Alain Juppé invité surprise au campus des jeunes Républicains

Le maire de Bordeaux est pass au campus des jeunes Rpublicains, l’heure du djeuner. Nicolas Sarkozy est de son ct arriv au Touquet en fin de journe. Dans son discours sur place, il a raffirm sa volont de crer un statut de rfugi de guerre.

Alain Juppé ne lâche rien. Le campus des jeunes Républicains, qui se déroule ce weekend au Touquet dans le Pas-de-Calais, devait être la chasse-gardée de Nicolas Sarkozy. Jusqu’à ce que le maire de Bordeaux et candidat à la primaire de la droite et du centre pour 2017 ne débarque, à l’heure du déjeuner, pour une petite visite surprise.

Accueilli par des regards plus ou moins favorables, d’après Le Point, Alain Juppé a affirmé être venu pour « encourager les jeunes » et « dans un esprit d’unité et de rassemblement ». Les deux ténors des Républicains n’ont pourtant pas eu l’occasion de se croiser sur place, la faute à des emplois du temps contraires: « Je viens de parler au téléphone avec Nicolas Sarkozy, nous avons noté que nos emplois du temps respectifs ne nous permettent pas d’être physiquement présents ensemble mais nous le sommes par le coeur » a affirmé celui qui apparaît désormais comme le favori des sondages.

Sollicité sur la question des réfugiés, Alain Juppé a assuré que les responsables Républicains avaient « fait des propositions qui, contrairement à ce qu’on dit, se rejoignent. Oui à l’accueil mais nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde. Il faut aussi que nous reprenions le contrôle de la situation ».

« Soit on se couche, soit on fait la guerre »

De son côté, Nicolas Sarkozy est arrivé comme prévu pour son discours à 17h30. A la tribune, l’ancien chef de l’Etat a remercié Alain Juppé d’être venu, avant d’évoquer à son tour la question des migrants. « Si nous devons accueillir des réfugiés de guerre, nous ne devons les accueillir que pour la durée de la guerre », a-t-il à nouveau affirmé, en écho à sa proposition de mettre en place un statut de réfugié de guerre.

Nicolas Sarkozy a également estimé qu’il n’y avait que deux positions face à l’Etat islamique: « Soit on se couche, soit on fait la guerre », a-t-il martelé, se déclarant favorable à une intervention au sol. Au terme de son discours, Nicolas Sarkozy en a profité pour évoquer la rédaction « avant » la primaire organisée à droite d’un « projet d’alternance » du parti qui doit engager tous les candidats.

EN DIRECT. EuroBasket 2015: la France affronte la Turquie pour une place en quarts de finale

Triple catastrophe en cas d’élimination

On ose à peine l’écrire tant on se voudrait de porter la guigne aux Bleus. Mais si, par malheur, la France venait à perdre ce soir, ce serait un désastre pour le basket français, pour trois raisons:

– La France serait éliminée dès les huitièmes, alors qu’elle est la grande favorite de cette compétiton (elle est championne d’Europe en titre)- Elle ne pourrait pas participer aux Jeux Olympiques de l’année prochaine. Une qualification en finale validerait leur ticket pour Rio, tandis que si les Bleus arrivent en quart ou en demi, ils pourront participer au tournoi pré-olympique pour se qualifier pour les JO. Mais il faut absolument passer les huitièmes.

– Ce serait le dernier match des tauliers de l’équipe, Parker Diaw et Piétrus, sous le maillot tricolore. Ces trois joueurs ont déjà prévenu qu’ils prendraient leur retraite internationale à l’issue des JO.

12/09/2015 à 20:32

La fermeture de Fessenheim reportée à 2018

La plus ancienne centrale nuclaire de France, que Franois Hollande avait promis de fermer d’ici 2017, ne fermera finalement qu’un an plus tard, a annonc ce mardi la ministre de l’Ecologie Sgolne Royal.

Une fermeture pour une ouverture. La centrale nucléaire de Fessenheim, la plus ancienne de France, fermera finalement en 2018, conditionnée par l’ouverture d’une autre centrale, celle de Flamanville. L’annonce a été faite ce mardi par la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal, en déplacement à Strasbourg.

Ce qui signifie que le report de la mise en service du réacteur nucléaire EPR de Flamanville -à fin 2018- reportera d’autant la fermeture de la plus vieille centrale nucléaire de France, d’après la loi qui prévoit le plafonnement de la production d’énergie nucléaire. « Il y a l’application de la loi, c’est assez simple maintenant puisqu’effectivement, il y a un plafonnement de la production d’énergie nucléaire », a relevé la ministre.

Le président de la République François Hollande avait pourtant renouvelé, en mars, sa promesse d’engager la fermeture de Fessenheim, mise en service en 1977, « à l’horizon de la fin du quinquennat », c’est-à-dire en 2017.

>> Lire aussi: Fessenheim, récit d’une promesse envolée

Déjà quatre reports à Flamanville

La semaine dernière, l’électricien français EDF avait repoussé au quatrième trimestre 2018 le démarrage de l’EPR de Flamanville dans la Manche, victime de plusieurs anomalies techniques récentes. Il s’agit du quatrième report de ce réacteur de 3e génération, l’un des plus puissants du monde (1650 mégawatts), qui devait initialement être livré en 2012 pour un budget de 3,3 milliards d’euros.

Elle a par ailleurs jugé « sans fondement » le chiffre de 5 milliards d’euros d’indemnités qu’EDF pourrait réclamer à l’Etat au titre de la fermeture de la centrale, en réponse à une question des journalistes en ce sens. « Aucune évaluation » n’a été réalisée à ce jour, a-t-elle affirmé.

Les écologistes s’enflamment

Après l’annonce de Ségolène Royal, plusieurs responsables et élus écologistes se sont indignés du report de la fermeture de la centrale, qui figurait dans les promesses de campagne du candidat Hollande. La secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts Emmanuelle Cosse s’est « étonnée d’une annonce qui paraît aussi ferme qu’hasardeuse ». « Je suis étonné que l’on puisse interpréter ainsi la parole présidentielle », a-t-elle ajouté. « Il faudrait arrêter de lier Fessenheim à Flamanville », a poursuivi Emmanuelle Cosse, estimant que la centrale alsacienne « est dangereuse, en panne constamment ». Le député Denis Baupin a également indiqué dans un communiqué que la fermeture de Fessenheim était liée à la loi sur la Transition énergétique et que sa fermeture doit être annoncée le 11 octobre prochain.

L’ancienne ministre et députée Cécile Duflot a réagi sur Twitter: « Fessenheim fermée en 2018 (ou pas)… de la parole présidentielle (ou pas) », a-t-elle ironisé dans un message agrémenté du hashtag #QuandLesPoulesAurontDesDents.

Jean-Luc Mélenchon, du Front de gauche, a également critiqué le président de la République: « Sur le nucléaire comme sur le reste, les promesses de François Hollande et du PS n’engagent que les naïfs », a-t-il indiqué dans un communiqué.

L’Allemagne tape du pied

Après l’annonce de ce report, la ministre allemande de l’Environnement a fait part de son « regret » et de sa « déception ». « Je me suis moi-même adressée à plusieurs reprises à ma collègue française pour plaider pour un arrêt le plus rapide possible de cette vieille centrale » située à la frontière franco-allemande, a déclaré Barbara Hendricks. « Je m’attendais à ce que le réacteur soit retiré du réseau en 2017, comme annoncé », a-t-elle continué.

L’Europe dit oui à la fusion Alstom-General Electrics

La Commission europenne a donn son feu vert la fusion entre les deux entreprises, aprs avoir obtenu des concessions de la part de General Electric. L’entreprise se serait engage limiter sa position dominante dans le secteur de la maintenance.

L’Union européenne a mis fin mardi au suspense entourant la fusion entre General Electric (GE) et Alstom. La Commission a approuvé cette opération à 12 milliards d’euros. Bruxelles a obtenu des gages de la part du groupe américain et s’est assuré du respect de la concurrence libre dans ce mariage, selon une source proche du dossier.

La maintenance au coeur du dossier

Au coeur de l’enquête de la Commission européenne se trouvaient l’entretien et la maintenance des turbines à gaz de haute puissance. Ces moteurs sont principalement utilisés dans les centrales à gaz. Bruxelles craignait que la fusion General Electric-Alstom ne crée un trust sur ce marché. En effet, pour l’heure, GE détient 50% de ce marché et Alstom 7%. Siemens, Mitsubishi Hitachi Power Systems et Ansaldo Energia se partagent le reste du gâteau.

Pour le groupe américain, cette activité, très rentable, est un « avantage compétitif » et est au centre des synergies que va générer la fusion avec Alstom. GE tablait sur des économies de 3 milliards de dollars dans le domaine de la maintenance. Mais pour obtenir l’aval de la Commission, General Electric a dû lâcher du lest. L’entreprise américaine aurait finalement accepté de céder des actifs dans les services de maintenance et des brevets au groupe italien Ansaldo Energie SpA, selon des sources proches du dossier confirmant des informations de presse.

Pour partager l’effort, General Electric aurait demandé à Alstom de faire baisser de 300 millions d’euros le prix de la fusion, ce que le groupe français a consenti à faire fin juillet.

D’autres feux verts toujours attendus

Signes des tensions entourant ce dossier sensible et surveillé notamment de près par Paris, la Commission avait repoussé par deux fois sa décision. L’annonce de la fusion avait pourtant été faite il y a plus d’un an. Entre temps, les conseils d’administration des deux entreprises ainsi que le gouvernement français avaient donné leur aval.

Mardi également, le département de la Justice s’est également dit favorable à ce projet selon Reuters. Dans un communiqué, Alstom s’est félicité de ces deux nouvelles.

En attendant, l’approbation de l’UE est une victoire personnelle pour le PDG Jeffrey Immelt, 59 ans, lequel a fait d’Alstom une pièce maîtresse du recentrage de l’entreprise sur des activités industrielles. Jeffrey Immelt évite par la même occasion une répétition du scénario catastrophe de 2001. A l’époque, le projet d’acquisition par GE de son compatriote Honeywell avait été bloqué par les régulateurs européens.

Si le plus dur semble avoir été fait, le casse-tête réglementaire n’est pas pour autant terminé pour le conglomérat américain qui doit encore obtenir le feu vert des autorités dans différents pays. Dans son communiqué, Alstom indique que le projet de fusion peut désormais entrer dans sa dernière phase, qui devrait être finalisée d’ici la fin de l’année.

En chute libre

Avant-hier, j’ai pris le taureau par les cornes pour réaliser un vieux rêve : j’ai réalisé mon baptême de chute libre. Un fantasme que je rêvais de réaliser depuis quelques temps sans jamais sauter le pas (littéralement). Il faut dire que le principe de départ est un peu absurde : se projeter de soi-même dans le vide depuis un avion, à 4000 mètres d’altitude ! Je me suis rendu à l’aéroclub de Maubeuge, où on m’a mis immédiatement dans l’ambiance : deux minutes après mon arrivée, j’ai dû signer une décharge et une assurance vie ! Il ne manquait plus que le croque-mort pour prendre mes mesures ! Après un petit briefing, j’ai enfilé le matériel et mes lunettes de saut. Puis on s’est tassés à bord d’un petit appareil. Nous étions huit dans un espace à peine plus grand qu’une cabine téléphonique. O joie. Mais vingt minutes plus tard, on y était. Un des moniteurs a donné le signal du départ tandis qu’un autre ouvrait la porte. L’air chaud s’est engouffré dans la cabine. J’avais l’impression d’être dans un film de guerre. Le premier tandem s’est jeté dans le vide, puis un second. Enfin le moment est venu. Face au vide, j’ai respiré un grand coup puis me suis mis en position. Puis comme ça, sans prévenir, on est tombés. Durant les premières secondes, j’ai gardé les yeux fermés. On tournoyait en tous sens, à tel point que j’aurais eu du mal à dire si on était tête en haut ou en bas. Puis on s’est stabilisés et là, ça a été le plaisir à l’état pur. J’ai regardé en direction du caméraman qui avait sauté en même temps que nous et j’ai levé le pouce, un sourire jusqu’aux oreilles. On tombait à près de 200 km/h et le vent me cinglait le visage. Cinquante secondes de pure ivresse. Ca paraît bien peu mais le temps semble en fait aller au ralenti durant cet intervalle. J’ai tenté pas mal d’expériences originales dans ma vie, mais aucune comparable à ce saut. Si vous n’avez pas froid aux yeux, je n’ai qu’une chose à dire : ne perdez pas un instant ! Je vous mets le lien du site où j’ai trouvé mon saut en parachute à Maubeuge.

11371125_1484692288520423_387266544_n

Versailles: « le vagin de la reine » recouvert d’inscriptions antisémites

Installe dans les jardins du chteau, « Dirty Corner », la grande sculpture controverse de l’artiste britannique Anish Kapoor, a t une nouvelle fois vandalise.

« Le vagin de la reine » vandalisé. La grande sculpture « Dirty Corner » de l’artiste britannique Anish Kapoor installée dans les jardins du château de Versailles, a été à nouveau vandalisée ce dimanche matin, a annoncé la présidente de l’établissement Catherine Pégard qui se dit « scandalisée ».

Cette oeuvre, une trompe d’acier à la connotation sexuelle évidente, déjà vandalisée en juin, a été recouverte d’inscriptions à la peinture blanche avec certaines lettres inscrites en majuscules, a précisé l’établissement: « La reine sacrifiée, deux fois outragée », « SS Sacrifice Sanglant », « le deuxième VIOL de la Nation par l’activisme JUIF DEVIANT ».

« Un acte d’une grande gravité »

« Cette acte d’une violence intolérable contre l’oeuvre d’un artiste international me choque et m’attriste », a déclaré Catherine Pégard, venue constater les dégradations. « Je suis scandalisée qu’on s’en prenne avec les plus abominables références à l’oeuvre d’un grand artiste international et, au delà, au Château de Versailles et à la culture », a-t-elle dit. « C’est pour l’établissement public du Château de Versailles un acte d’une grande gravité que le public condamne à ses côtés avec indignation », a-t-elle assuré.

Installé dans l’axe principal du parc, sur le Tapis vert, Dirty Corner (« coin sale »), est un tunnel d’acier rouillé de 60 m de long qui s’ouvre en direction du château par une sorte de trompe, qualifiée de « très sexuelle » par Kapoor. Il est entouré d’excavations et d’énormes blocs de pierre, certains peints en rouge sang.

Sur son compte Twitter, la ministre de la Culture Fleur Pellerin a qualifié ces dégradations d' »innommables ».

Non, Vichy n’a pas voulu protéger des juifs français

Dans son livre Les Secrets de Vichy, l’historienne Bndicte Vergez-Chaigon tord le coup une thse encore dfendue aujourd’hui.

Cette thèse a la vie dure, malgré les mises au point répétées des historiens: le maréchal Pétain, en sacrifiant les juifs étrangers à l’Allemagne nazie, aurait protégé les Français juifs. La « preuve »: le nombre relativement faible de juifs déportés, 76 000 individus sur un total de 330 000, dont un tiers de Français. Pour en finir avec cette polémique, il n’y a qu’à se reporter au chapitre 8 des Secrets de Vichy, de Bénédicte Vergez-Chaignon.

>> Retrouvez tous nos articles et critiques sur la rentrée littéraire

Malgré son antisémitisme obsessionnel, rappelle l’historienne, le Reich a d’autres priorités en France: la sécurité de ses troupes et l’exploitation économique du pays. D’autant que Vichy s’est empressé de publier un statut des juifs dès octobre 1940, dont, étrangement, on ne connaît toujours pas l’identité exacte de l’auteur: Raphaël Alibert, le garde des Sceaux? Marcel Peyrouton, le ministre de l’Intérieur? Toujours est-il que si le secrétaire général de la police, René Bousquet, livre des juifs étrangers, ce n’est pas pour protéger des juifs français, mais pour recouvrer la souveraineté du ministère de l’Intérieur sur la gendarmerie, les pompiers de Paris, la protection des voies ferrées.

Rigueur et clarté

D’ailleurs, en 1943, le nouveau commissaire général aux questions juives, Darquier de Pellepoix, suggère de dénaturaliser les Français juifs. Pour faire du chiffre et répondre aux exigences des nazis. Mais alors, pourquoi 250000 juifs de France ont-ils échappé à la déportation? Parce qu’il existe une zone libre jusqu’en novembre 1942 et une zone d’occupation jusqu’en septembre 1943, explique l’historienne. Parce qu’une partie de la population, fonctionnaires, paysans, membres des églises et des oeuvres caritatives, les aident, les cachent au péril de leur vie. Parce qu’en Afrique du Nord, les juifs sont sauvés par le débarquement américain de novembre 1942.

Les Secrets de Vichy ne sont pas une nouvelle histoire du régime, mais une mise au point en 13 chapitres enlevés. Comme pour son Pétain, récompensé l’an dernier par le grand prix de la biographie politique, Bénédicte Vergez-Chaigon convainc par sa rigueur et sa clarté. Qu’il s’agisse de Vichy, capitale d’opérette, des « nègres » des discours du Maréchal, de l’élimination de Darlan, de la dérive du chef de la Milice Darnand, il n’y a de place que pour les faits. Et eux seuls.

Les Secrets de Vichy, par Bénédicte Vergez-Chaignon. Perrin, 414p., 22€.

En Hongrie, des migrants refusent de quitter un train pour rejoindre un camp de réfugiés

Une femme couche sur des rails face aux policiers, cramponne son enfant: en Hongrie, des migrants ont refus jeudi de quitter un train qui devait les conduire la frontire autrichienne. Ils dnonaient un « pige » des autorits qui souhaitent les transfrer dans un camp de rfugis.

« Tuez-moi, tuez-moi, je préfère mourir que d’aller dans un camp ! » Ce cri lancé par un migrant Irakien à la police, face aux caméras, devant le train arrêté dans la petite gare de Bicske, à une quarantaine de kilomètres de Budapest, la capitale hongroise, fut saisissant. « SOS ! », « Germany ! », « No camp ! »: d’autres migrants, en majorité syriens, ont également exigé de pouvoir poursuivre leur trajet, prévu jusqu’à la frontière autrichienne.

En fait, la rame verte de la compagnie MAV, prise d’assaut par au moins 200 migrants jeudi en fin de matinée, devait officiellement rejoindre Szombathely et Sopron, deux villes frontalières. Mais arrivé à Bicske, après quelques dizaines de kilomètres, le train s’est immobilisé et la police a entrepris de faire débarquer les passagers pour, selon l’agence de presse officielle MTI, les faire monter à bord de cars à destination du camp de réfugiés local. La chaîne britannique de télévision Sky News a diffusé des images de policiers casqués tentant d’emmener une femme criant, couchée sur les voies avec son jeune enfant dans les bras.

Les liaisons internationales suspendues

La situation s’est apaisée dans le courant de l’après-midi, les policiers antiémeutes, présents en grand nombre, se contentant d’encercler le train. Mais dans une chaleur moite, certains voyageurs ont eu des malaises et ont été pris en charge par des secouristes de la Croix-Rouge tandis que des enfants étaient en pleurs. Des migrants ont refusé des bouteilles d’eau tendues par les forces de l’ordre, et en ont renversé démonstrativement le contenu.

L’arrêt inopiné du train à Bicske, localité qui abrite l’un des quatre principaux camps de réfugiés hongrois, a été qualifié par un bénévole se faisant le porte-parole des migrants de « piège » tendu par les autorités. La rame était partie de la gare de Keleti à Budapest, rouverte dans la matinée après avoir été fermée pendant deux jours en raison de l’afflux de migrants cherchant à rejoindre l’ouest de l’Europe.

Face à l’ampleur du phénomène, la Hongrie, un des principaux pays de transit de migrants en Europe centrale, a suspendu mardi sine die ses liaisons ferroviaires internationales. Le train devait toutefois permettre aux passagers d’arriver à quelques kilomètres seulement de la frontière autrichienne. La compagnie nationale autrichienne ÖBB avait annoncé être disposée à augmenter ses capacités pour acheminer les migrants de Sopron jusqu’à Vienne. Quelque 2.000 réfugiés se trouvaient par ailleurs toujours à la gare de Budapest-Keleti jeudi après-midi, selon une estimation du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

Des milliers de migrants installés devant la gare de Budapest, le 2 septembre 2015 en Hongrie

Des milliers de migrants installés devant la gare de Budapest, le 2 septembre 2015 en Hongrie

afp.com/ATTILA KISBENEDEK

700 euros de billets de train pour aller à Munich

Un autre train a quitté la gare avec à son bord une centaine de migrants ainsi que des policiers casqués, officiellement à destination de la ville de Györ, située à mi-chemin entre Budapest et Vienne, près de la frontière slovaque. Selon Marton Bisztrai, un bénévole travaillant à l’accueil des migrants à Keleti, le départ des trains était destiné à piéger les migrants.

« Je pense que c’est une entourloupe du gouvernement, de la police et de la compagnie ferroviaire », a-t-il déclaré. « Ils veulent juste dégager les gens d’ici et les envoyer dans des camps. C’est très cynique », a-t-il estimé.

L’impatience montait parallèlement chez les migrants attendant à la gare. « J’ai dépensé 700 euros lundi pour ces billets de train à destination de Munich avec ma famille, ils nous ont arnaqués », tempête un père de famille syrien. Le Premier ministre conservateur hongrois « Viktor Orban me fait penser à (Bachar al-) Assad. J’ai quitté la Syrie parce que j’avais peur que la police ne m’arrête, et ici j’ai le même sentiment », assure pour sa part Bassel, un étudiant en médecine originaire de Damas.

A Bruxelles, Viktor Orban, qui a fait ériger une clôture de barbelés contre les migrants à la frontière serbe, a fermement défendu jeudi la gestion de la crise par Budapest, estimant qu’il ne s’agit « pas d’un problème européen mais allemand ». « Personne ne veut rester en Hongrie, en Slovaquie, en Estonie, en Pologne. Tous veulent aller en Allemagne. Notre job est juste de les enregistrer et nous les enregistrerons », a-t-il dit.

Turquie: libération des deux journalistes inculpés pour « activités terroristes »

Les deux journalistes britanniques travaillant pour Vice News avaient t arrts la semaine dernire en Turquie. Ils taient souponns d’avoir « particip des activits terroristes », en soutien Daech.

Gros soulagement pour la rédaction de Vice News et les familles des deux journalistes britanniques retenus depuis la semaine dernière en Turquie. Un tribunal de Diyarbakir (sud-est) a ordonné jeudi leur libération. Ils étaient inculpés sur la base d’accusations de « terrorisme ». Jake Hanrahan et Philip Pendlebury, ont pu quitter leur prison d’Adana (sud) dans l’après-midi, a pour sa part annoncé Vice.

Le tribunal a par contre décidé de maintenir leur traducteur Mohammed Ismael Rasool, de nationalité irakienne, en détention, a ajouté la source judiciaire turque, sans donner plus de détails sur ses raisons. Les deux journalistes et leur traducteur avaient été arrêtés le 27 août alors qu’ils couvraient autour de Diyarbakir, la grande ville à majorité kurde du sud-est turc, les violences qui opposent depuis plus d’un mois les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes) et les forces de sécurité turques.

Des allégations « sans fondement »

La justice turque leur reproche d’avoir entretenu des contacts avec des organisations telles que le groupe jihadiste Etat islamique (EI) et le PKK. Ils ont été formellement inculpés lundi et placés en détention provisoire. Parmi les éléments à charge retenus par le juge figurent des images tournées par les journalistes montrant des jeunes militants proches du PKK en train de fabriquer des cocktails Molotov, ainsi que des carnets détaillant la structure du mouvement rebelle, a rapporté l’agence de presse progouvernementale Anatolie. Vice News a catégoriquement démenti ces allégations jugées « sans fondement ».

Dans une déclaration publiée jeudi, le média s’est réjoui de la libération de ses deux journalistes mais a également réclamé celle du traducteur. « Nous en appelons aux autorités turques pour qu’elles mettent rapidement un terme à cette détention injuste et le remette immédiatement en liberté », a indiqué Vice. « Si les journalistes n’ont finalement pas aidé ces organisations (« terroristes »), alors quel pourrait être le crime de la personne qui était leur traducteur ? », a renchéri sur son compte Twitter le chef du barreau de Diyarbakir, Tahir Elci.

Washington, Bruxelles ou Londres, ainsi que les ONG de défense des droits de la presse, qui critiquent régulièrement les pressions du régime islamo-conservateur d’Ankara sur les médias, ont dénoncé l’incarcération des journalistes. Embarrassé, le gouvernement turc a tenté de minimiser sa responsabilité. « Nous ne sommes pas satisfaits qu’ils aient été arrêtés (…) c’est une procédure judiciaire, le gouvernement n’a joué aucun rôle dans leur arrestation », avait déclaré sous couvert de l’anonymat à l’AFP une source gouvernementale.

A deux mois des élections législatives anticipées du 1er novembre, le président Erdogan est accusé par ses détracteurs de vouloir faire taire toute critique contre son régime. Mardi, la police a lancé un spectaculaire coup de filet contre un groupe d’entreprises et de médias réputé proche de l’imam Fethullah Gülen, que M. Erdogan accuse de comploter pour précipiter sa chute. De nombreux journalistes ou titres proches de l’opposition font également l’objet de poursuites judiciaires.