Etats-Unis: alerte mondiale sur les voyages due à une hausse de « menaces terroristes »

Washington – Les Etats-Unis ont lanc lundi une alerte mondiale sur les risques de voyager pour leurs ressortissants partout sur le globe, en raison d’une hausse des « menaces terroristes ».

Le département d’Etat invoque dans un communiqué « des informations actuelles laissant penser que l’EI (le groupe Etat islamique, NDLR), Al-Qaïda, Boko Haram et d’autres groupes terroristes continuent de planifier des attaques terroristes dans de multiples régions » et cite également de récents attentats perpétrés cette année « en France, au Nigeria, au Danemark, en Turquie et au Mali« .

« Des autorités pensent qu’il existe toujours une probabilité pour qu’il y ait des attaques terroristes à mesure que des membres de l’EI/Daech reviennent de Syrie et d’Irak« , met en garde la diplomatie américaine, en allusion aux combattants étrangers revenus dans leurs pays d’origine après s’être battus dans les rangs de l’organisation jihadiste.

« Des extrémistes ont pris pour cible des évènements sportifs, des théâtres, des marchés en plein air ou des services aériens« , égrène encore le département d’Etat, en allusion aux derniers attentats, notamment à Paris et au Stade de France le 13 novembre ou contre un avion russe au-dessus du Sinaï fin octobre.

Le ministère américain des Affaires étrangères émet très fréquemment et très régulièrement des notices d’alertes, pays par pays, pour ses ressortissants installés ou voyageant à l’étranger, mais celle-ci est mondiale et revêt une dimension particulière compte tenu de la multiplication des attentats ces dernières semaines.

D’éventuelles nouvelles « attaques pourraient survenir par un large éventail de tactiques, par le recours à des armes conventionnelles ou non conventionnelles et pouvant viser des intérêts publics ou privés« , selon le département d’Etat.

Washington ne rentre pas davantage dans les détails, tout en assurant « continuer de travailler étroitement avec nos alliés face à la menace que pose le terrorisme international« .

Marchés: Wall Street ouvre stable

New York – La Bourse de New York tait pratiquement stable l’ouverture lundi, hsitant notamment devant la baisse des Bourses europennes, les investisseurs peinant se motiver malgr l’annonce d’une grosse opration de fusion dans la pharmacie: le Dow Jones gagnait juste 0,01% et le Nasdaq 0,03%.

Vendredi, la Bourse de New York, poussée par de bons résultats du secteur de la distribution, avait fini en petite hausse une excellente semaine marquée par une accalmie des inquiétudes sur la politique monétaire américaine: l’indice vedette Dow Jones Industrial Average avait pris 0,51% à 17.823,81 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 0,62% à 5.104,92 points.

NasdaqNyse

Dopage en athlétisme: rencontre entre l’AMA et le ministre russe des Sports cette semaine

Moscou – Le ministre russe des Sports Vitali Moutko rencontrera cette semaine Francfort les reprsentants de l’Agence mondiale antidopage (AMA) pour tablir une feuille de route en vue d’une leve de la suspension de la Russie en athltisme, prononce le 13 novembe par l’IAAF pour dopage organis, a-t-il annonc lundi.

« Nous avons décidé de ce que nous allons faire de l’agence russe antidopage (Rusada) et du laboratoire » antidopage de Moscou, a déclaré M. Moutko aux agences de presse russes.

« Nous aurons des réunions à Francfort le 25 et le 26 novembre et nous établirons une feuille de route » avec l’AMA, a-t-il ensuite précisé.

L’AMA a publié la semaine dernière un rapport sur le dopage dans l’athlétisme russe rédigé par son ancien président, Dick Pound, qui met en lumière le fait que la Rusada avait aidé à dissimuler des cas positifs impliquant des athlètes russes. Elle a dans la foulée déclaré la Rusada non conforme.

La semaine précédente, l’IAAF avait suspendu la Russie de toute compétition.

Les autorités russes restent toutefois confiantes quant à la participation des athlètes russes aux JO-2016 à Rio. La Fédération russe d’athlétisme a ainsi annoncé avoir élaboré un plan anti-crise, censé l’aider à lever cette suspension d’ici trois mois.

Vitali Moutko a assuré avoir discuté d’une réadmission des sportif russes au sein de l’athlétisme mondial avec Sebastian Coe, le président de l’IAAF, et qu’une rencontre entre les autorités sportives russes et l’IAAF aurait lieu en décembre.

Selon lui, la Rusada a arrêté ce lundi de collecter des échantillons des athlètes russes et la Russie est prête à créer une nouvelle agence antidopage.

Fifa: Platini est un « homme honnête » assure Blatter (médias)

Paris – Le prsident dmissionnaire de la Fifa Joseph Blatter a qualifi Michel Platini, l’un des candidats la prsidence de la Fifa et prsident de l’UEFA, d' »homme honnte », dans une interview donne la Radio tlvision suisse (RTS) et qui sera diffuse mercredi.

« Platini est un homme honnête« , a assuré Sepp Blatter avant de revenir sur les soupçons de dessous de table versés par la Fifa à Platini en 2011.

« Il y a un contrat (…), même dans les règlements de la Fifa c’est marqué, un contrat peut se faire soit par écrit soit oralement, c’est un contrat oral, un contrat de travail« , a-t-il précisé au sujet des soupçons d’un « paiement déloyal » de deux millions de francs suisses (1,8 million d’euros) à destination de Michel Platini.

A la question de savoir si l’ancien numéro 10 de l’équipe de France et de la Juventus ferait un bon président de la Fifa, Mr. Blatter a répondu « oui« . « S’il revient, il sera élu« , a affirmé le président démissionnaire de la Fifa avant d’ajouter dans un sourire, « et puis s’il revient, je reviens aussi« . Michel Platini a été suspendu de ses fonctions de président de l’UEFA en octobre pour 90 jours.

Sepp Blatter est également revenu sur ses récents soucis de santé. « J’étais tout près (de la mort)« , a-t-il révélé. « La pression était énorme » a-t-il ensuite rappelé, « si vous êtes fort psychologiquement, vous pouvez résister, mais à un moment le corps dit +non+, et ici c’est le corps qui a mal réagi« .

« Petit éloge du petit-déjeuner »

petit dej2plumes sur 3Peut-être avez-vous l’habitude de lire chaque matin au petit-déjeuner la chronique quasi quotidienne de votre blog préféré. Si c’est le cas, le moment est bienvenu, et cette chronique va vous mettre en appétit.

Dans la série des « Petits éloges » de Folio (« Petit éloge des vacances« , « Petit éloge des brunes« ,…), je viens de lire le sympathique texte consacré au petit-déjeuner. Chacun de nous a une image en tête du petit-déjeuner : que vous soyez thé ou café, adepte des discussions matinales ou incapable de prononcer une phrase avant la deuxième tasse de café, le petit-déjeuner revêt une importance particulière dans le rythme de nos repas quotidiens.

            Faisant un état des lieux des pratiques en matière de petit-déjeuner, et complétant ses réflexions d’exemples issus de films, l’auteur (qui est scénariste) dresse un portrait de ce premier repas de la journée, et y met beaucoup de son ressenti. S’il n’y a rien de franchement inattendu dans ce texte, sa lecture reste néanmoins agréable car elle nous plonge dans les délices matinales du souvenir d’un chocolat chaud, ou d’une tartine beurrée avec amour.

 par Cécile

« Petit éloge du petit-déjeuner », de Thierry BOURCY, Folio 2€

Au moins 36 morts dans des bombardements russo-syriens dans l’est de la Syrie

Beyrouth – Prs d’une quarantaine de personnes ont pri vendredi lors des raids les plus violents mens conjointement par les aviations russe et syrienne contre la province de Deir Ezzor (est), contrle par le groupe jihadiste tat Islamique (EI), selon une ONG.

« Au moins 36 personnes, dont 10 enfants, ont été tuées et des dizaines d’autres ont été blessées lors de plus de 70 raids effectués par des appareils russes et syriens contre plusieurs localités de Deir Ezzor. C’est le plus violent bombardement de cette région depuis le début de la révolte en 2011« , a affirmé à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Les raids ont visé plusieurs quartiers de la ville de Deir Ezzor, des villes de la province éponyme comme Mayadine et Boukamal, des localités plus petites et trois champs pétroliers, a précisé l’OSDH.

La province est tenue par l’EI qui contrôle aussi la majorité de la capitale provinciale, à l’exception de l’aéroport militaire et de quelques quartiers aux alentours aux mains du régime.

La coalition internationale anti-EI menée par les Etats-Unis avait fait état cette semaine de la destruction dans ses raids aériens de 116 camions-citernes utilisés par l’EI pour le transport du carburant.

Elle a récemment annoncé qu’elle allait davantage frapper au portefeuille l’EI, qui contrôle la majorité des champs pétroliers de Syrie, notamment dans la province de Deir Ezzor.

La contrebande de pétrole lui rapporterait 1,5 million de dollars par jour lorsque le prix moyen s’établit à 45 dollars le baril, selon une enquête publiée en octobre par le Financial Times.

Outre la coalition internationale, impliquée en Syrie depuis plus d’un an, la Russie intervient elle aussi depuis fin septembre dans le pays en guerre, où elle mène des frappes aériennes contre les groupes opposés au régime de Bachar al-Assad, dont l’EI.

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a annoncé vendredi que la marine russe en mer Caspienne avait lancé des « missiles de croisière sur Deir Ezzor tuant plus de 600 militants islamistes« , sans précision de date, selon des images de la télévision russe.

Chipotle plonge en Bourse, alors que l’épidémie E.coli s’étend

New York – La chane de fast-food Chipotle Mexican Grill a plong de plus de 12% vendredi en Bourse, aprs avoir annonc que l’pidmie intestinale d’E.coli lie ses restaurants touchait dsormais six Etats amricains, dont la Californie et New York.

Les autorités de santé américaines ont informé le groupe qu’elles avaient recensé cinq nouveaux cas de personnes infectées par la bactérie Escherichia coli, également appelée colibacille, après avoir mangé dans des restaurants Chipotle.

Deux des personnes vivent en Californie, une à New York, une dans l’Ohio (nord) et une dans le Minnesota (nord). Ces nouveaux cas portent à six le nombre d’Etats américains touchés.

Les premiers cas avaient été recensés dans l’Oregon et l’Etat de Washington (nord-ouest), ce qui avait contraint Chipotle à y fermer provisoirement 43 restaurants.

Au total, environ 45 personnes, dont 43 indiquent avoir mangé chez Chipotle depuis la mi-octobre, ont été infectées. Aucun décès n’a été recensé mais de nombreuses personnes ont été hospitalisées.

L’infection à la bactérie E.coli provoque des diarrhées parfois hémorragiques, des crampes abdominales et des vomissements, qui passent en général sous dix jours. Dans de rares cas, chez les personnes âgées ou les enfants, elle peut entraîner des insuffisances rénales.

C’est un coup dur pour Chipotle, fondée en 1993 à Denver (Colorado, ouest). La chaîne s’est forgée une image de groupe « éco-responsable« , attaché à la qualité de la nourriture servie, loin de l’univers traditionnel du fast-food.

Cela lui a permis de gagner des parts de marché malgré des prix plus élevés que la plupart de ses concurrents.

Vendredi, l’action a chuté de 12,32% à 536,19 dollars à Wall Street, s’échangeant désormais à ses niveaux du printemps 2014.

Après les attentats: « Face à l’indifférence de mes élèves, j’ai bloqué »

Lundi, les lves retournaient en classe pour la premire fois depuis les attentats de Paris. Ce moment, particulirement compliqu pour les enseignants, devait tre l’occasion de rpondre aux questions des lves. Lorsqu’elle arrive devant sa classe, notre contributrice et professeur d’histoire-go, s’est retrouve face un mur.  » quoi a sert d’en parler? Ce qui est fait est fait. »

Lundi matin, trois jours après les attentats, je n’ai pas vu mes élèves. Dans le cadre de ma première année d’enseignement, je suivais une journée de formation autour du thème « Comment enseigner l’histoire de l’Église médiévale au collège et au lycée? » En voyant ce titre s’afficher sur le diaporama un peu flou que l’intervenant avait projeté au tableau, je fus saisie d’effroi. Quelques semaines auparavant, je me souvenais m’être dit « Quelle belle et bonne question! » Mais ce lundi 16 novembre, celle-ci n’avait plus de sens.

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Comme nous tous dans cette salle, l’intervenant était embarrassé. Alors nous avons mis de côté la réforme grégorienne et l’abbaye de Cluny pour réfléchir ensemble aux différentes manières d’aborder les événements de vendredi avec nos élèves le lendemain.

« Je pensais trouver des élèves bouleversés »

En tant que nouveaux enseignants, nous sommes souvent tiraillés entre le désir de nous singulariser, de brandir nos propres manières de faire et les injonctions de nos formateurs qui nous incitent parfois à reproduire leurs gestes et leurs propos. Ce lundi, j’avais conscience que le cours du lendemain serait unique et inédit. Aucune méthode, aucune recette ne pourrait suffire. Et si moi-même, je ne savais pas encore ce que j’allais dire, je savais en revanche quelle impression je ne voulais pas laisser: celle d’avoir délivré un discours impersonnel et sans âme, celle d’avoir offert une séance formatée, imposante et contraignante. Surtout, je voulais être maître de moi-même. Je voulais que mon émotion s’efface, qu’elle s’estompe, qu’elle cède le pas, après quelques phrases d’introduction, à la cohérence et l’explication.

>> Lire aussi:Parler des attentats à l’école: « Il faut surtout écouter les élèves »

Mardi matin, en arrivant dans mon lycée de la banlieue parisienne, situé en zone d’éducation prioritaire, j’étais dans le même état d’anxiété que le jour de la rentrée. En montant les escaliers et en apercevant les premiers élèves de ma classe de Première, j’entendais mon coeur battre à tout rompre. Des dizaines de fois depuis samedi, je m’étais imaginée ce moment. Je pensais alors que mes élèves seraient aussi bouleversés que moi. Contrairement au mois de janvier, les meurtriers avaient tiré aveuglément, sans considération de profession, de religion et de convictions. J’attendais donc qu’une forme de communion se produise.

« Pourquoi être choqué? »

« Je ne me vois pas reprendre le cours où je l’ai laissé sans que l’on partage ensemble un moment de discussion après ce qu’il s’est passé vendredi soir », leur lançai-je, la voix mal assurée, en guise d’introduction. « Nous sommes tous bouleversés, traumatisés, j’aimerais vous entendre, vous devez vous poser des questions. » Les premières réactions, comme un poignard: « À quoi ça sert d’en parler? Ce qui est fait est fait », « C’est tabou non? », « Vous avez l’air ému, c’est gênant. » Quelques ricanements dispersés suivirent dans la classe. À ce moment-là, le dispositif s’inversa: je n’étais plus leur enseignante inaccessible, perchée sur son estrade, j’étais celle qui avait été touchée, dans son quartier.

Manifestement, mes élèves n’avaient pas envie de parler. Lorsqu’ils prenaient la parole, c’était pour mettre en avant ce qu’ils savaient, ce qu’ils avaient entendu dire sur l’utilisation d’armes françaises en Syrie, sur Abou Bakr al-Baghdadi, ancien prisonnier de l’armée américaine qui entre en résistance. La discussion était un prétexte pour ceux qui avaient entendu une théorie originale ou un détail un peu étonnant. Ils avaient la possibilité de prouver à leurs camarades qu’ils en savaient plus. Et enfin cette question: « Pourquoi est-ce qu’on est choqué par ce qu’il se passe en France, alors qu’il se passe des choses bien pires ailleurs? » Je n’ai pas su répondre à cette question, je séchai, je balbutiai: « Tu as raison, c’est injuste, mais là, c’est nous, c’est toi, c’est moi. » Je me sentais incapable de rebondir sur la dimension symbolique des attentats.

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« Le sentiment d’avoir manqué à mon devoir »

Une mission incombe aux enseignants : transmettre le savoir et fournir des explications. Alors, j’ai fait appel à l’histoire, forcément. Le califat auquel se réfèrent les djihadistes fait écho au califat abbasside que je connais bien, grâce au programme des concours de l’an dernier. Je puisai dans ce qu’on m’avait appris il y a tout juste quelques mois: le maintien, grâce à la jizya (impôt pour les non-musulmans, ndlr), d’une forme de concorde entre les pratiquants des religions du Livre au sein du monde arabo-musulman, l’absence de tout mouvement de conversion forcée, l’importance des interactions et des transferts de savoirs depuis l’Orient vers l’Occident. Un texte de Condorcet sur l’infinie tolérance de la religion musulmane me revint à l’esprit. Je ne sais toujours pas vraiment ce que j’ai essayé de faire. Déconstruire des fantasmes? Dire mon attachement à cette histoire et à cette culture de l’Islam dans cette salle où une majorité d’élèves sont musulmans?

Après avoir présenté cette explication, mon explication, j’eus envie de les entendre. Mais aucune main ne se leva. Ah si, là, au fond: « Mais on est dans une troisième guerre mondiale? » Je me souvins alors de leur principale question au début de l’année: « Est-ce qu’on va étudier la guerre cette année? » Cette soi-disant « guerre », indistincte, était au centre de leurs fantasmes. Il restait et il reste encore beaucoup à dire.

>> Lire aussile témoignage de notre contributeur et professeur: « Non, l’école n’est pas en guerre »

De cette séance, je suis sortie désarçonnée, désarmée, sans voix. J’avais le sentiment terrible d’avoir manqué à mon devoir. Le lendemain, un élève m’adressa un e-mail se terminant ainsi :

« Votre état mardi m’a beaucoup touché et je souhaite vous présenter mes sincères condoléances dans le cas où vous auriez perdu un être cher durant les faits vendredi. »

Peut-être mon désarroi fut-il la manière la plus directe et la plus sincère de mettre en lumière la gravité de la situation.

Etats-Unis: davantage de départs de Mexicains que d’arrivées depuis cinq ans

Washington – Environ un million de Mexicains ont quitt les Etats-Unis entre 2009 et 2014 pour rentrer dans leur pays, tandis que quelque 870.000 ont fait le chemin en sens inverse sur la mme priode, selon une tude du Pew Research Center publie jeudi.

L’institut américain de recherche avait déjà détecté une tendance similaire entre 2005 et 2010: les Mexicains rentrés chez eux avaient été légèrement plus nombreux –20.000 personnes– que ceux venus tenter leur chance aux Etats-Unis.

« Entre 1995 et 2000, près de trois millions d’immigrés mexicains avaient quitté leur pays pour se rendre aux Etats-Unis. Entre 2005 et 2010, ce nombre avait été réduit pratiquement de moitié« , avant de passer nettement sous la barre du million sur la période 2009-2014, souligne l’étude.

Plusieurs facteurs expliquent cette réduction drastique.

« La lente reprise de l’économie américaine après la grande récession (de 2008, NDLR) a pu rendre les Etats-Unis moins attrayants aux yeux des migrants mexicains potentiels tout en poussant dehors certains immigrés mexicains, à mesure que le marché de l’emploi américain se détériorait« , relève l’étude.

Un contrôle plus strict pour lutter contre l’immigration clandestine, « particulièrement à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique« , a pu également contribuer au phénomène.

La majorité du million de Mexicains rentrés dans leur pays d’origine entre 2009 et 2014 l’ont fait « volontairement« , avance Pew, faisant référence à des données du gouvernement mexicain. Six sur dix ont cité la volonté de retrouver leur famille comme première motivation à leur retour.

Il est difficile de « mesurer les flux migratoires« , reconnaît l’institut, qui précise toutefois avoir élaboré son étude à partir des « données officielles disponibles les plus fiables » des gouvernements américains et mexicains.

Sujet politiquement sensible aux Etats-Unis, l’immigration agite la campagne des primaires pour l’élection présidentielle de 2016, avec des déclarations controversées notamment du candidat à l’investiture républicaine Donald Trump concernant les immigrés mexicains.

Environ 11 millions de personnes vivent clandestinement aux Etats-Unis, en majorité originaires d’Amérique latine.

Des questions majeures sur le retour en Europe d’Abaaoud, mort à Saint-Denis

Paris – Les services antiterroristes franais et belges vont devoir comprendre et expliquer comment une des ttes d’affiche des jihadistes francophones, Abdelhamid Abaaoud, tu mercredi prs de Paris, a pu rentrer de Syrie sans tre repr.

L’analyse de ses empreintes digitales a permis jeudi de confirmer les soupçons des enquêteurs selon lesquels le corps criblé de balles dans un appartement de Saint-Denis pris d’assaut, était bien celui de ce Belge.

. Abdelhamid Abaaoud était bien à Paris, qui est l’autre cadavre de Saint-Denis’

. Un des corps retrouvés à Saint-Denis est bien celui d’Abdelhamid Abaaoud. Aussi stupéfiante qu’elle pouvait paraître, l’hypothèse de la présence de cet homme en région parisienne était prise très au sérieux par les enquêteurs depuis lundi soir, quand ils avaient été dirigés par un témoignage vers un appartement du centre de Saint-Denis, au nord de Paris. Ils ont ensuite effectué des recoupements, notamment par la téléphonie.

Un élément peut laisser penser qu’une femme de la famille d’Abaaoud a pu se trouver dans ce secteur. Est-ce elle qui s’est fait exploser mercredi’ Pour les policiers ayant donné l’assaut, la personne kamikaze est sans doute une femme. Dans un enregistrement diffusé par plusieurs chaînes, on l’entend crier deux fois « C’est pas mon copain » d’une voix haut perchée. Difficile pour autant d’affirmer à l’oreille nue qu’il s’agisse d’une femme. Ce sont les analyses scientifiques, très difficiles, sur les restes de la personne kamikaze, qui donneront une réponse définitive.

. Comment Abaaoud a-t-il pu se trouver en Europe’

. Condamné pour des faits de terrorisme en Belgique, connu des services comme le loup blanc, il est décrit par la justice française comme l' »inspirateur de très nombreux projets d’attentats ou attentats terroristes en Europe« . Le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué qu’Abaaoud avait été impliqué dans quatre des six attentats déjoués en France depuis le printemps 2015. Des connaisseurs de l’antiterrorisme ne sont toutefois pas stupéfaits par l’hypothèse d’allers-retours entre la Syrie et l’Europe. Selon un proche de l’enquête, un téléphone qu’il utilisait a été repéré en Grèce en janvier, au moment des attentats déjoués de la cellule de Verviers en Belgique.

Adepte des rodomontades et des provocations sur le net, Abaaoud, alias Abou Omar al-Baljiki (« le Belge« ), a donné un entretien dans l’édition de février de Dabiq, magazine numérique en anglais de l’Etat islamique. Il y expliquait être parvenu à se rendre en Belgique avec deux autres Belges dans le but de « terroriser les croisés« . Leur périple aurait pris des mois et ses deux compagnons avaient été tués le 16 janvier par les forces de sécurité belges, selon ses dires. Mais lui serait passé au travers des mailles du filet. « Mon nom et ma photo étaient dans tous les journaux et pourtant je suis parvenu à rester dans leur pays, à planifier des opérations contre eux et à partir sain et sauf quand cela est devenu nécessaire« .

Mais ce loupé est-il le seul’ Quelles routes ont emprunté sans attirer l’attention les membres du commando venus des terres de jihad syrien’ Quand il y est parti, Samy Amimour était placé sous contrôle judiciaire, mis en examen pour des velléités de départ au Yemen. Comment a-t-il pu partir et revenir sans jamais être repéré’ D’autres protagonistes de ce dossier judiciaire sont-ils aussi partis’ Pourquoi les Belges n’ont pas prévenu les Français que les frères Abdeslam figuraient sur leurs fichiers antiterroristes’

. Encore des doutes sur la composition des commandos

. Quel a été le rôle d’Abaaoud le 13 novembre’ Etait-il le chef d’orchestre d’attentats minutieusement exécutés et déclenchés’ Y a-t-il participé directement, comme un des tireurs du commando des terrasses’ Les enquêteurs tenteront de voir si son ADN ou ses empreintes apparaissent, notamment sur l’une des trois kalachnikov retrouvées dans la Seat des tueurs.

Pour l’instant, seules celles de Brahim Abdeslam ont été identifiées sur un fusil d’assaut. Son cadet, Salah, introuvable depuis qu’il a sans doute été exfiltré par deux complices présumés inculpés en Belgique, était-il le troisième homme’ Il a loué plusieurs voitures du commando, sa carte a servi à payer des hôtels. A-t-il aussi convoyé les kamikazes du Stade de France dans la Clio retrouvée dans le XVIIIe ‘

Outre Brahim Abdeslam qui s’est fait exploser boulevard Voltaire, trois kamikazes ont été identifiés. Au Bataclan, il s’agit de deux Français sans doute partis ensemble en Syrie fin 2013, Amimour et Omar Ismaïl Mostefaï. Bilal Hadfi a déclenché sa ceinture explosive aux abords du Stade de France. Un autre kamikaze de l’enceinte sportive, a été identifié comme un homme qui s’est mêlé au flot des migrants, dont l’identité réelle reste inconnue. Restent à identifier deux kamikazes, qui ont agi au Bataclan et au Stade de France.

Mercredi, sept hommes et une femme ont été arrêtés. Trois (dont la femme et un homme blessé) ont pu jouer un rôle dans la fourniture du logement. L’identité des cinq autres est en cours de vérification. Aucun n’est Salah Abdeslam.