pour la Syrie, Fatima cherche à maintenir le lien avec son fils. Un tâche difficile, à mesure de l’embrigadement de Bilal au sein du groupe Etat islamique. Au téléphone, il demande à sa mère de quitter la Belgique, « pays de mécréants », et de rejoindre la Syrie, où l’EI poursuit sa progression. Elle refuse. « Si je viens, c’est pour venir te rechercher. » La mère assiste à distance à la transformation de son fils. Il ne rit plus et « semble avoir pris vingt ans ». « J’ai peur que tu meures et que tu ailles en enfer parce que tu vis dans un pays de kouffar », lui lance-t-il un jour.

De son côté, la police belge ne perd pas de vue le jeune homme. Selon La Libre, il figurait sur une liste de l’organe de coordination pour l’analyse de la menace (Ocam), qui compte 800 noms. Le 8 mars 2015, l’appartement familial bruxellois est perquisitionné. S’en suit une intervention de la brigade antiterroriste. A La Libre, Fatima Hadfi assurait ne pas avoir de nouvelles de son fils depuis trois mois. Les conditions de son retour en Europe pour commettre son attentat restent à éclaircir.

Walt Disney Company détient 76,7% du capital d’Euro Disney suite à son offre

Paris – The Walt Disney Company, maison-mre d’Euro Disney, dtient 76,7 % de son capital l’issue des diffrentes tapes du plan de recapitalisation d’un milliard d’euros annonc il y a un an, selon un communiqu publi mercredi.

« A l’issue de la mise en oeuvre du mécanisme anti-dilutif, qui constituait la dernière étape du plan de recapitalisation du groupe Euro Disney S.C.A., EDL Holding, EDI S.A.S. et EDLC S.A.S. détiennent un total de 600.922.335 actions de la société, représentant autant de droits de vote, soit 76,71 % du capital et des droits de vote de la société« , écrit Euro Disney.

L’exploitant de Disneyland Paris, étouffé depuis ses débuts par une dette abyssale, avait déjà été renfloué en 1994 et en 2004-2005. En octobre 2014, un nouveau plan de recapitalisation d’un milliard d’euros avait été annoncé dans le but de réduire son endettement.

Ce plan de renflouement s’est décomposé en un apport en espèces de 422 millions d’euros par le biais d’augmentations de capital, la conversion de 600 millions de créances, le report du remboursement des prêts accordés par Disney jusqu’à une nouvelle date de maturité fixée à 2024, et le remboursement pour 250 millions de lignes de crédit.

Au cours de l’exercice 2015, plusieurs augmentations de capital ont été lancées au terme desquelles The Walt Disney Company détenait 82,15% du capital d’Euro Disney à fin septembre – contre 39,8% avant le lancement de l’opération.

Dernière étape de la recapitalisation, le lancement par la direction d’un mécanisme « anti-dilutif« , défini comme « une première en Europe« : il est destiné aux petits actionnaires « qui souhaiteraient ne pas être dilués » dans le cadre du plan de recapitalisation, et qui peuvent ainsi demander à acquérir des actions auprès de l’actionnaire majoritaire.

Les petits porteurs avaient jusqu’au 10 novembre pour adhérer ou non à ce dispositif, et Euro Disney a donc communiqué mercredi le niveau final de participation de The Walt Disney Company au terme de cette ultime phase.

Le prince saoudien Al-Walid, deuxième actionnaire de la société avec 10% du capital, a participé à l’opération, comme il l’avait annoncé.

En vingt ans, le groupe n’a versé qu’une seule fois des dividendes, et la valeur de son action a été divisée par dix en dix ans, provoquant au fil des années le mécontentement grandissant des petits actionnaires.

L’Association des petits porteurs d’Euro Disney (Appaed, qui représente 867 membres soit environ 60.000 actions avant le début de la recapitalisation) a décidé de ne pas souscrire au mécanisme « pour ne pas remettre de l’argent une nouvelle fois« , résume à l’AFP sa présidente Edith Zemirou.

Elle indique n’avoir « jamais reçu aucun dividende, à part une année où il y a eu 0,68 franc par action. Il y a beaucoup de déception chez les petits actionnaires, mais ce n’est pas pour cela qu’ils revendront leurs actions même si dans un avenir proche il n’y a pas beaucoup d’espoir d’avoir un retour financier« , souligne-t-elle.

« Les gens ont pris des actions Euro Disney pour acheter un petit bout du rêve. Personnellement je n’ai jamais tellement aimé la Bourse mais j’avais acheté ces actions uniquement parce que c’était des actions Disney. Je ne regrette pas du tout de les avoir acheté, on pouvait penser que c’était des actions qui allaient rapporter et générer de l’argent« , ajoute Mme Zemirou.

Euro Disney a conclu en septembre son exercice 2015, toujours dans le rouge, réduisant cependant de 10% de sa part nette, à 84,2 millions. Ses deux parcs (Disneyland Paris et Walt Disney Studios), première destination touristique privée en Europe, ont vu leur fréquentation repartir, à 14,8 millions.

Une blague douteuse et une barbe lui font passer la nuit au poste

Un jeune homme originaire de Grenoble a pass la nuit de samedi dimanche au poste aprs avoir post une photo de lui accompagne d’une message sybillin.

Tout a commencé par une blague un peu… douteuse. Vendredi 13 novembre vers 15 heures, un jeune Grenoblois du quartier de la Villeneuve, poste sur son compte Instagram une photo de lui, avec ce commentaire: « Lorsque vous verrez cette photo sur BFM, il sera trop tard ».

La machine s’emballe

Dans la soirée, la capitale est attaquée. « Crispou », tel que ses amis l’appellent sur les réseaux, ou « Jax », le surnom qu’il a choisi pour répondre aux questions de FranceTV info (en référence à la série Sons of Anarchy), ne s’affole pas.

La photo présente sur l'Instagram de Jax (capture d'écran)

La photo présente sur l’Instagram de Jax (capture d’écran)

Instagram

Mais un de ses amis trouve drôle de reprendre la photo de son camarade et de la poster sur son propre compte Twitter… La machine est lancée. Le tweet est partagé à toute vitesse. Inquiet, l’ami fautif supprime son message -mais c’est trop tard. Repris par un autre individu fort de plus de 10 000 abonnés, la photo alimente la rumeur, qui transforme bientôt « Crispou-Jax » en tireur de Daech…

Un barbu transformé en terroriste par la force des réseaux

Au réveil, le samedi, Jax s’affole. Il décide de se rendre à l’hôtel de police de Grenoble. Et là, il tombe des nues, comme il l’a raconté à FranceTV info: « Sur place, le directeur de la PJ me reçoit, avec ma photo dans la main! Il m’a dit que j’étais déjà identifié et que la police avait prévu de se rendre chez moi, avec l’appui du Raid. » Son domicile est perquisitionné, l’ami auteur du premier tweet interpellé et interrogé à son tour. Jax est mis en garde à vue pour « apologie du terrorisme ».

Après une nuit au poste, Jax a retrouvé sa liberté. L’un de ses premiers gestes? Supprimer son compte Twitter: « Il valait mieux que je m’en écarte, ça m’a servi de leçon. Le problème de ce réseau social, c’est que tout le monde se prend pour un journaliste. D’un côté, je regrette cette blague, mais de l’autre, c’est quand même une histoire de fou. Je m’en serais bien passé, n’empêche. »

France-Angleterre: à Wembley, les policiers « tireront pour tuer »

Aprs les attentats de Paris, la rencontre amicale entre les Bleus et l’Angleterre, ce mardi soir Londres, sera bien davantage qu’un simple match de football.

Le sélectionneur de l’équipe d’Angleterre, Roy Hodgson, l’a reconnu ce mardi lors d’une conférence de presse: quatre jours après les attentats de Paris, qui ont fait 129 morts, le match contre les Bleus, ce mardi soir au stade de Wembley, à Londres, ne sera pas une rencontre amicale comme les autres: « Je n’ai jamais assisté à un match de football comme celui-ci », précise-t-il.

La Marseillaise en anglais

De fait, si tout se passe comme prévu, les spectateurs anglais devraient chanter ce soir les paroles de la Marseillaise: déjà publiées et traduites dans la plupart des journaux, elles seront aussi affichées ce soir dans le stade. Wembley sera éclairé en bleu, blanc, rouge, et sa principale porte d’entrée est déjà surmontée de la devise de la France: « Liberté, égalité, fraternité ».

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Sous l’émotion, inévitable, pointe une certaine inquiétude, d’autant que les kamikazes, vendredi dernier, ont aussi pris pour cible le Stade de France, durant le match amical entre la France et l’Allemagne. Les fouilles aux entrées de Wembley seront renforcées et la police invite les spectateurs à se rendre tôt au stade, car les contrôles risquent d’être plus poussés que d’habitude.

Même le Sun

The Sun, le plus gros tirage de la presse outre-Manche, consacre sa Une au dispositif de sécurité, avec une photo de trois policiers armés dans un stade encore vide: « Les policiers antiterroristes et les forces spéciales appliqueront une politique du tirer pour tuer lors du match de l’Angleterre contre la France », explique le tabloïd. Les policiers ne portent pas d’armes visibles, en temps normal, mais The Independentavertit ses lecteurs que ce sera bel et bien le cas ce soir. Journaliste sportif au Daily Telegraph, Paul Hayward encourage les lecteurs à surmonter la peur: « Rester à la maison serait offrir une victoire aux auteurs des atrocités de Paris. »

>> Lire aussiAprès les attentats, un Euro 2016 sous haute tension

Le match amical entre la Belgique et l’Espagne, prévu ce mardi soir à Bruxelles, a été annulé pour des raisons de sécurité. Pour les équipes d’Angleterre et de France, en revanche, « the show must go on ». Le prince William, président de la Fédération anglaise de football, qui ne devait pas faire le déplacement, a décidé d’assister à la rencontre ce mardi soir, par solidarité avec le peuple français. Il ne sera pas seul: les 90 000 places sont pratiquement toutes vendues. Moins d’une centaine de spectateurs ont renoncé et demandé le remboursement de leurs billets après les attentats.

Armes de guerre, ordinateurs… Vaste coup de filet dans toute la France

Plus de 150 perquisitions ont eu lieu dans la nuit de dimanche lundi dans plusieurs agglomrations de France aprs les sanglants attentats du 13 novembre. Interpellations, armes saisies, assignations rsidence… Le point sur l’opration.

Des chiffres impressionnants. Trois jours après les multiples attaques terroristes qui ont frappé la capitale, les autorités françaises, en coopération avec les autorités belges, ont lancé plusieurs opérations antiterroristes dans la nuit de dimanche à lundi. Au total, plus de 150 perquisitions ont été menées dans plusieurs villes de France, notamment à Lyon, Toulouse, Grenoble et Bobigny. « Ça va continuer », a prévenu ce lundi matin le Premier ministre, Manuel Valls, sur l’antenne de RTL.

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En fin de matinée, Bernard Cazeneuve est revenu sur ces opérations lors d’une conférence de presse. Le ministre de l’Intérieur a donné avec précision les chiffres de ces actions menées dans le cadre de l’état d’urgence décrété par François Hollande, dans lequel les forces de police peuvent mener des perquisitions sans l’accord préalable d’un juge.

« Aucun territoire de la République n’est négligé »

Au total, ce sont 168 perquisitions administratives qui ont eu lieu, selon Bernard Cazeneuve. Ces dernières, a précisé le ministre de l’Intérieur, se sont déroulées « au domicile d’individus suspects à différents titres ».

Selon France Info, ce sont près de 1400 policiers qui ont été mobilisés toute la nuit pour perquisitionner 70 « cibles ».

L’état d’urgence, a expliqué Bernard Cazeneuve, a permis d’amplifier et l’accélérer les actions préventives « destinées à protéger les Français ». Menées dans 19 départements à travers toute la France, ces opérations antiterroristes ont donné lieu à 104 premières assignations à résidence à l’encontre « d’individus qui font l’objet d’une attention particulière de nos services ». « Aucun territoire de la République n’est négligé », a martelé le ministre de l’Intérieur.

31 armes saisies dont 4 armes de guerre

Lors de ces perquisitions, « 31 armes dont 19 armes de poing, huit armes longues et quatre armes de guerre » ont été saisies, a détaillé Bernard Cazeneuve. Des ordinateurs, des disques durs et des téléphones ont également été récupérés. « Ce n’est là qu’un début. Ces actions vont se poursuivre. La riposte de la République sera d’ampleur, elle sera totale », a prévenu le ministre.

23 interpellations

Outre le matériel, ces perquisitions ont permis l’interpellation de 23 individus. Dans le département du Rhône notamment, les forces de police ont mis la main sur une kalachnikov, des gilets pare-balles, des brassards police et trois pistolets automatiques.

Selon le Dauphiné Libéré, plus d’une demi-douzaine d’interpellations ont eu lieu à Grenoble dans la nuit de dimanche à lundi. A Lyon et plus précisément à Villefranche-sur-Saône, cinq personnes ont été interpellées, d’après les informations du Parisien. Cinq gardes à vue seraient actuellement en cours.

Qui sont les kamikazes des attentats de Paris’

Paris – L’ombre de trois quipes coordonnes, sept jeunes kamikazes morts dont cinq dj identifis: ils ont sem la mort vendredi soir, tuant au moins 129 personnes et en blessant 352 autres dans des attaques Paris et aux abords du Stade de France. Qui sont-ils’

– Dans les rues de Paris –

Brahim Abdeslam, 31 ans, de nationalité française mais résidant en Belgique, s’est fait exploser seul dans un restaurant boulevard Voltaire, blessant grièvement une personne.

Né le 30 juillet 1984, il fait partie d’une fratrie dans le viseur des enquêteurs: un de ses frères, Mohamed, a été placé en garde à vue en Belgique, sans que sa participation à la tuerie soit à ce stade confirmée.

Les services antiterroristes sont sans nouvelle d’un troisième frère, Salah, qui pourrait être lui aussi un des kamikazes.

La justice belge a émis un mandat d’arrêt international tandis que la police française a lancé un appel à témoin, photo à l’appui, à l’encontre de cet « individu dangereux« , qui a loué une Polo noire immatriculée en Belgique et retrouvée garée devant le Bataclan, où 89 personnes ont péri.

Brahim a de son côté loué une Seat noire, également immatriculée en Belgique et retrouvée à Montreuil, près de Paris. A son bord: trois fusils d’assaut kalachnikov, onze chargeurs vides et cinq pleins.

– Au Bataclan –

Trois hommes porteurs d’armes de guerre surgissent d’une Polo noire et font un carnage dans cette salle de spectacle parisienne en plein concert du groupe de rock Eagles of Death Metal. Ils sont morts au moment de l’assaut policier après l’explosion de leur ceinture piégée.

Identifié par l’empreinte de son doigt sectionné, Omar Ismaïl Mostefaï, 29 ans, est l’un d’eux: un petit délinquant français, né le 21 novembre 1985 à Courcouronnes (Essonne) en banlieue parisienne, condamné huit fois entre 2004 et 2010 mais jamais incarcéré.

Fiché pour radicalisation depuis 2010, il n’a pour autant « jamais été impliqué » dans un dossier judiciaire terroriste. Mais selon un responsable turc, la police turque avait « informé la police française deux fois, en décembre 2014 et juin 2015 » au sujet de cet homme, sans toutefois jamais avoir « de retour de la France sur cette question« .

Issu d’une fratrie de six enfants, le jihadiste, père d’une petite fille, n’entretenait plus aucune relation avec ses proches.

Il fréquentait la mosquée de Lucé, près de Chartres (Eure-et-Loir), mais le président du lieu de culte, Abdallah Benali, a assuré qu’il ne le « connaissait pas« .

Un autre kamikaze mort au Bataclan est Samy Amimour, 28 ans, né à Paris et originaire de Drancy (Seine-Saint-Denis). Dans les radars des services français, il avait été mis en examen le 19 octobre 2012 pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste « après un projet de départ avorté vers le Yémen« .

Après avoir « violé son contrôle judiciaire à l’automne 2013« , « un mandat d’arrêt international était délivré contre lui« .

C’est à cette date que Samy Amimour, décrit par sa famille comme un jeune gentil et timide dans son enfance, est parti en Syrie où il se trouvait encore à l’été 2014. Sa famille a expliqué à l’AFP que ses espoirs de le voir rentrer s’étaient récemment encore amenuisés, Samy s’étant marié sur place.

Selon le récit de témoins de la scène d’horreur, les trois kamikazes « étaient habillés normalement, jean, baskets« . « L’un avait l’air d’un jeune type, une petite barbe de trois jours. L’autre était rasé de près, portait des petites lunettes et une sorte de béret jaune« , selon un témoin, Loïc Wiels.

Les assaillants parlaient tantôt en arabe, tantôt en français, a remarqué un autre témoin.

Des policiers de leur côté ont repéré, dans ce trio, un duo singulier: un grand type d’une vingtaine d’années, droit, impassible et froid, habillé d’un sweat à capuche foncé, et un autre plus âgé, plus corpulent, et beaucoup plus nerveux.

– Stade de France –

Deux des trois kamikazes qui se sont fait exploser aux abords du stade ont été identifiés: Bilal Hadfi, 20 ans, de nationalité française mais résidant en Belgique, et un deuxième près duquel a été retrouvé un passeport syrien au nom d’Ahmad Al Mohammad, 25 ans, né à Idlib en Syrie. Ce dernier assaillant avait été contrôlé en Grèce en octobre, selon ses empreintes.

Ahmad Al Mohammad, dont l’authenticité du passeport « reste à vérifier » selon la justice, est inconnu des services de l’antiterrorisme français.

Attentats: divergences entre Sarkozy et Juppé sur « l’unité nationale »

Paris – Nicolas Sarkozy et Alain Jupp, runis dimanche au sige des Rpublicains avec les principales personnalits du parti, ont exprim leurs divergences sur « l’unit nationale », dfendue par le maire de Bordeaux, le prsident du parti prfrant parler de « solidarit » avec le gouvernement.

Plusieurs responsables ayant participé à cette réunion, organisé au siège du parti près de 48 heures après les sanglants attentats de Paris et Saint-Denis, ont rapporté à l’AFP que M. Sarkozy avait demandé qu’on ne « parle plus d’+unité nationale+« . « Les Français ne le comprennent pas. Il faut parler de +solidarité+ » avec le gouvernement, a-t-il dit.

En désaccord avec lui sur ce point, M. Juppé a au contraire plaidé pour « l’unité nationale« , selon les mêmes responsables.

Mais « les Français ne veulent pas qu’on parlent d’unité. Depuis les attentats de janvier, ils ont le sentiment qu’il ne s’est pas passé grand-chose« , a affirmé Eric Woerth.

« Ça suffit, on a perdu dix mois. Depuis, on n’a pas pris la mesure de la menace« , a renchéri Bruno Le Maire.

Parmi les autres responsables présents à la réunion figuraient François Fillon, Laurent Wauquiez, qui a plaidé pour « un Patriot act à la française« , Nathalie Kosciusko-Morizet, Valérie Pécresse, Eric Ciotti, Christian Estrosi, Pierre Lellouche et Jean-François Copé.